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J'ai flanché loin de toi, loin de moi (alexito)

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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Alexis Callaghan
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Quel genre de personne je suis ? J'ai l'impression de faire tout de travers. Je ressens du vide au fond de mes tripes. Putain, vraiment, je me sens bizarre. J'ai perdu ma meilleure amie, suite à des galipettes maladroites dans le parking du Tommy's Arcade. Et le pire dans tout ça ? C'est que je pensais que ça allait me faire beaucoup plus mal que ça. Mais en réalité, je bloque, je refuse que mon palpitant réagisse à cette histoire. il est déjà tout compressé rien qu'à l'idée d'aller voir Alexis. Vous savez, ce stress qu'un gamin de douze ans a quand il attend que la file lui plait rentrer dans la classe pour venir s'asseoir à côté de lui. J'sais pas ce qu'il se passe dans ma tête. Je contrôle plus rien. Cette fille au teint mate me rend différent. C'est comme si j'avais trouvé la motivation de me lever le matin, de profiter de la vie, d'aider les clochards dans la rue et écouter les gens qui nous interpellent dans les magasins pour x causes. Ce genre de truc qui vous énerve habituellement. Alexis me donne l'envie d'être une personne meilleure, comme l'espoir dont elle m'a nourri quand je n'étais qu'un adolescent errant dans la rue, avec sa petite sœur par le bras. J'ai besoin d'entendre sa voix, son rire, de sentir son parfum, de toucher sa peu froide, même l'instant d'une bise qu'elle me claque sur la joue. Elle m'a invité à venir la rejoindre dans sa chambre, comme au bon vieux temps. Quand nous étions gosses, si sa fenêtre était légèrement ouverte, cela voulait dire que j'avais le feu vert pour monter. Mais si elle est fermée, je devais me trouver une autre occupation, ou revenir plus tard. Ce soir les amis, elle est ouverte, et éclairée. J'ai les mains moites et même si je pourrais grimper tout là-haut, je préfère éviter. Je suis plus vieux, et plus fragile. Je suis son adresse à la lettre, jusqu'à sa porte et je frappe, bêtement. Puis je me souviens qu'on avait un nom de code alors je m'exécute en imitant le nombre exact de coups. Peut-être que là, elle va se montrer plus rapide. Je serre le sachet de bonbons que j'ai dans le dos tandis que j'entends des pas se rapprocher. « livraison de langues de chat et d'un beau gosse touffu, c'est bien ici ? » je lui montre le sachet de bonbons devant son nez avant de le lui lancer pour qu'elle le rattrape. Je me permets d'entrer, j'attends jamais qu'on m'invite, je suis comme ça, puis je me débarrasse de ma veste. Je pivote doucement vers elle pour croiser son regard. Est-ce qu'on va faire semblant ou pas du rapprochement physique que nous avions eu dans le garage ? J'en ai bien l'impression. Pour le moment, en tout cas.

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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Quito Lannister
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Fallait pas lui donner le choix du jour, de l'heure. Fallait faire comme les grands et donner un instant déterminé, pour se préparer, anticiper. Ca t'aurait évité de presser tes pas dès qu'on frappe à la porte. Parce que Quito, il cultive l'attente, il sait jongler avec la frustration. Puis, il te balance des phrases à la con, comme ça, il se rend pas compte que t'as caché ton téléphone sous lit, et qu'après, t'as les mains autour du cou de cet idiot de cœur. Va, pour essayer de diminuer son rythme.  Est-ce qu'il y pense au moins ? Est-ce qu'il patiente, ou qu'il t'oublie ? Demoiselle soupire, face au miroir. Son doigt glisse sur sa lèvre encore légèrement rougie par ses échanges avec le boxeur. Y appose une légère couche de stick à lèvre cerise, pour armoniser les teintes. Et, elle attends. Elle attends, et elle dira que c'est Deirdre qu'elle voulait voir, elle vous contera, inventera n'importe quelle histoire pour justifier sa présence quasi constante dans l'appartement. Cette lumière qui s'allume plus que d'ordinaire, cette fenêtre qui s'ouvre pour laisser passer le froid. Pour te laisser passer, aussi. Tu te hissais dans l'encadrement de la fenêtre, et tu m'faisais oublier que j'étais seule. Vous débarquiez, et ma chambre prenait vie. C'était peut-être ça la solution, mettre des âmes abîmées ensemble, et voir combien elles parviennent à se réparer. Mais, ça dure jamais, tu sais. On a condamné la fenêtre. Je la rouvre aujourd'hui, et j'sais pas bien ce que je fous. Tu passes par la porte, pour une fois. Ca frappe, et, c'est qu'elle s'est habituée à être déçue, alors elle ordonne rien, elle améliore rien de ses traits, elle s'approche. Ca frappe encore. Le code. Attaque sa lèvre de ses dents, et grimace. Petite idiote a oublié la douleur. Petite idiote oublie tout. Ouvre et attrape le paquet au vol, y a le sourire qui va avec. La malice qui s'affiche. « J'vois le paquet de bonbons, mais où est le reste ? » J'crois qu'elle fixe plus son attention sur les sucreries que sur l'homme. Le paquet se fait entamer, ses dents qui accrochent le vert du bonbon. Ca brûle, et c'est aussi douloureux que l'intérieur. J't'avais dis que je voulais pas