No matter where you run, you cannot hide from me • Eris

No matter where you run, you cannot hide from me.
★ ─ w/ @Eris O'Hara

Ça pouvait durer deux mois ils avaient dit, mais habituellement les os se ressoudaient en trois semaines. Et j’espérais que ce soit le cas. Car ma poitrine me brûlait beaucoup trop facilement quand je bougeais, comme mes respirations étaient moins profondes pour essayer d'oublier mes côtes. Je ne m’en sortais pas trop mal, malgré cet accident, Kat' était beaucoup plus amoché que moi. J'avais quelques points de sutures au niveau du crâne près de mon front. Une vraie guerrière d'une certaine façon, mais au fond j'étais au repos de force et ça ne me plaisait pas. J’appelais Eris à mon secours pour me sortir de ma pseudo prison. J'avais envie d'aller au paint-bar, j'avais envie de danser toute la nuit, je voulais me libérer, surtout que le sommeil était difficile depuis l'incident. Je n'arrivais tout simplement pas à fermer l'oeil lorsque Alex n'était pas avec moi sous les draps. Je me revoyais prise entre ses deux sièges, les membres comprimés suivit du manque d'air. Puis je me réveillais en sursaut et le soulagement était soudain de savoir que j'étais au creux de mon lit, mais la panique avait déjà fait son chemin. On m'avait bien précisé aussi que l'alcool ne devait pas être mélangé avec les anti-douleurs et j'étais prête à refuser les petits comprimés pour avoir la vodka prête de moi. Sachant très bien que Katja était de sorti ce soir et que je n'avais pas l'intention de voir Alex, j'avais refilé un message à Eris. Elle cognait enfin à ma porte et avec enthousiasme, je me relevais trop rapidement en créant une douleur aigüe. Je m'arrêtais un moment dans le couloir en reprenant mon souffle, entrecoupé par le tiraillement et je lui ouvrais enfin la porte. «Je suis tellement contente que tu sois là.» Je lui déposer un baiser sur sa joue en la laissant rentrer. «La réserve d'alcool est pleine comme d'hab,» dis-je en me retournant avec un sourire radieux. Je retournais rapidement sur mon sofa, je pouvais toujours boire en restant couché. Tout était possible.

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w/ @Veïa Alvisio

Décidément, Eris avait eu pas mal d’amis et de connaissances dans ce fichu métro qui avait déraillé. Cet évènement était tragique et même si elle ne l’avait vécu que de l’extérieur, elle savait que cela avait changé des personnes à jamais. Et que par conséquent, la ville en était changée à jamais. Mais savoir tout particulièrement que Veïa en avait fait partie était encore un sentiment tout à fait différent. Elle était trop… trop parfaite au fond pour se retrouver là. C’était comme envoyer un ange en enfer. Et le seul enfer que Veïa pouvait visiter aux yeux d’Eris était le sien. Et aucun autre.

Comme son amie lui avait parlé de ses douleurs, Eris ne venait évidemment pas les mains vides. Elle avait pris de quoi fumer – mais ça comme d’habitude – et avait pris quelques quelques cachetons qui la détendraient un peu. Qui lui donneraient possiblement très envie de faire l’amour aussi mais ça Eris le gérerait en temps et en heure. Sapée d’un mom-jeans taille-haute et d’un crop-top sous un immense pull, elle frappa enfin à la porte de son amie – le sac bien rempli balancé par dessus son épaule.

- Hé ma chérie, dit-elle en lâchant le sac dans l’entrée, prenant le visage de la jeune femme entre ses mains pour embrasser son front. J’ose pas te faire de câlin avec tes côtes cassées mais le cœur y est hein !

Elle ramassa son sac et la suivit dans le salon avant d’y poser à nouveau son sac sans grande délicatesse.

- Pose-toi beauté, je m’occupe de toi… sourit-elle en lui faisant un clin d’oeil avant de se diriger vers le placard à alcool qu’elle connaissait par coeur. Qu’est-ce que je te sers ? Profite, ça arrive pas souvent, t’as le droit de me donner des ordres et tout, dit-elle en laissant son corps danser naturellement comme elle faisait souvent quand elle taquinait, le bout de sa langue sortant du coin de son sourire.

