Don't worry. Lukas's Relatives

Après tout, le monde se résume à ça. Une vulgaire pièce de théâtre, les rôles sont plus ou moins choisis et la fin prévisible. Les chemins pour y arriver diffèrent. Mais cette proposition de venir en voir avec toi me séduit. J’aime parfois oublier, la violence dans laquelle je baigne, le sort du destin qui m’a fait devenir ainsi. Avec toi, j’oublie en quelque sorte. Quelques minutes, quelques heures. Je me prends à sourire alors que ton enthousiasme pour le projet s’exacerbe. « Molière entendu parlé mais jamais vu. » C’est loin d’être un domaine dans lequel je suis cultivée mais « Je te fais confiance ! » que j’ajoute avec une mine enjouée. Je viens t’interroger sur ton auteur préféré, et je n’ai jamais lu Beckett malheureusement, j’ai un peu honte de l’avouer. « Le fatalisme ça me connaît. » que j’énonce en haussant les épaules et je serai curieuse de lire ses lignes, de me faire un avis par moi-même. « Je crois bien n’avoir lu que Shakespeare… » car c’est un auteur qu’on trouve facilement et j’avais été plus que séduite par le Songe d’une nuit d’été ou bien encore le Roi Lear. « Je suppose que tu as tout lu de lui. » C’est une certitude, un garçon comme toi connaît ses classiques.

Tu en avais déjà entendu parler c'est déjà ça, rare sont les oeuvres et auteurs qui traversent les frontières. Mais même si tu ne connaissais pas les détails tu avais déjà entendu parler c'est un premier pas. C'est déjà bien... Et sans savoir pourquoi, donnait une anecdotes des plus connus de l'auteur, la plus belle, et certainement la plus triste... Tu sais qu'il est mort sur scène? Molière... Dans cette pièce...Il s'est évanoui et s'est jamais réveillé... C'était une belle mort à mes yeux... Qui n'aimerai pas quitter sa vie dans les bras de ce qu'il aime? Ce qui le fait vivre? Une passion, une personne c'est la même chose. L'amour sous toute ses formes pour mourir... Tu sais j'aimais bien l'idée... Puis venais Beckett, et son fatalisme, j'étais loin de l'être, mais ça vision de la chose ma fascinais. Je t'apporterai les deux titres qui me marque le plus et tu me diras... Me marque oui parce que, je ne me lasse pas de les lire malgré tout. Et qu'il raisonne dans le temps d'un manière assez frappante tu sais. Je souriais au nom du britannique, les classiques oui et j'aimais sortir des sentiers battu, Oui il est accessible, et non pas tout il y a beaucoup trop, j'au étudié beaucoup de ses pièces en cours aussi... On va dire que j'en aie bouffé... riais je de fatigue. Qu'est ce qui t'as plus chez lui ?

Je suis cette fille paradoxale, capable de prendre une vie sans aucun remords mais capable aussi de s’émouvoir aussi de la beauté d’un texte ou d’une anecdote de théâtre. Mes yeux s’écarquillent légèrement lorsque tu viens m’apprendre que cet auteur classique français nommé Molière est mort sur scène. « Parti en donnant de son art, c’est beau quelque part. » Parce qu’on joue tous un rôle et il a pu choisir lesquels. « Avec plaisir, oui ! » dis-je au sujet de Beckett. J’avais encore beaucoup à apprendre dans le domaine puisque ce n’était pas la priorité dans le Bronx, mais je restais cette fille curieuse avec une soif de connaissances certaine. Moi ma seule connaissance et encore partielle résidait en Shakespeare, tu ne semblais pas montrer un enthousiasme démesuré à son égard et ta réaction me fit sourire. « J’ai aimé le Roi Lear ou bien Songe d’une nuit d’été, Romeo et Juliette c’était un peu trop romantique. » Un peu trop tragique aussi, loin de la vraie vie. Même si j’ignore encore que j’y goûterai certainement un jour ou l’autre.

Et tu partageais mon avis de la chose, être emporté par son art, mourir sur scène, qu'importe son âge, qu'importe sa profession tant que c'est ce qui nous fait vibrer, ... Je trouve aussi. Bien plus beau que de mourir dans un accident de métro tu sais, ou je ne sais où. Mon conseil de lecture semblait vraiment te réjouir, c'était parfait. Et puis si vraiment ces lecteurs te plaises on ira voir la pièce, une des deux ou les deux, si vraiment t'accroche. Elles sont souvent joué par de bonnes troupes de manière général... Oui j'étais un peu trop fan de ces écrits, et je crois que de toutes les représentations que j'ai vus ces pièces faisaient parties de celle auxquelles j'ai le plus assisté. J'affichais un sourire amusé Donc l'amour, le grand amour celui pour lequel tu donnerai une vie ne fais pas parti de ton chemin de pensé ? Je te rassure moi non plus, l'amour qui dure une vie je n'y crois pas. Plutôt prompt à croire que plusieurs amours pourrai exister au cours d'une vie. En ce qui concerne le reste, c'est vrai que c'est de bon choix... je te l'accorde. Je ne pus réfrainer un bâillement. La fatigue commençais à me porter.

J’aime t’apporter un peu de réconfort, sans doute parce que toi aussi tu venais semer un peu de légèreté dans mes jours. On a cette passion commune pour la littérature, le théâtre même si pour ma part, je n’y connais pas grand-chose.  « Je te dirai ça oui. » Un léger sourire vient éclairer mes lèvres, davantage encore lorsque tu évoques cette possibilité qu’on aille voir des représentations un jour, j’adorerai en réalité. Et puis on vient à parler de Shakespeare, de Roméo et Juliette. Je trouvais ces deux adolescents un peu trop enflammés, ignorant sans doute qu’un jour je subirai le même sort. « Je ne sais pas vraiment, en tout cas, je trouve ça un peu exagéré. »  Même si l’histoire était belle, à mes yeux elle n’avait rien de réel. Et puis tu viens approuver mes choix, alors ça me suffit à me conforter. « Parfait alors. » Voyant que tu commences à bailler, jetant un coup d’œil sur l’heure.  « Je dois filer, et puis tu as besoin de te reposer. » ça fait quelques temps qu’on se répand en bavardages mais ton corps a tout de même été malmené par cet accident, puis il y a ce garçon qu’il te reste à contacter. Je viens t’embrasser le front doucement. « Donne-moi des nouvelles. » Je laisse ceci entre tes mains, conscientes que des choses bien plus noires m’appellent. Sur le pas de la porte, je te fais un nouveau signe avant de disparaître pour de bon, laissant cette parenthèse se refermer dans mon chaos.