savoir, et maintenant ça tourne en boucle, bande son de nos échanges. Et « c'était toi », ça fait une très mauvaise bande son, croit-moi. C'est pire maintenant que j'te vois. Mais, il faut jouer la comédie, et s'approcher, accrocher ta nuque de ma main, et plaquer un baiser sur ta joue. Faut faire comme si c'était pas le bordel là-dessous. Comme si j'avais pas agrippé mes doigts à ton haut en même temps, comme si j'avais pas trop serré. « Merci pour les bonbons. » Comme si ça faisait rien, alors que ça fait tout. Relâche, et s'écarte d'un pas, juste pour réussir à respirer. Ose attarder le regard. « J'avais peur que tu te rappelles plus du code. » Mais t'sais, j'aurai compris n'importe quel code, comme le code. « Ca fait longtemps. » T'as eu le temps d'oublier, de m'oublier. Passe derrière l'homme, et, les lèvres pincées, siffle un : « Puis, t'as l'esprit bien occupé. » qui s'arme de sous-entendus. L'esprit, pas foutu de se taire. Le corps, l'air de rien, qui sort deux bières du frigo pour les poser sur le bar. Les prunelles remontent vers celles adverses. « Elles sont meilleures que les tiennes. » La bouche qui affiche un fin sourire malin. On dévoile, puis on remet un voile. On mord puis on recule.

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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Alexis Callaghan
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Ce qu'on peut être con et difficile à comprendre, nous les hommes. J'ai beau blâmer les filles, m'dire que le cerveau féminin est aussi élevé qu'un casse-tête chinois, j'arrive même pas à me comprendre moi-même. Et vous savez, ces moments-là, j'aimerais qu'ils passent vite, ou qu'ils n'existent plus. Car c'est pertinemment quand je n'arrive plus à comprendre mes faits et gestes que je foire. Qu'est-ce qui t'a pris de dire à Alexis que t'as pensé à elle en t'envoyant en l'air avec Amalthia ? Tu saisis pas un peu l'image de bâtard que tu lui donnes là ? Tu pensais qu'elle allait trouver ça drôle ? Non bouffon. La solidarité féminine ça peut frapper fort, peu importe si elles se connaissent ou pas. C'est comme si une partie de moi - une énorme partie - voulait montrer à Alexis que je la désire. Mon corps et mon esprit l'ont compris. Depuis ces quelques secondes de silence dans ce garage, le cul par terre à se regarder les lèvres, j'ai cette envie permanente qui ne me quitte plus. Jours et nuits, que je sois au petit coin ou à l'épicerie d'à côté en train de faire mes achats. Elle veut plus sortir de ma fichue tête. J'ai l'impression d'être obsédé, d'avoir un problème psychologique ou d'être tombé sous la tête, tout simplement. Comme si cette pizza quatre saisons que j'ai englouti n'était pas faite que de pâte et de fromage italien. C'est sur, quelqu'un a mis de la poudre magique ce soir-là. Peut-être elle ? Après avoir payé le livreur ? Non non... comme je vous dis, je débloque, tout débloque chez moi et au lieu de rester dans mon coin en espérant que ça se calme, je me dirige jusque chez elle, comme un aimant attiré par une force incontrôlable. Comme si c'était vital. Elle m'ouvre la porte, et mes poumons explosent face à ce sourire qu'elle m'offre. Je lis dans ses yeux cette gêne. La gêne que je ressens également, celle qu'on ne veut absolument pas ressentir. Je lui donne le paquet de bonbons et je lève les yeux, les faisant rouler avant de soupirer. « pardon, j'voulais dire d'un dieu touffu. » je frissonne jusqu'au bout de la colonne vertébrale quand elle claque une bise sur ma joue et je me racle la gorge, nerveusement. Oh non ça revient, les mains moites et les doigts qui tremblent. « ouais, trop occupé même. » et c'est de ta faute Callaghan. Mais ça, je me retiens de le dire. Je la suis, les mains dans les poches, alors qu'elle sort deux bières de son frigo avec une petite pique. Une pique qui était sensée me faire rire, ou juste tirer la langue. Mais je ne réagis pas normalement. J'ai quelque chose d'invisible qui m'étouffe, qui me compresse la cage thoracique et qui m'immobilise les bras. Je finis quand même par m'approcher du bar pour me mettre à côté d'elle. Mes doigts pianotent la surface froide et ma bouche s'ouvre toute seule. Sans mon feu vert. « Alexis je... je dois essayer un truc. absolument. c'est... insoutenable. tu m'permets de le faire ? » je pivote la tête vers elle, d'abord totalement tendu mais c'est lorsqu'elle plonge ses prunelles dans les miennes que - bizarrement - mes muscles se détendent. « je veux pas que tu cherches à comprendre pourquoi j'agis comme ça, je dois le faire, c'est tout. » c'est comme une question de vie ou de mort. Je veux pas l'effrayer. Je ne veux pas lui faire peur. C'est pour ça que je ne lui saute pas dessus comme une ventouse, mais que j'approche lentement mon visage du sien, que je laisse quelques secondes avant de déposer intimement mes lèvres sur le bout des siennes. Un simple baiser, chaste, surement trop court mais ce court instant a réveillé quelque chose en moi. Pas simplement mes sens. D'habitude, quand je fais le premier pas pour embrasser une fille, j'ai la crainte de recevoir un refus, ou que sais-je, mais avec Alexis, je n'ai même pas peur. C'est comme si c'était naturel, comme si c'était écrit que ça devait arriver.

