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FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek

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FERGUS ASWAD HOBSON

date de naissance
12 octobre 1992 (officiellement)
lieu de naissance
Sligo, Irlande (officiellement)
nom
Hobson (officiellement)
prénom(s)
Fergus, Aswad, Murdoch
orientation sexuelle
prisedetêtesexuel
statut amoureux
suis moi, je te fuis. fuis moi, je te fuis.
études
astrophysique et théologie
bourse
non
statut social
en construction
job étudiant
aucun


— Il y a un bout de temps maintenant, à l'occasion de sa première scolarisation à Harvard, tous se souviennent de lui comme étant un homme de bien, doté d’un grand coeur et d’une belle âme. Oui, tous se rappellent encore de son loyal et dévoué passage au sein de la Quincy house. Aujourd’hui encore, Fergus n’a, semble t-il, rien perdu de ses belles qualités et de sa soif de fraternité. Lui qui n’a presque connu qu'horreur et cauchemar, le voilà désormais plus fidèle que jamais tant à son code d’honneur qu’à cette intarissable besoin de camaraderie. C’est pourquoi il aspire très largement à rejoindre la Currier House, antre des belles idées et des belles amitiés. Maison de l’échange, de l’unicité et de la loyauté. Tant de valeurs qui caractérisent ce que le nouveau Fergus cherche à mettre en pratique.
Fergus a déjà été scolarisé à Harvard, quelques années auparavant du fait de ses excellents résultats et de ses spectaculaires découvertes dans le secteur de l'astrophysique. Il ensuite été amené à quitter les lieux sans que la direction ne soit vraiment au courant de rien. C'était un simple 'abandon de poste' version étudiante. Alors, quand il revient quelques années plus tard, avec un nom de famille différent en prétextant avoir eu de graves problèmes personnels à régler, c'est avec enthousiasme que le corps enseignant accepta de récupérer ce petit génie des calculs et des théories. Harvard regagnait un élève brillant et Fergus regagnait une occasion de stabiliser sa vie.


Alcool mauvais
Bileux
Créatif
Drôle
Exigeant
Fumeur
Gentil dans le fond
Hanté
Ingénieux
Jovial de temps en temps
Karrément fashionaddict
Lunatique
Méfiant
Névrosé
Orgueilleux
Paranoïaque
Quadrilingue
Rusé
Studieux
Tenace
Ultra sûr de lui sur pas mal de sujets
Vaillant
Willingfull quand il veut
Yoyo émotionnel régulier
Zarbi parfois.


RÉSUMÉ DE L'HISTOIRE (si t'as la flemme de lire ma prose, ce qui s'entend)
Disclaimer : ce que j'ai écrit ci-dessous synthétise ce qui est détaillé dans l'histoire située plus bas. Ce n'est pas l'histoire ENTIÈRE de Fergus.

  • Il est indiqué sur ses papiers d'identité qu'il est né à Sligo, Irlande, le 12 octobre 1992. En réalité, il est né le 15 août 1992 à Bagdad, Irak mais, cette vérité, il la garde pour lui parce que l'Irlande est sa maison. Il ne sait pas grand chose de sa mère biologique et absolument rien de son père biologique.

  • Il a été élevé par Lili Quirke, femme au foyer, et Oscar Quirke, écrivain, un couple d'irlandais. La façon dont ils l'ont adopté reste assez ... mystérieuse.

  • Il a perdu son meilleur ami d'enfance, Killian Byrnes, alors qu'il était en primaire. Ce dernier est mort d'une maladie neurodégénérative.

  • Il a toujours été brillant à l'école et très enclin à se poser des questions existentielles (en clair, à trop utiliser sa matière grise).

  • Il s'est mit en couple avec la soeur de Killian, Tallulah Byrnes, au lycée.

  • Il a retrouvé Tallulah morte, défigurée, violée et complètement déchiquetée chez elle, alors qu'il revenait de Dublin pour un week-end. Dublin, ville où il avait commencé ses études d'astrophysique et de théologie.

  • Il était étudiant à Trinity College (Irlande) quand un de ses professeurs, M.Gallagher, l'a informé du fait que ses parents, les Quirke, avaient été arrêtés et enfermés pour détournement de fonds à l'échelle international. Il perd tout : maison, argent, famille, ...

  • M.Gallagher l'emmène avec lui à Harvard pour qu'il puisse poursuivre ses études. Afin qu'il ne fasse pas l'objet de railleries, il lui prête son nom de famille en guise de couverture. Fergus Quirke devient (en partie) Fergus Gallagher.

  • Fergus est discrètement invité par la direction d'Harvard à quitter l'établissement après avoir été accusé de certains ... méfaits. Il accepte de partir en se rendant à l'évidence : il aurait toujours une vie de merde. Il ne l'avouera pas pour protéger les véritables coupables mais, il était innocent dans toute cette affaire.

  • Ayant sombré dans l'alcool et dans la dépression, Fergus a fait le tour du monde avec un sac à dos et un appareil photo. Il a fini par s'installer en Australie. Là bas, il a vécu de surf, de femmes et de whisky frais ... jusqu'à ce qu'il accepte enfin de parler avec sa mère adoptive au téléphone qui lui apprend justement qu'il est adopté et qu'elle va mourir d'ici quelques mois. Son père adoptif lui est mort poignardé en prison. Il ne leur parlait plus depuis leur incarcération.

  • Fergus a retrouvé la trace de sa famille biologique à qui il a rendu visite. Devenu une sorte de vagabond et accueilli à bras ouverts par sa grand mère et son oncle maternels, il a décidé de s'installer auprès d'eux. Il apprend qu'il est issu d'une grande famille notable irakienne du côté de sa mère tout du moins et qu'une bonne partie de cette famille le voit comme un paria sans trop savoir pourquoi. Il est contraint de les abandonner pour survivre car les rebelles veulent sa peau en priorité du fait de sa nationalité et du pactole qu'il pourrait leur apporter.

  • Fergus a entamé un long voyage qui lui a permis de retrouver la trace d'une de ses 'tantes' éloignées en Angleterre à Londres. Cette femme, veuve, riche, sans enfant et ambitieuse, se prend d'affection pour ce vilain petit canard que la vie a laissé de côté et le traite comme son fils. Pour lui faciliter la vie et le faire profiter de son compte en banque bien rempli, Shadia Hobson (nom de jeune fille Al Kassar) donne son nom à Fergus Gallagher qui devient Fergus Hobson.

  • Fergus est kidnappé par des mercenaires qui en ont après la fortune de sa tante. Les hommes semblent au fait de ce qui est arrivé à Tallulah ou ... peut être parlent-ils de sa mère ? Qui sait. Fergus leur tire dessus pour s'échapper. Il n'a pas cherché à savoir s'ils étaient morts ou vivants. Il s'est enfuit et n'a mis au courant que sa tante qui a prit les mesures nécessaires pour sa propre sécurité et a décidé d'éloigner Fergus.

  • Fergus réintègre ainsi Harvard sur ordre de sa tante qui veut qu'il ait un semblant de stabilité dans sa vie et qu'il soit en sécurité loin d'elle. Cette dernière s'assure que l'agent administratif qui voulait que Fergus saute soit silencieux.

To be continued ...


pseudo just in time (btw n'hésitez pas à glisser dans mes DM pour me donner de nouvelles idées de pseudo  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 4042301517 )
âge 201480 heures d'existence soit, 8395 jours bien révolus et même bientôt 8760 (à vos calculatrices  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2438915920 )
nationalité  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 748718657
forum connu par... je ne me rappelle même plus  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 1881463262 après tout, l'important, ce n'est pas comment je l'ai connu : mais plutôt que je ne l'ai jamais oublié, isn't it ?  🇧🇬
ILH, j'en pense quoi ? mazette quelle avancée  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2096834786 même si j'suis paumé du coup  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 1881463262
autres comptes ? nope, pas de schizophrénie pour moi
avatar utilisé Rami Malek
crédits images (c) tumblr, avengedinchains
nombre de mots par rp ça varie selon mon inspiration etc mais je vous promets que, qu'importe la quantité, je produirai TOUJOURS de la qualité  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 80508888
type personnage inventé

parrainage nobody parrainer me  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 748718657
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<!-- Fergus A. Hobson --><div class="grid-item masc harvard currier europe hetero sante"><figure><img src="https://images2.imgbox.com/f1/1b/2FaaKb7Y_o.png" /><img src="https://66.media.tumblr.com/88c26e4032e7a75529399885bd0c2654/tumblr_odr7j6jCJU1qjro97o6_r2_400.gifv" class="cover" /></figure><div class="content"><div class="name"><h2>Fergus<br />Hobson</h2></div><div class="info"><div class="face">Rami Malek</div> · <div class="age">27 ans</div><div class="activity">étudiant en astrophysique et théologie</div><div class="more"><a href="https://www.i-love-harvard.com/u10019L">mon profil</a></div></div></div></div>
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Un jour, une histoire



Les jambes élégamment croisées, inspectant le candidat par-dessus les verres épais de ses lunettes plus chères qu'un semestre à Stanford, il commença : « Pourquoi avoir choisi de faire de l'astrophysique doublée d'études de théologie, Monsieur Gallagher ? Vous conviendrez que les deux domaines sont, pour ainsi dire, ... antinomiques. » A cette question récurrente, l'étudiant en devenir choisit d'adopter une approche différente, se replongeant dans toutes les raisons qui l'y avaient poussées.

