Siphérine Abygaëlle Pleasue ► Jessica Szohr

Comme toute histoire, la mienne commence par ma naissance. Et celle de mon frère du même coup. Je vous passe les détails de la douleur et la souffrance de ma mère lors de l'accouchement. Il faut dire qu'un enfant à mettre au monde, c'est déjà difficile. Imaginez pour deux maintenant. Ouach!

L'important à savoir au moment de ma naissance est le statut de ma famille. Vous connaissez le Costa Rica? Probablement pas comme il se doit. Moi, je connais son histoire. Ma famille fait partie de cette histoire. Ma famille est la famille la plus importante du Costa Rica. Les gens nous considèrent comme la famille royale. Mais ne faites pas attention à eux. Nous ne sommes pas une famille royale. Nous sommes seulement une famille très riche qui détient plus de la moitié du Costa Rica donc logements, magasins, entreprises, terrains. Tout ça nous appartient. À mon père en fait. Cet homme d'affaire très autoritaire qui fait la loi et le beau temps prend toutes les décisions importantes concernant notre patrie.

J'ai donc grandi dans les décisions importantes, dans les galas qui n'en finissaient plus. Depuis ma naissance, je dois toujours y assister. Je dois me laisser courtiser par les jeunes entrepreneurs qui voudraient prendre la place de mon père. Je dois me soumettre aux cours dur l'histoire de la Costa Rica, sur l'économie et sur l'art d'être une parfaite épouse. Vous me voyez vraiment accueillir mon mari en lui enlevant ses souliers et en lui annonçant que son souper est prêt? Moi, non! Il est hors de question que je me sois aux ordres d'un homme qui en a que pour le pouvoir de ma famille.

Quand j'étais une gamine, je trouvais cela plutôt amusant de toujours aller dans les galas où les femmes étaient toutes splendides dans leurs magnifiques robes, qui dansaient avec des hommes plus chics les uns que les autres. J'étais le petit chouchou de la place avec mes petites robes à froufrou trop mignonne. Les hommes me prenaient dans leurs bras pour me faire danser, me faisait virevolter sur leurs pieds Mais une fois l'école commencée, c'était beaucoup moins drôle. Je devais apprendre l'histoire du Costa Rica et la connaître par cœur. Vous savez, quand vous êtes jeunes et que la journée d'école est terminée, vous vous empressez de rentrer chez vous pour pouvoir joue dans la rue avec les autres jeunes du coin. Et bien moi, je rentrais chez moi, avec mon frère, et nous avions d'autres cous. C'était des cours des plus emmerdants! Je n’en reviens toujours pas d'avoir perdue mon enfance à faire ça au lieu de m'amuser.

À l'adolescence, je me suis souvent chicanée avec mes parents parce que je ne voulais pas pendre la relève de l'empire Pleasure. Je ne voyais pas du tout mon avenir comme ça. Je voulais vivre d'art! J'adore les arts; la peinture, la danse, la musique. Tout ce qui concerne l'art me passionne. Mes parents ne comprenaient pas cela.
Lorsque j'ai été en âge de faire ma demande à Harvard, je l'ai faite en le cachant à mes parents. Lorsque j'ai reçu ma réponse d'admission, je n'ai pas eu le choix de le dire à mes parents. Mon père était furax! Je ne l'avais jamais vu aussi fâché. Il m'a même dit qu'il ne me donnerait plus aucun argent, plus d'allocation et surtout plus d'héritage. Ma mère était sous le choc. Mais en secret, elle continue à me donner de l'agent à la condition que j'intègre l’Eliot House.