le vertige des abysses. (balou ♡)

si tu savais ma folie, la profondeur des failles,
le vertige des abysses. si tu savais cela aussi,
tu comprendrais l'importance des ailes.

Lundi 9 mars. Rose est endormie depuis près d’une heure, profondément emportée dans son sommeil. Toi, de ton côté, comme bien souvent depuis l’accident de métro, tu cogites. Énormément. Beaucoup trop. Ça t’a touchée plus qu’on ne pourrait le penser tant tu le gardes enfoui en toi. T’as sombré, à nouveau, toi qui avais réussi à te sevrer suite au coma dans lequel t’as été plongée un an plus tôt des suites de cet attentat. Étrangement, plus que tes joints, la cocaïne t’aide. Elle t’aide à t’évader, à oublier, à penser que tout va bien durant au moins quelques heures. Mais tu te rends pas compte de ce que tu fais, des répercussions que ça pourrait avoir. Rose, là-haut endormie, manquant de ta surveillance. Tu te mens sans doute en te disant que ça va, que tu gères la situation ; mais au fond, t’en es loin. T’es paumée, plus que jamais. T’es perdue dans les abysses de la vie et, plutôt que tout lui dire, tu gardes Basile loin de tes tracas. Et tu te ruines, une fois de plus, comme autrefois.

@Basile Mulliez

Lundi 9 mars- La vie à trois était vraiment différente de celle à deux ! Basile avait profiter du sommeil de Rose pour prendre une longue douche dans leur salle de bains avant de n'enfiler qu'un pantalon de sport et avait filer à la lessive, oui Monsieur Mulliez avait abandonner le pressing pour les électroménagers. Un panier à linge avec une tonne de vêtements de Rose était soigneusement plié et prêt à ranger. Basile l'emportait dans la cuisine en appelant Louve.'' Elle va pouvoir sortir de ce petit costume à pois ! Bébé?'' Il leva les yeux pour vérifier vers leur énorme salon si sa femme s'y trouvait. Leur maison à défaut était énorme, Basile à défaut de porter un tshirt avait toujours avec lui le porte-moniteur de bébé. Basile s'aventura au salon avec son butin, il pourrait aller voir à l'étage des chambres sinon.

Le nez blanchi par la poudre, tu t’es enfermée dans ta bulle. T’ignores quand tu comptes en ressortir, et surtout si t’en as ne serait-ce que l’envie. Mais est-ce que t’as réellement le choix ? Probablement pas. Tu sais pas où est passé Basile, tu l’as oublié dès le moment où t’as étalé la cocaïne sur la table de ton dressing. Plantée dans cette gigantesque pièce, à ruiner le verre qui couvre tes bijoux soigneusement alignés. Gosse de riche. Foutue gosse de riche. T’entends pas même les mouvements dans le couloir, à quelques pas de toi, la voix de Basile s’élevant visiblement à ta recherche. La sensation d’être coincée dans un monde parallèle, à trois-mille pieds au-dessus de la Terre.

Basile une fois au salon avait remarquer qu'il parlait tout seul. C'était peut-être le fait d'être enfermé depuis des jours avec leur bébé mais il ne pouvait s'en plaindre. Il regardait à gauche puis à droite dans le premier salon avant de décider de retourner à sa chambre. ll avait envie de voir si Rose dormait bien et d'aller câliner sa femme. Basile emprunta le corridor qui menait à l'escalier avec son butin de vêtements pour bébé dans le panier à linge et une fois à l'étage des chambres, il allait directement à la chambre de bébé de Rose. Il poussa la porte d'une main et déposa le panier au sol de la forêt enchanté. Basile à pas de loups approcha du berçeau et sourit à voir Rose bien au chaud. Basile recula pour sortir et referma doucement la porte pour se rendre à la sienne avec le moniteur toujours accroché à sa taille. Il s'étira longuement.'' Elle dort comme une championne ! Bébé? '' Le français allait à la salle de bain des maîtres mais ne trouva personne. Il décida d'aller voir dans la penderie de sa femme. Il poussa la porte et aperçut la longue chevelure de sa femme. Il s'approcha.'' J'allais mater Netflix ça te tente? '' Il se pencha pour l'embrasser sur la joue mais aperçut la poudre sur la table de la penderie.'' Oh putain tu déconne Louve ?!'' Il tira sur sa chaise pour la retourner vers lui. Son visage gardait des traces de son acte.'' Oh putain Louve c'est quoi cette connerie ?! tu retouche a cette merde ?!''

L’esprit ailleurs, les narines blanchies par la poudre, tes pupilles déjà dilatées par la substance qui emplit ton corps tout entier. Tu t’oublies, t’oublies ce qu’il passe autour de toi, t’oublies la vie qui continue malgré toi. Jusqu’à ce qu’il arrive, jusqu’à ce qu’il découvre que t’es retombée bien bas, dans tes déboires du passé. Ton visage se fige lorsque ses lèvres s’en approchent et tout s’enchaîne aussitôt. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire Ouf, ton mari te tourne face à lui, constatant sans doute les dégâts qui marquent ton visage de poupée. Bien sûr, il a compris. Il a compris que t’es retombée en secret. Secret divulgué aujourd’hui, secret bien mal gardé. T’es idiote, Louve. Tu l’as toujours été. La seule chose que tu trouves à faire, prise sur le fait, c’est de détourner le regard sans un mot. A quoi bon ? Qu’est-ce que t’aurais bien à dire, de toute façon ?