*PIF ! PAF ! CHTONK !*
De la scène d’action visionnée vint une batterie de questions sans réponses à l’esprit de Fergus, 7 ans, assis en tailleur sur la moquette humide du salon de son camarade de classe. Devant ce chef d’oeuvre de Kubrick qu’est « 2001 : l’odyssée de l’espace », il cogitait : comment faisait cette femme pour contrer l’apesanteur avec de simples chaussons ? Dans ce grand vaisseau, comment certains pouvaient-ils marcher la tête à l’envers quand d’autres étaient à l’endroit ? Au fond, qui était vraiment à l’envers dans toute cette affaire ?

Killian était plus que son camarade d'ailleurs, c'était son meilleur ami. Depuis qu’il avait acquis la patience nécessaire pour regarder un long métrage en entier, le petit rouquin était cinévore et cherchait sans cesse à partager cette passion avec tous ceux qui pouvaient supporter de l’entendre faire des commentaires sur le positionnement de la caméra et la qualité des effets spéciaux tout le long du film.
Fergus aimait beaucoup ces petits moments d’évasion avec Killian. Loin de la demeure familiale où sa mère débordait d’amour pour lui et son père n’en finissait pas d’écrire un livre pour lequel il requérait un silence royal, le gringalet trouvait toujours refuge chez les Byrnes chaque fois que le besoin s'en faisait ressentir. Ici, Killian et Tallulah, sa petite soeur, pouvaient courir, chouiner, chahuter sans limites. Il faut bien dire que le père Byrnes était habitué au bruit et à l’agitation humaine. Pour sûr, il tenait, situé juste en dessous de leur foyer, le « Perroquet muet », l’incontournable pub de tout Sligo.
Aaaah, que Fergus aimait le côté décalé de cette famille et de son quotidien, si loin de l’ordre Quirkien. Mais, ce jour là ne serait pas un de ces jours banals où toute cette smala s'adonnerait paisiblement à l'instigation d'un joyeux bordel. Non, aujourd'hui, plus fort que les pleurnicheries de Tallulah et que les déblatérations de Killian, on frappait en bas. Pas côté pub, côté maison. « M’sieur Byrnes ? » demanda cet américain à l’accent aussi prononcé que l’alcoolisme du père Byrnes. « C’bien moi » Les trois petites têtes de linotte alignées derrière M'sieur Byrnes se tenaient prêtes à ricaner aux prochaines paroles de ce qui semble être une sorte de « soldat-scientifique » new-yorkais. Méga coooool. « C’est Janis, M’sieur Byrnes. Nous avons perdu contact. » Dans l’instant, le père de famille devint plus rouge qu’un vieux pêcheur gallois après 10 pintes bien remplies. Les enfants, qui s’apprêtaient à jaser, pâlirent quand ils virent le pauvre bougre s’effondrer au sol, en larmes.
Tout le monde savait que Janis et Murphy Byrnes s’étaient amourachés lors d'une soirée étudiante. Elle était brillante cette petite américaine, si brillante qu’elle était devenue astronaute pour la NASA. Laissant ses deux enfants et son âme soeur derrière elle, Janis venait de signer pour une mission « top méga secrète » d’exploration spatiale. Les civils, mêmes les proches, n’avaient pas le droit à davantage d’informations.

L’américain essaya de poser sa main sur l’épaule de l'ivrogne quand ce dernier le repoussa d’un geste d’une grande violence. « Je vous attends dans la voiture, M’sieur Byrnes, nous avons des formalités à boucler. » La rage décuplée par la frustration de ne rien pouvoir faire consumait de manière fulgurante la raison du pauvre bougre.
Tallulah ne comprenait rien, trop jeune peut être ? Killian quant à lui plongea son regard ébène dans celui de son ami. Dans ces deux petites iris, Fergus pu lire un mélange de terreur et … à sa grande surprise, d’espoir.

A mesure que la tranquillité du quartier se trouvait grignotée par les cris de douleur de M’sieur Byrnes, Fergus prit la patte de son petit pote avant de lui affirmer non sans une once d'incertitude « Ils vont la retrouver. ON va la retrouver. » Une larme coula sur la joue de Killian qui prit son ami dans ses bras, comme pour accepter de croire en cette promesse qu’il venait de lui faire. Qui sait ? Peut-être était-elle comme Dave Bowman dans ce film qu’ils venaient de finir ? Une astronaute échappant à un robot malveillant, en route vers Jupiter ?

Les années passèrent. Toujours pas de Janis, de moins en moins d’éclats de rire chez les Byrnes. Puis, un beau jour, Killian a été diagnostiqué comme ayant une maladie neurodégénérative. Intraitable, la mort lente de Killian fut un évènement tragique et déterminant pour Tallulah mais également, pour Fergus, qui s’en voulait : comment le garçon le plus intelligent de toute l’école, qui avait résolu une des équations de la théorie de la relativité restreinte face à ses petits camarades à seulement 13 ans, avait-il pu laisser son meilleur ami s’envoler sans rien faire ? Attristé, Fergus gardait toutefois foi car, il y avait forcément un moyen de retrouver son meilleur ami voire un moyen de le ramener. Forcément.

*DING, DONG*
« Ferguuuuus » dit-elle d’une phonation chantante. Le délicat parfum qui s’échappait de la cuisine de Madame Quirke flottait régulièrement jusqu’aux narines du facteur qui aimait, de ce fait, s’éterniser dans les environs. A mesure que l’adolescent capuché trainait ses savates jusqu’à la porte d’entrée, il entendit son père manifester l’envie de lui adresser deux mots « Ferme la porte derrière toi et par pitié, fils, ne parle pas trop fort, je tiens quelque chose de grand ! ». Fergus eu un roulement d’yeux. Ça faisait bientôt 17 ans qu’il devait nous le pondre, son « quelque chose de grand ». « Bonjour Fergus » « Salut Brennan » Petite ville, tout le monde se connaissait au moins de vu sinon de rumeurs. « J’ai un colis pour un certain … Aswad ? » Fergus fit la même moue désappointée que Brennan à mesure que celui-ci découvrait le courrier qu’il avait à délivrer. « J’crois bien que tu t’es tro… » « Ooooh, merci, Brennan ! » Lili, dans sa petite robe fleurie, trottina jusqu’à l’entrée pour récupérer ce qui semblait être accompagné d'une lettre. « Vous êtes sûre, M’dame Quir… » « Mais, certainement ! Allez, bonne journée Brennan ! Saluez votre épouse de ma part ! ». D’un coup de talon, elle referma violemment la porte. « DU SILENCE BON SANG ! » braillait d’une voix caverneuse l’auteur incompris. Fergus était intrigué. « Maman, c’est quoi cette histoire ? » Pour la première fois de sa vie, Lili, d’ordinaire si enjouée et pipelette, pris un air grave, comme si elle s’apprêtait à révéler un lourd secret. « Tu ne te souviens pas de lui ? » Fergus fit mine de réfléchir. Se souvenir de qui exactement ? Les seuls amis non irlandais que ses parents pouvaient avoir étaient le couple de londoniens qu’ils avaient rencontrés durant leur dernière escapade amoureuse au Guatemala. Définitivement inconnu au bataillon. « De toute manière, ça n’a aucune importance. Monte dans ta chambre, tu veux ? N’encombres pas les fourneaux si tu as envie que je finisse le gâteau d’anniversaire de ta copine ! » Fergus se coucha à une heure tardive cette nuit là. « Aswad ». De l’arabe, noir. Comme le trou de mémoire qu’il pouvait avoir concernant ce mystérieux personnage. Une question supplémentaire, une quête de plus à mener.

