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looking for freedom | Alyson K. Nelson

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Assis droit dans son lit, Mark regardait par la fenêtre en attendant qu’on vienne le chercher pour enfin le libérer. Il s’était rhabillé avec l’aide d’un infirmier et était réellement prêt à partir. Déjà le fait d’avoir autre chose qu’un pyjama sur le dos lui faisait un bien fou, même si pour le bien des plâtres et des pansements, il n’avait pu mettre qu’un short large et un sweat encore plus large. C’était déjà mieux qu’un pyjama d’hôpital.

Il ne s’était pas encore réellement pardonné de ce qui était arrivé à sa femme alors qu’il n’avait rien pu faire pour la protéger et cela le rongeait depuis les dix jours qu’elle était revenue de cette fuite nocturne. Il ne savait pas comment remercier Elijah de l’avoir sauvée, d’avoir sauvé leur futur bébé. Rien que d’y penser lui donnait des palpitations et il en avait du mal à respirer. Le pneumothorax n’était pas encore complètement guéri et le moindre stress rendait sa respiration immédiatement beaucoup plus difficile. Il toussa un peu comme pour chasser cette gêne et redressa la tête en entendant la porte. Une infirmière vint lui faire signer une décharge comme quoi il avait insisté pour sortir avant le jour qui semblait idéal pour les médecins.

Mais il serait devenu fou là si il était resté plus longtemps. Il le savait et il avait préféré sortir le plus tôt possible. Et si il avait accepté la proposition de sa belle de venir chez elle – car en effet, une chaise roulante dans une caravane c’est vraiment pas drôle – elle avait du réellement insisté parce qu’il craignait d’être un poids pour elle. Sachant qu’en plus d’être blessée à la jambe et à la tête, elle créait une petite vie au fond de son ventre et ça ce n’était pas négligeable.

L’infirmière vérifia la signature avant d’amener la chaise roulante. Elle l’aida à se lever sur sa jambe valide avant de s’assoir sur sa chaise. Le lit était après tout très haut et un peu d’aide n’était pas de refus. Les vertiges et les nausées n’étaient pas encore complètement partis lorsqu’il se levait mais si il se rasseyait assez vite, c’était largement supportable. Et il pouvait rester assis droit, c’était seulement se lever qui était encore compliqué. De toute façon, sa jambe le permettait déjà assez peu.

Bientôt, un nouveau visage apparut dans l’encadrement de la porte et le visage de Mark, encore tuméfia pourtant, s’éclaira de bonheur en voyant la jolie blonde arriver.

- Salut toi… dit-il avec une immense tendresse dans la voix.

Il leva les bras pour prendre son joli  visage entre ses mains dont une était encore bandée du côté du bras brûlé et amena le visage de la belle à lui pour l’embrasser, sans la faire tomber de ses béquilles.

- Comment ça va toi ? demanda-t-il avec un ton un peu inquiet, se demandant comment ils allaient bien s’en sortir, elle sur ses béquilles et lui sur sa chaise. Si j’avais une chaise électrique, je te prendrais sur ma bonne jambe et on partirait en mode course de F1, plaisanta-t-il pour alléger un peu l’ambiance qui aurait pu s’assombrir très vite face à leur situation quelque peu pathétique.

La regardant avec tellement d'amour qu'il avait du mal à le contenir, il se sentait infiniment chanceux d'être vivant et qu'elle soit vivante avec lui. C'était inimaginable la chance qu'ils avaient eu.

- On se casse ? demanda-t-il avec un sourire.

