Invité
est en ligne
Invité
looking for freedom.
w/ @Mark Underhill
j'étais debout, près de la fenêtre. à regarder la liberté que je pouvais sentir sous mes doigts. je détestais les hôpitaux, encore plus maintenant. les bandages autour de ma cuisses nichez sous un jean, ce même jean agrémenter d'une atèle.
la balle n'avait pas fait tant de dégâts, c'était surtout de la reconstruction de tissus. il avait eu le temps de me refermer, de me faire une transfusion de sang et de vérifier l'état de ma tête sur plusieurs jours.
contrairement à mark, je n'avais eu de commotion cérébrale, bien que le choc contre le bureau en bois massif avait fissuré l'os. rien de méchant. un joli coquart, l’œil injecté de sang, malgré les jours qui ont passé la tragédie.
la main sur mon ventre pour me souvenir que tout ça, maintenant, c'était fini et qu'on pouvait enfin prévoir quelque chose de plus entier, de plus tendre.
pourtant, j'avais encore la haine dans le cœur. cette rancœur tenace et cette drôle d'envie de me laisser mourir au fond de mon lit.
c'était la première fois, depuis mon adolescence, que j'avais eu cette violence envie de rester envie. pour ce truc qui poussait dans mon bide.
malgré la folie, malgré les violences... malgré les doutes. j'avais fini par trouver grâce auprès de la police, démontant le réseau grâce à mon téléphone prépayé où dormait des informations précieuses.
et diego ?
mort.
j'avais juste à avancer dans ma petite vie. cette vie qui finalement allait changer du tout au tout. devenir différente. plus calme... moins frivole. est-ce que j'étais prête à vivre un pareil rebondissement ? ça. seul le temps nous le dira.
l'infirmière rentre dans la chambre pour venir me faire signer le papier de décharge. mon regard de glace tombe dans le sien, et je signe sans un mot de plus. elle me souhaite une belle journée, me rappelle l'ordre de ma médication et je hoche la tête quand elle quitte finalement ma chambre.
je prends les béquilles posées contre le mur et prends mon sac à main sur l'épaule avant de sautiller jusqu'à la chambre de mon homme, dans le couloir opposé au mien. évidemment.
mon sac me gêne, mes béquilles me gênent... tout me gêne. je vais devenir folle avant de virer mère.
arrivée devant sa chambre, je pousse doucement la porte sur la chaise de mark. un sourire, léger et je me baisse pour l'embrasser tendrement. mon sac tombant dans le creux de mon coude.
je souffle fort pour supposer mon agacement. ça ne tiendrait qu'à moi j'enverrai mon sac voler dans le couloir.
mais on change, alyson, on devient plus forte, plus patiente. je chasse l'infirmier de la main pour prendre sa place derrière mark, lui tendant mes béquilles pour qu'il les tienne, posant mon sac sur une poignée de la chaise. « merci. » que je dis en poussant la chaise, sautillant en même temps. « ça ira, merci. » que je répète quand l'infirmier semble s'inquiéter de la façon dont je saute. je préfère être comme ça que de marcher avec ces merdes. je prends appuis sur les poignées et commence à aller vers l'ascenseur. « j'ai hâte d'être à la maison. je déteste ce que tu tiens dans tes mains. » que je dis avec mauvaise humeur. « je déteste mon atèle, je déteste ton siège... » je plisse les yeux quand l'ascenseur arrive et que des gens en sorte. « et je déteste ces gens. »
j'appuie avec force sur le bouton et me laisse tomber dos contre le miroir. « je suis désolée, j'en ai juste marre. » que je dis en fermant les yeux. je rêvais de retrouver mon lit depuis si longtemps. mes draps, ses bras...
arrivés à la réception, je fouille mon sac pour chercher mon téléphone. je n'en ai plus. je vais criser. « chéri, ton téléphone. » que je demande en serrant les dents.