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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Quito Lannister
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Alexis, elle est naïve quand elle veut. Elle arrive à s'persuader que ça va aller, que c'est une bonne idée tout ça. C'est comme si elle avait oublié l'avant, ses résolutions de distance ; comme si elle avait rien apprit, de son battant lacéré. Mais tu vois, c'est juste qu'elle sait pas résister aux battements qui s'accélèrent, elle sait pas dire non aux sens qui s'énervent, elle sait pas résister à l'envie de savoir ce qui se cache dans la page suivante. Est-ce que t'y seras, dans ces lignes ? Parce que là, j'sais pas ce qu'il se passe, j’enchaîne les paragraphes remplis de ton prénom, j'en mets partout, dès que l'esprit se disperse. Toutes les nuques envahies de cheveux bouclés me serrent le ventre, et j'ai même été voir à quoi elle ressemblait, cette idiote au prénom qui commence par A. Y a pas de solidarité, y avait juste la peur que ça soit pas moi, cette fille qui s’immisce dans tes soupirs. Que ça soit pas moi, cette fille qui n'a pas sa place dans tes pensées. Puis, tu sais, j'me suis rappelé, alors j'ai mordu un peu fort, j'ai armé mon clavier pour que tu m'vires de ces pensées. J'ai même eu la naïveté de croire qu'on pourrait en rire, ou que t'aurais la fierté de retirer tes mots. Et, là, t'es là, et j'comprends vite qu'en fermant la porte derrière toi, j'ai choisi de continuer à écrire ton prénom partout. Putain ça devrait pas. Les années auraient dues faire leur boulot, et aseptiser tout ça, recouvrir les émotions d'un voile épais, tout rendre plus fades. Mais, l'homme souffle dessus, et c'est à nouveau à vif. Il débarque, il balance ses bonbons, il arme ses lèvres d'un sourire, et elle a quinze ans, elle trouve qu'il y a pas plus bel homme sur terre, elle oublie de voir le monde en noir et rouge. Elle se foutrait la tête dans le four, d'être ce genre de fille. Mais, demain ; quand il sera plus là pour révolutionner ses convictions. Quand t'arrêteras de la regarder, elle te détestera de lui faire ça. Parce que le cœur est pas remis des bouclettes précédentes, alors il bat plus fort, mais il est pas capable de gérer le rythme, y a le sang qui se barre par toutes les artères, le métronome interne raisonne dans chaque extrémité. Faut le calmer l'organe, faut l'apaiser, faut lui rappeler l'amitié. Faut sortir deux bières, et tenter d'soutirer un rire. Mentir tellement bien qu'on en bernerait le corps. Tu vois pas que j'essaye de nous sauver ? Tu joues pas l'jeu, toi, et j'te vois foncer dans l'mur, et m’entraîner avec. J't'hurlerai bien de ralentir, j'suis même sûre de te dire non ; un de ces non silencieux, hurlé par la peur. Mais y a le corps qui filtre, il laisse rien paraître, il rêve de l'impact, que tu t'approches encore. Il veut savoir ce que ça fait, d'être aimé par Quito Lannister. Et, t'as pas le droit d'allumer la lumière brièvement, comme ça, t'as pas le droit d'réveiller le monde et de l'endormir juste après. Le cœur se secoue, trébuche quand tu t'éloignes. Alors les doigts accrochent la nuque masculine, et les lèvres se confrontent encore, le corps s'impose contre celui d'en face, dans une chasteté qu'elle dégage d'un revers. Trouve sa place, là contre Il. Ca irradie et ça cogne. Ca cogne tellement qu'elle a peur qu'il l'entende ; qu'elle a peur, tout court, asphyxiée par ce qui se réveille sous la peau. Alors les doigts abandonnent la nuque, et se confrontent trop fort, contre le torse qu'elle repousse. Brusque, violent. Le regard s'enrobe d'orage. Recule d'un pas. « Tu fais quoi là ? » On voit sa poitrine qui respire trop vite, à Callaghan. Et la colère qui essaye d'inonder le mièvre. Le dos de sa main qui passe sur ses lèvres brûlées, comme pour en calmer le feu. « C'était quoi ça ? » Tu l'sais ce que c'était, c'est bien pour ça que tu flippes, ridicule combattante fuyant le combat. Lançant des trucs de loin, pour éviter d'se faire approcher à nouveau. « C'était quoi ? Un défi ? T'embrasses toutes les filles qui passent et tu vois si ça marche ? » Elle veut pas entendre ; elle veut pas savoir ce qui se passe et elle veut pas entendre le contraire. Les prunelles vont partout ailleurs que sur celles d'en face. Elle agrippe le marbre du bar pour oublier sa peau. Elle avance trop la main, elle confronte la bière innocente, qui chancelle, roule et se fracasse au sol. « PUTAIN DE.. » La gorge se presse avant la fin. Elle le sait, que ça dégouline de partout, qu'elle est mauvaise dans son jeu. La voix se contient, alors qu'elle  va attraper du verre. « J'voulais .. juste que ça soit comme avant. » Sauf qu'à partir du moment où ça lui a choppé le ventre, quand t'es revenu dans sa vie ; elle a su que ça ne serait plus jamais comme avant.