Se dirigeant vers le placard à alcool, elle sortit les bouteilles et les verres et tout ce qu’il fallait pour préparer leurs boissons. Elle faisait ça d’une main de maître, il fallait bien l’avouer ; alors que pourtant toute son expérience ne venait que des soirées entre potes et pas d’une quelconque expérience professionnelle. Mais elle savait que ça impressionnait alors elle s’était progressivement entraînée.

- T’as encore vachement mal alors ? demanda-t-elle en regardant sa position qui en disait long. En tout cas, tu restes carrément belle même handicapée, promis, la taquina-t-elle en riant.

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★ ─ w/ @Eris O'Hara

D'une grande bonté Eris, a accouru vite au centre-ville pour me tenir compagnie. Dans la même lignée elle connait mon mal et évite donc de poser un geste qui pourrait amplifier mon mal et je m'affale comme une poupée de chiffon sur le sofa. Ma nouvelle position favorite. Kat' était rentré à Paris voir sa famille et je savais qu'au fond cela lui ferait le plus grand bien avec les évènements qui venaient d'arriver. Mais je ne m'habituais pas non plus à être seule dans cet appartement, surtout après la tragédie. Je veillais à ce qu'Eden et Hermès ne quitte pas mon lit quand je devais me résoudre à vivre une nuit solitaire. Je n'avais jamais aimé profiter qu'on s'occupe de moi, alors que je restais assise à rien faire, mais je me résignais cette fois. «T'es un amour...» Et comme j'avais envie qu'elle reste avec moi ce soir, raison de plus pour ne pas bouger de mon canapé. «Tu sais ce que je préfère.» Je n'ai jamais été une très grande amatrice de cocktail, c'est un fait. Les anti-douleurs administrés, je reste sur le qui-vive. La vodka m'appelle beaucoup trop facilement de sa main diablesse. «Hum rajoute un peu de jus quand même.» dis-je en soupirant en y repensant. Juste pour oublier qu'elle est pure, juste pour être sage un peu. Seulement un peu. Je regarde mon amie s'agiter dans la cuisine avec un sourire en coin. Elle me questionne sur ma douleur et je grimace en m'efforçant de ne pas rire avec elle. Chaque éclat a la possibilité de me tirer de douleur. C'est si frustrant, alors que j’aime rire de bon coeur à chaque heure de jour, un geste qui est pourtant si naturel. «C'est pire le soir, j'ai l'impression, mais ça passera. Au moins je suis vivante.» Et j'étais reconnaissante que la vie en ait décidé autrement. Je souris charmée par les compliments. «Même avec mes points de suture ?» Je pointe ma tête, pour la première fois je ressemble bien à une poupée de chiffon, toute rafistolée.

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w/ @Veïa Alvisio

Eris n’avait pas l’habitude d’être si prévenante – enfin pas avec V’ en tout cas qu’elle essayait toujours de pousser plus loin plutôt que de la bichonner. Mais, de une l’un empêchait pas l’autre, et de deux, elle sortait d’un immense accident de métro et il fallait bien s’occuper un peu d’elle. Elle commença à préparer des verres, se prépara un vodka-redbull avec une lichette de jägemeister et prépara un vodka-pomme à la belle poupée désarticulée sur le canapé.

- T’en fais pas, dans ton état j’allais pas te le faire pur… enfin pas le premier verre en tout cas, dit-elle avec un sourire entendu et un petit clin d’oeil en venant poser les verres sur la table basse.

Venant s’assoir près d’elle sur le canapé, elle posa doucement sa main sur sa joue en regardant les points de suture.

- Pas de doute en effet, toujours aussi belle, lui sourit-elle.

Glissant du canapé pour s’asseoir par terre, elle vida sans grande délicatesse son sac sur la table basse. En roulèrent son grinder, le pochon de weed, le sachet de cachetons, les feuilles, les cartons spéciaux pour toncars, la petite pipe qu’elle avait toujours avec elle quand elle avait la flemme de se fumer un joint entier, etc.

