rebonjour Milady {Deirdre}

« Quand tu voudras. » J’accompagne mes paroles d’un petit clin d’œil. Je suis fière de cet établissement bâti tout droit de l’imagination de Connor et Izzy. Aider la jeune Bulger dans cette entreprise, c’est quelque part entretenir encore la présence de son frère et je dois l’admettre sa présence singulière me manque chaque jour. En ce qui te concerne Liam, je ne peux qu’observer la légèreté et une certaine joie qui semble d’être emparé de ton être, tu es plus insouciant, plus tranquille, moins féroce et prédateur. Cela pourrait m’étonner, mais je suis heureuse que finalement tu trouves un certain équilibre. Puisque nous savons finalement que nous n’étions pas bons l’un pour l’autre puisque trop similaires dans nos noirceurs, c’est sans regret que je te regarde t’envoler avec une autre. « Baby ? » mon sourcil se hausse alors que mon sourire s’accentue. « Pourquoi ce surnom ? » ça m’interpelle mais peut-être que tu ne voudras pas me confier le pourquoi du comment. « En tout cas, elle a l’air de te rendre heureux. » Et c’est tant mieux, c’est tout ce que je demande.

J’ai connu ce goût qu’on peut avoir pour ces chairs plus jeunes, pour ces espoirs plus candides. Comme si nos ténèbres pouvaient s’alléger en noirceur à côtoyer des âmes plus lumineuses que les nôtres. Mon regard brille d’une lueur complice lorsque tu m’expliques le pourquoi du surnom. « C’est mal d’abîmer les blanches brebis tu sais ? » Je viens poser mes phalanges sous mon menton. Nul doute que ce genre d’expériences doit te changer de celles que tu as connu avec moi. Je te détaille, me demandant si tu te sens mieux en sa compagnie, car finalement toi et moi sommes pareils. « Même si c’est grisant, je dois bien l’avouer. » J’incline ma tête de côté, repensant à Valentin, ce garçon était si pur, si touchant, oui mais voilà, je n’ai fait que le détruire et l’abîmer et même si je ne regrette pas, j’en ressens une certaine culpabilité. Les loups et les agneaux ne se mélangent pas. « Ce sera avec plaisir Liam. » Car je t’ai dit ce que j’en pensais même si je suis persuadée que rien de bon ne sortira de tout cela. A moins que finalement, tu sois meilleur que moi.

Bien entendu que tu sais que c’est mal de vouloir répandre ses ténèbres dans la candeur immaculée. Que finalement, rien ni personne ne nous rendra plus innocent, moins rongés par les noirceurs, que tout ceci n’est qu’une illusion. Mais finalement, je ne peux pas te le reprocher, moi-même j’ai eu cette faiblesse de croire que je pourrai devenir meilleure. Mais le constat est ici, je ne suis que pire, plus sombre encore. Je fais mine de ne pas percevoir ta mise en garde, m’engouffrant dans la provocation adverse, un sourire satisfait aux lèvres, constatant avec un certain sarcasme que j’ai provoqué ta fuite. Peut-être que tu n’es pas prêt à assumer cette part plus sombre de ta personne, sans doute que je la représente quelque part, et peu de doutes sur le fait que tu y reviennes un jour. Tu sais ce qu’on dit du naturel ? Qu’il revient au galop. « Je t’en prie. » Mon sourire s’étire mais mes yeux t’offrent un regard appuyé. « A bientôt dans ce cas Liam. Tu sais où me trouver. » Je ne suis pas de celles qui réclament, ni de celles qui attendent. Alors mes lèvres trempent simplement dans le breuvage alcoolisé pour sonner ton départ.