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
looking for freedom.
w/ @Mark Underhill
je récupère le téléphone avec une hargne sans nom, ripostant en me menaçant de me faire moi-même du mal si je continuais à m'en prendre à mark. il n'y était pour rien... si j'avais été impliquée dans la fusillade, dans la mafia, dans l'état du quel j'en ressortais. tout ça, c'était ma faute.
ma faute et je m'en voulais terriblement. ou alors c'était les hormones qui me mettaient déjà de mauvaise humeur ? il était pas au bout de ses peines, si tel était le cas.
je soupire en attendant que le service de taxi me réponde. « j'ai un siège roulant, je... » je me pince les lèvres pour ne pas exploser. je rêve ou la meuf de l'accueil de taxi vient de me couper la parole. « alors déjà mademoiselle on va apprendre la politesse et la courtoisie, d'une. ensuite, je viens de vous dire que j'étais avec un siège roulant et des béquilles, il me faut un véhicule adapté. si je ne l'ai pas dans les dix prochaines minutes, vous pouvez être sûre d'être au chômage demain. » un silence alors que je commence à pousser doucement mark vers l'extérieur. « massachusett general hospital. » et je raccroche en tendant le téléphone à mon homme. « incompétente. » que je dis doucement en allant dehors, empruntant la rampe, tentant de ne pas me laisser tomber le long avec lui.
vivement qu'on soit chez moi. « je sais, mon cœur. » je sais qu'on y est bientôt, mais c'est pas en le répétant que ça ira plus vite.
l'odeur de la cigarette me calme étrangement et je finis par patienter, plus sagement. plu patiente.
je voulais quitter cet endroit. oublier l'accident de moto, oublier diego... oublier la mort, tout simplement.
je regarde les voitures passer, attendant patiemment le nôtre. j'entends mon nom et me tourne vers un véhicule adapté aux personnes en situation d'handicap.
le chauffeur prend doucement les poignées du siège et je le regarde installer mark par la porte arrière, m'installant à ma place en ouvrant la porte coulissante. « the lincolnshire. » que je dis doucement.
je prends la main de mon homme et savoir que nous étions en route pour la maison, je me calme instantanément. et encore plus quand l'hôpital finit par disparaitre complètement de mon champs de vision.
entrelaçant mes doigts à sa main non bandée, je regarde la rue défiler. je suis fatiguée de tout ça.
m'éloigner de ce monde qui n'est plus le mien.
arrivés, je donne les billets au chauffeur. « gardez la monnaie. » il me remercie et finit par sortir mark avant de me rendre mon rôle. celui de pousser mon homme.
je regarde mon bâtiment en me demandant comment on allait faire pour passer ma porte. « j'espère que ton machin passe la porte. » je soulève un sourcil en entrant le code de la porte d'entrée avant d'aller à l'ascenseur pour monter au troisième étage. « je suis fatiguée. » que je dis doucement.
je pousse le siège sur la moquette du couloir, cherche mes clefs et entre enfin chez moi. l'odeur familière, ma maison, ma vie... mon nid. celui où dort tous mes souvenirs avec mark. « welcome home. » que je dis en poussant le siège. « wahoo, c'est juste. il aurait pas fallu que tu sois plus gros. » que je dis en riant finalement. fermant la porte derrière moi avec le pied. je pousse mark jusqu'au salon et prends mon sac pour le jeter sur la table à manger. « du vin ? »
je sautille jusqu'à la cuisine, sors deux verres, les remplis d'un rosé léger et sucré. le tendant à mark, avant de m'assoir sur l'accoudoir du canapé pour être au plus près de lui. « à nous. » que je dis en tintant son verre, buvant une gorgée avant de me pencher pour lui voler un baiser.
ce baiser salvateur. celui de la liberté. « je t'aime. » que je dis en lui déposant un baiser sur la joue avant de boire une plus longue gorgée de vin. mon addiction à l'alcool... alcool... alcool. je crache le vin dans mon verre. « si je dois arrêter ça, arrête de fumer. » je pose mon verre avec fracas, manquant de casser le pied. « je vais détester ne plus boire. » je m'essuie les lèvres avec l'index, soufflant mon mécontentement.
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
looking for freedom.
w/ @Mark Underhill
je plisse doucement les yeux quand il insinue qu'il n'arrêtera pas de fumer. ah, donc je dois tout arrêter parce que c'est moi qui porte l'enfant, mais je ne peux pas avoir le même soutien ?
d'un côté, ça me rassurait qu'il me rentre un peu dedans. j'avais besoin qu'il me garde en place, qu'il tire parfois sur la corde pour me rappeler que je ne pouvais pas faire tous les caprices, comme je le voulais. et pourtant, dieu seul sait que je pouvais être une personne pénibles.
j'espérais ne pas écraser mark avec mon caractère fort. le voir pleurer ces derniers jours m'avait fait légèrement peur... l'impact de notre coup de foudre pouvait le rendre aveugle à des agissements que je percevrais pas forcément comme toxiques, mais qui le seraient pourtant.
