Ocyllie&Natanael - La drague est un art que l'on maitrise tous, il faut juste savoir l'utiliser au bon moment.

Si le caractère de la gamine Nicolson n’avait pas changé depuis qu’elle était ici, sa vie, elle, avait connue tout un tas de chamboulement auquel elle n’aurait jamais pensé devoir faire face. Ocyllie était toujours cette brunette au caractère piquant qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et qui ne mâche pas ses mots lorsqu’elle doit dire quelque chose. Elle manque même de tact parfois. Elle s’amuse à jouer les adolescentes naïves par moment et n’hésite pas à faire l’hypocrite pour prêcher le faux et connaître la vérité. Son activité favorite reste encore et toujours le commérage. Il ne se passe pas une journée sans que la demoiselle ne lance pas une rumeur sur quelqu’un. Déformer la vérité la fait marrer et autant dire qu’elle s’y prend bien. Personne ne soupçonne que la plupart des ragots du campus naissent dans la bouche de notre danseuse étoile. Solitaire, Ocyllie aime passer son temps dans les bars un peu loufoque de la ville à boire du whisky tout en fumant des clopes, voire un petit joint de temps en temps, avec en fond sonore une musique un brin rock’n roll, parfois même elle apprécie écouter des sonorités plus commerciales. Cela la change de l’univers du classique dans lequel elle est plongée durant la journée, pendant les cours. La jeune femme n’avait pas besoin d’être accompagnée pour pratiquer ce petit rituel. Elle n’était pas timide. Elle finirait bien par rencontrer des bouffons sur place. Une fois de plus elle quittait ses appartements pour rejoindre un bar peu fréquentable qu’elle connaissait bien.

Assise sur un tabouret de bar, près du comptoir, ses jambes croisaient l’une par-dessus l’autre, la jolie petite brunette vidait des verres contenant un alcool brun tout en crapotant sur sa cigarette. Elle n’en avait rien à faire d’être la seule nana du bar. Les mâles présents dans l’établissement venaient lui parler, se montraient tactile avec elle, lui offraient à boire jusqu’à ce qu’elle en ai marre et qu’elle se mette à les ignorer. La demoiselle pensait enfin être tranquille, étant donné qu’elle avait envoyé valser la totalité des hommes qui se trouvait dans le bar, mais une voix prononçant son prénom lui faisait lever les yeux alors qu’elle était occupé avec son tabac et une feuille. Un bras entourait ses épaules. Il ne lui fallait pas plus de temps pour reconnaître Natanael, un winthrop dont elle avait fait connaissance au fil du temps. Les lèvres de la belle s’étiraient pour laisser place à un sourire amusé, à la limite de la provocation. Elle ne prenait même pas la peine de répondre à sa question, de donner son point de vue. Elle savait très bien qu’il n’allait pas s’arrêter là. Elle avait raison. Le jeune homme venait passer ses doigts dans les pointes des cheveux bruns de la gamine aux yeux clairs avant de lui soumettre l’idée qu’il pouvait lui payer un verre. Le rictus de la petite Dunster se transformait en un sourire joueur, aguicheur. Posant la cigarette, qu’elle venait de rouler, sur le comptoir juste à côté de son verre vide, elle laissait ses mains glisser dans les poches du pantalon de son interlocuteur pour en sortir un billet qu’elle tendait au barman, sans pour autant quitter Natanael des yeux. « Avec plaisir. » De là, elle répondait à chacune des interrogations du jeune homme. Ce n’était pas dans son ses habitudes de parler durant des heures, mais elle ne pouvait s’empêcher de lui faire une petite remarque : « Tu es seul ce soir ? Bizarre. » Le sourire de la belle devenait sournois.