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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Alexis Callaghan
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Où est la faille ? Qu'est-ce que j'ai loupé ? Qu'est-ce qu'on a loupé plutôt ? Pourquoi tout à coup j'ai cet élan de passion qui me prend les tripes à faire ça ? Mais au moins je l'ai fait. Et même si je me prends une claque dans la gueule, je m'en fous, je ne regrette pas. Goûter les lèvres d'Alexis, pour la toute première fois, alors que j'en ai rêvé plus d'une nuit. C'est comme gagner un marathon que tu t'es empêché de faire car tu n'avais pas assez de courage. Faire le premier pas ? Jamais. Loin de mes habitudes. Je ne remarque même pas quand une fille me drague ou me fait des beaux yeux, on doit toujours me l'expliquer. Une chose est sure, malgré le baiser vaguement échangé, Alexis est loin de me faire des beaux yeux. Elle me fusille tel un félin enragé, dérangé dans son espace vital. Le silence de mes lèvres devient trop long quand la demoiselle se met à hausser le ton. J'ai l'impression de me faire engueuler comme un gosse qui a volé le crayon de son voisin. Sauf que dans ce cas-ci, c'est juste un baiser. Juste un baiser. Un baiser de trop, on dirait bien. Je recule d'un pas, imposant plus de distance entre nous et je me mords la joue. « qu-quoi ? un défi ? t'es vexante là. » c'est bien la première fois que je me fâche avec elle. Certes quand nous étions gosses, on s'amusait à se battre pour rigoler, mais pas se lancer des piques blessantes. Non. On avait trop de respect l'un pour l'autre. Maintenant, le respect s'en va. Comme ton visage rayonnant. Des traits sévères se dessinent sur son visage au teint mate et je perds le contrôle. Je ne sais plus comment la calmer. Rattraper les choses. Bam, la bière roule sur le sol et mon coeur fait un bon. « pas touche, tu vas te blesser. » que je dis fermement. Car Alexis, elle est fébrile, son corps bouillonne et un geste maladroit pourrait entailler ses mains. Je veux pas avoir le souvenir de ton sang sur le sol lors de notre premier baiser. Notre seul, apparemment. Je m'accroupis pour chasser ses mains d'un geste rapide et je ramasse le tout pour le déposer dans un carton près de la poubelle. Et c'est là qu'elle sort une phrase qui fait mal. Putain oui, comme ça fait mal. Je pensais pas que mon palpitant était encore capable de s'ouvrir un peu plus profondément. « laisse tomber, oublie... c'était... débile. je suis trop con, je pensais... j'sais pas. » je me frotte les mains collantes à cause de la bière et je renifle, décidé à enfin confronter de nouveau son regard. Mais elle, elle le fuit. C'est comme si j'étais devenu un fantôme dans cette demeure. « ça sera jamais comme avant. on est plus des gamins innocents qui s'amusent de tout et de rien. on a grandi, on a changé. » j'humecte mes lèvres et je déglutis. Je suis nul pour parler, nul pour confronter quelqu'un ou pour lui dire ce que je ressens. J'ai trop perdu à me livrer durant ma vie. « tu peux te fermer comme une huître à fuir ce truc qu'il y a entre nous. mais moi, j'ai pas envie. depuis que t'es réapparu dans ma vie, je... putain, je vis de nouveau. » je fronce les sourcils et je reste un moment silencieux, appuyé contre le comptoir de la cuisine. Des flashs me reviennent en accéléré. L'attentat de la grande roue qui a joué avec la vie de Nova, son départ en Suède, me laissant en miettes, les cicatrices plus fortes que les marques que mon paternel m'a laissé dans le dos avec ses cigarettes. Je voyais la lumière, un bout de bonheur, mais maintenant, ma vision est devenue floue.