d'un côté, j'avais envie d'avoir cette ascendance, de me croire reine du monde, du nôtre du moins. mais est-ce que c'était sain comme relation ? non, et j'en avais parfaitement consciente. il allait falloir penser à quelqu'un d'autre qu'à soi, aly. et c'était déjà assez compliqué quand tu sais que vous n'alliez bientôt plus être deux, mais vraiment trois.
une chance qu'aucun des mafieux n'ait eu la brillante idée de me taper au ventre, se contentant de m'exploser la tête partout où ça leur chantait.
je porte une main à ma tête quand je capitule. « évidemment que non. » je n'allais pas le faire arrêter de fumer, surtout s'il en avait besoin.
et puis cette odeur de tabac froide était la sienne, je l'aimais comme ça. sans cette odeur, j'avais l'impression d'être avec quelqu'un d'autre.
et je ne supportais pas me demander où il était. alors quand flottait cette légère odeur, je me sentais envelopper d'un confort nouveau. une sécurité bien à moi.
je le regarde se déplacer jusqu'au canapé, souhaitant l'aider mais je le laisse faire finalement, pour qu'il s'habitue aussi à ce que je ne sois pas toujours là.
je comptais bien aller travailler demain.
quand il me demande de venir contre lui, je m'exécute en soupirant doucement, me collant à lui, laissant ma jambe pendre dans le vide, droite. je l'écoute me rassurer sur l'impact qu'il aurait sur notre vie à deux ici.
j'avais bien pris la décision, et elle était réfléchie, de m'occuper de lui ici. mais je ne comptais pas non plus le laisser prendre trop de place dans cet univers qui n'était qu'à moi.
il faudrait qu'on songe à avoir quelque chose bien à nous, une fois qu'il serait sur pied et que je n'aurais plus cette vilaine douleur dans la jambe.
je souris doucement quand il dit qu'il y a des moments où je vais surement le détester. « je te déteste déjà. » que je lui dis dans un sourire moqueur.
évidemment que c'était faux, je l'aimais du plus profond de mon cœur, même si la grandeur et la force de ce coup de foudre avait tendance à me faire flipper. absolument pas habituée à éprouver ce genre de sentiment. encore moins quand ils t'arrivent à la tronche avec une telle force dans la réciprocité.
j'ai bien cru mourir quand je me suis rendue compte que ce que je ressentais était ressenti par l'homme de ma vie. « si tu m'embêtes trop, je te pousserai dans les escaliers. » je ferme les yeux et pose ma tête contre son torse en soupirant doucement. « faut que je passe à la boutique demain, ça ira tout seule quelques heures ? »
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
looking for freedom.
w/ @Mark Underhill
ça me faisait mal au cœur d'être aussi chiante avec lui. il n'avait rien fait de mal... et je ne pouvais pas lui reprocher quoi que ce soit, si ce n'est d'être un amour.
cet amour qui flottait chaque fois qu'il me regardait et ça me rendait si puissante. si vivante. enivrée d'une force que je ne me croyais pas dotée.
en réalité, si j'étais de mauvaise humeur, c'était surement parce que j'étais exténuée par tout ça. cette fusillade, ces morts à cause de moi... son accident de moto dont je me sentais toujours aussi coupable. je détestais ces bécanes.
cette rencontre avec camille, le fait d'être enceinte.
ça faisait peut-être un peu beaucoup pour une seule âme... moi qui vivais de calme et d'opulence, ma vie venait de basculer dans un autre monde.
un monde terrifiant que je n'enviais pas du tout à ceux qui la vivaient.
je me redresse légèrement pour le regarder en contre-bas. est-ce qu'on va réussir à se mettre sur des rails simples ? est-ce qu'on arrivera à surmonter toutes les épreuves maintenant que nous avions vécu le pire.
parce qu'on ne pouvait pas faire pire, n'est-ce pas ?
entre les morts et la vie... y a pas d'autre extrême. je soupire doucement en me calant sur sa respiration, me laissant bercer par ses mots, ses gestes. je pourrais crever comme ça, c'est là, la plus belle mort.
je regarde rapidement ma jambe et hausse les épaules. « je suppose, je n'ai pas vraiment le choix. » que je dis en posant un baiser sur son torse avant de me recaler correctement au creux de son épaule.
je n'avais pas mis les pieds à la boulangerie depuis plus de dix jours, même si ma cheffe me tenait au courant, j'avais pris du retard considérable sur la compta et autres papiers administratifs. et si ça devenait mon unique revenu, il fallait que j'arrive à augmenter les recettes.
sa main glisse sur moi, m'arrachant un frisson d'aise agréable avant de se poser sur mon ventre.
