that's my gurl. | ft. naëlle hoover

that's my gurl.
★ ─ w/ @Naëlle Hoover

naëlle était une fierté familiale.
si elle me prenait pour son oncle, j'avais pour elle des allures paternelles que je ferais peut-être mieux de ravaler.
néanmoins, je sentais ce besoin qu'elle avait d'avoir une famille sur qui compter. j'étais partisan de penser que la famille n'est pas une question de sang, mais une question d'amour, d'acceptation et de loyauté. c'est en cela que beaucoup d'amis s'apparentent à la famille.
naëlle était ma gamine autant que mes gamines la considéraient comme une grand soeur, et pour lydia, un modèle. je ne manquerai pas de vanter ses mérites quand je rentrerai à la maison pour dîner.
elles seront tout aussi fières d'elle, et peut-être auront-elles l'idée de la recontacter. qu'elle puisse passer plus de temps à la maison. comme avant.
me connaissant bien, peut-être un peu trop sensible par mon côté père, naëlle avait cerné plus de ma personnalité que le reste du monde. sans doute parce qu'elle avait une analyse plus poussée que ceux qui s'arrêtaient à un physique.
ce physique qui effrayait mais qui pourtant n'était pas qu'un atout. le nombre de fois où elijah a cru vouloir me couper les muscles en infiltrations ne se compte plus.

je ris quand elle me dit passer devant chez nous régulièrement. « le monde est petit mais parfois il se joue de nous. » que je dis avec beaucoup trop de sagesse. finissant ma salade de fruit en trois bouchées. je lui laisse entendre qu'un nouveau membre est entré dans la famille, sans en dire plus. croisant les bras sur mon torse, je me mets à rire. « non, pas de gamin ni de chien. » car si j'aimais mes filles plus que tout au monde, elles suffisaient largement à me rendre les cheveux blancs... du moins, la barbe blanche. « c'est un chat. macaron. » que je dis en sortant mon téléphone de ma poche pour le lui montrer. « je l'ai adopté peu de temps après la mort de ma femme, tiens. » tournant le téléphone dans sa direction, on pouvait voir lydia porter le chaton beige et marron légèrement tigré. « lydia l'adore, et tu connais aubrey... elle ne l'aime pas car je suis trop permissif avec lui. »
c'était sans doute ridicule d'être jalouse d'un chat. mais elle en avait souffert... le mal qui la rongeait avait fini par devenir une force mais il a été difficile de lui faire adopter le chat. « elle est devenue plus douce quand on a déménagé... sans doute a-t-elle cru que je remplaçais sa mère ou que je noyais mon chagrin en donnant plus d'amour à la boule de poil qu'à elles. »
ce qui était relativement vrai. j'étais si démuni à sa mort, me sentant coupable de son accident... que j'avais pris le chat pour arrêter de pleurer silencieusement la nuit. « et les amours, gamine ? » que je dis en lui donnant un petit coup sur l'épaule. « une femme dans ta vie ? »

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le poids d'un nom qui ne me colle même plus à la peau. d'une famille qui a préféré me voir solitaire plutôt que de ravaler sa putain de fierté mal placée et son enfoiré d'égo démesuré. non, c'est tellement mieux de former un clan contre une seule personne. ma famille, à l'heure actuelle, je l'ai choisie, et comme à l'instant présent, j'en ai retrouvé un morceau. un équilibre qui se reforme doucement mais sûrement. en retrouvant daryl, je retrouvais aussi les filles, et ce dernier goût d'enfance qui ne soit pas devenu amer.
tout s'imbriquait de nouveau plus ou moins correctement dans ma vie. si bien que je n'avais plus l'envie de la moindre rancoeur envers ceux qui m'ont donné et pourri la vie. le coeur léger et le sourire aux lèvres. libre.
daryl a cette fibre paternelle, cette bienveillance et une certaine sensibilité qui se camouflent parfaitement derrière cet amas de muscles. il pourrait porter le monde à lui seul pour garder ses filles dans le droit chemin. il pourrait aussi bien tout fracasser si quelque chose leur arrivait, et quand je vois la façon dont il me considère, je pourrais bien penser qu'il le ferait sans aucun remord pour moi et ma grande gueule.