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w/ @Quito Lannister
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Parce que cette fille, elle noierait ceux qui veulent la sauver, dans des gestes brusques. Elle vous éborgnera, vous qui attardez trop vos regards. J'voulais pas ça. J'voulais pas le vouloir, plutôt. J'voulais pas que ça fasse ça, sous la peau, que telle une vague, ça recouvre les plaies d'eau salée. Ca fait mal, et ça apaise dans un même mouvement. Tes mains iraient bien avec ma peau, Quito, et j'doute pas que mes soupires s'accordent parfaitement avec ta respiration. Mais, à peine le cœur s'anime, trop heureux de se dire qu'il y arrive encore, que tout n'est pas tout brisé, à peine on parvient à une étincelle, que l'esprit souffle dessus, il y met bien trop de force. C'est un ouragan, c'est des litres de flotte, pour éteindre un début d'incendie. Parce que je ne connais pas la proportion, que j'ai l'impression de me vendre, de ce baiser que je suis venue prolonger, de ces secondes récoltées contre toi. Il faut un rejet aussi fort. Il faut une colère que demoiselle adresse contre son corps, mais qu'elle te renvoie à toi, Lannister. Tu dis que je suis vexante, mais tu pourras rajouter injuste, menteuse ; aussi. Surtout, menteuse. De ces filles qui poignardent un cœur, juste parce qu'il s'exprime trop. Ils partent tous, et toi, j'veux pas que tu partes. J'peux pas te perdre, à peine je t'ai retrouvé. Les lèvres se scellent, puisque les seuls mots qui veulent s'échapper sont des excuses. Alors, ils sont retenus avec lâcheté. La guerrière semble manquer de courage. S'élancerait contre une armée entière, mais se met à reculer devant un seul homme. Ridicule petite gamine, qui s'donne de grands airs avec son or aux doigts. Va pour récupérer le verre, et s'tailler un peu de peau par la même occasion avec un peu de chance. Mais l'homme dicte, l'homme impose, louve recule un peu, surement pour mieux repérer la carotide. Pour mieux repérer où ses crocs se planteraient bien. Il faudrait reculer encore, il faudrait fuir son propre terrier, il faudrait vous sauver avant que tu commences à parler Quito. Tu parles trop, tu devrais garder ça pour toi, tu devrais pas savoir mettre des mots là-dessus. Parce qu'on était bons, on a réussi à s'empiffrer de bouffe sans revenir sur tes yeux sur mes lèvres, et mes lèvres qui brûlent à l'idée. On a réussi à s'amuser de voitures trop habitées. J'avais réussi à soigner ta peau sans l'embrasser, à t’accueillir sans t'montrer que je déraillais, quand tu mettais trop de temps à revenir. Alors maintenant c'est à toi de bosser un peu, à toi d'apprendre à te taire. « Dit pas ça.. » Que le souffle passe à peine ses lèvres. Dit pas ça, et dit pas le reste. J'suis celle qui te répare, pas celle qui te brise.  Voit ce que ça donne déjà, j'suis même pas foutue de te regarder. T'es un train qui va s'écraser, et moi j'regarde juste ailleurs, alors que j'ai encore une brique de ce mur dans les bras. « On était pas innocents. On a l'a jamais été. » Tu l'es pas, quand ta peau est marquée d'autres choses que de traces de gadins de gosses, d'imprudences d'ado. T'es pas innocent, quand tu sais combien le monde est laid. « On l'est.. juste encore moins. » Les prunelles se confrontent enfin, à celles d'en face. T'es beau Quito, et les années n'ont fait que le souligner. T'es encore plus beau, quand t'es le courageux de nous deux. « C'est.. c'est le passé, on s'l'imagine toujours un peu plus beau qu'il ne l'est vraiment. » Les souvenirs s'enveloppent de filigranes dorées. Un pas vers Il. « On était paumé, et on s'est accroché l'un à l'autre, parce qu'on avait pas le choix. » Radeaux ridicules, et si peu étanches. J'crois pas un mot de ce que je dis, ça brûle la gorge. Les mots ont l'odeur du sang. Et le corps s'approche encore, les brisures de verre qui craquent sous la semelle, qui préviennent qu'elle est trop proche. « Elle était pas bien ta vie ? » Avant qu'on entrechoque nos existences à nouveau. La voix se fane. « On fait de beaux souvenirs. » Ca fait pas mal, un souvenir, ça reste bien au chaud, ça réconforte. « Et on a changé, tu l'as dis. »Faut pas qu'on se brise.



