De Wheelgique Schuelan ‡ Les fleurs ne meurent pas vraiment, elles renaissent au printemps.

C’était sans doute puéril de vouloir oublier là, l’espace de quelques instants, le malheur qui m’attend sans doute lorsque mes pieds toucheront terre à nouveau. La vie n’a jamais été rose avec moi et je devrais être habituée pourtant. Les raisons pour lesquelles tu te refuses sont légitimes certes, mais la distraction oubliée, la réalité vient me frapper de nouveau. C’est l’angoisse qui revient prendre le dessus, venant serrer ma poitrine en un familier étau. On s’habitue à tout et même à ça. Tandis que mon regard absinthe se perd dans le cotonneux des ténèbres, je me pare à nouveau de glace. Ta main vient s’attacher à la mienne mais mon regard ne vient pas rencontrer le tien. Je pourrais nourrir cette illusion de ne me savoir pas seule, mais la réalité est toute autre, on l’est toujours et on doit composer avec. « Non merci. » que je rétorque en restant fixée sur le paysage. Je ne suis pas cinéphile, même complètement inculte et rien ne pourrait suffisamment me changer les idées. Je me prépare mentalement à encaisser la nouvelle concernant Duncan puisque les médecins ont été particulièrement alarmistes. Le destin me donnera raison sans doute lorsque ses jambes s’avèreront obstinément paralysées, lorsqu’il m’assurera que tout va bien, pour que je vienne à mieux le laisser. Lorsque je devrais m’efforcer de continuer ma route en sachant la sienne désormais séparée de la mienne.