ce côté grand sage, je ne sais pas où est-ce qu'il est allé le pêcher, mais ça va plutôt bien avec ce qu'il dégage, loin de ses sacs militaires et des combines du FBI. un léger rire venait trahir cette pensée. « tu t'es penché sur des bouquins de développement personnel ou tu es devenu un genre de Maître Yoda tout en masse ? » m'amusais-je à lui demander, en souriant en coin. je plantais encore ma fourchette quelques fois dans ma salade de fruits avant de la terminer et de m'attaquer à mon smoothie. je le voyais alors dégainer son téléphone, avant qu'il ne me montre leur nouveau colocataire. « il est plus mignon qu'un carlin, ça c'est clair. il doit moins ronfler, aussi. » m'amusais-je à commenter, avant de reposer mon regard sur lui. « t'as réussi à t'en remettre, d'ailleurs ? enfin.. à sortir un peu plus la tête de l'eau ? » sujet épineux, je m'en veux d'avoir abordé la question aussi soudainement qu'elle m'est apparue. « lydia a toujours adoré les chats, alors ça m'étonne pas. et pour aubrey... j'suis pas spécialement étonnée non plus. » finis-je par avouer dans un sourire.
j'avais du mal à imaginer daryl délaisser ses filles pour un chat, mais cette boule de poils était sûrement son seul exutoire à lui tout seul, perdu dans sa tristesse, dans les longues nuits froides qui ont suivies la perte de sa femme. je lui lançais un regard compatissant, avant de sourire à sa tape à mon épaule. « oh, tu sais... j'ai vécu pas mal de déboires depuis... le jour où j'me suis pas pointée à mon mariage, alors... » dis-je en riant, légèrement honteuse. « mais je dois t'avouer que j'ai quelqu'un en vue, en ce moment. » mon visage était plus éclatant à la simple évocation de cette jeune femme, sans pour autant avoir cité son nom ou quelque chose du genre. y penser m'allait pour me sentir bien.

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★ ─ w/ @Naëlle Hoover

je n'étais pas très porté sur les chiens. même si je trouvais l'animal attachant et avec de nombreuses qualités, je n'étais pas de ceux qui adoraient promener, courir... quoi que. à y penser, au vu du fait que macaron soit partout, c'était un peu comme avoir un chien mais en plus petit et en plus doux.
je ne sais pas pourquoi je préfère les chats. ni ce qu'ils m'apportent de plus apaisant. surement parce que ça ne pose pas de question. ça ne te suit pas partout, c'est classe, c'est silencieux. et indépendant. surement.
en tout cas, même si les carlins étaient mignon, c'était clairement pas le genre de chien que je me serais vu prendre un jour. ils avaient un air un peu bête qui les rendaient adorables, mais non merci.
enfin, en tout cas, ça a toujours fait rire de savoir, que moi grand dâdet de presque deux mètres avec beaucoup trop de muscles pour être humain, soit accompagné et entiché d'un chat du nom de macaron.
avouez que c'était quand même super mignon. que l'image est irréaliste mais adorable. le chaton avait été salutaire pour ma reconstruction. heureuse présence que mes filles ne pouvaient comprendre.
je ris. « maître yoda est vert... » et même si ça m'arrivait de changer de couleur quand j'étais porté pâle, je n'avais pas cette prestance là. « je suis sage malgré moi, reconnais seulement le talent. » que je dis faussement modeste. tout le monde savait que je n'étais pas le plus sage mais que je prenais surtout la vie avec un bon pied. connaître les horreurs, côtoyer la mort... j'avais fait. et la vie vous semble bien plus radieuse et aussi éphémère. alors profitez en laissant de côté les tracas inutiles. jouissez de la vie, du beau temps, de la pluie... de l'amour, relevez vous de vos peines. soyez plus forts.