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j'étais debout, près de la fenêtre. à regarder la liberté que je pouvais sentir sous mes doigts. je détestais les hôpitaux, encore plus maintenant. les bandages autour de ma cuisses nichez sous un jean, ce même jean agrémenter d'une atèle.
la balle n'avait pas fait tant de dégâts, c'était surtout de la reconstruction de tissus. il avait eu le temps de me refermer, de me faire une transfusion de sang et de vérifier l'état de ma tête sur plusieurs jours.
contrairement à mark, je n'avais eu de commotion cérébrale, bien que le choc contre le bureau en bois massif avait fissuré l'os. rien de méchant. un joli coquart, l’œil injecté de sang, malgré les jours qui ont passé la tragédie.
la main sur mon ventre pour me souvenir que tout ça, maintenant, c'était fini et qu'on pouvait enfin prévoir quelque chose de plus entier, de plus tendre.
pourtant, j'avais encore la haine dans le cœur. cette rancœur tenace et cette drôle d'envie de me laisser mourir au fond de mon lit.
c'était la première fois, depuis mon adolescence, que j'avais eu cette violence envie de rester envie. pour ce truc qui poussait dans mon bide.
malgré la folie, malgré les violences... malgré les doutes. j'avais fini par trouver grâce auprès de la police, démontant le réseau grâce à mon téléphone prépayé où dormait des informations précieuses.

et diego ?
mort.
j'avais juste à avancer dans ma petite vie. cette vie qui finalement allait changer du tout au tout. devenir différente. plus calme... moins frivole. est-ce que j'étais prête à vivre un pareil rebondissement ? ça. seul le temps nous le dira.
l'infirmière rentre dans la chambre pour venir me faire signer le papier de décharge. mon regard de glace tombe dans le sien, et je signe sans un mot de plus. elle me souhaite une belle journée, me rappelle l'ordre de ma médication et je hoche la tête quand elle quitte finalement ma chambre.
je prends les béquilles posées contre le mur et prends mon sac à main sur l'épaule avant de sautiller jusqu'à la chambre de mon homme, dans le couloir opposé au mien. évidemment.
mon sac me gêne, mes béquilles me gênent... tout me gêne. je vais devenir folle avant de virer mère.

arrivée devant sa chambre, je pousse doucement la porte sur la chaise de mark. un sourire, léger et je me baisse pour l'embrasser tendrement. mon sac tombant dans le creux de mon coude.
je souffle fort pour supposer mon agacement. ça ne tiendrait qu'à moi j'enverrai mon sac voler dans le couloir.
mais on change, alyson, on devient plus forte, plus patiente. je chasse l'infirmier de la main pour prendre sa place derrière mark, lui tendant mes béquilles pour qu'il les tienne, posant mon sac sur une poignée de la chaise. « merci. » que je dis en poussant la chaise, sautillant en même temps. « ça ira, merci. » que je répète quand l'infirmier semble s'inquiéter de la façon dont je saute. je préfère être comme ça que de marcher avec ces merdes. je prends appuis sur les poignées et commence à aller vers l'ascenseur. « j'ai hâte d'être à la maison. je déteste ce que tu tiens dans tes mains. » que je dis avec mauvaise humeur. « je déteste mon atèle, je déteste ton siège... » je plisse les yeux quand l'ascenseur arrive et que des gens en sorte. « et je déteste ces gens. »

j'appuie avec force sur le bouton et me laisse tomber dos contre le miroir. « je suis désolée, j'en ai juste marre. » que je dis en fermant les yeux. je rêvais de retrouver mon lit depuis si longtemps. mes draps, ses bras...
arrivés à la réception, je fouille mon sac pour chercher mon téléphone. je n'en ai plus. je vais criser. « chéri, ton téléphone. » que je demande en serrant les dents.


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La tension de sa belle était palpable, dès le glissement de son sac le long de son bras. Il comprenait. Rien n’était aussi simple et aussi évident que ça ne l’était à peine deux semaines auparavant… Lui-même était rapidement frustré mais la frustration se traduisait en migraine insupportable, il n’avait donc pas d’autre choix que de canaliser ce genre d’énervements. Il récupérait donc sagement les béquilles de sa femme et la laissa pousser.

- Fais attention mon cœur…  murmura-t-il doucement, presque davantage pour lui que pour elle, ne voulant vraiment pas qu’elle se casse la figure à cause de lui.

Assez de gens s’étaient fait amocher autour de lui maintenant, et heureusement que tout le monde en était sorti vivant. Il n’aurait probablement pas survécu si il était arrivé quelque chose de plus grave à Aly et si il s’était passé quelque chose avec Elijah, il ne se le serait jamais pardonné de sa vie. Après tout c’était lui, Mark, qui avait envoyé des messages à Eli pour qu’il se mêle de cette affaire. Et au final heureusement car Aly ne serait sans doute plus là. Maintenant, elle était là, à cracher toute sa détestation contre tout ce qui concernait le médical.

