Non mais… Attendez… C’était quoi ce foutu boucan ?! C’était quoi cette putain de sonnerie aussi stridente que dérangeante qui parvenait si vivement à mes oreilles ?! Merde, cela ne se stoppait guère en plus. Ça continuait encore et encore. J’avais l’impression que plus les secondes s’écoulaient, plus le bruit devenait violent. Plus les secondes s’écoulaient, plus le bruit retentissait dans mes oreilles avant de s’intensifier à l’intérieur de mon crâne. Ouais, je n’avais donc pas réellement le choix quant à ce que je devais faire si j’espérais pouvoir replonger dans le repos. Zut, je désirais simplement me noyer dans ce sommeil dont j’avais réellement besoin pour effacer la douleur laminant mon crâne. Mais, non, ce bruit ne cessait jamais. Alors, doucement, difficilement, je finissais par cligner des yeux pour me réveiller et me poussait à enquêter sur la nature de ce boucan infernal. Les yeux à peine ouverts, un gémissement de mécontentement passa la barrière de mes lèvres. J’avais oublié d’éteindre ma lampe de chevet et la lumière était beaucoup trop forte pour moi tandis que je me réveillais tout juste. Quel idiot étais-je d’avoir oublié d’éteindre cette lampe… Enfin, pour tout vous avouer, je ne me souvenais même plus depuis combien de temps j’étais en train de dormir. Putain, quelle heure était-il ? Non. Attendez. Plus important encore : qu’est-ce qui provoquait ce bruit infernal dans ma chambre ? Mes prunelles sombres balayèrent la pièce avec trop de lenteur à la recherche de l’objet qui venait de me tirer de ce sommeil fichtrement agréable et malheureusement beaucoup trop court. Plus les secondes passaient, plus le flou de mon esprit se dissipait. Mon téléphone portable sonnait comme si quelqu’un était en train de m’appeler… C’était donc ça qui faisait ce bruit dans ma chambre. Zut, depuis quand est-ce que mon portable était en mode sonnerie ? Et, bordel, depuis quand ma sonnerie était-elle aussi puissante ? Je n’en savais fichtrement rien. La musique se stoppa pendant quelques instants… Quelques secondes avant de repartir de plus belle comme si l’appel recommençait à zéro. Je finissais par m’étirer de tout mon long grimaçant face à cette gymnastique trop douloureuse. Me redressant pour m’asseoir, je notais que je portais encore tous mes vêtements et que mes chaussures se trouvaient toujours à mes pieds. Un soupir agacé passa entre mes lèvres tandis que j’attrapais enfin l’objet perturbateur de mon sommeil. Qui donc cherchait à me contacter en ce début de soirée ? La journée était terminée et je ne travaillais pas ce soir. Je n’avais aucune raison de recevoir un coup de fil. Encore à moitié endormi, je décrochais mon portable sans même vérifier le nom de l’appelant. Presque aussitôt la voix se mettait à hurler dans mes oreilles. C’était mon patron au Lord Hobo. Il babillait des mots et je dus me concentrer vivement pour être certain de saisir tout ce qu’il était en train de balancer. Cela faisait une demi-heure qu’il tentait de me joindre, mais putain qu’est-ce que je foutais. Je tentais d’en placer une, mais il ne m’en laissa même pas le temps. Il avait besoin de moi au bar ce soir. Ma collègue était malade et il fallait absolument que quelqu’un soit là puisqu’il y avait un concert ce soir. Il savait que j’étais de repos normalement, mais il avait vraiment besoin de moi. Je soupirais. Longuement. Réellement. Cependant, la réponse positive ne tarda pas à passer sur ma langue. J’acceptais de venir travailler ce soir. J’acceptais d’assurer la soirée quand bien même le sommeil m’appelait. Je serais là dans une petite demi-heure, le temps de me préparer et de faire le trajet pour me rendre au Lord Hobo. Mon patron me remerciait mille et fois, mais je m’empressais de le couper et de raccrocher. Mon téléphone se retrouva bien vite balancé sur mon lit tandis que j’étais pris d’une folle envie d’hurler. Merde. J’aurais dû refuser, mais je ne pouvais pas dire non à un peu plus d’argent. Je ne pouvais pas refuser une soirée de plus parce que j’avais besoin de cet argent. J’étais crevé, mais je