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w/ @Alexis Callaghan
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J'en reviens pas qu'elle ait cru bon que mon geste était un défi. Dans quel but ? Juste... pourquoi ? Légèrement, ou plutôt pas mal vexé par cette accusation, je me renferme. Ce baiser a été échangé. Sauf si c'était aussi un défi qu'on lui a donné ? Arrête Alexis, t'es pas crédible. J'ai senti cette passion, ce courant électrique qui a fait vibrer nos lèvres scellées. Je reconnais un baiser désiré ou non. Et dans ce cas-là, je peux vous assurer qu'elle en était pleinement consentante. C'est ça qui m'énerve, qui fait bouillir mon sang dans toutes mes veines. Elle refuse d'admettre que je la laisse pas indifférente. Mais l'avouer, ça, c'est encore autre chose. Je suis certain que si je n'avais pas fait le premier pas, cette discussion n'aurait jamais eu lieu. Je lui explique clairement que ça me fait du bien de l'avoir dans ma vie. Elle me plait. J'ai jamais eu des signaux aussi forts. Je vous jure, je suis attiré à elle comme un aimant qui doit lutter pour garder ses distances. Pour ne pas tout foutre en l'air. Hélas. Cette bière écrasée sur le sol est-elle le symbole de nous deux ? De notre amitié ? De notre histoire ? J'ai peur. J'ai le palpitant qui s'emballe quand je l'écoute parler. Ma plus grande crainte est de la perdre, de creuser un fossé entre nous. Tout ce que je voulais ? J'sais pas. Tout et rien à la fois. Que rien ne change entre nous mais également, faire grandir notre relation. C'est confus, je suis confus, je suis totalement à l'ouest. « non, j'suis pas d'accord. je ne me suis pas accroché à toi parce que je n'avais pas le choix. je... comment tu peux penser tout ça ? tu t'entends au moins ? » ses paroles n'ont pas de sens. Ou peut-être que si mais je ne veux pas les comprendre comme elle le comprend. Je renifle, je passe une main dans mes cheveux en soupirant et quand je reporte mon regard sur elle, je remarque qu'elle a réduit la proximité entre nous. « non, elle n'était pas bien ma vie. tu n'as pas idée ce que c'est une vie sans toi. » je réponds, légèrement ému. Je pourrais même croire que mes yeux sont devenus plus brillants qu'avant. J'ai la gorge sèche, l'estomac noué. J'ai l'impression de la perdre, que je tiens plus qu'à un fil et que je suis en train de perdre l'équilibre. « t'as peut-être du mal à le croire, du mal d'entendre des mots sincères sortir de la bouche d'un homme. mais je suis quito, je suis pas un autre homme qui a pu te manquer de respect. tu sais que l'honnêteté est une valeur qui me tient le plus à cœur. alors, s'il te plait... tu n'es pas obligée d'accepter ce que je ressens, mais ne me traite pas de menteur. ne me dis jamais plus que ce que je fais envers-toi est un défi. » je pose mes mots tranquillement, lourds de sens, comme je lui dépose mon cœur fraîchement arraché de ma cage thoracique à ses pieds. Qu'elle en fasse ce qu'elle veut. Mais qu'elle ne doute jamais sur la sincérité de mon âme et de tout mon être. Je donne pas facilement ma confiance à quelqu'un. Je ne parle pas aussi profondément de ce que je ressens à une personne sur terre. Elle devrait le savoir. Fut un temps ou le mot aimer et affection ne faisaient pas partis de mon vocabulaire, quand on est un enfant qui grandit dans la peur, l'angoisse et la violence.


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w/ @Quito Lannister
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Ca marche, j'le vois que ça marche, qu'j'ai touché là où il faut, là, le doigt sur la carotide, la main qui étrangle l'air. Y en a qui ont se talent de guérir, de sauver, moi, j'ai celui de savoir comment toucher, de voir la peau mise à nue entre deux pièces d'armure. Moi, j'vois où piquer, où mordre, et j'le fais pour que tu recules. J'veux pas te marquer, j'veux pas te blesser. Faut pas que j'te déçoive, parce que j'supportais pas moins de lueur quand tu me regardes. Allez, recule un peu, même quand c'est moi qui m'avance. Si j'ai compté, faut que tu me protèges contre mes propres défaillances. J'sais pas danser, j'fais que de marcher sur les pieds. Alors, la langue s'arme d'acide, et les mensonges s'alignent, disciplinés. Abîme un peu le passé, pour sauvegarder du présent. Le corps s'approche, mais les syllabes poussent à la distance. Piégée dans ses propres contradictions, tiraillée par un esprit qui poignarde l'organe prioritaire. On le fera taire, inondé par des souvenirs qui confirment qu'il n'a fait que de se planter. T'as perdu le droit de parler, cœur, t'as foiré et tu t'es retrouvé agonisant encore trop récemment. Il voit pas, le battant, qu'il a encore des plaies partout, qu'il est pas remit, que c'est à vif. Il voit pas qu'il peut pas s'emballer comme ça à nouveau, que ça coule de partout, qu'il est pas prêt à s'refaire bousculer. Lui, il s'en fout, il se rappelle de l'ado flingué, il se rappelle que vous étiez identiques, il se laisse bercer par ton rire, et par ton aura que tu balances Quito, de ce truc lumineux où il aimerait se réfugier. Peut-être que t'as les mains assez grande pour combler toutes les plaies. Peut-être, sûrement, que j'sais pas tenir la contradiction, que mes prunelles se dérobent quand tu me confrontes. Valsent sur le sol, le frigo, entends ta voix en stéréo, cherche un plan de secours. S'enfuir, te planter dans mon propre appartement, aller me réfugier chez Jude, dormir entre ses gosses, n'importe où sauf ici. En avoir rien