est-ce normal d'être jalouse d'un embryon ? surement pas, mais pourtant, le sujet revenait continuellement sur lui. je ne veux pas qu'il me pique la place importante que j'ai, enfin, dans la vie de mon homme. « on doit retourner le voir dans un mois. » pour connaître le sexe, en espérant qu'il n'y en ai qu'un. parce que si y a des jumeaux, je pense que la vie me dirait vraiment : je t'emmerde, alyson.
je hausse un sourcil. « euh, je t'avoue ne pas y avoir pensé. » que je dis machinalement, me demandant ce que je préfèrerai. « du moment qu'il est en bonne santé. » le reste m'importait peu. « et toi ? »
un frisson nouveau me parcourt alors qu'il m'embrasse la nuque, ponctuant de ce mot d'amour qui ne finissait plus de tomber entre nous.
mais je soupire fort quand il rajoute qu'il nous aime. nous nous nous. il n'y a plus d'alyson, c'est nous ! alyson et le bébé.
je me redresse, m'arrachant une grimace de douleur alors que je le regarde en fronçant les sourcils. « c'est pas le même amour. » que je finis par dire.
je glisse doucement jusqu'à lui, déposant mes lèvres à la commissure des siennes.
arrachant sa lèvre inférieure entre mes dents. « alors pense à moi, rien qu'à moi pour le moment. »
car j'en ai besoin avant de virer folle.
oui j'aime cet enfant qui grandit en moi, oui j'aime l'idée d'être mère. mais je ne supporte pas de devoir partager ma place alors qu'il n'est même pas là.
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
looking for freedom.
w/ @Mark Underhill
est-ce que cet enfant me ressemblera ?
je ne lui souhaite pas. peut-être avoir ma beauté, oui. une beauté fanée par des douleurs qui n'ont cessé de me consumer. une beauté qui m'a valu nombre de conquêtes sans jamais trouver une place adéquate dans la société.
je préférais avoir un garçon qui finirait avec le charme de son père. mais ce sont des envies que je ne veux pas révéler.
ce cœur, si pieu, si fragile, il est à peine viable. c'est à peine s'il a décidé de battre à nouveau pour quelqu'un. c'est limite si je n'ai pas l'impression qu'il va céder à chaque fois qu'il me donne un peu plus d'amour.
en fait, je pense que j'essaie de m'auto-détruire. mais je ne veux pas, c'est simplement un mécanisme de défense.
ce même mécanisme que j'aurais du mettre en place avant de tomber amoureuse.
je tombe sur lui en comprenant que j'en ai peut-être trop demandé. je regarde la télé un moment en me demandant si j'arriverais à me libérer de toutes ces choses qui me prenaient bien trop la tête.
qui hantaient mes rêves. j'avais beau vouloir faire la forte, je passais mon temps à penser au froid des doigts de la mort autour de mon cou, cette vie mise en danger et sauver in extremis, m'octroyant la chance de garder en vie ce petit embryon qui n'avait même pas conscience de bientôt vivre.
je suis égoïste de vouloir être unique pour moment ? est-ce que ça fait de moi une mauvaise personne de vouloir être le centre d'attention de mon homme ?
parler de notre enfant rendait la chose trop réelle. je n'étais pas encore tout à fait prête psychologiquement à accueillir cet enfant.
peut-être quand mon ventre s'arrondira. peut-être quand j'aurais oublié les douleurs, et la peur.
je soupire. « je n'ai pas dit que je ne voulais plus que tu en parles, juste... » c'était difficile pour moi d'exprimer mes émotions, encore plus mes sentiments. « juste. » je ferme les yeux.
je veux juste qu'on s'aime quand la première fois, quand il n'y avait plus ses barrières pour nous caser dans cette catégorie de couple. j'aimais cette case... mais en prendre conscience m'effrayait. j'avais l'impression de brûler des étapes.
ses mots d'amour m'arrachent un nouveau sourire. « je t'aime aussi. » que je dis bien plus tendrement que les mots d'avant. la mauvaise humeur s'estompant doucement maintenant que je trouvais mon repos dans ses bras.
ses lèvres venant finalement rencontrer les miennes dans un mélange de sentiments bien plus profonds que cette anxiété. nous pouvions enfin souffler. nous étions rentrés. « si je n'avais pas mal à la jambe, j'aurais essayé de te faire bander. » que je dis crument alors que je me redresse pour attraper la télécommande.
j'embrasse à nouveau son torse et me cale dessus en allumant la chaîne des infos.
« qu'est-ce que ... ? »
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.