*HOU-HOU*
Ils avaient enfin fini d’escalader cette grosse chenille de terre. Le Ben Bulben. La faune noctambule acclamait leur exploit. Sous ce ciel jonché d'étoiles et d'ombres, après avoir fumé ce qu'elle leur avait dégoté, ils se sentaient bien loin de toute cette étouffante humanité. Pour eux, c’était évident : ils avaient grandis dans le plus beau pays du monde. Une contrée verte tachetée de rousseur aux abords de l’automne. Fergus voyait en cette terre ce qu’il voyait en elle : une beauté naturelle au caractère prononcée. Elle avait toujours été la plus énergique d’eux deux, la plus avare en amour également. Mais alors, comment savait-il qu'elle l'aimait ? Une simple manie : quand ils n’avaient plus de quoi tenir une conversation, au lieu de s’enfuir, elle le dévisageait d'un oeil espiègle. Oui, c'était ça. Elle le regardait de cet oeil que toutes les femmes et seulement les femmes ont que les hommes aiment tant. Ce même oeil avec lequel il adorait la voir contempler le monde alentour.

Cette nuit devait être spéciale. Le moment de passer un cap. Pour elle aussi, ça serait nouveau. Ils avaient prévu un sale temps. Mais, il n’en fut rien. Pas de vent glacial. Pas de pluie torrentielle. Pas même un chat à 10km à la ronde. L'amour fait des miracles diront les plus crédules. A cette idée, il ferma les yeux, allongé à même le sol, à côté d'elle, et il inspira profondément. Comme pour s'enivrer de courage avant le grand saut. « ‘Gus ? » « Hm ? » « Regarde ».
Le ciel était parfaitement dégagé. Les étoiles, vêtues de leur plus bel habit de lumière, étaient affolement nombreuses à être au rendez-vous. Aucun nuage à l’horizon. Soudain, un zeste de zéphyr qui passait par là vint leur couper le souffle, semblant confirmer l’amour commun qu’ils avaient pour les mystères de la vie et notamment, de l’espace. "La nature est plus belle encore que l’amour" aurait bien répondu le jeune couple. Fergus se sentit submergé par l’immensité à laquelle il faisait face. Enfin quelque chose qui le dépassait, quelque chose qui ne serait jamais acquis et qui ne disparaitrait pas de sitôt. Quelque chose qui le ferait frissonner toute sa vie.

A ce moment précis, elle effleura sa main. Fergus baissa lentement le regard et vit en elle tout ce qu’il voyait là haut : des réponses aux questions que sa vie s’acharnait à lui poser, des trésors à découvrir et à chérir aussi longtemps que la vie le permet. Un petit bout de nature à conquérir. Timidement, elle l’embrassa. Surpris, il ne put s’empêcher de la laisser terminer son amoureuse besogne. Lui rendre ce baiser ? Ce serait trahir quelque chose d’aussi grand que l’univers au dessus d’eux : une morale qu’il s’était promis de sacraliser. Règle numéro 1 : on touche pas aux soeurs.
Affolé, il sentit son coeur battre la chamade. Il ne pouvait que la repousser. Lentement, elle recula pour le regarder avec cet oeil qui, elle le savait, lui donnerait envie de soulever des montagnes pour une minute avec elle. Il fut aussitôt pris d’un désir incommensurable pour la jeune femme. C'est comme ça que le jeune homme se précipita pour rendre tendrement ce baiser, bafouant ce qu’il s’était jusqu’ici interdit. De la même façon, c'est ainsi que Fergus mit fin aux rumeurs sur son homosexualité là, dans les bras de Tallulah.

Les années passèrent. A mesure que M’sieur Byrnes se faisait vieux, le pub lui tenait lieu de corvée si bien que Fergus et Tallulah lui prêtèrent de plus en plus souvent main forte. Puis, arrivée à l'âge de la faculté, Tallulah vit son dernier parent disparaître. Encore la faute à la neurodégénérescence. De là, Fergus se mit à travailler tous les soirs pour aider sa petite amie qu'il envisageait de demander en mariage. Avec l’appui financier des Quirke, la belle rouquine pu se maintenir dans son pub-baraque familiale mais, jamais elle ne put aller à l’université avec Fergus, poursuivre des études de neurologie. Le jeune Quirke, quant à lui, éblouissait camarades et professeurs quelque soit la matière. Passionné, il était celui qu'on surnommait déjà "l'irlandais de l'espace". Mais, là bas, dans sa petite chambre d'étudiant, à Dublin, quelque chose lui manquait … Une partie du puzzle … Une partie de lui …

*FLIP FLAP*
Le climat se faisait venteux, il venait de pleuvoir. D'un coup de pied, Fergus ébranla l’inertie de sa boite aux lettres, histoire de passer ses nerfs sur quelque chose pour cette histoire de billet de train trop cher et, dans le même temps, de constater que Brennan ne l’avait pas gâté.
Là, une lettre s’échappa du vieil amas de métal qui trônait devant l'entrée de sa baraque. Pas d’enveloppe, un simple bout de papier. Et ce nom inscrit sur fond de poussière. « Aswad ». Il ne pouvait qu’écarquiller les yeux devant cette énième manifestation d’intérêt qu’on continuait de porter à une personne qui n’habitait toujours pas à cette adresse. Ayant récupéré le dit courrier, il partit s'asseoir en tailleur sur le début du porche de sa petite maison.

« Je regarde vers l'avant. Mais le futur y est déjà. Avancer, c’est être vivant. Quand tout est déjà écrit, existé-je alors ou étais-je la simple marionnette sans vie qu’anima un destin à réaliser, une volonté qui ne m’appartenait guère ?
Je n’ai plus que cet humain espoir de réécrire, réviser ce qui m’attend pour me l’approprier, m’en accommoder en me disant que j’aurais marqué ne serait ce que ma vie de ma propre volonté.
Car, il serait trop triste que de passivement attendre la réalisation d’un destin dont je désire qu’il m’appartienne tout entier.
Je suis vide de tout puisque je n’ai plus de rêves, plus d’aspiration réelle, concrète, aussi incertaine et stimulante que celle-ci puisse être. Puisque rien ne dépend de ma volonté, de ma force, de ma personnalité et de mes choix. Puisque je veux pouvoir faire des erreurs, mes erreurs et rebondir sur ce que je me serais construit à mesure que j’essuierai les revers de fortune dont la vie m’accablerait. Puisque je veux rester émue d’un heureux évènement, révoltée par l’horreur du monde et non pas pleurer chaque jour l’impossibilité de changer un futur dont je connais tout.
Adieu. J'espère que tu comprendras. »


Ces cinq derniers mots donnèrent l'impression à leur lecteur d'accompagner l'assassine trotteuse sur la montre de la misérable existence de cette mystérieuse inconnue. Il jeta son sac dans la cage d’escaliers et couru dehors sans vraiment savoir où aller. Le souffle haletant, il s'arrêta pour scruter tout ce qu’il y avait autour de lui. Peut être m’observe t-elle ? quoiqu'il se ravisa Peut être veut-elle que je la trouve avant qu’il ne soit trop tard ?
Dans ce qu’il avait de plus bêtement prétentieux, Fergus jugea l’énigme à sa hauteur : il était certain que l’inconnue avait l’espoir d'être sauvée par quiconque recevrait cette lettre … à moins que … Ses parents étaient partis arpenter la Chine pour au moins 6 mois … était-ce spécialement rédigé pour … eux ? Dans ce cas, pourquoi s'adresser encore et toujours à ce Aswad ?

