Il y a de ça 24 ans, une petite fille fut placée dans un orphelinat. Cette petite fille ? C’est moi. A cette époque, un couple gay voulait adopter à tout prix un enfant. Ce ne fut pas facile pour eux. William, ou Bill, et Ethan se battaient souvent avec leur famille respective, mais ce ne fut qu’avec la famille de Bill que le couple gay se réconcilia, surtout quand ils leur annoncèrent mon adoption. Granny Lucia était heureuse et avait même annoncé qu’elle s’en fichait pas mal des penchants de son fils. Dès qu’elle avait posé ses yeux sur moi, elle m’a de suite aimé. Et mon histoire commença par une réconciliation. Mes prénoms furent choisis par mes pères : Blueberry Peach Vanille Cannelle Sanders. C’est simple ! Mes pères sont chocolatiers et de grands gourmands ! Comme j’étais à croquer, ils me voulaient des noms à croquer. J’ai grandie avec tous leur amour, tout en passant par des cases très difficiles ... je suis allée à l’hôpital à 4 ans, après un malaise en plein goûter dans ma maternelle. Ma maîtresse avait eu très peur, ainsi que mes pères et c’est à partir de là qu’on me fit divers tests et qu’on y trouva des allergies au gluten, cacahuètes et fruits à coques, même au pollen. On a ainsi comprit pourquoi j’avais un ventre gros, pourquoi je m’en plaignais et pourquoi je pleurais. Depuis que mon régime alimentaire fut mit en place, ma santé revint au galop. Et tout ce passa bien pour moi. Et puis ... j’ai grandis. J’ai toujours aimé mes parents et je me fichais pas mal qu’on me dise « quoi tu as deux pères et pas de mère ? ». Ma mère, je voulais la connaître, savoir qui elle est. Si je lui manque ... si elle pense à moi. Ce fut à 16 ans que je l’ai connu. Je l’avais trouvé et je me suis enfuie de chez mes pères. Ils comprenaient mon désir de voir ma mère, mais ils voulaient qu’on y aille tous ensemble un week end, mais j’étais une impatiente. J’ai été donc retrouvée dans une fille de Caroline du Nord par la police qui ont ainsi appelé mes pères. Ils m’ont retrouvé choquée, apeurée, triste, effrayée ... par ce que j’avais vu. J’ai bel et bien rencontré ma mère, mais ce n’est qu’une génitrice désormais à mes yeux. Cette femme m’avait regardé, elle était ivre, droguée aussi. Elle me regardait d’un air hautain, se moquant de mon existence, elle s’en fichait éperdument de moi. M’avouant qu’elle avait voulu me tuer par ses prises de drogues sanguines depuis qu’elle avait su qu’elle ne pouvait plus avorter, clandestinement à l’époque. Elle m’avait ainsi refoulé comme une moins que rien. Je suis donc retournée chez moi avec mes pères où j’ai préféré vivre ma vie heureuse avec eux, comprenant ainsi mes soucis de santés de quand j’étais plus jeune. Et puis ... j’ai décidé de tourner la page. Préférant me concentrer sur mes études, sur ma passion pour la danse, car j’aimais énormément danser, sur mes amis, mes pères. Bref, je voulais vivre ma vie de jeune fille et tout faire pour ne pas devenir comme ma génitrice de mère. Je suis allée au lycée. C’était chouette la vie là-bas ! J’y ai vécu de merveilleux moments. J’adorais voir mes amis faire les folles en tant que cheerleaders, je faisais parti d’une troupe de théâtre et de chant, quant à mon meilleur ami, je le soutenais avec son équipe de cross. J’ai connu les fêtes au bord du lac, j’ai connu l’hôpital après avoir eu un coma éthylique ou j’ai promis de ne plus boire jusque là. J’ai connu des frayeurs et surtout de grands moments de bonheur. Ce que j’adorais le plus, c’était d’aller aider mes pères dans leur chocolaterie. C’était la leur, ils s’en occupaient comme des chefs et moi, j’étais celle qui goûter leurs diverses inventions culinaires. J’adorais être dans la cuisine, moi étant accroc au chocolat, je ne pouvais m’en passer. Jusqu’à ce que je leur annonce que je devais partir pour la fac de New York City. Ils m’ont regardé avec peine et m’ont comprise. Mon rêve d’être professeur de danse ainsi que danseuse professionnelle ... je devais me le réaliser. Ils m’ont laissé ainsi partir, me souhaitant du courage. Et de mes 18 ans à mes 24 ans ... j’ai connu énormément de choses et j’ai surtout connu lui ... Aiden Maxwell Peterson. Il avait un an de plus que moi, nous avions vécu un amour passionnel durant plus d’une année. Je croyais qu’il m’aimait d’un amour pur. Hors je me suis vite rendu compte, que je m’étais laissée entraînée dans un cercle vicieux. Entrant dans un monde que j’ai toujours banni de mon existence, je n’y avais pas le choix. La drogue. Je peux vous assurer que je n’y avais pas touché, mais je voulais qu’il stoppe tout. Par amour pour moi. Il essayait. Avec sincérité. J’étais là pour lui, j’ai même sacrifié quasiment une année