à foutre d'être une lâche. Mais, les billes remontent sur toi, et le plan se casse la gueule. On s'abandonne pas, c'est le deal. On s'ouvre les portes, toutes les portes, on laisse pas l'autre derrière. « Ca s'remplace, on s'remplace tous, un jour ou l'autre. » Balance, laconique, comme on récite de ces phrases apprises par cœur, qu'on s'est trop répété, pour finir par les gober. J'déteste mes lèvres qui s'articulent, et y a l'orage des billes, qui s'est apaisé et murmure des pardon à celles d'en face. Parce que la délicatesse la surprends, la silhouette habituée à la tumulte, se complaît dans ce timbre qui l'enveloppe, la cajole sans la toucher. Attrape sa colère, et l'apaise d'un souffle. Les bras se croisent, aigle aux allures d'oisillons. J'entends tout, mais j'sais pas comment traiter les informations. Y a des secondes qui se perdent. Et, le sourcil s'arque, y a presque une esquisse de sourire aux commissures. « Tu sais que la gamine dans sa chambre, rêvait d'entendre ça de ta bouche ? Elle.. j'sais pas, elle faisait de toi son nouveau monde. Mais, tu vois, les choses se passent pas toujours comme on l'voudrait. » Parfois, les mondes se fanent, s'en vont, ne se retrouvent que plus tard. Mais, les mondes se sont abîmés, ils n'ont plus la même couleur. Un pas, encore. Mes pas buttent presque contre les tiens. Tu vois, y a quelques années, ça aurait fini dans un éclat de rire. Là, j'ai la gorge trop serrée, le cœur qui raisonne. « Tu veux quoi, Quito ? » Dans un souffle. « T'attends quoi de moi ? » J'peux t'arracher quelques soupires, ça, j'sais faire, le corps en monnaie d'échange. Mes doigts se sont déposés contre ta joue, j'sais même pas comment ils se sont retrouvés là. Contact nécessaire. « Ce que j'ai, ce que je suis, c'est pas.. » Pas joli, ouais, j'aime pas toujours mon reflet. « C'est pas ce qu'il te faut. » Lui, il pouvait être esquinté, lui il encaissait, toi, être précieux, j'me détesterai de t’abîmer. Doute pas de ce qui bat sous la peau, doute pas qu'il réponds à tes mots, même si la bouche se tait. Les lèvres se pincent légèrement, j'ai encore un peu de ta présence. « Mais je sais toujours faire des cabanes avec des draps. » C'est juste tout le reste qui m'échappe.


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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Alexis Callaghan
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Je devais faire ça, je le sentais au fond de mes tripes depuis un moment, et je savais que ce soir, quand j'allais mettre les pieds ici, j'allais pas me contrôler. J'ai besoin d'extérioriser. Vous savez, je suis ce gosse qui a dû apprendre à sourire, à exprimer de la joie. J'ai du apprendre à gérer mes émotions. A verser une larme quand je suis triste, chose que je me m'étais interdit de faire depuis toujours car montrer sa faiblesse, c'est être vulnérable et être en danger. J'ai commencé à gérer mes émotions, mes sentiments. A les exprimer. Avant, j'étais une cocotte minute. J'avais un mental d'acier et je pouvais vivre des trucs horribles sans me plaindre. Maintenant, j'ai besoin de lâcher. Alors je lâche. Peu importe les dégâts que ça fait. Et au fond putain, ça fait du bien de sentir son coeur trembler, de se sentir vivre, merde. J'ai trop longtemps été un robot sans affection. Je ne veux plus l'être. Et même si je ne suis pas encore très tactile avec les gens, je fais l'effort que mes mots le deviennent. Je commence à perdre espoir. Quel espoir ? J'en sais rien justement. Alexis est défaitiste, pessimiste, n'arrive pas à voir la lumière au bout du tunnel alors qu'elle touche son nez. J'ai envie de souffler toute l'air de mes poumons pour chasser le nuage gris qu'elle a sur la tête. La secouer comme un prunier pour lui enlever toutes ses ondes négatives. Est-ce qu'elle avoue qu'étant gamine, elle m'aimait bien ? Bon sang, moi aussi je l'aimais bien. Mais j'étais en cavale, j'voulais pas m'attacher à cette fille si pétillante en sachant pertinemment que je recroiserai pas son chemin. Faux, tu vois Quito, le destin te frappe en pleine gueule. Aucun trait de mon visage ne trahit la tristesse profonde qui m'envahit. Je peux avoir ce visage de marbre, pas très expressif, c'est juste une façon de me défendre. « la question c'est toi ; qu'est-ce que tu veux Alexis ? » je plonge mes pupilles dans les siennes et quand elle pose ses phalanges sur ma joue, je ferme les yeux quelques instants, pour savourer cette douce caresse qui me provoque des flashs du passé. « j'aime ce que tu es. » ce que tu dégages. J'peux te prendre avec tes cicatrices, tes épaules creusées par les problèmes que tu portes. On est tous les deux rouillés, cabossés, mais on est nous. Alexis et Quito, les gosses qui pensaient ne plus jamais retrouver cette complicité unique qu'ils ont avec quelqu'un d'autre. J'attrape sa main sur ma joue et je tire sur son poignet pour la rapprocher encore plus de moi. Je peux sentir son souffle, la chaleur de ses lippes alors qu'elles ne sont plus sur les miennes. « ouvre-toi à moi Alex, retire les murs que tu as autour de toi. et si c'est trop dur pour toi, laisse-moi au moins me faufiler pour être emmuré avec toi. et j'te promets que des cabanes en draps, on en fera autant que tu voudras. » mon pouce caresse sa paume et j'échappe un petit sourire en coin. Je le sens qu'elle est troublée, qu'elle est dans un terrain qu'elle n'a pas l'habitude de franchir. Mais je suis là et si elle fait un pas, je peux l'aider à en faire deux.