je hausse un sourcil. « c'est moi qui ronfle, du coup pas besoin de carlin. » rire qui s'évade dans la pièce avec puissance. alors que j'imagine les filles râler quand le sommeil du juste vient sonner à nos portes, m'emportant dans des songes un peu trop sonore, grinçant du nez et raclant la gorge de bruits surement immondes.
et le sujet dérive inévitablement sur la perte, sur la douleur et la tristesse. de cette même ode qui avait juré sur nos larmes silencieuses, de cette famille forte qui s'était relevé difficilement après ces années d'absence. « ça va. » que je dis doucement, un sourire rassurant mais les yeux brillants. « lydia a eu du mal à s'en remettre et je crois qu'aubrey n'a pas réussi  à faire son deuil. » le mien ? il était fait.
j'avais pris l'habitude de perdre des frères d'arme. j'avais conditionné mon cœur à la reconstruction après la destruction.
j'ai eu du mal, et ces années ont été difficile mais charnières. j'étais sorti de l'enfer. « mais on s'en est sorti, on avance maintenant. vers l'avenir, c'est ce qu'elle... aurait voulu. » qu'on finisse par être tous heureux.
et un sujet douloureux en amène un autre plus heureux. surement plus festif d'un mariage abandonné qui règle le soucis d'un amour passé et surement destructeur. « merde. » que je ne peux m'empêcher de commenter.
mais la finalité reste positive, de cet amour en perspective. même si elle a manqué de tact, j'étais fervent croyant qu'elle méritait le bonheur.
le vrai bonheur. de cette famille qui l'avait réduite, elle prenait des allures de fleur épanouie. « super ! j'espère que ça sera concluant alors. que tu nous la présentes. »
je me lève doucement, prends les bols vides pour les jeter. « tu es venue comment ? tu veux que je te ramène ? »

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jamais je n'aurai pu imaginer une seule seconde que daryl allait s'attacher aussi fort à une boule de poils, et pourtant c'était bel et bien le cas. mais c'était bon de le voir comme ça, heureux avec ses gamines et sa petite bête velue. il avait le sourire et une joie de vivre dans le regard qui me prouvait qu'il était bel et bien de retour, ce grand homme qui n'avait pas peur de tenir tête à quiconque, pas même à mon paternel quand les choix n'étaient pas les bons. il avait du respect, mais surtout une conscience.
j'esquisse un sourire quand il me rappelle que yoda est un être verdâtre, ce qui n'est pas son cas, et que seul son talent était responsable de cette sagesse. cette fausse modestie m'amuse, et bien entendu, je rentre dans son jeu. « mais quel homme talentueux ! » pouffais-je alors. le retrouver comme si le temps ne nous avait pas éloignés, c'était vraiment bon.

alors qu'il avouait qu'il était la bête qui ronflait chez lui, j'imaginais bien les pauvres gosses qui souffrent de ces vibrations sonores qui viennent troubler leur sommeil. « tu dois au moins faire le même bruit qu'une quinzaine de carlins enfermés dans la même pièce, avec un micro branché sur un ampli où le volume est au maximum. » le taquinais-je alors, en riant, bien qu'avec moins de puissance que son rire. j'étais heureuse d'entendre qu'il s'était relevé de cette douloureuse perte, même si son regard le trahissait un peu. je comprenais que ça restait un sujet douloureux et qu'il était préférable de ne pas l'évoquer avec lydia et aubrey. je baissais le regard, émue de voir que les deux gamines avaient du faire face à cette perte bien trop jeunes. « j'imagine que ça doit être compliqué pour un gosse, d'avaler ce genre de perte. » répondis-je sobrement.
mais il garde toujours cette positivité. il a su rebondir et maintenir le cap du mieux qu'il pouvait. je lui adressais un sourire franc alors qu'il évoquait ce qu'elle aurait voulu pour eux. « j'en doute pas une seule seconde. »
sa réaction quant à l'abandon de ce mariage m'arrache un sourire moqueur. c'est clair qu'il n'a jamais du imaginer voir sa nièce faire ce genre de choses. « c'est exactement ce que je me suis dit sur le moment, occupée à me saouler la gueule dans un vieux rade en bord de route. autant te dire que le face à face a été tendu, après ça. » avouais-je, amusée après coup. sur le moment, je ne tirais pas la même tronche que maintenant. la relation était belle, mais l'engagement m'effrayait. du moins, c'est l'excuse que je me suis trouvée.
un vaste sourire venait s'étirer sur mes lèvres quand il évoquait cette perspective sentimentale, et sa proposition de leur présenter cette fille magnifique qui me fait pétiller les yeux. « ça sera avec plaisir. je suis sûre que lydia l’apprécierait, d'aiileurs. » je terminais mon smoothie alors qu'il se levait pour me proposer de me ramener. je me levais à mon tour, pour m'étirer un temps. « j'suis venue à pieds, mais si t'as envie de passer un peu plus de temps avec moi, j'dis pas non. » répondis-je en souriant.