savais faire avec et j’y parviendrais ce soir encore. J’avais une tonne de boulot pour l’université, mais je réussirais à me débrouiller même si je m’étais stupidement endormi sur mes cours un peu plus tôt. Fermant les manuels présents sur mon lit, je m’empressais de me lever pour me rendre dans la salle de bain tout en me déshabillant. Mon reflet pâle m’accueillait comme toujours ainsi que mon corps frêle et marqué d’un passé si secret. Je me détournais du miroir pour me glisser sous la douche brûlante qui eu le don de réveiller mes muscles endoloris et de me sortir de ma torpeur. Je n’y restais pas longtemps. Je n’avais pas le temps de profiter. Je devais me dépêcher. Alors, en quelques minutes à peine, j’étais de retour dans ma chambre et totalement vêtu pour aller travailler. J’avais enfilé un tank top blanc un peu trop large pour moi avant de mettre un sweat noir pour couvrir un peu plus ma peau et ne pas chauffer tout le monde tout de suite. Et, pourtant, je n’avais pas hésité à mettre un slim bleu qui me collait tellement à la peau qu’il moulait indécemment mon corps. Tout en enfilant mes baskets, j’attrapais ma veste en cuir que je passais bien vite sur moi. Je m’empressais de prendre mes papiers, mes clopes et mes clés de moto avant de me diriger vers la sortie de mon appartement. Attrapant mon casque, je claquais bien vite la porte de mon chez moi avant de me glisser dans les rues froides de Cambridge en cette saison d’automne plus que frisquette.
Ce fut ainsi que vingt-sept minutes après le coup de fil de mon patron, je débarquais au Lord Hobo. Garant ma moto sur le parking du personnel, j'étais trop curieux et je jetais un coup d’œil au monde qui attendait pour rentrer. Putain, mais qu’est-ce qu’il y avait comme concert ce soir pour qu’il y ait autant de monde ? Mes sourcils se fronçaient parce que je ne me souvenais pas qu’on m’ait parlé de ce concert. Enfin, en même temps, je n’étais pas censé travailler en cette folle soirée et il fallait avouer que je ne m’intéressais absolument pas aux soirées où je n’étais pas présent. Je savais que j’étais censé bosser mes cours ce soir alors, afin d’éviter d’être tenté de sortir faire la fête, je n’avais pas fait attention à la programmation de la semaine. Tournant les talons loin de cette foule, je glissais une cigarette entre mes lèvres profitant de l’air frais et du silence de l’extérieur pour pleinement me réveiller et me mettre en condition pour assurer mon job de barman à la perfection. Je tirais sur ma clope tandis que le sourire se dessinait petit à petit sur mon visage. Je me savais prêt maintenant. Prêt à supporter la foule et le bruit, prêt à bosser à une vitesse folle et surtout prêt à jouer avec les clients du bar. Une bonne douche, un trajet en moto et de l’air frais avaient suffit à chasser toute vague de fatigue de mon être… Enfin, il était certain que je risquais de m’écrouler de fatigue à la fin de la soirée. Mais, cela n’arriverait que dans plusieurs heures alors j’avais le temps. Je pouvais en profiter et me faire de l’argent. Balançant ma clope, je l’écrasais avec mon pied avant d’ouvrir la porte réservé au personnel. Je passais par le vestiaire pour poser mes papiers, mes clés et mon casque de moto. Et, les yeux rivés au sol, je pénétrais dans la salle du bar gueulant « Putain c’quoi le concert de ce soir ? Parce qu’il y a une énor… » Les mots se perdaient dans ma gorge tandis que mes prunelles se posaient sur l’artiste de ce soir. Lukas Spritz. Il était de retour. Nos prunelles s’accrochaient. Quelques secondes. Quelques minutes. Je n’aurais guère su vous le dire. Je savais simplement que je m’étais stoppé net et que plus rien ne comptait autour de moi. Je m'étais tellement inquiété ces dernières semaines même si je ne l'avouerais jamais. Ma langue passait sur mes lèvres tandis que mon esprit se perdait dans des fantasmes fous. Je regardais le jeune homme sans être fichu de le cacher, sans être foutu de détacher mon regard de sa silhouette si tentante qui m’avait manqué. Merde, cela faisait trois semaines qu’il avait