pour lui, bien que j’aie réussi à l’avoir avec du mal. Cependant, mon amour pour lui était si intense ... je m’étais faite une mission ... cependant, plus je m’accrochais, plus je me perdais et tout bascula en une nuit. Je l’ai quitté après l’avoir vu dans le lit d’une autre ... tout est allé si vite, il était sorti comme un fou furieux de son appartement, après s’être rhabillé en quatrième vitesse, il m’avait frappé, violé, étranglé ... il était bourré ... énervé ... je croyais que j’allais mourir ce soir-là. Mais je l’aimais. Je l’aimais tellement que lorsque tout fut complètement flou et totalement invraisemblable, je l’ai sauvé ... d’une balle dans le ventre. Je suis tombée au sol, croyant mon heure arrivée ... jusqu’à ce que je me réveille. William et Ethan Sanders étaient à mes côtés. Chacun avaient une main. Ils dormaient sur moi en se liant même. Nous étions ensemble. Comme s’ils avaient prié mon retour. J'ai trouvais ce moment si émouvant qu’en me rappelant de tout, j’éclatais en sanglots dans le lit, les réveillant par la même occasion. M’excusant, hurlant ma peine, je crois que j’étais devenue folle de rage contre moi. Une infirmière m’administra un sédatif et je me calmais aussitôt. Quelques heures plus tard, une grande discussion se fit entre mes pères et moi. Un câlin à trois aussi et quelques jours plus tard, je suis sortie. Je suis rentrée à Harlen me reposer avant de retourner à New York. Depuis ... je ne vis que d’aventures en aventures. Fuyant les relations à longue distance ... vivant seule et j’y étais bien. Même si ... un peu d’amour me ferait certainement le plus grand bien ... bien entendu ça, ça reste à voir qui saura faire rallumer cette flamme morte dans mon cœur.
Mais je crois que cette flamme s'est rallumée. En effet, il y a peu, j'ai rencontré Gabriel Lincoln Blackwood. Certains de mes amis ne le supportent pas à cause de son caractère quelque peu spécial, mais .... je ressens en moi comme un lien indéfinissable. Le destin a voulu qu'on se retrouve, qu'on se bouscule, qu'on prenne un verre ensemble. Le froid était établit entre nous, je me méfiais, j'avais peur, je ne savais pas comment être avec lui. Et puis, il décida de tout. M'annonçant énormément de vérité et surtout ... qu'il connaissait ma mère. Je l'ai regardé, croyant qu'il se fichait de moi, mais il était sérieux. Alors je l'écoutais jusqu'au bout. Mon père est mort, m'a mère n'a pas supporté et m'a faite adoptée. Pour finir par se suicider. Ce détail m'arracha des larmes. Ma mère s'appelait Katherine Jillian Manchester. Gabriel se leva et me demanda de le suivre, la curiosité me poussa à prendre sa main. Nous avions pris sa moto et sommes partis. Me tenant fortement à lui, je ne savais pas où nous allions, j'étais juste bien contre lui. Fermant mes yeux, souriant, oui ... j'étais bien. Nous nous sommes arrêtés et là ... qu'elle ne fut pas ma surprise ? Une femme se tenait devant moi, habillée en vrac, cheveux attachés. Elle tenait une tasse. Je sentais des frissons en moi lorsque je vis son expression de visage. Elle est devenue blanche, appelant le prénom ... d'une femme. Katherine. Ma mère. Je déglutis. Cette femme qui se tenait là était la mère de Gabriel. J'ai ainsi rencontré son père et je me sentais de plus en plus mal à l'aise et je sentais que j'allais perdre pied. La mère de Gabriel m'emmena dans le salon pour discuter. Elle me montra des photos de ma mère et de mon père, elle n'hésita même pas à me donner quelques photos. Je souris faiblement, reconnaissante et pleine d'émotions. Et puis, je suis partie m'endormir. Gabriel m'emmena jusque dans la chambre d'amis où il me vola un baiser. J'ai ainsi sourit. J'ai hésité longuement à aller le voir pour l'embrasser comme il se devait, mais je ne céda pas à cette pulsion du moment. Le lendemain, je me suis retrouvée chez moi. Mes pères m'ont vu, tenant des photos fortement dans mes mains. J'ai pleuré, encore, je suis quelqu'un de sensible ... et nous avions parlé. Je leur ai montré les photos de mes parents. Leur racontant leur histoire. Je les ai regardé, leur remerciant de me donner tant d'amour. J'étais ... heureuse d'être avec eux. Je le serais toujours ... et en ce qui concerne ma relation avec Gabriel ... je me sens complètement perdue. J'aimerais le remercier, mais une chose est sûre, c'est qu'il a ravivé une flamme qui s'était éteinte et ça, j'ai toujours cru que c'était pour toujours ... l'avenir me dira s'il est fait pour moi. En attendant, j'aimerais beaucoup le retrouver ... pour me laisser aller dans les sentiments et lui montrer que ... je l'apprécie plus que bien. Après si c'est réciproque, c'est bien une toute autre histoire ...