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J'ai flanché loin de toi loin de moi
w/ @Quito Lannister
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Alors, toi aussi tu te drapes dans une illusion bien ficelée ? Moi, j’m’enfonce dans ce qui va pas, dans tout ce qui déconne, j’ai tout peint en noir autour de moi. Et même quand je shoote dans les couleurs, quand j’essaye d’en mettre partout, dès que je ferme la porte, que la solitude revient, les ombres passent dans l’encadrement, et m’encerclent. Je les aime, ces ombres, elles me réconfortent. C’est facile d’abandonner, ça évite l’échec, ça évite même d’être celle qui gagne à la fin. J’peux pas croire que tu débarques là, dans ma vie, que tu foutes un bordel pas possible, et j’suis même pas sûre que tu t’en rendes compte. Dans mes traits qui me trahissent, dans ma respiration qui se saccade, tu dois bien le voir un peu. J’inonde la pièce de négation, je coupe chaque réplique trop belle, les avorte une à une, les contredit. Je les garde pourtant, bien au chaud, j’me les ressortirai quand t’auras passé la porte, quand on se contentera de souvenirs. On était solides, invincibles, dans cette chambre d’adolescente. J’en ai oublié mon passé. Puis, il est revenu, plus fort. Mais, toi tu sais comment le gommer un peu. D’abord les bords, d’abord une malice : « Tu triches, j’ai demandé en premier. » Ca revient, c’est comme si c’était jamais parti. On a juste eu une parenthèse de quelques années, mais on continue dans la même phrase, comme si de rien était. On grappille les mots, on rallonge la réplique, on veut pas arriver au point. J’essaye de le placer pourtant, et toi t’en fais des virgules. « J’suis.. » Est-ce que tu les vois, ces poumons qui implosent ? J’suis plus comme ça, plus totalement. On garde le cœur, et on blinde le reste, l’armure s’est tissée, se mêlant à ma peau. Toi aussi, t’as changé. L’assurance s’est étendue, jusqu’à tes doigts qui imposent un énième rapprochement. J’aurai répondu dans un mouvement contraire, si c’était pas toi. Mais Quito il est comme ça, il obtient sans contraindre, il te donne l’impression que tout est simple, même plantés dans un champ de bataille. Il te dessine ce que tu n’osais désirer, il te dit ce que tu pourrais lui souffler, ce que t’assumerais pas d’laisser passer par tes lèvres. Terrifiée, demoiselle. Donnez-lui des hommes à battre, des coups à prendre, récupérez les mots qui percutent le battant, sans faire gaffe aux dégâts. Inspire, aspire l’air que tu lui donnes dans cette apnée qu’elle s’impose. Les doigts se défilent au milieu des siens, se dégagent en douceur. J’peux pas y arriver, si j’ai ta peau au contact. « T’aimes pas ce que je suis, t’en sais rien. » Ce que j’étais, ce qu’on était. « T’es parti, et.. » Et ça a plus jamais été, j’ai juste plongé, ne prenant une bouffée que de temps en temps, quand j’trouvais quelqu’un pour me porter. Un pas, recule. Les doigts se portent sous mon pull, là, sur la cicatrice plus profonde que les autres, en bas du ventre. Celle qui change tout. Quelques semaines après ton départ, le début de la colère qui gagne. « Tu veux savoir ce que j’suis, maintenant ? » La rage m’enlaidie, quand elle s’attarde. Alors pose tes yeux plutôt sur le ventre qui se dénude, le tissu qui s’ôte, dévoilant la cartographie de mes années. Tu verras les récentes, d’abord, quelques hématomes, griffures, d’une sortie dernière. Des atténuées, signature de l’amour passé. Caleb aimait signer ses passages. Des entailles, bleus fanés dans le mate de ma peau. On imagine pas si belle dentelle, dans un carnage pareil. On dissimule le tout, sous de la soie et de l’or. « C’est ça, que j’suis, quand ça déraille. » Abandonne le tissu sur le bar. Oublie d’réfléchir à la situation, au fait que s’débarrasser d’une partie de ses vêtements, c’est relativement inédit dans votre alliance. S’avance, à nouveau, siffle : « Et ça déraille souvent, parce que c’est dans mon sang, dans mon nom, c’est ce que j’suis. » Dressée à la survie, petite combattante. Les prunelles qui confrontent celles d’en face. « Alors, tu veux toujours t’emmurer avec moi ? » T’as qu’à écouter mon battant qui gémit, écoute sa supplication.

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