- Je comprends, dit-il avec un petit sourire en prenant sa main dans la sienne. On est bientôt à la maison… Je suis impatient d’être chez toi, de retrouver ton odeur, ta peau… J’en peux plus je te jure… finit-il en embrassant la paume de sa main.

Une fois à la réception, il mit du temps à récupérer son téléphone car les bleus et les courbatures ne rendaient pas évidentes le retrait d’objets divers de ses poches.

- Oui, pardon, il est là,  dit-il en le sortant finalement avant de le tendre à sa belle.

Il reposa ses coudes sur les bras de son fauteuil avec un soupire fatigué. Il faudrait trouvé un gros taxi mine de rien pour mettre son « siège ». Quel drôle de mot. Il n’avait pas tendance à se sentir vieux mais cette chaise avait le don de lui mettre une énorme claque dans le visage quant à son âge. Il laissa la jeune femme s’occuper du taxi ou du vtc en regardant les gens arriver et repartir, avec des bonnes ou des mauvaises nouvelles. Peut-être avec pleins de nouveaux espoirs pour l’année 2020. Leurs espoirs, à Aly et à lui, avaient sans doute un peu de retard mais leur année ne pourrait qu’aller de mieux en mieux. Ils avaient un bébé en route et la vie leur souriait.

Laissant le siège guidé jusque dehors par sa belle, il put enfin s’allumer une cigarette. La première vraiment tranquille depuis deux semaines, les autres n’étant possible qu’en soudoyant les infirmiers pour ouvrir une fenêtre. Fermant les yeux sous ses petits rayons de soleil qui transperçaient les nuages, il inspira profondément l’air – certes pollué – mais du dehors, enfin.

-  Bientôt rentrés mon amour… dit-il en souriant dans un air qui se voulait encourageant.

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je récupère le téléphone avec une hargne sans nom, ripostant en me menaçant de me faire moi-même du mal si je continuais à m'en prendre à mark. il n'y était pour rien... si j'avais été impliquée dans la fusillade, dans la mafia, dans l'état du quel j'en ressortais. tout ça, c'était ma faute.
ma faute et je m'en voulais terriblement. ou alors c'était les hormones qui me mettaient déjà de mauvaise humeur ? il était pas au bout de ses peines, si tel était le cas.
je soupire en attendant que le service de taxi me réponde. « j'ai un siège roulant, je... » je me pince les lèvres pour ne pas exploser. je rêve ou la meuf de l'accueil de taxi vient de me couper la parole. « alors déjà mademoiselle on va apprendre la politesse et la courtoisie, d'une. ensuite, je viens de vous dire que j'étais avec un siège roulant et des béquilles, il me faut un véhicule adapté. si je ne l'ai pas dans les dix prochaines minutes, vous pouvez être sûre d'être au chômage demain. » un silence alors que je commence à pousser doucement mark vers l'extérieur. « massachusett general hospital. » et je raccroche en tendant le téléphone à mon homme. « incompétente. » que je dis doucement en allant dehors, empruntant la rampe, tentant de ne pas me laisser tomber le long avec lui.

vivement qu'on soit chez moi. « je sais, mon cœur. » je sais qu'on y est bientôt, mais c'est pas en le répétant que ça ira plus vite.
l'odeur de la cigarette me calme étrangement et je finis par patienter, plus sagement. plu patiente.
je voulais quitter cet endroit. oublier l'accident de moto, oublier diego... oublier la mort, tout simplement.
je regarde les voitures passer, attendant patiemment le nôtre. j'entends mon nom et me tourne vers un véhicule adapté aux personnes en situation d'handicap.
le chauffeur prend doucement les poignées du siège et je le regarde installer mark par la porte arrière, m'installant à ma place en ouvrant la porte coulissante. « the lincolnshire. » que je dis doucement.
je prends la main de mon homme et savoir que nous étions en route pour la maison, je me calme instantanément. et encore plus quand l'hôpital finit par disparaitre complètement de mon champs de vision.
entrelaçant mes doigts à sa main non bandée, je regarde la rue défiler. je suis fatiguée de tout ça.
m'éloigner de ce monde qui n'est plus le mien.

