my blood. | ft. elvia novak

peut-être qu'un jour, on se dira adieu, elvia. peut-être même qu'un jour t'auras des gosses que je ne pourrai voir grandir qu'une fois par an.
mais j'espérais qu'on n'oublie jamais que si on est là aujourd'hui, ce n'est que grâce à nous. que sans toi, je ne serais rien. que ma vie aurait été malheureuse, que je n'aurais rien pu faire si tu n'avais pas été le moteur de ma vie, cette voix qui savait me brusquer, qui savait où piquer sans pour autant blesser. tu savais ce qui était le mieux pour moi, tu savais quand il fallait dire merde, quand il fallait dire je t'aime, tu savais surtout quand il fallait calmer le feu qui me brulait, sous peine que tu te consumes aussi. on avait beau être calmes d'apparence, maintenant une tranquillité apparente, on partait pourtant très vite au quart de tour.
mais encore personne n'a réussi à faire en sorte que le monde explose sous nos jougs impulsives.
qu'est-ce qu'on deviendra alors qu'on s'éloignera pour de bon ? qu'est-ce qu'il se passera quand on ne sera plus toi et moi ? mais toi et quelqu'un plus moi et quelqu'un ? c'est déjà un pas de franchi que de réussir à accepter quelqu'un dans la vie de l'autre.
mais d'un côté, j'ai toujours voulu que tu sois heureuse avant moi, parce que tu le mérites bien plus que le petit con que je suis.
je sais combien tu as été mes poings et mon ombre quand on cherchait à me tuer, quand on cherchait à ce que je quitte la vie. que si tu n'avais pas été là, je serai sans doute décédé... mort. sans toi. ta vie aurait été meilleure ? maintenant j'ai la prétention de dire que : non.

et la discussion revient sur le même sujet. maeve ou mahé. la sécurité, la passion. l'amitié ou l'amour.
choix cornélien pour quelqu'un qui se soucie plus des autres que de sa propre personne. même si j'ai toujours eu l'image du mec super égoïste, je m'inquiète des autres. oubliant parfois que moi aussi, j'ai le droit de m'inquiéter de moi. outre les études et l'ambition, j'avais aussi un cœur qui bat. au moins, si je me rétamais la gueule, t'étais là pour me ramasser à la petite cuillère. les gens ne savaient pas ce qu'il manquait en passant à côté de toi. cette fille ne te méritait pas, parce qu'elle ignorait ton potentiel.
tu étais parfaite à mes yeux, chiante... mais parfaite. les gens auraient tort de se priver de toi, mais tant que je peux profiter de ma sœur à plein temps, de quoi je me plains. la regardant avec un sourire en coin, mangeant goulument ma part, la télé en fond, écoute brève. « ah ouais ? tu me surestimes surement. » que je dis dis en riant. haussant les épaules à la mention de maeve. « j'espère qu'elle comprendra, ouais. elle m'a suffisamment répété que j'avais le droit de rétractation. » rire qui se veut plus doux qu'à l'accoutumé. « ça me fait chier de l'abandonner dans une telle épreuve. » mais force est de constater que mon cœur est clairement tourné vers mahé.

les bras qui se referme sur elle, le baiser sur le front, protecteur. « ouais, y a de ça... » que je dis, les pensées qui s'envolent vers lui.
et la dicible volonté de tout reconstruire. lui et moi... on a peut-être un futur qui sait ?
le film avance et c'est au milieu qu'on décide de s'endormir comme deux gosses dans le canapé.