Natanael, tout comme ses techniques de drague, avait le don d’intriguer la jolie petite brune et ce depuis le premier jour. Le jeune homme était plutôt cash dans ses demandes, dans ses démarches, mais gardait tout de même un brin de subtilité, ce qui avait le don de plaire à notre danseuse. Le fait qu’il soit plus ou moins proche de Mayra n’avait pas échappé à Ocyllie qui avait des yeux et des oreilles partout. La petite anglaise n’appréciait pas réellement l’asiatique du campus même si elle tentait de faire croire le contraire aux autres et qu’elle prenait un malin plaisir à divulguer des ragots plus croustillants les uns que les autres sur sa camarade. Remarquez, Mayra ne se gênait pas non plus pour raconter tout et n’importe quoi sur elle. Ce n’était, après tout, qu’un prêté pour un rendu. Seulement Ocyllie était plus vicieuse que ça et avait décidé de pousser ce petit jeu au maximum en se rapprochant de l’un des garçons sur lequel la chinoise avait mis le grappin et dont elle n’avait pas l’air de vouloir se séparer de sitôt. Coup de chance, le garçon n’était autre que Natanael qui semblait déjà sous le charme de la jeune étudiante en art. Le jeu risquait d’être bien moins compliqué que prévu, mais un petit point commençait à déranger la jeune femme au fur et à mesure du temps qu’elle pouvait passer avec lui. Elle ne pouvait pas le nier, elle l’appréciait. Un tout petit peu certes, mais elle l’appréciait tout de même. Seulement hors de question de se laisser rattraper par un quelconque sentiment qui n’avait pas sa place dans une histoire telle que celle-ci. Ocyllie avait simplement envie de s’amuser, de passer du bon temps avec Natanael et elle était certaine de pouvoir y arriver.

Si elle n’avait pas encore eu l’occasion de passer un véritable moment seule en sa compagnie, ce soir allait être une grande première. Non, il ne s’agissait pas d’un rendez-vous, mais uniquement d’une rencontre inattendu. Ocyllie ne s’attendait pas à trouver Natanael dans un lieu aussi peu fréquentable que le bar où elle se trouvait ce soir. Elle l’accueillait tout de même avec le sourire. Un sourire à la fois amusé et aguicheur qui pouvait laisser deviner ses pensées. Le jeune homme n’avait pas hésitait un seul instant à se montrer tactile avec la belle en passant l’un de ses bras sur ses épaules et le reste risquait de suivre dans peu de temps. Alors que la demoiselle fouillait dans la poche de son interlocuteur pour en sortir un billet et se faire payer un verre voilà qu’elle venait lui demander la raison de sa solitude. Il faut dire qu’elle était habituée à le voir en compagnie de garçons de sa confrérie ou encore de jeunes femmes toutes plus idiotes les unes que les autres. Sa réponse ne tardait pas à se faire entendre. Une nouvelle fois il se montrait charmeur et cela ne pouvait que faire sourire la petite brunette qui buvait une gorgée de sa boisson avant de poser son verre sur le comptoir. « Disons que comparé à d’habitude tu es en meilleure compagnie, c’est certains. » Humour quand tu nous tiens. Ocyllie ne pouvait s’empêcher de voir son sourire s’intensifier suite à ses mots. Les propos de la demoiselle étaient loin d’être anodin, mais il ne risquait pas de comprendre. Il se contentait d’ailleurs de commander un verre, qu’il descendait d’une traite, avant de poser à nouveau ses yeux sur la silhouette svelte de la jeune femme qu’il n’hésitait pas serrer contre lui avant de lui proposer de quitter les lieux pour s’isoler du reste de la foule présente dans le bar. Les pupilles de la brunette balayaient la salle avant qu’un rictus moqueur ne s’échappe d’entre ses lèvres. Elle n’avait pas le temps de dire quoi que ce soit que l’une des mains du garçon venait s’aventurer sur ses côtes et qu’il ne lui fasse part de son envie d’être seul avec elle. Le sourire sur les lèvres de la jeune femme s’intensifiait encore un peu et tout en se levant elle venait frôler le torse du garçon de son buste. Une de ses mains prenait place sur l’épaule de Natanael, non loin de sa nuque. Elle se hissait sur la pointe des pieds pour lui murmurer à l’oreille : « Je te suis. » Ocyllie ne pouvait s’empêcher de ponctuer sa phrase par un regard aguicheur et pourtant amusé.