- Je nous en roule un petit alors ? Je crois que c’est recommandé par le médecin, dit-elle avec un grand sourire.

S’étirant un peu, elle prit une feuille XL et commença à rouler comme si elle n’avait fait que ça de toute sa vie. Elle n’avait même pas besoin de regarder ses gestes, tout se faisait naturellement. Elle tourna la tête vers son amie.

- Mon dealer m’a donné ça aussi… Je lui ai parlé de tes douleurs et il m’a dit qu’on pouvait passer une chouette soirée avec ça… dit-elle en montrant les cachetons du bout du nez. Mais après, c’est si ça t’envie hein… J’veux surtout pas te forcer…

C’était la part la plus insidieuse d’Eris, celle qui ne poussait pas et ne forçait mais qui faisait des propositions qu’il était quasiment impossible de refuser tout en soulignant derrière à quel point il ne fallait pas se sentir forcé. C’était là qu’elle brillait dans sa manipulation.

- Toute façon, on peut commencer par le joint et encore voir après ce qu’on fait hein, dit-elle comme si elle chassait les cachetons de son esprit alors qu’ils étaient bien en évidence sur la table.

Elle but une gorgée de son verre avant de finir de rouler son joint qu’elle admira en se disant que Snoop Dog n’aurait pas eu honte de ce joint.

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★ ─ w/ @Eris O'Hara

Dans mon état. C'était totalement absurde cet état-là. J'avais simplement voulu passer la meilleure soirée de ma vie au côté de mes amours. Finalement je me retrouvais lessiver sur un sofa en faisant venir mes amis à moi. «Le premier verre comme le dernier, c'est pas bien grave.» C'était un sacrilège de la diluer aussi facilement, mais je voulais bien m'y plier. Son visage apparait au-dessus du mien et je souris de plus belle à son compliment. Je rigole même, les joues presque vermeilles. «La plus belle des guerrières.» dis-je en levant mon poing vers le ciel avant de crier un léger aie sur mon geste trop brusque. Je la regarde s'installer sur le sol, vidant tout le contenu possible de son sac. Je vois de l'herbe apparaitre et j'ai hâte d'y gouter à nouveau Ça fait trop longtemps déjà que je me suis adonné. «Deux même.» J'avais l'habitude de fumer ses petits bouts de paradis toute seule dans des moments de solitude. Je m'étais reposé sur la cigarette récemment, mais je n’en oubliais pas moins qu'elle avait bercé mon adolescence. Puis vint une surprise dans ses gestes. Je les remarquais maintenant ses petites pilules que je n'avais pas vu sur le coup. Je fronce les sourcils. Oui je n'ai jamais vraiment essayé ce genre de trucs, bien que l'envie soit totalement présente. Mes antidouleurs sont loin comme ma conscience. L'ange dirait de me calmer et de ne pas laisser les cornes pousser sur ma tête. Sauf que parfois j'ai envie de casser ce côté du paradis. De laisser mes plumes blanches s'embraser légèrement. J'hoche la tête pensive à ses paroles. Je lui prends son joint dans les mains en l'allumant avant de tirer une grande bouffé. Je la laisse imprégné mes poumons avant de relâcher. Quelle erreur. La toux m’accapare et je me vrille sous mes côtes abîmé. Ça faisait trop longtemps je n'étais plus aussi habitué. Les larmes me montent aux yeux un peu, comme mon visage devient comme une tomate. J'expire avant de chasser le reste de ma vodka dilué. «J'avais oublié que j'étais handicapé.» J'essuie mes yeux en pointant la table. «Et c'est efficace ?» Je tends ma main vers le diable une fois de plus. Que ce soit efficace ou pas, je voulais bien essayer. Et elle le savait au fond cette chère Eris, ça se lisait bien au fond de mes saphirs.

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w/ @Veïa Alvisio

Eris écarquilla un peu les yeux en voyant son pétard lui être volé des mains avant même qu’elle ait eu le temps de l’allumer. Elle pouffa de rire en la voyant s’étouffer sur son joint et récupéra la bête entre son pouce et son index droit, caressa sa joue de sa main libre pendant qu’elle toussait.

