I still remember • Ralvisio

i still remember  ★ ─ w/ @Veïa Alvisio

Je n’avais aucune idée de comment les choses avaient pu dégénérer comme ça entre ton copain et toi. Comment avait-il pu te tromper ? Avec Neal en plus ? C’était… wow. Mais bon, je ne voulais pas trop me mêler de ces histoires, d’autant plus que Neal était un pote. Sûrement que j’allais en parler avec lui quand je le verrai. En attendant, je préparais un peu mon appart, enfin cette coloc, pour ton arrivée. J’avais pris la bouteille de vodka, ainsi que du jus de fruits au cas où, et quelques verres. Tout avait été embarqué dans ma chambre, où on sera tranquille. Il était hors de question de rester dans la pièce commune, n’ayant aucune envie de te partager avec mes colocs. J’avais allumé des bougies, pour enlever la moindre odeur indésirable, juste le temps que t’arrives. Je les avais éteinte quand j’avais finalement entendu frapper à la porte. C’était toi, c’était forcément toi. Alors un coup de souffle, la fumée qui s’échappe, et moi qui finis par revenir sur mes pas pour ouvrir la porte d’entrée. Tu étais là, ton sac à la main. On avait jamais réitéré l’expérience de la peinture, et je me dis qu’ici, ça pouvait être plutôt cool. Pas de barrière du lieu, on allait pouvoir s’amuser, te changer les idées. Et puis, si jamais on voulait continuer, la douche était là pour avoir de nouveau une toile blanche. Ouvrant mes bras, je t’invitais à partager un câlin, histoire de se souhaiter la bonne année, même si c’était dans de tristes circonstances. Puis je refermais la porte. « Donne ton manteau, on va aller dans ma chambre directement » Un sourire, je posais le manteau sur le porte manteau et j’attrapais ta main pour que tu me suives jusque dans mon antre, où on sera tranquille, où tu pourrais te laisser aller dans tes émotions, quelles qu’elles soient.

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Peut-être que je tombais mal ? Mais de ce que j’avais compris, c’était plutôt l’inverse. Tant mieux, j’appréciais ta compagnie et si je pouvais essuyer les larmes de ton cœur, laisser entrer le soleil à la place, je le ferai. La peinture était notre moyen commun de nous laisser porter par nos rêves. Bougies éteintes, je m’étais précipité rapidement vers la porte pour t’ouvrir et, oui, certes, tu avais une petite mine, mais j’allais faire en sorte que tu ailles un peu mieux. Pour ce soir tout du moins. Ma mission, je l’acceptais volontiers. Une accolade plus tard, voilà que ton manteau était posé à l’entrée et que je t’attirais avec moi jusque dans ma chambre. On y sera tranquille toi et moi, promis. D’ailleurs, je fermais à clé, pour être certain de ne pas être dérangé. Tu t’installais sur le lit, me montrant ainsi tout le contenu de ton sac et les étoiles apparaissaient dans mes yeux. « Tu fais de moi un homme comblé ! » riais-je doucement, avant de te voir glisser sur le sol, afin de t’y installer en tailleur. « Elle arrive, elle arrive. Tu la veux nature ou diluée ? » Sait-on jamais. De ce que je savais de toi, ça sera nature, sans rien, dans un shooter. La bouteille se trouvait à présent face à toi, les deux verres également. J’avais posé le jus de fruits aussi, et me voilà en tailleur. « T’as pas à me remercier, j’suis là pour ça » finissais-je par dire, en ouvrant la bouteille d’eau de vie pour en verser dans les deux verres. Je tendais le tien, et prenais le mien. « À cette soirée propice aux rêves des artistes en nous » Je riais une nouvelle fois, trinquant, avant de faire un cul sec. Après tout, je savais pertinemment que t’allais en faire de même.

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Je n’ose même pas imaginer ce que tu étais en train de vivre. Ta relation avait été affichée aux yeux de tous, sur une application merdique, digne de Gossip Girl. C’était… compliquée, je le conçois. Alors oui, c’est pour ça que je me voulais être un soutien indéniable pour toi, pour survivre tout ça et t’aider à retrouver un peu le sourire, tout du moins le temps d’une soirée. Est-ce que c’est possible ? Je crois en mon pouvoir alors ouais, c’est possible, et je t’en fais la promesse. « Pourquoi je demande hein » Je ris, mais je le savais. La vodka versée dans le verre, je te le tendais, je gardais le mien, prêt à trinquer. À quoi, je ne savais pas encore mais l’inspiration me vient, je le sens. Et forcément, toi, la peinture, tout ça me faisait penser à notre première rencontre. Les rêves d’artistes. Je te souris avant de boire cul sec l’alcool, non sans grimace. J’avais bien moins l’habitude que toi de boire de la vodka, mais j’assume totalement. Je te vois ensuite récupérer la peinture, ouvrant un premier tube. Je ne savais pas trop comment on allait s’appliquer pour la peinture, je n’y avais pas vraiment réfléchi. Mais j’ose espérer que tu l’avais fait toi. Ta question cependant, elle me prouvait que non. « Eh… Je sais pas trop, tu préfères quoi toi ? » Je pense que l’idéal serait nos visages, nos corps si on a pas assez de place, mais tu finis par prendre une feuille et un pinceau. Tu es devenue sage faut croire. Et la discussion tournait sur ton cœur brisé, ce que je respectais. Tu avais besoin de parler, de te confier et j’étais là pour ça. « Tu crois qu’il.. tu crois qu’il te l’aurait dit si ça n’était pas apparu sur Veritas ? » que je finissais par demander. Parce qu’on a beau détester cette appli, elle ne fait que révéler les vérités cachées. C’est plutôt un mal pour un bien, j’ai envie de dire. « Il te mérite pas » finissais-je par dire, pensif, avant d’attraper le tube jaune, pour en mettre un peu sur mon doigt. Cette goutte de gouache, elle finissait son voyage sur ta joue, non sans un sourire sur mon visage. « Oups »