Fergus se rendit compte qu’il ne comprendrait rien de toute cette histoire sans aide. S’il avait toujours été brillant pour les équations, les devinettes étaient, pour lui, une autre paire de manches. C’est du ressort de Tallulah.
Tout penaud, il se rendit chez elle. Il essuya ses petons tout en anatomisant la pièce du regard. Dans le salon, il trouva une bible. Etonnant pour une fille qui ne croit qu’en la théorie du complot. Il ne put s’empêcher de pouffer de rire. Qu’est ce qu’elle pouvait bien mijoter encore ? Une musique se mit en route. Il sursauta. « Lu' ? » Marchant à tâtons, il suivait précautionneusement la mélodie. La chambre. « T’es pas en train de me faire la tête parc'que j'suis pas venu t’aider à fermer le pub hier soir quand même. Je t’ai dit que je devais finir mon mémoire avant minuit. Et à c'que j'sache, j'peux pas rédiger tout en … » Il entrouvrit la porte avant d’être submergé d’effroi. A mesure qu’il restait planté là, ses forces le quittaient avec l’espoir de constater un signe de vie de ce qui ne ressemblait même plus à sa petite copine. Le lit ensanglanté. Mutilée. Défigurée. Morte. Lu'. Morte. Morte. Morte. Morte.
Sortir. Il lui fallait sortir. Fergus dévala en toute hâte les escaliers en colimaçon du pub, manquant de s’écraser contre les murs à chaque virage. Et en un rien de temps, il se retrouva dans la rue, tremblant comme une feuille, en pleurs. La goutte au nez, il appela les flics qu'il observa embarquer la dépouille de Tallulah Byrnes.

Faute de temps, faute d'éléments, faute de tout, la police classa l’affaire dans les jours qui suivirent : la fille Byrnes s'est suicidée. Fergus y cru. Lu'. Morte. Et Fergus culpabilisa. Peut-être fallait-il comprendre qu'à travers ces innombrables lettres, c'était Tallulah qui appelait au secours, utilisant probablement le nom de code « Aswad » comme « X » pour manifester sa solitude, le vide en elle. Quant au contenu de sa dernière élucubration et au vu des paramètres présents dans l'appartement ce jour là, il était évident que la défunte s’en remettait, in fine, à la religion, après avoir, entre autre, perdu la possibilité d’aller à l’université avec son petit ami. Petit ami qui revenait auprès d’elle de moins en moins souvent, aveuglément dévoué à ses études et à son obsession pour les grandes questions métaphysiques. Elle aurait fait une croix sur la « science » pour s’abandonner à la « croyance ». Mais, alors, comment Lili, la mère Quirke, pouvait-elle être au courant de la dépression de Lu' ? Elle qui semblait au fait de l'existence d'Aswad, croyait-elle recevoir des lettres d’un(e) admirateur(trice) secret(e) ? Lu'. Morte.
A mesure que les interrogations fusaient, d'intarissables larmes de rage vinrent donner à Fergus l’envie d’emprunter la voie de la théologie pour mieux comprendre le choix de sa défunte Tallulah.

*TOC TOC*
La porte de cette classe tout spécialement réservée à l’élite de la faculté de Trinity College, à Dublin, manqua de s'effondrer sous les coups du trublion planté dans le couloir. Comme à son habitude, Fergus y était parmi les têtes de classe. Se saigner au travail ? C’était cliché mais, ça lui permettait de ne pas se retrouver seul avec lui-même, avec cette peine qu’il avait d’avoir vu s’envoler trop d’être chers. Si ses calculs l’avait rendu populaire auprès des enseignants, son humour décalé avait fait sa fortune auprès des étudiants. Il ne faisait presque plus semblant d’être heureux. Jusqu’à ce que … « Entrez » soupira Madame Sullivan, première admiratrice du jeune et déjà renommé Quirke. « Je suis désolée de vous interrompre. Je voudrais m’entretenir avec Monsieur Quirke. » Monsieur Gallagher, professeur émérite de cosmologie. Dans la famille « j’aime ce qui sort de ce que t’as entre les deux oreilles en cosmologie mais, seulement les jours fériés et à la Saint-Patrick », je demande le champion toute catégorie confondue. « Qu’est ce que vous foutez là ? » Tous surpris par l’agressivité du jeune homme, personne n’osa le reprendre « Fergus, s’il te plaît, c’est important » Le Professeur Gallagher avait noué un lien scientifique très fort avec son élève : ils avaient mêmes prévus qu'il serait son directeur de thèse. Jusqu'au jour où le professeur dénigra fortement les travaux de Fergus. Depuis ... « Bah putin, y a intérêt, pour que vous vous octroyiez le luxe de faire sortir mon cul d'ici ! » Madame Sullivan, d’ordinaire si admirative de ce qui pouvait sortir de la bouche de son poulain se dressa contre le pauvre fou qui venait de s’en prendre à une sommité « Quirke, vocabulaire ! » « Laissez. » conclut l’intrus. Fergus rejoint malgré lui le Professeur Gallagher dans le hall en refermant violemment ce qui restait de la porte derrière lui.
Faire semblant d’être mignon avec quelqu’un qui dénigre vos théories comme s’il s’agissait de vulgaires gribouillis, ça lui filait presque de l’urticaire. Les bras croisés sur son torse gonflé d’agacement, il attendit nerveusement de pouvoir écouter son mentor. « Fergus, je … » « Je vous permets pas. » Faisant signe à son élève qu’il ne lui voulait aucun mal, il reprit « Monsieur Quirke, j’ai sagement demandé à vos camarades ainsi qu'à vos professeurs de ne pas vous avertir car, je voulais le faire personnellement. Ce sont vos parents ». Impassible, Fergus fit mine de ne pas comprendre. « C’est partout. Dans les journaux, à la télé. A ce qu’il se dit, ils étaient infiltrés pour une organisation terroriste. Certains parlent de hackers, on ne sait pas bien encore. » Fergus se mit à trembler de rage le plus discrètement possible. La technologie était restée sur le palier de son miteux appartement. Il passait tout son temps à élaborer de nouvelles théories plutôt qu’à lire les journaux. Le Professeur Gallagher reprit lentement, comme pour lui laisser le temps d’appréhender chaque mot qui allait suivre. « Cela fait déjà trois jours que j’essaie de trouver le discours adéquat pour vous prévenir. Ils étaient fauchés, des dépenses pour une demoiselle qui depuis n’est plus de ce monde à ce que j’en ai compris. Ils ont été condamnés à la perpétuité. Leurs créanciers ont fait saisir la maison. Vous n'auriez pas eu le droit de vous y opposer. J’ai pu récupérer quelques effets personnels, dont les travaux de votre père. Je … »  « TA GUEULE ! FERME LA T’ENTENDS ?! » Pour le premier de tous les abandons qu’il avait pu essuyer jusqu’ici, Fergus devint fou. Il flanqua un coup de poing dans le mur avant de se cogner à répétitions la tête contre ce dernier. Le Professeur Gallagher intervint, il immobilisa le garçon et le prit dans ses bras. « Tu ne peux pas rester ici, Fergus, je n’ai pas les moyens de te payer un logement et la fac’ dans le même temps. J’ai enfin eu ma mutation à Harvard pour y approfondir mes recherches. Je me suis arrangé avec l’administration, tu pars demain avec moi. Les épreuves écrites seront un jeu d'enfant pour toi. Tu as le dossier qu’il faut, Fergus. ». Le jeune savant s’effondra dans les bras de son professeur qui, surpris, accepta de l’étreindre. « J'ai appris ce que tu as enduré. C’est parce que tu es un garçon intelligent que je me montre exigeant avec toi, tu le sais ça ? Je ne te lâcherai pas, Fergus. » Personne à la fac' ne lui en avait parlé. Pourquoi ? Avaient-ils tous si peur du professeur ? Ou Fergus n’avait-il aucun vrai ami ici pour le mettre au parfum ? Désespéré, il accepta.

*CUI-CUI*
Fergus aimait parfois prendre soin de sa personne. Mais, pour cet entretien, c'était son professeur et « parent d’adoption » qui l’y avait contraint. A 24 ans, il pénétra tout feu tout flamme sur le campus verdoyant d’Harvard. Ici, il ne connaissait personne. Il arriva avec toutes ses questions : Dois-je lire les travaux de mon père et comprendre le pourquoi du comment ? Dois-je continuer sur cette pente ascendante au risque de  faire une Icare ? Dois-je me remonter les manches et trifouiller dans le passé : « Aswad », Papa, Maman, Lu', Killian, … ? Puis-je encore tenir les promesses que j'ai pu faire ou ai-je incessamment menti à ceux que j'ai pu chérir ?
A Dublin, il était le gars brillant à la punchline tout terrain. Ici, il a tenté de laisser toutes ses casseroles au placard pour se concentrer sur une seule chose : être un nouvel homme.