arrivés, je donne les billets au chauffeur. « gardez la monnaie. » il me remercie et finit par sortir mark avant de me rendre mon rôle. celui de pousser mon homme.
je regarde mon bâtiment en me demandant comment on allait faire pour passer ma porte. « j'espère que ton machin passe la porte. » je soulève un sourcil en entrant le code de la porte d'entrée avant d'aller à l'ascenseur pour monter au troisième étage. « je suis fatiguée. » que je dis doucement.
je pousse le siège sur la moquette du couloir, cherche mes clefs et entre enfin chez moi. l'odeur familière, ma maison, ma vie... mon nid. celui où dort tous mes souvenirs avec mark. « welcome home. » que je dis en poussant le siège. « wahoo, c'est juste. il aurait pas fallu que tu sois plus gros. » que je dis en riant finalement. fermant la porte derrière moi avec le pied. je pousse mark jusqu'au salon et prends mon sac pour le jeter sur la table à manger. « du vin ? »
je sautille jusqu'à la cuisine, sors deux verres, les remplis d'un rosé léger et sucré. le tendant à mark, avant de m'assoir sur l'accoudoir du canapé pour être au plus près de lui. « à nous. » que je dis en tintant son verre, buvant une gorgée avant de me pencher pour lui voler un baiser.
ce baiser salvateur. celui de la liberté. « je t'aime. » que je dis en lui déposant un baiser sur la joue avant de boire une plus longue gorgée de vin. mon addiction à l'alcool... alcool... alcool. je crache le vin dans mon verre. « si je dois arrêter ça, arrête de fumer. » je pose mon verre avec fracas, manquant de casser le pied. « je vais détester ne plus boire. » je m'essuie les lèvres avec l'index, soufflant mon mécontentement.


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Jetant sa cigarette lorsque la voiture arriva, Mark ne put s’empêcher d’être soulagé qu’il n’ait pas besoin de se lever pour entrer à l’intérieur. Aly aurait largement l’occasion d’assister à ce genre de scène extrêmement maladroites, pas la peine d’en offrir une de plus face devant l’hôpital. Une fois à l’intérieur de la voiture, il regarda Aly. Celle-ci semblait infiniment tendue et il ne savait pas quoi faire pour l’apaiser. Lorsque sa main vint entrelacer la sienne, il la leva pour la porter à  ses lèvres et y déposa un long baiser.

- Respire, on est bientôt là… dit-il doucement.

Et en effet, ils arrivèrent devant l’immeuble et puis dans l’ascenseur où la jeune femme avoua enfin son épuisement.

- Je sais ma puce… Je suis désolé… dit-il en baissant les yeux

Il aurait voulu pouvoir la porter jusque chez elle, la tenir, l’apaiser mais il était dans un tel qu’il ne pouvait pas faire grand-chose d’autre que d’avoir besoin d’elle et de solliciter son aide. Regardant la porte, il fut méfiant un instant mais soulagé qu’il passe la porte. Entendre le rire de sa belle éclater dans le couloir fut comme si enfin le premier rayon de soleil du printemps venait toucher sa joue. Tout redeviendrait comme avant, progressivement, et même mieux qu’avant, ce rire en était la preuve.

Du vin ? Si tôt ? Il fit la moue mais elle était déjà partie et ne voulait pas lui imposer de faire un café en plus d’aller chercher la bouteille. Il tinta son verre contre le sien, encore un peu sonné par les médicaments et ne fit le lien entre la grossesse et l’alcool que lorsque Aly recracha l’entièreté de sa gorgée dans son verre. Il écarquilla un peu les yeux. Ah oui, merde.

- A-Arrêter de fumer ? Aly… commença-t-il, hésitant. C’est évident que je ne vais plus fumer en ta présence mais… T’es sûr que tu veux m’avoir chez toi en manque de nicotine tout en devant réduire les antidouleurs progressivement ?