- Oh ma puce, doucement, dit-elle avec un rire pas moqueur mais attendri. On dirait un oisillon qui se casse la gueule à son premier envol, ajouta-t-elle en riant un peu plus fort avant de lui faire un bisou sur la joue.

Elle détourna le regard vers les pilules sur lesquelles focalisait déjà la jolie blonde. Une taffe suffisait à la convaincre ? La soirée risquait de devenir encore beaucoup plus drôle alors.

- Déjà on va te réapprendre à fumer. Celle qui roule, a droit à la première taffe d’abord, espèce de gourmande ! dit-elle avec un rire. Et puis je l’ai chargé donc ça se fume pas comme une clope, on y va doucement… Attends…

Prenant une lente et longue bouffée, elle laissa la fumée envahir ses poumons un moment avant de se redresser, de caresser à nouveau la joue de la jeune femme pour venir doucement souffler la fumée entre ses lèvres roses, un sourire se dessinant progressivement sur ses lèvres. Comme ça, Eris pouvait doser le débit de fumée et la laisser inspirer à son aise plutôt que de la laisser tirer comme si c’était une fin de clope roulée.

Un grand sourire aux lèvres, en éloignant – à regret – ses lèvres des siennes, elle laissa retomber ses fesses sur le tapis et regarda à nouveau les cachetons. Elle reprit une taffe plus tranquille de son pétard et souffla quelques ronds de fumée avant de regarder à nouveau Veïa.

- Mon dealer a l’air de dire que c’est efficace ouais, et qu’en plus c’est complémentaire avec l’alcool et la weed donc tout bénef. Je crois que ça va juste nous rendre tout chill quoi, un peu molles, sourit-elle.

Et aussi – surtout – rendre la moindre caresse, le moindre contact complètement électrisant, qui était l’effet qu’elle cherchait à provoquer chez la jeune femme aux joues rosies qui était allongée sur le canapé. Eris avait beaucoup bien s’entendre avec son mec, comment pouvait-elle résister à essayer de charmer un tel ange ? Avec même pas quelques gorgées de bues et deux prises sur le pétard, elle avait déjà envie de se nicher contre sur le canapé et devait faire preuve d’un grand contrôle sur elle-même pour ne pas le faire.

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★ ─ w/ @Eris O'Hara

Je me sens infantilisé comme je me sens materné et cette sensation me plait tout autant. Je ne cherche pas à jouer la victime, mais au fond j'avais bien envie qu'on prenne soins de moi si c'était pour me tenir compagnie. Comme pour me refiler un peu de douceur. Un baiser sur la joue, quelques mots doux et de la rigolade, je me détends doucement en oubliant cette dernière épreuve. J'ai l'impression que j'ai de nouveau quinze ans et que par moment Eris, devient même Lorenzo sous mes yeux. Elle me tend le joint en essayant me montrer comment faire, évitant l'erreur bête que je venais de faire. «Ça faisait trop longtemps que j'avais pas fumé.» Et pourtant j'avais toujours eu cette habitude d'avoir des joints préparés au fond d'une boite métallique. Mais j'avais changé aussi d'une certaine façon depuis trois ans, sauf que la vodka restait là. Toujours dans l'ombre à me regarder. «Oui j'ai bien vu que t'as pas été d'une main morte.»J'avais dit deux et il comptait pour deux c'était le cas de le dire. Son visage s'avance du mien et la fumée vient caresser mes lèvres, puis ensuite mes narines en remontant avec l'atmosphère. J'entrouvre mes lèvres comme si j'avais envie d'aller chercher l'effet apesanteur que la weed procurait. Je fronce les sourcils de la sentir aussi près, bien que j'apprécie être prêt des gens que j'aime. Tactile à mes heures. «Un peu molle ouais...» Je ris doucement avant de lui reprendre délicatement le joint des mains. «Mais je suis déjà molle.» dis-je en agitant les bras comme une poupée désarticulée. Je me redresse pour m'asseoir en grimaçant. Je dépose à nouveau le joint sur le coin de mes lèvres en y allant plus doucement, comme la toute première fois. L'effet est beaucoup moins agressif. Je lui souffle la fumée au visage avec une distance avant de lui tirer la langue, bien amusée par la situation. «Alors on commence par le joint et le verre et...on peut voir après.» J'ai toujours adoré tout tenté, alors j'attends de savoir la suite et si ça peut être bénéfiques. Je dépose mes jambes près de ses épaules la bloquant contre le canapé avant de passer mes mains dans sa chevelure foncée. Jouant avec les mèches passant le joint entre ses lèvres puis dans les miennes. «Tu nous mets de la musique ?» Une mélodie de quoi se laisser aller, même si je dois éviter de danser.