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Je sais pas pourquoi j’ai posé cette question. Peut-être parce que ça révèle le pourquoi du comment cette info a fini sur l’application. Bien sûr qu’il ne te l’aurait pas dit, ce mec t’a trompé. Ceux qui font ça, ce sont les pires. J’avais une piètre estime des menteurs, des infidèles. Je n’étais pas comme ça, préférant de loin stopper une faute avant qu’elle ne soit commise pour rompre, si jamais ça devait arriver. Être bien dans ses baskets, ne pas mentir, c’était certainement le mieux à faire. Alors ouais, je pense que ce mec, il te mérite pas. Tu vaux mieux que ces mensonges et ces blessures infligées. Mais dans cette ambiance lourde et difficile, je cherchais l’humour, l’évasion, le rêve via la peinture. Le jaune sur ta joue s’étalait, ce qui te surprenait, mais éveillait la malice dans ton regard. « Sérieusement…? » soufflais-je, agacé de ce que j’apprenais à propos de celui qui resterait ton ex, tout du moins je l’espère. Je restais sur ma position, il te mérite pas. « Ça me dépasse aussi, crois-moi » Parce que pour le coup, ça n’avait aucune logique. Dans quel monde tu demandes à quelqu’un de t’épouser sachant pertinemment que tu l’as trompé ? Ugh. « Tu devrais pas détester Veritas du coup, ça t’a sauvé d’une relation malsaine… » Et même plus encore, ça t’a ouvert les yeux sur l’homme qu’il pouvait être. Mais avant que je ne puisse dire quoique ce soit de plus, ton doigt rouge s’abattait sur mon front, laissant une marque de peinture, ce qui me faisait rire. « Parce que n’importe quel homme te mettant dans un tel état, te manquant tant de respect ne peut te mériter » Tu étais déjà brisée, et il t’a peut-être offert l’illusion de pouvoir t’accepter comme tu es, mais si c’était vraiment le cas, il n’aurait jamais foutu sa bite ailleurs. « Lui ou un autre. Tu devrais avoir des étoiles dans les yeux, pas des larmes » glissais-je doucement, étalant alors du bleu sur ton autre joue, grâce à mon pouce. Et je finissais par reprendre mon verre, le remplissant un peu de vodka, le tien aussi, afin de refaire un cul sec.

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En réalité, je ne savais pas trop quoi penser. Toutes les informations que j’avais, c’était celles transmises par Veritas. Je n’avais aucune idée du lien qui les liait tous les deux, encore moins leur relation actuelle. Je sais juste qu’il t’a trompé avec Neal. Mais dans le fond, c’est tout ce que je devais savoir, pour pouvoir essayer de te réconforter un minimum. La base, dirons nous. La peinture m’aidait pas mal, puisqu’elle te poussait à t’évader un tant soi peu. Est-ce que ça fonctionnait ? J’en avais bien l’impression. Ton regard, ton sourire. Ce rire cristallin qui se faisait entendre. Ouais, ça avait vraiment l’air de fonctionner et ça me rassurait. Tout n’était pas perdu. « Alex Ralston, à ton service gente dame » Je faisais comme si je tirais une révérence, pour l’humour de ma réplique. En tout cas, j’allais être là pour toi désormais. Hors de question de te laisser succomber de nouveau à ce traite qui t’a mise en morceau, qui a brisé ton cœur. Le cul sec de vodka aidait pas mal à aller mieux, je l’admets. Non pas que moi j’aille mal, mais toi, tu retrouvais un peu plus le sourire, malgré ton allure de clown avec la peinture sur le visage. Reposant le verre, gardant ma main posée sur le sol, t’en profitais pour y étaler de la couleur, non pas brusquement, mais par des caresses délicates et appréciables. « Mh.. pas vraiment, enfin j’en avais une mais elle est avec quelqu’un et… j’avais aucune chance de toute façon alors, je m’y fais » Douce réalité que sont les classes sociales dans les écoles. On est à Harvard et j’ai encore l’impression d’être au lycée. Les populaires, les geeks, les marginaux… C’était pareil, en pire. Parce qu’on était adultes maintenant. « C’est pas grave, c’est la vie » concluais-je d’un sourire, avant de piocher de la peinture avec ma main libre, pour venir la glisser dans tes cheveux, cassant la blondeur de ta chevelure, avant de doucement caresser ta nuque, ton cou. Mon pouce s’attardait sur ta mâchoire, la caressant doucement, non sans cesser de t’admirer. « Je sais qu’on pense ne jamais s’en sortir dans une situation comme celle-là… Mais tu es forte, d’accord ? Tu n’es pas seule non plus. J’suis là pour toi »

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