Se redressant difficilement avec son bras et sa jambe valide, il fit une transvasion de sa chaise au canapé qui lui coûta quelques grondements de douleurs et le souffle coupé pendant quelque secondes. Il tendit enfin son bras pour accueillir sa belle.

- Viens là mon coeur, viens contre moi… lui demanda-t-il doucement. On va trouver pleins de trucs que t’aimes boire… Moi je vais apprendre à cuisiner en chaise, je sais que c’est pas un début aussi simple qu’on le souhaiterait mais on va trouver des solutions parce qu’on est débrouillards d’accord ? dit-il en essayant de la rassurer, couvrant ce joli visage de baisers.

Frottant doucement son nez contre le sien, il sourit en fermant les yeux contre elle.

- Et je sais que y aura pleins de moments où tu vas me détester mais je serai toujours là, pour t’aider, te dire que tu es belle, te soutenir, te serrer,… et tout ce dont tu auras besoin, d’accord ? Je me débrouillerai pour être ce dont tu as besoin… Mon Aly, finit-il dans un murmure.

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je plisse doucement les yeux quand il insinue qu'il n'arrêtera pas de fumer. ah, donc je dois tout arrêter parce que c'est moi qui porte l'enfant, mais je ne peux pas avoir le même soutien ?
d'un côté, ça me rassurait qu'il me rentre un peu dedans. j'avais besoin qu'il me garde en place, qu'il tire parfois sur la corde pour me rappeler que je ne pouvais pas faire tous les caprices, comme je le voulais. et pourtant, dieu seul sait que je pouvais être une personne pénibles.
j'espérais ne pas écraser mark avec mon caractère fort. le voir pleurer ces derniers jours m'avait fait légèrement peur... l'impact de notre coup de foudre pouvait le rendre aveugle à des agissements que je percevrais pas forcément comme toxiques, mais qui le seraient pourtant.
d'un côté, j'avais envie d'avoir cette ascendance, de me croire reine du monde, du nôtre du moins. mais est-ce que c'était sain comme relation ? non, et j'en avais parfaitement consciente. il allait falloir penser à quelqu'un d'autre qu'à soi, aly. et c'était déjà assez compliqué quand tu sais que vous n'alliez bientôt plus être deux, mais vraiment trois.
une chance qu'aucun des mafieux n'ait eu la brillante idée de me taper au ventre, se contentant de m'exploser la tête partout où ça leur chantait.

je porte une main à ma tête quand je capitule. « évidemment que non. » je n'allais pas le faire arrêter de fumer, surtout s'il en avait besoin.
et puis cette odeur de tabac froide était la sienne, je l'aimais comme ça. sans cette odeur, j'avais l'impression d'être avec quelqu'un d'autre.
et je ne supportais pas me demander où il était. alors quand flottait cette légère odeur, je me sentais envelopper d'un confort nouveau. une sécurité bien à moi.  
je le regarde se déplacer jusqu'au canapé, souhaitant l'aider mais je le laisse faire finalement, pour qu'il s'habitue aussi à ce que je ne sois pas toujours là.
je comptais bien aller travailler demain.
quand il me demande de venir contre lui, je m'exécute en soupirant doucement, me collant à lui, laissant ma jambe pendre dans le vide, droite. je l'écoute me rassurer sur l'impact qu'il aurait sur notre vie à deux ici.
j'avais bien pris la décision, et elle était réfléchie, de m'occuper de lui ici. mais je ne comptais pas non plus le laisser prendre trop de place dans cet univers qui n'était qu'à moi.
il faudrait qu'on songe à avoir quelque chose bien à nous, une fois qu'il serait sur pied et que je n'aurais plus cette vilaine douleur dans la jambe.

je souris doucement quand il dit qu'il y a des moments où je vais surement le détester. « je te déteste déjà. » que je lui dis dans un sourire moqueur.
évidemment que c'était faux, je l'aimais du plus profond de mon cœur, même si la grandeur et la force de ce coup de foudre avait tendance à me faire flipper. absolument pas habituée à éprouver ce genre de sentiment. encore moins quand ils t'arrivent à la tronche avec une telle force dans la réciprocité.
j'ai bien cru mourir quand je me suis rendue compte que ce que je ressentais était ressenti par l'homme de ma vie. « si tu m'embêtes trop, je te pousserai dans les escaliers. » je ferme les yeux et pose ma tête contre son torse en soupirant doucement. « faut que je passe à la boutique demain, ça ira tout seule quelques heures ? »