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w/ @Veïa Alvisio

Eris sourit en la regardant reprendre contrôle doucement, lui prendre le joint, rire, plaisanter sur sa position de pantin. Lorsque ses doigts fins viennent se glisser dans ses cheveux, elle inspire profondément en se demandant si parfois ce n’est pas la jolie blonde qui la manipule et non l’inverse. Elle était complètement et irrévocablement sous son charme sa tête roulait sur ses épaules, complètement à la merci de cette main dans ses cheveux. Elle souffla un peu en relevant la tête pour reprendre contenance et reprit le joint en bouche en se redressant.

- Oui, je m’occupe de la musique… dit-elle en articulant juste assez pour ne pas faire tomber le joint de ses lèvres.

Elle se dirigea vers les enceinte et y brancha son portable. Elle aimait vraiment de tout comme musique malgré son style vestimentaire souvent hip-hop ou reggae. Scrollant dans son application musicale, elle finit par lancer une playlist qui mêlait un peu de RnB, de la soul, quelques crooners style Leonard Cohen et Johnny Cash, bref toutes des musiques sur lesquelles il suffisait de bouger un tout petit peu les hanches pour qu’elles vous traversent de part en part.

Revenant vers le canapé, elle ondula un peu des hanches d’ailleurs – irrésistiblement attrapée par la musique – avant de revenir s’assoir au sol près du canapé et poser le joint au bord des lèvres de la jeune femme. Elle sourit en baissant les yeux vers la table, reprenant son verre.

- Le dealos m’a pas arnaquée en tout cas, c’est de la très bonne, dit-elle en regardant son pochon.

Elle commençait à en avoir chaud d’ailleurs et retira son pull pour se retrouver avec son débardeur de basket. Se redressant, elle tapota le haut de la tête de la jolie blonde.

- Allez lève ta vieille tête, comme ça je pose mes fesses en dessous, dit-elle avec un petit rire.

S’asseyant sur le canapé une fois que Veïa eut levé la tête, elle reposa la tête de son amie sur ses genoux et glissa ses doigts dans sa chevelure blonde à son tour, reprenant doucement le joint pour continuer à fumer de sa main libre.

- Et à part l’accident ? Quoi de neuf dans ta vie ma chérie ? demanda-t-elle non sans espérer qu’elle avait quelque reproche à faire à Alex qu’elle lui confierait.

