a réfléction d'Andy me faisait rire, pauvre Coraleen, même plus le droit de baver, « Bah oui c'est la classe, elle a tout compris la petite ! ». Je voyais Andy se lever et aller jusqu'à la salle de bain, il me parlait de là-bas et comme il mettait du temps à revenir, je dois avouer que je m'inquiétais un peu. Moi de nature parano ? Oui totalement et je l'assume en plus de ça. Il me disait que je n'étais pas seule et que je pouvais compter sur lui, je pouvais même venir chez lui si je le voulais, « Ouais bon, je ne pense pas qu'Apple serait du même avis, une prof et des étudiantes c'est pas la même ! ». Je penchais la tête pour tenter de l’apercevoir, comme si ça servait à quelques chosses, je me levais alors lentement, marchant jusqu'à la salle de bain. Je ne rentrais pas, on ne sait jamais ce qu'il pourrait être entrain de faire. « Tu fais quoi ? T'as besoin d'aide ? ». On ne sait jamais, mieux vaut prévenir que guérir.
La classe, bof ! Cela dit... Je rêvais du jour de son adolescence où je pourrais lui montrer ces photos d'elle pleine de bave pour la faire chanter et la voir virer rouge pivoine. Comme tout parent trouve ça drôle de le faire en faisant une collection spéciale photos dossiers. Faut pas avoir honte dans la vie ! Je bus mon verre d'eau et écoutai la réponse d'Apple, hochant la tête à propos d'Apple. C'est vrai qu'on avait encore Roxanna et qu'Apple apprécierait probablement pas... Je soupirai. Ok... Mais hésite pas si t'as besoin de quoique ce soit. Je terminai de rincer mon verre et m'essuyai les mains, relevant les yeux vers Caitlyn, qui venait de passer la tête dans l'embrasure de la porte pour voir le lavabo sans trop chercher à zieuter -au cas où- et je lui souris. J'avais soif, ça va t'inquiète pas, j'ai fini. Je m'approchai donc d'elle, quittant la salle de bain pour revenir dans la chambre en la balayant du regard. C'était franchement dur de rester coincé entre quatre murs comme ça...
e ne suis pas du genre à me plaindre ou à demander de l'aide quand ça ne va pas, ce qui me fait très souvent défaut d'ailleurs mais j'avais horreur de faire ça et je ne pouvais rien faire contre cet aspect de ma personnalité, « Oui je n'hésiterai pas ! ». Je m'étais levée afin de voir ce que faisais Andy car ça faisait plusieurs minutes qu'il était partie dans la salle de bain et je ne savais pas trop ce qu'il y faisait. Il est vrai que je m'inquiète vite et pour rien, même si je ne le montre pas forcément. Je demandais à Andy ce qu'il faisait et s'il avait besoin d'être, ce à quoi il répondit non, après tout il buvait, il n'avait pas besoin d'aide pour ça en effet, « Désolée ! ». Il revint vers son lit, je le suivais du regard avant de reprendre ma place. L'ambiance ici devait vraiment être nulle et déprimante, je le plaignais sincèrement, « Ils t'ont dit le jour où tu t'en irais d'ici ? ». Bon, il n'était pas très bien mais il pouvait quand même le laisser se rétablir chez lui, certains font ça donc pourquoi pas lui.
Je ne savais plus quoi penser de tout ce qu'il se passait. En fait, je crevais d'envie de sortir de cet hôpital, je rêvais de pouvoir à nouveau marcher normalement sans passer des heures et des heures en rééducation, je rêvais de ne plus avoir à passer des batteries de tests pour vérifier que tout fonctionnait bien chez moi... Je rêvais que tout redevienne comme avant. Mais c'était le rêve éphémère du gars que j'étais, qui avait oublié le jour de l'explosion, le pire jour dont quelqu'un pourrait se rappeler, et je ne retrouverais probablement en sortant que des gens ravagés par cet attentat, des morts et des gens blessés tant physiquement que mentalement, traumatisés par cet événement. Je rêvais, oui, parce que rien ne serait plus comme avant... Et je n'avais pas hâte de retrouver les ruines d'Harvard là où les bombes avaient explosé. Quittant mes pensées, je hochai négativement la tête pour répondre à sa question. Non, aucune idée... Ils ont appris récemment que j'étais né avec une malformation cardiaque et que ça n'avait pas été noté dans mon dossier médical, ils me font passer des tonnes de tests pour vérifier que la bombe n'a pas posé de problème de ce côté-là, même si c'est censé être guéri complètement. Je soupirai, levant les yeux vers la fenêtre. J'imagine que ça ne doit pas être très beau à l'extérieur non plus au final...
'étais très choquée d'entendre l'information que venait de me lancer Andy concernant sa santé. Une malformation cardiaque que les médecins avaient omit d'écrire dans son dossier. « C'est du grand n'importe quoi ! Incapable de faire leur boulot ! ». Dire que je n'étais pas inquiète pour lui sur le moment serait mentir pour rien, ça se voyait sur mon visage et je n'avais pas envie de le cacher. Comment les gens font pour oublier de faire leur taff ? Ca, j'avais vraiment du mal à le comprendre, à l'accepter. Normal, c'était inacceptable. Je le voyais qui regardais par la fenêtre, de son lit. En effet, dehors c'était encore en quelques sortes, le ko à cause de cette bombe alors dedans ou dehors, l'ambiance était la même. Triste, malheureusement pour nous tous et je savais que tout ça ne changerait pas maintenant. « Pas vraiment non, même si tout le monde essaie de changer ça ! ». Tout le monde se serrait les coudes pour tenter d'aller de l'avant et remettre les choses à neuf mais ce n'était pas très évident. Et puis, je ne voulais pas qu'il pense à ça. « Bref, essaie de ne pas penser à ça, faut que tu te reposes et que tu penses à des choses positives si tu veux aller mieux ! Penses à Coraleen et Apple ! ». Je lui souriais après avoir dit cela.