« A mon sens, celui qui recherche la vérité doit explorer tous les chemins qui s’offrent à lui » rétorqua le jeune homme avec une nonchalance presque enfantine. « Pourquoi cherchez-vous la vérité, Monsieur Gallagher ? » demanda dans un froncement de sourcils le quadragénaire qui observait avec dédain la potentielle nouvelle recrue. « Pour ne jamais plus émettre de théories bancales. » Flirtant avec l’arrogance, il arbora un sourire narquois à ce qu’il imaginait déjà être l’issue de ce « petit entretien ». Surpris et amusé par cette attitude, l'examinateur conclut « Bienvenue à Harvard. ».



*TIC TAC, TIC TAC*
C'était le bruit de cette bombe à retardement qu'il était devenu, assis sur cette chaise un peu trop confortable pour l'abominable situation dans laquelle il s'était retrouvé. « Vous vous rendez compte de la gravité de la conjoncture actuelle ? » grogna le technocrate « Est-ce que vous vous en rendez compte ?! » répéta t-il, voulant vérifier qu'il était compris de son auditoire. Toujours rien. Planté à la plus royale des fenêtres, il se retourna et, comme pour appuyer l'autorité de son collègue, il exigea d'une voix cependant chevrotante d'émotion « Fergus, on te parle. » L'étudiant dévisagea ce qui n'était déjà plus que l'ombre d'un ange gardien avant d'affronter du regard son agresseur. « Finissons-en. Ces entretiens et algarades fatiguent tout le monde. » Peut-être qu'en faisant quelques joutes verbales, leur rogne s'évanouira. Sauf qu'il avait oublié d'y enlever son arrogance. Le lunetteux commença à secouer la patte sous son bureau. S'en suivit le couinement régulier de ses chaussures vernies qui rappela à Fergus cette tonalité qu'il avait presque étouffée. Tic tac. Tic tac. Le décideur secoua la tête tout en s'épongeant le front du revers de la main. Il souffla et se redressa dans son siège dernière génération avant de détendre sa cravate désuète. Il y avait là tous les signes avant coureur à la prise d'une décision dramatique. Et Fergus se demanda Peut-être aurais-je dû faire médecine ou psycho' pour mieux manipuler c'type. Même psychiatrie que sais-je. Le Professeur Gallagher s'avança, jetant un regard noir à son protégé, comme s'il avait lu dans les pensées de ce dernier. Le torse bombé, le menton relevé, il se mit à faire les quatre cents pas. « Robert, si je puis me permettre de vous suggérer d'autres sanctions. Etant le plus déçu par son comportement, je vous propose de me charger personnellement de cette salissante besogne en annulant sa thèse par exemple, ou en faisant sauter sa bourse. » A mesure qu'il énumérait ces immondes ébauches, la respiration des protagonistes se fit de plus en plus haletante. Fergus dévisagea du regard Robert et Robert le lui rendit bien. Le vieux bonhomme astiqua sa moustache, recoiffa sa calvitie et s'étira péniblement. Puis, d'un geste de la main, il annonça « Rien ne sert de négocier, Neil. Ma décision est prise. » Il s'accouda à son immense bureau, penché vers le jeune Fergus qui, dans un élan d'orgueil, se redressa dignement. « Je vous laisse deux possibilités : soit vous acceptez de partir sans faire d'histoire, auquel cas, j'étoufferai l'affaire. Il n'y aura pas de poursuite judiciaire, pas d'ébruitement auprès de la direction. Juste une trace écrite sur mon bureau. Soit vous décidez de faire la forte tête et je fais de votre vie un enfer, universitairement, judiciairement, médicalement et j'en passe. » Fergus serra la mâchoire, les poings et son coeur. Les larmes de rage lui montèrent. Non. Il ne pouvait pas abandonner tant d'années de labeur mais, il ne pouvait pas non plus balancer les véritables coupables. Règle numéro 2 : on ne trahit pas les secrets, ni les promesses. « Robert, je ... » « Gardez le silence si vous ne voulez pas couler avec votre élève, Neil. » Endosser la responsabilité des autres quand on est innocent. Quel beau sacrifice aux yeux de celui qui en profite mais, souvent, quelle injustice pour le bougre qui monte à l'échafaud ! Fergus regarda par la fenêtre et soudain se souvint de ses cours de théologie. Tout arrive pour une raison. Il avait déjà mauvais karma du fait de la trahison d'une de ces règles. Il ne pouvait se permettre d'aggraver son cas. Alors il inspira profondément, se leva de sa chaise et tendit la main à son bourreau. « Alors, adieu monsieur Stevens. » Robert tâcha de lever sa bedaine avec agilité pour saluer le choix du jeune astrophysicien « Sage décision, Fergus, je vous souhaite bonne chance. Sans rancune. » Robert sourit. Neil fut plongé dans un désarroi sans fond. Fergus sourit. Et d'Harvard, tout fut fini.