Il était sidéré de voir Louve dans cette état. Il l'avait tourné vers lui mais elle détournait le regard comme si elle était coupable? Basile prit le visage de Louve dans une de ses mains pour la forcée à le regarder. Il voulait que son regard se connecte au sien. La repêcher des abysses qui l'avait entrainée dans les ténèbres.'' Bébé parle-moi...'' Il avait l'impression d'être confronté à un mur. Il libéra son visage de ses doigts.''Tu plane depuis longtemps? devant Rose?'' La colère montait en lui. Oui, il avait fait de la drogue dans le passé mais depuis la grossesse de Louve, il avait touché qu'à au cannabis et encore. Il frappait la table de Louve et envoyait valser le reste de sa drogue.'' Putain Louve, tu déconne ?! qu'est-ce que tu fou? Enfin on est heureux que tu décide de tout foutre en l'air!'' Il devait faire attention de ne pas réveiller sa fille qui dormait.

T’es retombée si bas, Louve. Toi qui pensais que tout ça était derrière toi, t’as fléchi. Une seconde seulement. La seconde de trop, celle qui aura suffi à foutre en l’air une année de sobriété. T’avais réussi à arrêter avec tous les efforts du monde, principalement grâce à lui des suites de ton coma. T’es une abrutie. Il attrape ton visage entre ses doigts, te parle, te questionne, semble chercher à comprendre. Mais, une fois de plus, tu restes silencieuse. Jusqu’à ce que le bruit de son poing sur le verre te fasse sursauter et t’amène à te lever d’un bond de cette foutue chaise, celle-ci se renversant au sol derrière toi. « Fous-moi la paix. » que tu prononces sèchement, faisant mine d’être détachée. T’avances vers la porte avant de te tourner subitement pour lui faire face, ton index se relevant face à toi pour le pointer. « Qu’est-ce que ça peut bien te foutre, hein ? Qu’est-ce que t’en as à branler Basile ? Laisse-moi me foutre en l’air si ça me fait plaisir, t’as tout ce que tu veux. » Ce que tu lui reproches ? Probablement d'être trop bien pour toi.

Il voulait la ramener dans le monde réel, ravoir la femme de sa vie. Le seul moyen qu'il avait réussi à trouver était de frapper sur la table en verre et l'effet était réussi. Basile la surveillait se lever et instinctivement la suivit.''Oh non Louve...'' lui foutre la paix? c'était pas dans ses intentions. Il la suivit jusqu'à l'entrée de sa penderie où elle c'était retournée vers lui tel une déesse vengeresse.'' cette saloperie parle à ta place ! J'en ai à foutre parce que tu es MA femme Louve! et NOTRE fille à besoin de toi aussi ! Je n'abandonnerait pas ! Je n'ai pas tout ce que je veut parce que tu n'est plus là!'' Il frappa la porte de la penderie.'' Qu'est-ce que tu fait ?! c'est la drogue et après quoi? le divorce ? le regret d'avoir eu notre fille?'' Il s'avançait vers elle jusqu'à l'amener à leur chambre.

Guidée par la drogue, évidemment. Est-ce que la question se pose réellement ? Elle parle pour toi, elle agit pour toi, elle a le pouvoir sur tout ton être, la sensation d’avoir vendu une fois de plus ton âme au diable. Tu te tournes, il te fait face ; ton doigt s’agite à quelques millimètres tout juste de son visage et il frappe une fois de plus ce qui vous entoure. Toi, tu te dresses davantage encore face à lui alors qu’il lâche cette rage que tu dois animer en lui. « Le divorce ? Mais bien sûr ! Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt ?! » C’est plus fort que toi. Alors même que tu sais pertinemment que tu chuterais d’autant plus si tu le perdais, ta grande gueule va de l’avant sans même te laisser le temps de réfléchir. « Je t’interdis de parler de Rose putain ! » que tu vocifères alors qu’il t’attrape pour te traîner jusqu’à ce qui était jusqu’à présent votre chambre, quand bien même tu tentes de te débattre. « Lâche-moi ou tu vas le regretter, je te jure… » articules-tu difficilement, la mâchoire soudée par la colère.

Putain, c'était une véritable histoire qui se répétait. Il en n'était pas à son premier rodéo avec Louve, devant lui était entrain de réapparaître la prédatrice sauvage, l'animal aux crocs carnassier prêt à vous déchiquetez. Il avait fini par s'avancer vers sa femme et la poussait vers leur chambre. Sa remarque sur leur fille lui fit arquer un sourcil.'' Tu es mal placée pour m'interdire de parler de Rose!'' Une fois dans leur chambre, il relâchait son emprise sur elle, il savait trop bien qu'elle pourrait utiliser ses crocs, ses ongles pour lui en foutre une. Il se tenait près de la porte qui menait à la penderie.'' Tu ne t'approchera pas de Rose tant que tu préféra cette merde à nous et à elle.'' C'était pire qu'un divorce. Honnêtement, il ne se voyait pas divorcer de Louve. Il ne s'en remettrait pas et devrait retourner en thérapie avec son Oncle Christian.'' J'ai fait de la drogue, je fume un joint de temps en temps mais jamais je mettrai dans un tel état, putain parle moi Louve! Arrête de faire tes conneries...''