(kailix) don't keep pushin

don't keep pushin ★ ─
w/ @Alix Stanford

Un SMS qui sortait de nul part, et pourtant, qui était si habituel. Quasiment toutes les semaines en fait. C'était presque épuisant tu sais, de devoir venir m'occuper de toi, comme si toute la violence que tu as reçu durant notre enfance n'avait pas suffit à te dissuader de continuer. C'était pourtant ce qui arrivait. Tu ne cessais de te mettre dans des situations pas possible, sans vraiment comprendre le pourquoi du comment. Quoi qu'il en soit, j'avais fait ce qu'il fallait pour venir te chercher, pour venir te sauver de cette situation. C'était pas l'idéal, mais jamais je te laisserai tomber. Jamais. Arrivant sur place, cherchant à analyser la situation au premier coup d'oeil, c'était pourtant assez compliqué. Tu criais contre quelqu'un, qui criait contre quelqu'un d'autre qui finalement criait sur toi. T'avais une main levée, prête à te battre comme si ta vie en dépendait et c'était ce qui me faisait peur. Qu'un jour, t'en perdes réellement la vie. Est-ce que tu laisserais aller les choses jusque là ? J'espère pas. Mais l'alcool ne t'aide pas et j'ai l'impression d'être incapable de te soutenir dans tout ça. « Alix ! » finissais-je par dire, feignant la surprise pour venir à ton encontre. Et forcément, tu n'avais pas forcément envie de te stopper dans ton élan. Alors je passais un bras autour de ta taille, avant que ça ne dégénère réellement. Je voulais t'éloigner, te calmer, et surtout retrouver le doux regard que tu pouvais avoir, non ce regard noir et plein de haine.

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don't keep pushin' (it's gonna be bad)

— la même rengaine, tout le temps, éternellement. à croire que jamais elle ne pourrait se sortir de ce cercle vicieux. quand on lui demandait de s’expliquer, elle n’avait pas grand chose à dire généralement. c’était juste comme ça, sa manière à elle de se sentir vivante et tant pis si c’était totalement fucked up. dans le fond, qui pouvait juger ? personne n’était passé par ce par quoi elle était passé, personne ne pouvait comprendre. et elle se foutait bien des jugements puisque personne n’était à sa place. alors comme bien souvent quand elle sentait qu’elle était sur le point de lâcher prise, elle prenait la décision de sortir, boire un peu trop, s’abandonner à diverse conneries jusqu’à temps que ça éclate. le motif ? une bousculade à la sortie du bar, alix qui part au quart de tour. les mots qu’elle jette, toujours plus violent, le mec de la fille en question qui s’en mêle. il a pas comprit lui. il sait pas qu’alix, elle se fout du gabarit en face d’elle. elle rentre dans le tas, tout le temps. les esprits qui s’échauffent, la conversation qui s’intensifie. elle est pas loin de chez elle, elle sait qu’elle pourrait faire demi-tour et être dans son lit dans les cinq minutes qui suivent et pourtant, elle pousse toujours plus loin. pousse la fille par provocation, se fait tirer les cheveux en retour. elle voit rouge alix, prête à renverser le moindre obstacle sur son passage. jusqu’à ce qu’un bras vienne l’emprisonner, tempête qui explose. le poing qu’elle avait levé qui s’écrase sur le nouvel arrivant, dans un accès de rage incontrôlé avant qu’elle ne reconnaisse kai. son kai qu’elle venait de frapper comme s’il était l’un de ses punching ball. la redescente instantané. kai.. pardon qu’elle souffle posant sa main sur la pommette qu’elle vient d’attaquer.

— PERSONA —

don't keep pushin ★ ─
w/ @Alix Stanford

C'était compliqué des fois de te faire redescendre mais en général, j'y arrivais assez facilement. C'était un des avantages d'avoir grandi avec toi. Je connaissais tes forces et tes faiblesses. Et c'était réciproque. Tu avais sans aucun doute cette emprise sur moi que nul autre ne pourrait avoir, ni partiellement, ni entièrement. Alors quand je te vois t'engueuler avec deux clients du même bar, j'ai l'impression de voyager dans le temps. Que ce soit toi ou ma mère, c'était la même chose. La violence semblait être le seul langage de communication. Pourtant, quand on est tous les deux, la violence n'est pas ton recours. Qu'est-ce qui change avec les autres ? Je n'ai pas vraiment le temps de te poser la question, préférant t'éloigner pour que tu puisses te calmer. C'était simple comme bonjour en temps normal. Seulement, aujourd'hui, un truc avait changé. Un simple truc. Ton poing dans ma figure. Le choc est brutal, la surprise est immense et je recule de deux pas. Respiration accélérée, c'est plus Alix que je vois face à moi, c'est ma mère. Tu es devenue ma mère et j'ai du mal avec cette idée. Eloignant alors ta main de mon visage, comme par peur que tu recommences, je te regardais mais c'était pas comme d'habitude. J'ai peur de toi à présent. Peur comme quand j'étais le petit garçon qui a quitté Seattle dans la nuit, pour échapper aux coups de sa mère alcoolisée la plupart du temps. « Je... » Boule à la gorge, larmes au bord des yeux, j'avais besoin de m'éloigner. Alors je me retournais et me dirigeais immédiatement vers la sortie. De l'air, c'était d'air dont j'avais besoin, avant de m'embourber dans une crise de panique. J'étais contre la violence, tu le sais. Je t'ai jamais empêché de faire ça de ton côté, mais jamais tu n'avais posé la main sur moi. Jamais. Jusqu'à ce soir.