*SQWISH, SQWISH*
C'était le bruit que ses tongs humides faisaient sous la pression de ses talons, souvent mystifié par le chant des légendaires vagues australiennes. Cela faisait bientôt un an que Fergus ne connaissait plus qu'eau iodée, whisky et planches de surf. Surtout whisky. Lui qui jadis était réticent à ingurgiter la moindre goutte d'eau de vie. Et oui. Il avait bien changé Fergus depuis qu'il avait été invité à quitter Harvard. « Heyyy Gus' » « Hey Ciara, tu vas bien ? » rétorqua t-il alors que la pulpeuse brune était déjà agrippée au jeune irlandais. « J'irais bien seulement si t'acceptes de passer chez moi ce soir. » dit-elle en lui caressant le bras. Fergus, encore un peu imbibé de la veille, esquissa un rictus et pouffa timidement tout en continuant d'avancer vers son stand de surf. « Allez, s'il te plaît, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvés. Juste toi et moi. » insista t-elle avec une pointe de perfidie avant d'empoigner sensuellement la main du jeune homme. Fergus se mit à regarder ses orteils comme pour contenir un rire ou une réponse non désirée. « On verra, ma belle. » « Tu dis toujours ça ... » répondit-elle avec une moue boudeuse. Arrivé à destination, Fergus s'attela à ranger ce qui pouvait l'être tandis que Ciara l'observait, adossée à la cabane qui lui servait de lieu de travail. Contrariée, elle attendit patiemment. Cinq minutes passèrent. Il s'arrêta pour la regarder à son tour puis, il se mit à sourire franchement. « D'accord, je viendrais. » Elle s'enthousiasma immédiatement. « T'es le meilleur. A ce soir mon lapin. » s'exclama-t-elle avant de déposer un baiser langoureux sur la joue du jeune homme et de courir, une planche de surf sous le bras, vers l'Océan. Mon lapin, qu'est-ce que je déteste ce surnom. Ça me rappelle ma mère. Il se mit à contempler la plage qui s'offrait à lui, et avec elle, tous ces gens ivres de bonheur qui y gambadaient. Un bonheur qu'il n'arrivait toujours pas à s'accaparer, même avec six grammes de vodka dans le sang. Si jeune et pourtant si mélancolique. « Regardez qui est enfin sorti du lit. Un prince charmant est venu t'embrasser ou quoi ? » déclara le grand blond qui venait d'arriver tout en tapotant dans le dos de son pote. « Ouaip mais, du coup, je crois qu'il a oublié de t'embrasser aussi, mon crapaud. » L'australien explosa de rire. Et Fergus se mit à rire avec lui. « Ça fait plaisir de te savoir en forme aujourd'hui. On a du pain sur la planche. » dit-il en retournant le panneau 'Ouvert' qui pendouillait maladroitement sur la devanture de la cabane. « Gus', y a quelqu'un au téléphone pour toi. » cria la jeune asiatique qui était affairée cent mètres plus loin. « C'est qui ? » « J'sais pas. Ramène toi, déjà que je peux pas laisser le bar sans personne ! » Les deux hommes du stand de surf se regardèrent d'un air grave. « Vas-y, mon frère. Plus vite c'est réglé, plus vite tu reviens m'aider. Je m'occupe de tout en attendant. » Fergus soupira. Qui ça peut bien être. Fergus n'aimait pas son passé. Tout ce qui avait existé avant l'Australie devait être mort. Ce n'était qu'un amas de problèmes, complications et casseroles qu'il avait laissé à l'aéroport. Sqwish. Sqwish. Il traîna péniblement sa carcasse jusqu'au téléphone, ôta sa casquette pour s'essuyer le front que les 35°C avaient humidifié et colla son oreille au combiné. « Un détenu de la prison de Rikers Island souhaite entrer en communication avec vous. Acceptez vous de prendre cet appel ? Dites oui pour accepter, non pour refuser. » Fergus comprit immédiatement. Il soupira de nouveau et il alluma une cigarette. « Oui ... » « Vous avez accepté l'appel. Cet appel sera enregistré pour des raisons de sécurité. Pour poursuivre cet appel, vous devez en accepter cette condition. Dites j'accepte pour accepter, je refuse pour refuser. » « J'accepte. » « Merci. Vous allez être mis en relation avec votre correspondant. Merci de patienter un instant. » Il prit une énorme taffe tout en écoutant le combiné sonner. « Fergus ? C'est toi mon lapin ? » dit elle d'une voix emprunte d'espoir. Fergus se mit à pleurer en silence. Il jeta sa cigarette comme s'il voulait la préserver du fait de savoir qu'il fumait. « Oui Maman, c'est moi. Je suis là, Maman. » Elle se mit à pleurer aussi instantanément. Sauf qu'elle, elle pleurait bruyamment. « Oooh Fergus. Mon petit Fergus ... » Ils pleuraient bruyamment tous les deux maintenant. Ça dura bien une minute. Ou deux. « Qu'est-ce que tu veux, Maman ? » dit-il avec véhémence. Comme pour se ressaisir. « Je n'ai pas beaucoup de temps, mon chéri. Je voulais te souhaiter un joyeux anniversaire. De ma part et de la part de ton défunt père. » Ils pleurèrent de nouveau, moins bruyamment cette fois. Comme pour honorer la mémoire de ce père qui, toute sa vie durant, voulait du silence. « Encore une fois, je suis désolée pour tout mon fils. Je suis tellement désolée. J'espère que tu nous pardonneras un jour. Que tu ME pardonneras un jour. Sache que je t'aie toujours aimé et qu'aussi longtemps que je le pourrai, je t'aimerai. Tu seras toujours mon enfant. » « Je sais, Maman. Je sais. » « Non, tu ne sais pas mais, je vais t'expliquer. » Hein ? Il fronça les sourcils et s'arrêta sèchement de pleurer. « Mon chéri ... ton père et moi ... nous ... enfin, je ... tu ... » « Nous vous informons qu'il vous reste deux minutes de communication. » « Parle Maman ! » « Tu n'es pas notre fils ! Je veux dire, nous t'avons adopté ! Ton véritable prénom est Aswad ! Et ta mère biologique qui ne cessait de t'envoyer des lettres ... Tu ne viens même pas d'Irlande ! Bientôt 25 ans que j'ai glissé toutes les informations qu'il te faut dans notre cachette familiale. Tu te souviens de son emplacement, n'est-ce pas ? Bien, sache que nous t'avons sauvé d'une mort certaine. » Il en resta bouche bée. « Nous vous informons qu'il vous reste une minute de communication. » « Je suis malade, Fergus. Je voulais que tu saches tout ça avant de rejoindre ton père. Tu mérites tellement d'être heureux mon fils. Plus que n'importe quelle personne que je connaisse. J'espère que cette quête identitaire te permettra d'apaiser ton coeur. » De nouveau des pleurs. « On a toujours voulu ton bien, tu le sais. Même quand on a fait ce qui nous a valu l'enfermement, on pensait à toi. Même quand tu ne voulais pas prendre nos appels, que tu avais honte de nous, on pensait à toi. Mais c'est la dernière pensée pour toi que j'aurais mon fils. Adieu. Je t'aime et j'espère que tu m'aimeras toujours. » « Maman, attends, je ... » « La communication a été interrompue. Merci de votre compréhension. » Fergus dévisagea le combiné avant de le fracasser à plusieurs reprises contre le comptoir en y mettant toutes ses forces. « Merde ! Merde ! MERDE ! » Les clients reculèrent, leurs verres à la main. « Gus' ! Gus', calme toi s'il te plaît ! » Il continua. « Bordel de merde ! » Il cassa des bouteilles, des verres. Elle hurla. « Gus' ! Putin, je t'en supplie, arrête ! Tu me fais peur ! » Il attrapa la demoiselle par les bras avec une telle poigne qu'elle hurla de plus belle. Les yeux plein de rage. Les poings en sang. Les clients se mirent à crier également. « Gus' !! » gronda le blond alors qu'il bondissait pour immobiliser le troublion. « Gus', merde, calme toi mon frère ! Respire ! » Et Fergus lâcha la jeune femme pour s'effondrer dans les bras de son pote qui fit signe à la serveuse de partir. Le grand blond câlina celui qui n'était plus vraiment Fergus tout en balançant « Et bah dis donc, j'en connais un qui n'ira pas chez Ciara ce soir et qui a besoin d'un petit remontant. » Il pleura plus fort encore.

