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je n'étais pas vraiment en phase avec le monde en ce moment. Tout me semblait si lointain, comme si finalement j'étais l'unique spectatrice de ma vie décidément bien triste. Entre les amours échoués, le meurtre dont je suis accusée, la voiture cassée, ma maison délaissée... Mon job retiré, ma carte verte retrouvée. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir devenir ?
Mon seul petit bonheur a été d'avoir ce chien dans ma vie. Cet Eden, golden retriever, âgé d'un an seulement, abandonné... Comme je l'ai été. Je me sentais en phase avec ce chien, parce que nos âmes se connectaient, se comprenaient. Je me sentais en sécurité, moins seule aussi... Bien qu'Elijah et Jane fassent parti de ma vie, j'avais peur de les voir s'envoler à leur tour... Disparaître. M'oublier dans les bras d'une autre, dans la vie d'un autre.
Je ne suis qu'un passage dans leur vie, je ne suis pas ce qui les fera se sentir en vie. Alors laissons le désir où il est, et gravissons les échelons seule. Je crois que c'est la première fois depuis si longtemps que je me sens seule au monde...
Mes amis sont présents, oui. Plus que jamais. Mais je veux cette sécurité, ce besoin d'être aimée plus que le reste du monde... Et bien non, c'est interdit. Katja mourra vieille fille.
Je sors de chez les Morales, vêtue d'un legging noir, d'un pull twenty-one pilots un peu trop grand, d'une écharpe molletonnée rouge bordeaux, et de basket noir à lacet blanc et rouge. J'ai les cheveux attachés, légèrement maquillée et la laisse d'Eden au poignet.
Je descends les marches avec entrain, savourant l'air frais qui attaque les joues et le bout du nez.
Et je me dirige vers mon lieu de rendez-vous. Là où je pourrai peut-être délivrer ma vérité sans jugement à cette petite sorcière qui a autant souffert que moi, de la disparition de notre amie commune.
Aujourd'hui, elle est ma meilleure amie... ma petite sœur de cœur. Et peut-être qu'elle sera capable de m'apporter des réponses. Même si je reste persuadée que je ne dois rien révéler. Taire au monde que je souffre. Continuer de sourire, pour ne pas lire la peine ou l'inquiétude sur les traits des visages aimés.
Arrivée au parc, je lâche Eden qui détale dans l'herbe abondante et je me pose sur un banc en sortant mon téléphone. Je relis notre conversation avec Eli'... tout est si léger. Trop léger.
Et parfois je maudis ma lâcheté.
Je lève les yeux sur la petite blonde qui entre à son tour dans le parc, avec sa boule de poil, et je me lève pour aller à sa rencontre. Pourquoi j'ai les larmes aux yeux ? Ça.
credits img/gif: tumblr
code by lumos s.
(Invité)
Je m’inquiétais énormément pour ma jolie brune. Ma belle Kat’ qui ne demandait qu’à être aimé. Elle s’était retrouvée dans un tourbillon. Quelque chose de complètement faux qui ne la représentait pas du tout. J’avais envie de leur crier à tous ceux qui oseraient dire le contraire, qu’ils ne voyaient pas la pureté de son âme. Aucune noirceur ne se détachait de cette enveloppe. Elle était pure. Je ressentais sa tristesse même si elle n’était pas à mes côtés. Comme nous avons souffrir chacune de nos côtés de voir Fanie s’envoler de nos vies. J’avais été ébranlé de voir notre trio se défaire sous mes yeux. J’avais besoin de ce petit groupe pour revenir à la surface, pour me recentrer après tout ça. Alors, pendant quelques jours je m’étais sentis complètement isolée, même si je sentais encore son âme proche de la mienne. Je lui avais envoyé un SMS, car je ne supportais plus de la voir loin de moi. J’avais besoin d’elle et je le savais à quel point elle en avait besoin tout autant. Tant qu’elle n’arrivait pas à sortir de cette affaire. J’allais lui apporter un peu de lumière. Je m’étais arrêté dans un marché de Noel extérieur avec Hermès au bout de sa laisse qui tenait à peine en place. Je regardais les petits présents. Je me disais que je devrais bientôt penser aux cadeaux de Milo et d’Elvia. Noel me paraissait lointain et pourtant il allait frapper à notre porte dans si peu de temps. La fatigue se lit sur mon visage et je n’ai même pas pris le temps de me maquiller. J’ai un bonnet gris sur la tête et une grande écharpe de la même couleur suivit de mon manteau bleu marin qui ne me quitte plus depuis que ls jours froids ont sonné à nos portes. Je finis par lui choisir quelque chose. J’arrive finalement au parc en le repérant aussitôt. Je file vers elle et je le vois tout de suite, ce petit regard embrouillé, cette tristesse sur son visage. Mon cœur se sert et je la prends aussitôt dans mes bras. Prise de panique de la voir ainsi. «Ma kat ...» Je voudrais aspirer ton mal pour le prendre à ta place, même si j’en ai déjà beaucoup sur ma peau ces temps-ci. Je me détache pour caresser sa joue et déposer un baiser sur son front. C’est moi la grande sœur cette fois. «Tu m’as tellement manqué.» Je glisse ma main dans ma poche pour en ressortir mon cadeau. Je prends la sienne et dépose un saphir bleu au creux de sa paume. J’avais réussi à repérer avec grand plaisir, une boutique de cristaux, à travers les kiosques. «On dit qu’un saphir bleu aide à surmonter nos peurs et à favoriser le sommeil. Il évite les cauchemars » Je lui fais un doux sourire en coin. Je veux l’apaiser. Je veux qu’elle retrouve sa paix intérieure.