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w/ @Alix Stanford

C’était le genre de chose que je n’avais jamais osé imaginer. Alix qui me frappe. Ma mère le faisait à longtemps de journées, mes différents beaux-pères aussi. Mais Alix ? Jamais. C’était pas envisageable. Sauf que ça s’est produit et cet événement, il était difficilement assimilable dans mon esprit. C’était pas possible. Comme un glitch dans la matrice. Mais non, c’était la réalité et les larmes me montaient aux yeux. Je sais, je suis fragile comme mec, je ne suis pas un “vrai homme”, selon les standards de la société. Mais ma meilleure amie venait de me frapper et c’était comme se prendre toute la déception du monde sur les épaules. C’est lourd et ça fait mal. Et ça ébranlerait n’importe quel homme dans ma situation. Alors je m’en vais, je m’éloigne de toi, parce que j’ai peur, parce que je suis déçu et parce que je déteste faire face à cette partie de toi, celle qui est violente. On a quitté nos familles pour échapper à tout ça, c’est pas pour que tu recommences ici. Jusqu’à ce que tu viennes me rattraper, mon bras tenu par le tien, me stoppant dans mon élan. J’entendais tes mots, tes excuses, mais j’avais l’impression que c’était faux, parce que je les avais entendues déjà, mais tu connais déjà l’histoire. « Tu sais qui disait ça à chaque fois ? » Bien sûr que tu le sais. « Ma mère. Mais ça l’empêchait pas de recommencer » soufflais-je suffisamment fort pour que tu puisses entendre malgré le bruit de la civilisation autour de nous. « Je sais que t’as pas fait exprès, t’es pas comme elle » Je le sais, mais il n’empêche que j’ai cette peur qui s’empare de moi maintenant, quand je te regarde. « Mais tu l’as fait… tu m’as frappé Alix » finissais-je par admettre la voix brisée. Le cœur brisé.

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Je sais pas à quoi je m'attendais. D'habitude, tu étais assez réceptive à mes gestes, à ma présence. Là, c'était différent. Tu avais eu de la haine pour ces gens qui ne t'ont rien fait. De la haine qui s'est à présent retournée contre moi. Et je ne pouvais tout simplement pas le supporter. Alors j'avais pris la fuite, sans équivoque. Mais tu m'avais rattrapé, la main sur le poignet et je crois que ce que je cherchais le plus à faire, c’était te blesser comme tu avais pu me blesser. Je suis pas comme ça, mais j’ai pas l’impression de te connaître quand tu es comme ça. J’ai pas l’impression d’être face à celle qui m’a proposé de partir sans se retourner de Seattle quand on était en âge de s’en aller. Mais si, c’était toi, sauf que la vie t’a bien plus abimé que je ne le pensais, pour que tu puisses porter la main sur moi. Soupirant, baissant ainsi la tête pour ne plus te regarder, je murmurais un « Je sais que t’es pas elle » C’était juste les mots blessants, pour illustrer à quel point je pouvais être désemparé de ce qui venait de se passer. Je finissais par relever le regard, trouvant le courage quelque part, pour le poser sur toi. T’étais désolée, je le sais. Et va savoir pourquoi, je trouvais que c’était le meilleur moment pour t’avouer les choses. « La rose anonyme, c’est moi Alix. C’est moi qui porte pas mes couilles pour t’avouer les choses » finissais-je par dévoiler, déchargeant mon cœur de cette révélation bien trop intime pour être facilement criable sur les toits.

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Je sais que je suis allé trop loin et peut-être même que ça peut effriter notre relation. Mais tu as commencé en me frappant la première. J’avais mal de ce geste. Mal de pouvoir être au même niveau que les autres. Ma vengeance était sûrement mal placée, je sais et je regrette. Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Toi comme moi avions fait des erreurs ce soir et nous n’avions que nos yeux pour pleurer. Mais ce n’était pas tout, puisque je finissais par t’avouer ce que j’avais sur le cœur. Avouer des sentiments qui étaient possiblement là. Disons que j’avais encore du mal à savoir où j’en étais mais il fallait bien admettre que ça expliquerait bien des choses. Et comme je m’y attendais, tu ne me croyais pas. De la désillusion. Quelque part, ça me rassurait, parce que j’étais le premier à ne pas savoir si c’était réellement un crush ou non. Mais il fallait se lancer, c’était ce que Veia et Katja m’avaient répété encore et encore. Avouer pour être libéré. « Tu crois que je rigole ? » soufflais-je alors. Est-ce que j’avais l’air d’un homme qui rigolait avec ce genre de choses. Non, toi-même tu le sais, toi-même tu sais que je suis totalement sérieux. Je n’ai eu qu’une relation dans ma vie, qui m’a totalement détruit. « Je te regarde et tout ce que je vois, c’est une femme forte, qui a du mal à gérer les épreuves de la vie, mais qui veut tout faire pour s’en sortir » finissais-je alors par dire, avant de soupirer et de regarder le ciel noir, dévoilant à peine l’infinité d’étoiles présentes entre ses bras. « J’aimerais bien rigoler… mais c’est… Je sais même pas en vrai, tu sais. J’arrive pas à savoir si je suis totalement tombé sous ton charme ou si… je sais pas. Je sais pas » J’étais totalement perdu, tu le vois là, non ?

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