*BOOM, BOOM*
C'était le bruit des bombes que Fergus avait appris à esquiver. Bientôt six mois qu'il était en Irak, au beau milieu d'un conflit armé qu'il ne connaissait que de rumeur auparavant. Il avait appris la langue et le savoir-être, les coutumes et les codes. Oui. C'était de là-bas qu'il venait. C'était cette terre aride et ensanglantée qui avait vu naître le petit Aswad. Et c'était en cette contrée qu'il avait eut l'occasion de rencontrer une partie de sa famille biologique, notamment son oncle, le frère de sa mère, et sa grand-mère maternelle. Cependant, il n'y avait fréquenté ni sa mère, ni son père. Et si ceux qu'il avait rencontré l'avait accueilli à bras ouverts, ils n'avaient pas pour autant accepté de lui en parler. Il faut dire qu'une très large partie de la famille biologique de Fergus ne voulait rien savoir de cette 'vermine' qui n'aurait jamais dû exister. Un fils impur. Un fils indigne. Un bâtard en somme. Mais, de toutes ces discordes et ces mystères, Fergus se préoccupait de moins en moins. Ce qui lui importait c'était, après avoir perdu ses parents adoptifs, de retrouver un semblant de famille. Dans les bras de sa grand-mère, dans le coeur de son oncle et de ses neveux et nièces, Fergus avait retrouvé un peu d'amour, aussi fort que celui que lui avait donné Lili Quirke. Oui. C'était encore un autre Fergus qui avait éclos. « Ibni, tu veux bien m'aider à attraper la farine s'il te plaît ? » demanda la vieille femme au dos courbé par les âges. Après avoir congédié ses neveux et nièces à qui il donnait des cours d'anglais dans le salon familial, Fergus s'exécuta. « Que Dieu te bénisse, azizi. » prononça-t-elle en guise de récompense. Fergus embrassa le front de la septuagénaire avec affection. Boom. Boom. La tempête n'allait pas tarder à frapper. « Grand-mère, va dans ta chambre s'il te plaît. » La maîtresse des lieux obéit. Boom. Boom. Ça s'approchait. Ça grignotait du terrain. Ça serait bientôt là. Fergus prépara de quoi cacher tout le monde au sous-sol. Promptement mais, avec beaucoup de discipline. Quand soudain, il fit irruption. Essouflé. Gangrené par la peur. Volcanique. « Tu dois partir. » Fergus le regarda avec incompréhension. Il se surprit même à pouffer. « Oui, mon oncle, ON doit partir ... au sous-sol pour se protéger. » Wassim secoua la tête. « Non. Tu ne comprends pas. TU dois partir. Maintenant ! » Fergus continua d'arborer cet oeil hagard. Boom. Boom. Wassim attrapa Fergus par le bras et l'entraîna dans la chambre des enfants. Il se mit à s'adresser à son neveu dans un anglais que les enfants ne pourraient pas comprendre. « J'ai tout préparé. Quelqu'un t'attend à dix kilomètres d'ici pour t'emmener loin. Les rebelles vont bientôt prendre la ville. S'ils apprennent ta nationalité, tu seras otage voir pire. » Il s'embrouillait presque dans ses explications, tenant fermement le jeune homme par les bras, comme s'il était son gouvernail dans toute cette affaire. « Tu as toutes tes chances en Occident. Et tu le sais. Je suis heureux et honoré d'avoir fait ta connaissance. Ta mère, de là où elle est, est probablement très fière de toi aussi. Ne la déçoit pas en te 'suicidant' bêtement. » Il reprit sa respiration et donna une enveloppe au jeune homme. « Va à Londres avec cette enveloppe. Ne la perd JAMAIS. Une partie de notre famille habite là bas. Ils t'aideront. Il y a des choses que nous ne t'avons pas dit Aswad mais, que tu découvriras bien assez tôt. Maintenant, je t'en supplie, pars. » Fergus secoua à son tour la tête, prisonnier des mains de bûcheron de son oncle. « Je ne peux pas vous abandonner. Je suis rien sans vous. RIEN. Je préfère mourir ici que vivre en traître. » « Ecoute moi bien. » Il prit le visage du jeune homme entre ses mains. La barbe de trois jours de son interlocuteur lui agressait les doigts. « Tu ne seras pas un traître. Tu seras un héros. Tu seras le dernier de notre branche de la famille. Tu nous représenteras. C'est à travers ton coeur et tes actions que nous vivrons. Tu sais, il vaut mieux un survivant qu'aucun survivant. Sinon, notre résistance aura été inefficace. Je sais que c'est dur, que ça paraît insurmontable mais, ... » Fergus se libéra de l'emprise de son oncle pour s'en aller regarder les bombes tomber à la fenêtre. Abandonner la seule famille qui lui restait ? Plutôt crever. C'est là que Wassim s'emporta. Boom. Boom. « Vas-y, putin, vas-y, vas-y, vas-y ... VAS-Y, MERDE ! Si tu n'y vas pas pour toi, vas y pour nous ! » Le grand barbu se flagella le torse d'un coup de poing virulent, comme pour y injecter l'antidote à la rage qu'il avait de convaincre le jeune homme qui lui tournait le dos. « T'es bien moins inutile que tu ne le penses, alors chope moi, avec les deux mains s'il te plaît, ton peu d'estime de toi et fais en quelque chose ! » Il savait qu'en lui insufflant de l'orgueil, il viendrait à bout de cet effronté. Ses broussailleux sourcils froncés, sa respiration haletante à laquelle s'ajoutait une transpiration excessive étaient tant de signes d'épuisement qui le dévoraient à chaque vain effort supplémentaire. Et pourtant, les yeux plus étincelants qu'un matin d'accalmie, il persévéra. Boom ! Boom ! « Détruis pas, une énième fois de plus, tout ce qu'on a déjà perdu. Aswad, tu sais combien d'entre nous ont pliés l'échine. Tu sais leurs efforts pour que nous puissions encore vivre aujourd'hui. Et si tu n'es pas suffisamment inhumain pour cracher sur leurs tombes de fortune alors, je t'en conjure, honore ceux que nous ne devons oublier. Et puis, songe à ce qu'il te reste ... » Il désigna les quelques enfants estropiés qui s'étaient regroupés innocemment dans un coin, grelottant de terreur. Wassim calma ses ardeurs au profit de sa franchise. « Tu n'es ni un guerrier, ni nécessaire ici. T'es plutôt même une belle petite fillette que la guerre en personne ne changera pas. D'ailleurs, tu es presque un poids. Rends toi à l'évidence : tu n'as plus que pour survivre tes jambes et une chance anorexique. Sauf que les gars d'en face, eux, ils en ont de meilleures. Pour nous, c'est flagrant, tu pues les livres et tout le savoir corrupteur qu'ils renferment. Et, à part la langue et la tronche, t'as rien des tiens. Pourtant, t'es le seul qui peut encore nous sauver. Le seul qu'ils accepteraient peut-être de voir se promener librement sur leurs trottoirs. Bah ouais, Aswad, t'es le binoclard qu'ils renverront pas ici, à sa fin certaine, de sitôt. » Il se pencha avec méfiance vers Fergus qui, pleurant des larmes sèches, scrutait l'extérieur. D'une main maladroitement tendue, Wassim lui agrippa l'épaule. « Fais ce que je te demande, Aswad, s'il te plait. Je veux croire que t'es l'espoir de la famille. Je veux pouvoir, par ta faute, ne serait ce que cauchemarder la nuit, fermer l'œil juste un instant et me réveiller en me disant que bientôt, grâce à toi, le chant des femmes et des oiseaux nous reviendra. » Fergus se retourna avec peine vers son vieil oncle dont le désespoir était désormais la seule émotion disponible, tout en continuant de regarder droit devant lui, les yeux dans le vague. Règle numéro 3 : survivre aussi longtemps que possible pour honorer la mémoire des proches partis trop tôt. Dès lors, après une profonde inspiration, il déclara avec certitude « Pleurniche pas trop non plus, hein. Je vais partir et je vais te rapatrier ce rêve ainsi qu'un nouveau sourire. Et je peux même te dire que je reviens le mois prochain. Ok, mon oncle ? » Un rictus commun réunit les deux hommes qui s'enlacèrent en sachant pertinemment que le mois prochain au plus tard, la perte de l'un d'entre eux serait à déplorer. BOOM. BOOM.

*BLING, BLING*
C'était le bruit que faisait sa Rolex sitôt qu'il remuait le poignet. Vêtu de son plus beau costard, agrémenté d'une paire de richelieu bien cirée, Fergus sortait tout juste de l'immeuble qui accueillait la direction de l'entreprise de sa tante. Cette tante qui l'avait recueilli, bichonné, couvé depuis un bout de temps maintenant. Pour elle qui était veuve sans enfant, quelle aubaine ! Elle lui avait même prêté son nom. Hobson. Elle lui avait même proposé de changer de prénom, elle qui avait des relations partout. Mais Fergus était resté Fergus. En hommage à ces parents adoptifs disparus, à cette petite amie disparue, à ce meilleur ami disparu, à ces professeurs disparus, à cette Irlande où il avait grandi. Toutefois, derrière Fergus, il avait ajouté Aswad. En hommage à cette famille maternelle biologique en partie disparue, à ces parents qu'il n'avait jamais connu et dont il ne savait toujours pas grand chose, aux habitants de ce pays lointain qui souffraient, à cette Irak où il était né. Les quelques années qu'il avait passé à se chercher après avoir quitté Harvard en avait fait un tout autre homme. Il n'avait que très peu de temps pour se poser des questions métaphysiques tant sa vie s'efforçait de l'éprouver. D'ailleurs, il ne dormait plus sans l'aide de médicaments. C'était comme si on lui avait volé toute imagination, tout espoir, toute fertilité intellectuelle, et qu'on l'avait laissé là, lobotomisé à outrance. Il devenait presque nostalgique de cette enfance bercée par la disparition de ces quelques proches, du moment qu'il n'y avait que ça à supporter. Bling. Bling. 12h15. L'heure pour lui d'aller casser sa croûte après avoir vaillamment épaulé sa tante dans la détermination de la politique budgétaire pour l'exercice fiscal à venir. Fergus observa amoureusement le ciel. Le soleil rendait la City plus belle encore qu'elle ne l'était déjà. Il s'élança en direction de son fast-food favori. Quand soudain, BAM. Trou noir. Fergus rouvre les yeux quelques instants, peut être quelques minutes ou quelques heures plus tard. Il comprend qu'il a les mains ligotées et le visage couvert par un sac à l'odeur pestilentielle. « Bill, j'crois que l'type se réveille. » Bill évalua aussitôt la situation en jetant un coup d'oeil dans le rétroviseur intérieur. « Bien dormi, M'sieur Hobson ? » Fergus resta secret. « Enlève lui l'sac. » ordonna Bill, ce que fit son acolyte. Fergus fut d'abord éblouit puis, à mesure que ses yeux apprivoisaient la luminosité, il constata qu'il était en pleine campagne. « C'est juste pour qu'tu saches qu'tu peux crier autant qu'tu veux, personne viendra. » Ce sur quoi, les deux compères rirent aux éclats. BAM. Et Fergus fut replongé dans un sommeil profond. Il revint à lui encore plus tard. Punaise, faut que je demande à ces mecs de venir me faire ça tous les soirs. J'dormirais comme un bébé. A cette pensée, il sourit en grimaçant de douleur. Il avait connu pire, bien pire. Ça fait plus mal quand ça touche aux proches que quand ça touche à soi. Donc faire de l'humour et prendre la situation à la légère, c'était tout à fait possible. « Où est ce qu'elle cache son foutu fric ta tante chérie ? » Fergus observa. Il était dans une pièce sans fenêtre, mal éclairée. Les deux hommes lui faisait face. L'un était trapu, l'autre élancé. L'un semblait être une brute et l'autre un assassin de pointe. La brute s'élança vers lui et lui empoigna les cheveux tout en lui calant la lame de son canif sur la pomme d'Adam. « Tu vas parler, p'tite m*rde, déjà que j'aurais aimé attraper la fameuse tante pour m'la taper plutôt qu'd'avoir à causer avec toi. Alors rends toi utile avant que je te refasse le portrait ! » dit-il en lui postillonnant sur la face. Il puait l'alcool et semblait bien entamé. Fergus resta souriant et impassible. Il pensa J'ai connu pire. Fais toi plaisir. La brute renversa la frêle chaise en bois sur laquelle le jeune homme était assis et assaillit ce dernier de coups de pied bien placés. Fergus subissait, sans trop couiner. Retour à la règle numéro 3. Le gentleman s'approcha et fit reculer la brute avant de s'accroupir au niveau du visage ensanglanté de Fergus. « Elle a souffert, tu sais. On l'a humiliée comme il faut. » Fergus rouvrit les yeux comme électrocuté par les propos du bougre qui se mit à hocher la tête. « Tu vois très bien de qui je parle. On lui a fait toute sorte de choses. Elle a eut plus d'expériences avec nous qu'elle en a jamais eu avec toi. » Comment savait-il ... La colère monta. « Elle est morte lennnnntement. On l'a vu agoniser, nous supplier. » Comment pouvait-il ... Il approcha son visage de l'oreille de Fergus. « Elle hurlait ton nom pour que tu viennes l'aider mais, tu n'es jamais venu. » Comment était-ce possible ... « Et aujourd'hui, tu vas crever comme elle après avoir morflé comme elle. » C'est à ce moment qu'il prit une décision. Règle numéro 4 : tous les coups sont permis pour respecter la règle numéro 3. Il arracha à pleines dents l'oreille de ce serpent qui vomissait des horreurs. Celui-ci se releva pour reculer dans un râle de douleur. Son siège ayant été fendu par le choc de la chute et les coups répétés contre le mur, Fergus se leva aussitôt avant que la brute ne puisse l'atteindre. Il assomma son agresseur d'un coup de dossier de chaise et prit l'arme de ce dernier alors que la pâle copie de Van Gogh fonçait droit sur lui. BAM. BAM. BAM. BAM. BAM. Fergus ne chercha pas à savoir si les hommes étaient encore de ce monde ou non. La respiration haletante, la gueule défoncée, il trouva les clefs. Il mit le contact dans la voiture. Bling. Bling. 18h34. Il prit la route tout en se posant milles questions sur ces hommes. C'est comme ça que Fergus redevint inventif mais, jamais plus comme avant.