annulé toutes ses dates. Trois putains de semaines que je n’avais pas vu son visage d’ange. Trois semaines sans entendre sa voix si agréable. Trois putains de semaines sans pouvoir admirer son corps si délicieux. J’aurais aimé m’approcher du jeune homme pour lui demander ce qu’il s’était passé. J’aurais aimé aller le voir pour lui demander s’il allait bien. Cependant, perdu dans mes fantasmes trop chauds, j’étais persuadé que je risquais juste de sortir une connerie en m’approchant de l’être tentateur qu’il était. Je sursautais soudainement lorsque mon patron débarquait dans la pièce en hurlant mon prénom. Il venait de me ramener sur terre si violemment que je me rendais compte que j’étais pris sur le fait. Je me détournais vite de la scène pour me faufiler à l’arrière du bar. Deux minutes avant l’ouverture. Tout était prêt pour une nuit de folie au Lord Hobo. Je n’eus guère l’occasion de reposer les yeux sur Lukas avant que les portes s’ouvrent. La foule affluait aussitôt se précipitant pour être au plus proche de la scène, se bousculant pour accéder au bar. Les commandes affluaient à une vitesse folle et je bossais à la vitesse de la lumière. La tête m’en tournait. La chaleur me dérangeait. Le brouhaha m’agaçait. Heureusement les choses se calmèrent lorsque la musique commença à résonner. Lukas. Mon sauveur. Bordel, je crevais de chaud et ce n’était pas en entendant le jeune homme que j’allais me calmer. Alors, je retirais mon sweat me foutant de ne porter plus que ce tank top blanc trop large. Ce tank top qui laissait voir des cicatrices, des bleus, des marques de brûlures partout sur le haut de mon corps. J’effaçais toujours les yeux interrogatifs qui se posaient sur moi. Les gens n’avaient qu’à penser ce qu’ils voulaient. Je m’en fichais. Je me postais dans un coin du bar qui me permettait à la fois de servir les clients et de dévorer des yeux Lukas. Mes prunelles sombres ne le perdaient jamais même lorsque je préparais à boire. Je ne parvenais pas à me détacher de ce garçon. Et, j’étais encore plus en danger lorsque son regard rencontrait le mien. J’aurais été capable de sauter par-dessus le bar pour me précipiter sur les lèvres du jeune homme. Le sentait-il ? Était-ce pour cette raison qu’il finissait toujours par détourner les yeux ? Damn, tout était trop étrange avec ce Lukas. Il y avait quelque chose chez lui. Quelque chose d’apaisant. Quelque chose d’attirant. Quelque chose d’hypnotisant. Quelque chose qui me faisait me sentir bien et je haïssais ça. Ce fut pour cette raison que j’étais bel et bien décidé à draguer Lukas. J’étais prêt à le chauffer et à disparaître. Avec un peu de chance, cela le rebuterait à tel point qu’il ne ferait que m’éviter. Lukas avait l’air d’être hétéro… J’avais eu l’occasion de l’observer durant les deux derniers concerts qu’il avait faits et j’étais presque certain qu’il était hétéro. Je devais le draguer. J’en crevais d’envie de toute manière. Et, je savais que les choses seraient plus sécuritaires pour moi après. Ce serait moins dangereux que de continuer à tomber dans cet attachement qui se profilait à l’horizon. Lukas annonçait un entracte ou la fin du concert, je ne savais pas. Je ne savais plus. J’étais perdu dans d’autres pensées que je ne faisais pas attention à ce qu’il venait de souffler à son public. Néanmoins, lorsque je le vis descendre de la scène pour rejoindre le bar, je m’empressais de bouger. Je ne perdais pas de temps pour lui préparer un cocktail. Son préféré. Je me tournais vers lui tandis qu’il s’installait sur le tabouret et je posais bien vite son verre devant lui. Mes prunelles balayait le bar un instant comme pour être certain que je pouvais m’accorder un instant de répit. Je finissais par me pencher vers Lukas me foutant de mon tank top qui avait un peu plus glissé sur ma peau et qui laissait entrevoir la grosse cicatrice au dessus de mon cœur – cicatrice marquant la fois où je m’étais tiré dessus. Je glissais ma langue sur mes lèvres avant de pencher la tête sur le côté pour capturer le regard de Lukas à qui je soufflais.