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Mark glissa ses doigts dans les cheveux de sa belle en fermant un peu les yeux contre elle et déposa un baiser sur son front. Il réfléchissait à tout ce qui allait changer dans leur vie par la suite et était un peu nerveux. Il savait que les hormones allait beaucoup changer sa belle mais il était encore en train de la découvrir alors comment savoir quand elle était elle-même et quand elle était influencée par ses hormones ? Il inspira doucement l’odeur rassurante et apaisante de ses cheveux.

- Je ferai de mon mieux pour pas t’embêter alors... dit-il avec un petit rire. Oui, ça ira ne t’en fais pas. Avec la quantité de médocs que je prends, je pense que je vais ronfler un bon moment… Mais toi, ça va aller avec ta jambe ?

Il resserra un peu son bras sur elle en inspirant profondément. Mine de rien, il avait été réellement terrifié par sa fuite de la chambre d’hôpital qui l’avait ramenée à lui dans un brancard. C’était comme si son coeur vivait encore la mémoire de cette peur en la gardant contre lui, de peur qu’elle s’enfuie. Sa main descendit le long de son épaule pour se glisser autour de sa taille et vint se poser sur son ventre avec douceur.

- Tu as encore eu des nouvelles du médecin avant qu’on parte ? Tout va bien avec vous deux ? demanda-t-il en l’embrassant sur la joue.

Cela lui faisait bizarre d’être là comme si c’était chez lui quand même. Il n’avait pas d’affaires à part le sac que lui avait amené Elijah à l’hôpital. Et c’était malgré tout, tout l’inverse du genre d’endroits où il vivait habituellement. Tout était nickel, classe alors que chez lui c’était un gros bordel rustique. Il préféra fermer les yeux et taire ses angoisses dans les cheveux de sa belle.

- Tu préférerais que ce soit une petite fille ou un petit garçon ? demanda-t-il tendrement pour essayer de penser à l’avenir au lieu de s’inquiéter du présent.

Poser la question de où ils allaient vivre l’inquiétait malgré tout. Il avait peur qu’elle se sente arrachée à son univers, mais en même temps, élever un enfant dans l’endroit où toutes ses conquêtes passées étaient venues… Peut-être que si ils achetaient une maison ensemble, il pourrait même mettre sa caravane dans le jardin et ils auraient chacun leur espace même si ils vivraient quand même dans la même chambre. Il nicha son visage dans sa nuque.

- Je t’aime… dit-il doucement en embrassant sa nuque. Je vous aime, ajouta-t-il en baissant les yeux tendrement vers son ventre.

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ça me faisait mal au cœur d'être aussi chiante avec lui. il n'avait rien fait de mal... et je ne pouvais pas lui reprocher quoi que ce soit, si ce n'est d'être un amour.
cet amour qui flottait chaque fois qu'il me regardait et ça me rendait si puissante. si vivante. enivrée d'une force que je ne me croyais pas dotée.
en réalité, si j'étais de mauvaise humeur, c'était surement parce que j'étais exténuée par tout ça. cette fusillade, ces morts à cause de moi... son accident de moto dont je me sentais toujours aussi coupable. je détestais ces bécanes.
cette rencontre avec camille, le fait d'être enceinte.
ça faisait peut-être un peu beaucoup pour une seule âme... moi qui vivais de calme et d'opulence, ma vie venait de basculer dans un autre monde.
un monde terrifiant que je n'enviais pas du tout à ceux qui la vivaient.