Et ils étaient là, ensemble, en train de marcher, l’un à côté de l’autre, sous la lune, dans le froid d’un mois d’hiver des plus glacials. En se rendant dans ce bar, en début de soirée, Ocyllie était bien loin de s’imaginer finir son escapade dans les rues de la ville, non loin du campus, en compagnie d’un jeune homme qu’elle ne connaissait que de nom, que physiquement. Il était vrai qu’en y réfléchissant la brunette ne connaissait pas vraiment Natanael. Elle savait de lui qu’il était dans la confrérie des Winthrop et que comme ses camarades il aimait bien passer son temps à draguer toutes les nanas qui pouvaient lui passer sous la main tout comme il était assez proche de Mayra, mais rien de plus. Si la jeune femme avait tendance à voir le garçon comme un jouet, ce soir elle n’avait qu’une seule envie, faire plus ample connaissance avec lui. Après tout, lui non plus ne connaissait rien de la vie de la petite anglaise. Cette rencontre inattendu risquait de ne pas être si inutile que ça en y réfléchissant bien. Le jeune homme ne se gênait pas un seul instant pour tenir la demoiselle, par les épaules, tout contre lui. Aucun des deux ne voulait prendre la parole. Ocyllie avait peur de briser ce silence si calme, si apaisant, si sain. Finalement, au bout de quelques instants, la voix de Natanael s’élevait dans les airs. Que faisait-elle dans un bar en compagnie d’hommes qu’elle ne calculait même pas ? Les lèvres de la belle s’étiraient en un sourire mutin avant qu’elle ne réponde d’une toute petite voix : « C’est mon univers. Je viens souvent dans ce bar lorsque j’ai besoin de me changer les idées ou tout simplement de décompresser après une dure et longue journée de cours. » Son univers. De la drogue. De l’alcool. Du sexe. Parfois Ocyllie avait l’impression de se trouver dans un cercle vicieux et qu’elle ne pourrait jamais en sortir. Parfois elle avait envie d’arrêter de vivre dans la débauche et de se prendre réellement en main. Parfois la brunette avait envie uniquement de se vider la tête et de ne plus penser à ses problèmes qui lui gâchaient la vie. Ils continuaient de marcher dans les rues désertes de la ville. Le silence s’installait encore entre les deux jeunes gens, mais une fois de plus le garçon brisait le silence. La bombe. L’attentat. La belle haussait les épaules. « On va dire que j’ai eu de la chance. Quelques points de suture à la cuisse et des cauchemars la nuit, mais rien de plus. » Après quelques pas, elle s’arrêtait net avant de se tourner légèrement vers son interlocuteur, de lever les yeux vers lui. « Tu veux pas me parler d’autre chose comme … de toi par exemple. » La jeune femme adressait un sourire à Natanael. Un sourire limite enfantin dont elle était la seule à avoir le secret et auquel personne ne pouvait dire non.