Alors, monsieur l’Artiste, on se fait désirer maintenant ? Le sourire aux lèvres, je ne pus m’empêcher de bouger. Sans la moindre hésitation, sans la moindre gêne, je tendais la main pour laisser mes doigts glisser le long de la joue du jeune homme. Ce ne fut qu’en arrivant à sa bouche que je me rendais compte que mes prunelles s’étaient perdues sur cette bouche et que je crevais d’envie de l’embrasser. Je ramenais bien vite ma main à moi cessant aussitôt de me mordre la lèvre. Il ne fallait pas aller si vite. Pas avec autant de monde autour. Pas pendant le boulot. Je me redressais en questionnant le jeune homme. Sans rire, tu vas bien ? Tu as été malade ?
@Lukas O. SpritzCe fut ainsi que vingt-sept minutes après le coup de fil de mon patron, je débarquais au Lord Hobo. Garant ma moto sur le parking du personnel, j'étais trop curieux et je jetais un coup d’œil au monde qui attendait pour rentrer. Putain, mais qu’est-ce qu’il y avait comme concert ce soir pour qu’il y ait autant de monde ? Mes sourcils se fronçaient parce que je ne me souvenais pas qu’on m’ait parlé de ce concert. Enfin, en même temps, je n’étais pas censé travailler en cette folle soirée et il fallait avouer que je ne m’intéressais absolument pas aux soirées où je n’étais pas présent. Je savais que j’étais censé bosser mes cours ce soir alors, afin d’éviter d’être tenté de sortir faire la fête, je n’avais pas fait attention à la programmation de la semaine. Tournant les talons loin de cette foule, je glissais une cigarette entre mes lèvres profitant de l’air frais et du silence de l’extérieur pour pleinement me réveiller et me mettre en condition pour assurer mon job de barman à la perfection. Je tirais sur ma clope tandis que le sourire se dessinait petit à petit sur mon visage. Je me savais prêt maintenant. Prêt à supporter la foule et le bruit, prêt à bosser à une vitesse folle et surtout prêt à jouer avec les clients du bar. Une bonne douche, un trajet en moto et de l’air frais avaient suffit à chasser toute vague de fatigue de mon être… Enfin, il était certain que je risquais de m’écrouler de fatigue à la fin de la soirée. Mais, cela n’arriverait que dans plusieurs heures alors j’avais le temps. Je pouvais en profiter et me faire de l’argent. Balançant ma clope, je l’écrasais avec mon pied avant d’ouvrir la porte réservé au personnel. Je passais par le vestiaire pour poser mes papiers, mes clés et mon casque de moto. Et, les yeux rivés au sol, je pénétrais dans la salle du bar gueulant « Putain c’quoi le concert de ce soir ? Parce qu’il y a une énor… » Les mots se perdaient dans ma gorge tandis que mes prunelles se posaient sur l’artiste de ce soir. Lukas Spritz. Il était de retour. Nos prunelles s’accrochaient. Quelques secondes. Quelques minutes. Je n’aurais guère su vous le dire. Je savais simplement que je m’étais stoppé net et que plus rien ne comptait autour de moi. Je m'étais tellement inquiété ces dernières semaines même si je ne l'avouerais jamais. Ma langue passait sur mes lèvres tandis que mon esprit se perdait dans des fantasmes fous. Je regardais le jeune homme sans être fichu de le cacher, sans être foutu de détacher mon regard de sa silhouette si tentante qui m’avait manqué. Merde, cela faisait trois semaines qu’il avait annulé toutes ses dates. Trois putains de semaines que je n’avais pas vu son visage d’ange. Trois semaines sans entendre sa voix si agréable. Trois putains de semaines sans pouvoir admirer son corps si délicieux. J’aurais aimé m’approcher du jeune homme pour lui demander ce qu’il s’était passé. J’aurais aimé aller le voir pour lui demander s’il allait bien. Cependant, perdu dans mes fantasmes trop