je me redresse légèrement pour le regarder en contre-bas. est-ce qu'on va réussir à se mettre sur des rails simples ? est-ce qu'on arrivera à surmonter toutes les épreuves maintenant que nous avions vécu le pire.
parce qu'on ne pouvait pas faire pire, n'est-ce pas ?
entre les morts et la vie... y a pas d'autre extrême. je soupire doucement en me calant sur sa respiration, me laissant bercer par ses mots, ses gestes. je pourrais crever comme ça, c'est là, la plus belle mort.
je regarde rapidement ma jambe et hausse les épaules. « je suppose, je n'ai pas vraiment le choix. » que je dis en posant un baiser sur son torse avant de me recaler correctement au creux de son épaule.
je n'avais pas mis les pieds à la boulangerie depuis plus de dix jours, même si ma cheffe me tenait au courant, j'avais pris du retard considérable sur la compta et autres papiers administratifs. et si ça devenait mon unique revenu, il fallait que j'arrive à augmenter les recettes.

sa main glisse sur moi, m'arrachant un frisson d'aise agréable avant de se poser sur mon ventre.
est-ce normal d'être jalouse d'un embryon ? surement pas, mais pourtant, le sujet revenait continuellement sur lui. je ne veux pas qu'il me pique la place importante que j'ai, enfin, dans la vie de mon homme. « on doit retourner le voir dans un mois. » pour connaître le sexe, en espérant qu'il n'y en ai qu'un. parce que si y a des jumeaux, je pense que la vie me dirait vraiment : je t'emmerde, alyson.
je hausse un sourcil. « euh, je t'avoue ne pas y avoir pensé. » que je dis machinalement, me demandant ce que je préfèrerai. « du moment qu'il est en bonne santé. » le reste m'importait peu. « et toi ? »
un frisson nouveau me parcourt alors qu'il m'embrasse la nuque, ponctuant de ce mot d'amour qui ne finissait plus de tomber entre nous.
mais je soupire fort quand il rajoute qu'il nous aime. nous nous nous. il n'y a plus d'alyson, c'est nous ! alyson et le bébé.
je me redresse, m'arrachant une grimace de douleur alors que je le regarde en fronçant les sourcils. « c'est pas le même amour. » que je finis par dire.
je glisse doucement jusqu'à lui, déposant mes lèvres à la commissure des siennes.
arrachant sa lèvre inférieure entre mes dents. « alors pense à moi, rien qu'à moi pour le moment. »
car j'en ai besoin avant de virer folle.
oui j'aime cet enfant qui grandit en moi, oui j'aime l'idée d'être mère. mais je ne supporte pas de devoir partager ma place alors qu'il n'est même pas là.



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Mark garda doucement sa main sur son ventre et la tenait contre avec douceur, son bras protecteur l’entourant. Lui-même ne savait pas vraiment si il préférait une fille ou un garçon. D’un côté, il avait l’impression qu’élever un petit mec serait plus simple pour lui, d’autre part, il adorerait qu’ils aient une petite fille qui ressemble à sa mère. Il glissa doucement son nez dans ses cheveux en fermant les yeux.

- Pareil pour moi… Dans tous les cas j’espère qu’il ou elle te ressemblera, dit-il en souriant et en embrassant sa tempe.

Son soupir le prit un peu de court. Avait-il fait quelque chose de mal ? Qu’avait-il dit ? Elle était jalouse de l’amour que je leur portais à tous les deux ? C’était la première fois qu’il entendait quelque chose de ce genre là. Il fronça un peu les sourcils, perdu. Il répondit à son baiser malgré ses sourcils encore froncés dans l’incompréhension.

Il avait promis de faire ce qu’elle voudrait et ce dont elle avait besoin alors si elle avait besoin de ne plus parler du bébé autant, il le ferait mais ça le peinait un peu, malgré tout.

- D’accord… Je n’en parlerai plus,  dit-il en retirant sa main de son ventre pour replacer son bras autour de ses épaules.

Détournant un peu le regard, ses yeux se posèrent sur la télévision noire. C’était impossible de ne pas comparer le comportement d’Aly face à cette grossesse avec celui d’Ellie à l’époque. Cette dernière avait une douceur qu’Aly n’avait pas, il fallait bien le concéder. Mark se prit alors à penser que peut-être qu’elle ne voulait cet enfant que pour le garder auprès d’elle et que l’envie n’était pas de fonder une famille mais que cela en serait plutôt le résultat.