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Je lui demande de nous ambiancer avec un peu de musique tout en passant ma main au creux de sa chevelure. Elle ne se fait pas prier plus longtemps. Moi, qui avait toujours adoré onduler sur le son de n'importe quelle musique, j'allais devoir me tenir tranquille. Les premières notes résonnaient dans la pièce et je regardais Eris voguer au gré de la musique. Elle était douée dans chaque mouvement de bassins, occultant toute compétition qui aurait pu faire de l'ombre à son passage. Je ferme les yeux en bougeant doucement la tête et en claquant un peu des doigts pour suivre le rythme. Je tire sur le joint une nouvelle fois, commençant à ressentir les effets de l'herbe. Je me sens électrisé et zen comme je ne l'ai pas été depuis une semaine. «Tu m'en laisses un peu ?» J'avais toujours eu de la facilité à m'en procurer, mais je voulais profiter de ce bon stock encore une fois. Si cela me permettait de pouvoir retourner travailler plus rapidement je le ferais. Je redresse ma tête quand mon amie souhaite se joindre à mes côtés. Atterrissant sur ses genoux, elle me semble cent fois plus confortables que le sofa juste avant. Je me laisse voguer par sa main qui prend part dans ma chevelure blonde. Je ferme les yeux sous les effluves des substances qu'on ingurgite cherchant les mots juste pour sa question. «Pas grand-chose...» Je repense à mes amis blessés tout comme moi et à Alex qui est arrivé si rapidement dans le métro, ne sachant pas que je m'y trouvais, mais qui m'a extirpé de ma prison comme si ma vie en dépendait. «Je crois que je suis vraiment amoureuse Eris.» Je glousse en posant mes yeux étoilées sur elle. Je n'étais pas prête à lui dire ayant peur que ses mots ne reviennent pas, ayant peur que finalement notre passion n'était pas assez forte pour ses grands mots. «Il a vraiment bien pris soins de moi depuis l'accident.» Bien plus que je ne l'aurais imaginé. Il était cette lumière qui ramène à la surface. «Mais sinon l'accident a tellement eu d'impacts que tout semble être au point mort.» En passant par nos relations d'amours chez les nuages qui nous bouleverse toujours un peu plus fort et le besoin de se rétablir rapidement, on faisait de notre mieux pour avancer. «J'ai surtout besoin de me changer les idées.» Comptes-tu m'aider ?

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Comment pouvait-elle résister à cet ange ? Elle pouvait lui demander énormément et Eris ferait tout pour réaliser ses moindres souhaits. Alors lorsqu’elle lui demanda de lui laisser un peu de sa came, elle opina avec un sourire en la rejoignant.

- Bien sûr ma belle, avec plaisir, dit-elle.

Glissant ses doigts dans les cheveux blonds, elle pinça un peu les lèvres malgré lorsque Veïa parla d’être réellement amoureuse. Ce n’était évidemment pas ce qu’elle avait envie d’entendre même si elle devait évidemment avoir l’air heureuse pour elle. Elle força donc un sourire en baissant les yeux vers elle. Il n’y avait rien à faire, son désir pour la jeune femme était bien présent et plus le temps passait, plus le THC venait débrider les quelques limites qu’elle s’imposait à elle-même. Mais elle devait faire attention car parmi ses limites, il y avait attendre d’y être clairement invitée avant de rouler un énorme patin à une amie… Et ça, elle ne voulait rien devancer de tout cela ce soir…

- Ça me fait plaisir qu’il prenne bien soin de toi… ajouta-t-elle doucement sans compléter par ce qu’elle pensait vraiment qui était « même si il ne te mérite pas ».

Mais elle garderait cela pour elle. Ce qu’elle voulait c’était que Veïa tombe tout naturellement dans ses bras, malgré ses sentiments pour Alex, malgré toutes les barrières qu’elle pourrait élever entre elles. Ses doigts vinrent doucement jouer sur son visage en évitant évidemment ses blessures, caressant sa peau d’albâtre du bout des doigts. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si Alex lui donnait le plaisir qu’elle se savait capable de lui donner… Enfin qu’elle se savait… qu’elle pensait du moins sincèrement pouvoir lui donner.

- Te changer les idées, dit-elle avec un sourire. Eh bah, je ne nous refait des verres et puis on teste un cacheton si tu veux…

Elle se pencha sur elle pour déposer un petit baiser sur son front d’un geste tendre. Il fallait continuer à la rassurer pour qu’elles prennent ces pilules et là, si elle ne craque pas, elle ne craquerait sans doute jamais. Mais Eris savait qu’elle jouait avec le feu car ce qu’elle risquait aussi c’était de se rendre compte qu’elle n’était même pas envisageable pour Veïa… Car avec cette drogue, tout ce qui est envisageable devient potentiel tant le désir et la retombée des boucliers sont forts ; il y aurait de quoi faire douter un prêtre. Alors si même avec ça, elle ne plaisait… C’est qu’elle ne plairait jamais et ça, cela lui faisait forcément peur.

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