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tout était bien plus facile avec la gamine. elle était d'une gentillesse mesurable, oui... mesurable sur une échelle d'infini. ouais, elle vous chiait dans les bottes quand elle était pas contente, mais qui étions-nous pour le lui reprocher ? on faisait tous la même chose. certains usaient d'une diplomatie mielleuse, elle... elle allait droit au but. et c'est ce que j'aimais sans doute le plus.
parce que la franchise, ça se perd de nos jours. ça meurt dans le silence alors que l'hypocrisie prenait place dans une société devenue numérique. j'étais content de voir qu'elle restait surtout entière.
et malgré les épreuves de la vie, de pouvoir la compter parmi mes filles et son retour parmi nous est indéniable. il faisait du bien.
je me perds à me demander à quoi je ressemblerais si j'étais vraiment vert et si j'aurais pas simplement l'air... de hulk.
mais oubliant cette blague trop facile, car le nombre d'inconnu me comparant au géant vert était finalement plus nombreux que les doigts des mains. et je ris avec elle quand elle me charie.
mais c'est de bonne guerre, j'ai cherché. cherché la douce complicité qu'on retrouve à mesure de cette rencontre au hasard.
de cette gamine qui criait mon nom dans les bureaux sous le regard médusé de son père mais qui trouvait réconfort dans mes bras à chaque fois qu'elle avait eu besoin de réconfort.
ma gamine.

et mon rire augmente en intensité quand elle pense que même quinze carlins qui ronflent ce n'est presque rien à côté de mes propres respirations nocturnes. « et encore t'es gentille de dire quinze, je serais allé jusqu'à au moins cent. » c'était drôle quand lydia faisait la remarque. tu t'es couché tard cette nuit, t'as ronflé que vers 3am. complété par le regard de braise d'aubrey, prête à me tuer pour avoir endommagé une partie de sa nuit par mon nez trop bruyant.
puis bon, évidemment, il fallait parler de ma femme. elle avait été si présente pour les filles mais aussi présente pour naëlle. c'était logique qu'on rende hommage à sa mémoire, et parler d'elle ne me faisait plus aussi mal même si ça restait un chagrin tout entier. d'une aubrey qui n'acceptait pas la perte ni l'abandon. « elle se sent responsable. » d'être un poison. d'avoir été difficile sur cette année où elle avait aimé le plus fort possible sa mère mais s'être perdue dans les drogues lui avait fait perdre de précieux moments. difficile pour elle de faire son deuil.
changement de sujet drastique, m’enquérant d'elle et de ses amours. après tout, j'étais curieux, si longtemps sans la voir... je me doute qu'elle avait des choses à m'annoncer. mais je ne m'attendais que ce soit de cet acabit. « effectivement... je ne doute pas que ça n'a pas été de tout repos. » planter quelqu'un à l'autel, je peux comprendre l'envie de meurtre. mais je ne le cautionne pas. « lydia adore les nouvelles rencontres, vous passez à la maison quand vous voulez. »

lui proposant de la ramener finalement.
c'est avec plaisir que le trajet se fait dans les rires et les nouvelles fringantes. amusé par la décomplexité dont elle faisait preuve.
c'était un bel exemple à suivre pour la suite : faire ce qui nous plait, dire merde à ce qui nous empêche d'avancer.
merci, naëlle.

FIN DU RP

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