La fraicheur de la nuit s’abattait sur les épaules frêles de la jolie petite brunette. Un frisson parcourait son échine pour remonter jusqu’à sa nuque. Heureusement que le jeune homme qui l’accompagnait avait l’un de ses bras sur ses épaules. Sans le vouloir il arrivait à la réchauffer. Elle n’avait plus envie de bouger. Elle en venait même à avoir envie de se blottir dans les bras du garçon pour pourvoir continuer à regarder les étoiles et le ciel malgré le froid. Natanael demandait à la belle ce qu’elle faisait toute seule dans un bar où se trouvaient des hommes et Ocyllie ne tardait pas à lui répondre tout en laissant placer le mystère sur sa petite personne. La conversation continuait sur la récente catastrophe qui avait bouleversé le campus. La brunette mettait fin bien vite à ce sujet de discussion. Elle n’avait pas envie de parler de ça et de se remettre en mémoire ce moment atroce que la plupart des étudiants avaient eu l’occasion de vivre. D’un regard, elle le suppliait de parler d’autre chose, de parler de lui. Il acceptait et cela avait le don de faire sourire la demoiselle qui, se rapprochant d’un pas, venait déposer un baiser furtif sur l’une des joues du garçon comme pour le remercier d’accepter ce petit chantage car oui son regard d’enfant était un moyen de corruption. A son tour Natanael faisait vers la belle, réduisant l’écart qui se trouvait entre eux. D’un geste de la main, il écartait une mèche de cheveux de devant le visage de la demoiselle pour venir lui murmurer un petit quelque chose à l’oreille. Une nouvelle fois, le sourire de la jeune femme s’intensifiait. Elle semblait un brin gênait et baissait les yeux durant un très court instant avant de plonger son regard dans celui du garçon. Ocyllie hochait la tête positivement tout en continuant de sourire à son interlocuteur. Elle était comme incapable de prononcer le moindre mot. Le jeune homme semblait l’hypnotiser. Le son de sa voix venait sortir la jeune femme de ses rêveries. Instinctivement, elle regardait tout autour d’elle avant de déclarer d’une voix douce : « J’ai envie de rester dehors pour le moment. » déclarait-elle d’une petite voix douce, toujours un sourire enfantin sur les lèvres pour qu’il accepte sa requête. Sans réellement savoir, la demoiselle laissait sa main glisser dans l’une de celle de Natanael. « Viens. » Un air espiègle sur le visage, la petite danseuse entraînait le garçon en direction du parc qui se trouvait non loin de là. Sans un mot, les deux jeunes gens s’introduisaient dans l’enceinte du parc, marchaient un peu avant de s’arrêter. Tout en se rapprochant du garçon, passant ses bras de chaque côtés des hanches de son interlocuteur, elle lui demandait d’une voix toujours aussi douce : « Tu ne m’en veux pas au moins ? » La brunette savait y faire pour se faire pardonner et en un geste elle pouvait manipuler n’importe qui, n’importe où, n’importe quand.

Les deux jeunes amants, si on pouvait les appeler de la sorte bien entendu, prenaient la direction d’un petit parc qui se trouvait non loin d’eux et que la demoiselle connaissait plutôt bien pour y avoir passé des heures et des heures à bouquiner sur l’herbe verte. Elle savait par où entrer et ainsi déjouer la surveillance du gardien. Une fois qu’ils avaient passé la grille, Ocyllie continuait d’attirer le garçon dans un coin à l’abri des regards où ils pourraient bavarder autant qu’ils le voulaient sans craindre d’être dérangés. Une fois sur place, la petite anglaise ne se gênait pas pour venir entourer les hanches de Natanael de ses bras. Ils étaient proches et avaient l’air d’un véritable petit couple. Pourtant, ce n’était pas le cas. Le jeune homme venait passer ses mains autour des épaules de la brunette et approchait son visage du sien comme s’il allait tenter de l’embrasser, mais la voix de la demoiselle s’élevait dans les airs pour venir le couper dans son élan. Il venait très légèrement masser le haut du dos de la gamine avant de lui répondre que non et que le calme pourrait leur permettre de faire plus ample connaissance. Le sourire, qu’Ocyllie portait sur ses lèvres, venait s’intensifier au moment même où Natanael réduisait l’écart qu’il y avait entre eux pour la prendre dans ses bras et la couvrir de sa veste. Il venait, d’ailleurs, bien vite se justifier en lui indiquant qu’il ne voulait pas qu’elle prenne froid. Une fois de plus le sourire que portait la jolie brunette sur son visage venait s’intensifier. Elle en était presque touchée par la gentillesse de son geste. Pourtant elle ne disait rien et se contentait de croiser son regard comme pour le remercier. La voix du jeune homme s’élevait à nouveau et sa question arrachait un rictus amusé à la demoiselle qui s’empressait de répondre d’une petite voix toute douce et presque enfantine : « Pas du tout. » Elle marquait une courte pause avant de reprendre : « Bien au contraire même. » Tout en souriant, Ocyllie se rapprochait encore un petit peu plus de Natanael, se collant à lui avant de dire d’une voix plutôt amusé. « Heureusement qu’il n’y a personne dans les alentours où une rumeur nous concernant serait déjà en train de tourner sur tout le campus. » Et le pire là-dedans, c’était qu’elle avait raison. Sans attendre une seconde de plus elle prenait à nouveau la parole : « Viens on fait un jeu. Donne-moi un adjectif pour me décrire et par la suite, j’en donne un sur toi. » La belle était d’humeur taquine ce soir.