Il glissa sa main dans sa nuque et enfonça ses doigts doucement dans le bas de son cuir chevelu pour masser un peu son crâne blond. Si il n’avait pas voulu de cet enfant, ou si il n’avait pas voulu se poser, est-ce qu’elle l’aurait gardé ? était la question qui lui trottait en tête.  Mais il venait à peine de dire qu’il n’en parlerait plus, il ne pouvait pas changer d’avis avec une question aussi dure en plus.

Secouant un peu la tête, il chassa ces pensées et mit le tout sur le dos de leur épuisement à tous les deux, des médicaments, du stress post-traumatique de ces derniers évènements, de la peur et de tout ce qui faisait que c’était normal d’angoisser, de se frustrer et de se poser mille questions à la seconde.

- Je t’aime, toi, dit-il en caressant sa joue avant de la regarder un moment dans les yeux, englober toute cette beauté et tout cet amour qu'ils avaient l'un pour l'autre et qu'il ne fallait jamais oublier.

Un moment seulement avant de finalement prendre ses lèvres avec passion. Dès qu’il l’embrassait, une partie de lui avait immédiatement envie d’elle mais une autre partie s’angoissait de ne pas savoir si tout fonctionnerait un jour comme dans la zone de la ceinture…


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w/ @Mark Underhill

est-ce que cet enfant me ressemblera ?
je ne lui souhaite pas. peut-être avoir ma beauté, oui. une beauté fanée par des douleurs qui n'ont cessé de me consumer. une beauté qui m'a valu nombre de conquêtes sans jamais trouver une place adéquate dans la société.
je préférais avoir un garçon qui finirait avec le charme de son père. mais ce sont des envies que je ne veux pas révéler.
ce cœur, si pieu, si fragile, il est à peine viable. c'est à peine s'il a décidé de battre à nouveau pour quelqu'un. c'est limite si je n'ai pas l'impression qu'il va céder à chaque fois qu'il me donne un peu plus d'amour.
en fait, je pense que j'essaie de m'auto-détruire. mais je ne veux pas, c'est simplement un mécanisme de défense.
ce même mécanisme que j'aurais du mettre en place avant de tomber amoureuse.

je tombe sur lui en comprenant que j'en ai peut-être trop demandé. je regarde la télé un moment en me demandant si j'arriverais à me libérer de toutes ces choses qui me prenaient bien trop la tête.
qui hantaient mes rêves. j'avais beau vouloir faire la forte, je passais mon temps à penser au froid des doigts de la mort autour de mon cou, cette vie mise en danger et sauver in extremis, m'octroyant la chance de garder en vie ce petit embryon qui n'avait même pas conscience de bientôt vivre.
je suis égoïste de vouloir être unique pour moment ? est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne de vouloir être le centre d'attention de mon homme ?
parler de notre enfant rendait la chose trop réelle. je n'étais pas encore tout à fait prête psychologiquement à accueillir cet enfant.
peut-être quand mon ventre s'arrondira. peut-être quand j'aurais oublié les douleurs, et la peur.
je soupire. « je n'ai pas dit que je ne voulais plus que tu en parles, juste... » c'était difficile pour moi d'exprimer mes émotions, encore plus mes sentiments. « juste. » je ferme les yeux.
je veux juste qu'on s'aime quand la première fois, quand il n'y avait plus ses barrières pour nous caser dans cette catégorie de couple. j'aimais cette case... mais en prendre conscience m'effrayait. j'avais l'impression de brûler des étapes.

ses mots d'amour m'arrachent un nouveau sourire. « je t'aime aussi. » que je dis bien plus tendrement que les mots d'avant. la mauvaise humeur s'estompant doucement maintenant que je trouvais mon repos dans ses bras.
ses lèvres venant finalement rencontrer les miennes dans un mélange de sentiments bien plus profonds que cette anxiété. nous pouvions enfin souffler. nous étions rentrés. « si je n'avais pas mal à la jambe, j'aurais essayé de te faire bander. » que je dis crument alors que je me redresse pour attraper la télécommande.
j'embrasse à nouveau son torse et me cale dessus en allumant la chaîne des infos.
« qu'est-ce que ... ? »


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