*CLIC, CLOC*
C'était le bruit de la clef dans la serrure de son nouvel appartement à Boston. Il y déposa la verdure qu'il venait d'acheter pour le décorer et y prit un grand bol d'air. Il avança dans son salon tout en prenant bien soin de claquer la porte d'un coup de talon. Il venait de se planter devant l'immense baie vitrée qui trônait dans la pièce quand son téléphone sonna. Une main dans la poche de son pantalon en chino, il décrocha tout en ne quittant pas des yeux cette vue qui le ravissait. « Allô ? » « Tu es bien arrivé ? » Il eut un roulement d'yeux. « Oui, Shadia. » « Personne ne t'as embêté ? Personne ne t'as suivi ? » « Tout va bien, Shadia. » Elle soupira de soulagement. « J'ai bouclé les dernières formalités concernant les frais de scolarité auprès de l'administration. Tout est réglé pour que tu puisses étudier pour au moins dix ans. » dit-elle en s'esclaffant. « Merci. Merci beaucoup. » répondit-il emprunt d'un semblant de sérénité. « C'est normal ... Reviens moi diplômé et heureux s'il te plaît. Je dois te laisser, j'ai trois réunions qui m'attendent. Bisous, à plus tard. » « A plus tard, bisous. » A peine eurent-ils raccroché qu'il empoigna son sac et descendit dans la rue. C'est là qu'il croisa le professeur Gallagher en compagnie de cet enfoiré de Stevens qui l'avait viré quelques années auparavant. Les deux hommes le dévisagèrent. Fergus baissa les yeux en souriant. Règle numéro 4 : se venger de la vie. Une fois les deux compères dépassés, son téléphone se remit à sonner. « Allô ? » « Magne toi ! Tu vas louper le cours d'astronomie ! » « J'arrive tout de suite, garde moi une place. » Il raccrocha et s'élança vers de nouveaux horizons. Plus paisible ... tout du moins en apparence.


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Rhys Ackerman

Âge : 23
Lieu de naissance : brighton, uk
Quartier d'habitation / Colocation : matthew hall, sur le campus d'harvard
Situation sentimentale : célibataire
Études / Métier : étudiant en quatrième année d'undergraduate, prépare ses LSATs pour entrer à la Harvard Law School l'année prochaine + bosse à l'administration d'Harvard et revend les réponses des exams
Date d'inscription : 15/03/2013
Pseudo & Pronom(s) IRL : dark dreams. (she/her)
Icon : crédit: thv1@tumblr
Faceclaim : kim taehyung
Crédits : midnight---shadow @tumblr (av)
Multicomptes : kaiden, kaze, donovan, kyro
Description (1) : rhys ackerman ————
FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 24f7fb497dd8f5aa0463212f94e9002a2d811c86
single · bisexual · brighton, uk · future law school student · basketball player · rich guy · korean
education · photographic memory · selling exams answers

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04 RPs › 20/10 → 27/10
01 RPs › 27/10 → 03/11
02 RPs › 03/11 → 10/11

OCTOBRE : 12
NOVEMBRE : 02
Warnings : sexe, alcool, drogues (amphétamines), langage vulgaire, possible parentalité (grossesse)
RPS : 119
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Fiche de présentation : https://www.i-love-harvard.com/t165819-rhys-ackerman-kim-taehyungRépertoire rps : https://www.i-love-harvard.com/t158086-Fiche de liens : https://www.i-love-harvard.com/t166603-rhys-ackerman-fiche-de-liensProfil meetsachussets : https://www.i-love-harvard.com/t166159-meetsachussets-rackerman
RE-BIENVENUUUUUUUE jkljmkfjdlkfjlkd
t'es back FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 1365124802
/me te saute dessus
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Rebienvenue FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2109348208
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@Mickey Ainsworth vouiiiiiii je suis revienduuuu FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2109348208 faudra me dire si ce que j'ai prévu tient la route RPGiquement mais c'est bien mouuuuwaaaaa FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 749226586 FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2659158125

@Quito Halgrove meurciiiiii FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2438915920
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Rami aie aie aie FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 863241595 Très bon choix et (re)bienvenue :heaart:
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rami quel choix  FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 863241595
rebienvenue et bon courage pour ta fiche FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2109348208
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Rhys Ackerman

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mais oui, on y croit FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 152426858 enfin le staff te dira de toute façon FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 1365124802
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bg FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 152426858
re(?)bienvenue ici et courage pour ta fiche!!
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Astra Rothschild

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Lieu de naissance : née à londres dans ma famille dorée.
Quartier d'habitation / Colocation : un peu partout, il est rare que je dorme chez moi.
Situation sentimentale : célibâtarde, amoureuse de la liberté.
Études / Métier : étudiante en droit des affaires, reine de la fête.
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affectueuse ✯ audacieuse ✯ bornée ✯ têtue ✯ survoltée ✯ pas de tact ✯ charismatique ✯ débauchée ✯ sulfureuse ✯ provocante ✯ généreuse ✯ insouciante ✯ possessive ✯ irresponsable ✯ colérique ✯ caractérielle ✯ sanguine ✯ dépensière.

elle adore la débauche, le sexe, les vêtements de luxe, son smartphone, uber eats, l'adrénaline, les courses de voiture, les festivals.

elle déteste l'ennuie, la trahison, la pluie, les sentiments.

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Spoiler:

Warnings : Alcool, drogue, sexe, overdose, relation/personnage toxique, langage crue, addiction, désintoxication
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rami hanwii
rebienvenue parmi nous et bon courage pour ta fiche FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 3850463188 FERGUS A. HOBSON ► Rami Malek 2511619667
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