chauds, j’étais persuadé que je risquais juste de sortir une connerie en m’approchant de l’être tentateur qu’il était. Je sursautais soudainement lorsque mon patron débarquait dans la pièce en hurlant mon prénom. Il venait de me ramener sur terre si violemment que je me rendais compte que j’étais pris sur le fait. Je me détournais vite de la scène pour me faufiler à l’arrière du bar. Deux minutes avant l’ouverture. Tout était prêt pour une nuit de folie au Lord Hobo. Je n’eus guère l’occasion de reposer les yeux sur Lukas avant que les portes s’ouvrent. La foule affluait aussitôt se précipitant pour être au plus proche de la scène, se bousculant pour accéder au bar. Les commandes affluaient à une vitesse folle et je bossais à la vitesse de la lumière. La tête m’en tournait. La chaleur me dérangeait. Le brouhaha m’agaçait. Heureusement les choses se calmèrent lorsque la musique commença à résonner. Lukas. Mon sauveur. Bordel, je crevais de chaud et ce n’était pas en entendant le jeune homme que j’allais me calmer. Alors, je retirais mon sweat me foutant de ne porter plus que ce tank top blanc trop large. Ce tank top qui laissait voir des cicatrices, des bleus, des marques de brûlures partout sur le haut de mon corps. J’effaçais toujours les yeux interrogatifs qui se posaient sur moi. Les gens n’avaient qu’à penser ce qu’ils voulaient. Je m’en fichais. Je me postais dans un coin du bar qui me permettait à la fois de servir les clients et de dévorer des yeux Lukas. Mes prunelles sombres ne le perdaient jamais même lorsque je préparais à boire. Je ne parvenais pas à me détacher de ce garçon. Et, j’étais encore plus en danger lorsque son regard rencontrait le mien. J’aurais été capable de sauter par-dessus le bar pour me précipiter sur les lèvres du jeune homme. Le sentait-il ? Était-ce pour cette raison qu’il finissait toujours par détourner les yeux ? Damn, tout était trop étrange avec ce Lukas. Il y avait quelque chose chez lui. Quelque chose d’apaisant. Quelque chose d’attirant. Quelque chose d’hypnotisant. Quelque chose qui me faisait me sentir bien et je haïssais ça. Ce fut pour cette raison que j’étais bel et bien décidé à draguer Lukas. J’étais prêt à le chauffer et à disparaître. Avec un peu de chance, cela le rebuterait à tel point qu’il ne ferait que m’éviter. Lukas avait l’air d’être hétéro… J’avais eu l’occasion de l’observer durant les deux derniers concerts qu’il avait faits et j’étais presque certain qu’il était hétéro. Je devais le draguer. J’en crevais d’envie de toute manière. Et, je savais que les choses seraient plus sécuritaires pour moi après. Ce serait moins dangereux que de continuer à tomber dans cet attachement qui se profilait à l’horizon. Lukas annonçait un entracte ou la fin du concert, je ne savais pas. Je ne savais plus. J’étais perdu dans d’autres pensées que je ne faisais pas attention à ce qu’il venait de souffler à son public. Néanmoins, lorsque je le vis descendre de la scène pour rejoindre le bar, je m’empressais de bouger. Je ne perdais pas de temps pour lui préparer un cocktail. Son préféré. Je me tournais vers lui tandis qu’il s’installait sur le tabouret et je posais bien vite son verre devant lui. Mes prunelles balayait le bar un instant comme pour être certain que je pouvais m’accorder un instant de répit. Je finissais par me pencher vers Lukas me foutant de mon tank top qui avait un peu plus glissé sur ma peau et qui laissait entrevoir la grosse cicatrice au dessus de mon cœur – cicatrice marquant la fois où je m’étais tiré dessus. Je glissais ma langue sur mes lèvres avant de pencher la tête sur le côté pour capturer le regard de Lukas à qui je soufflais.
Alors, monsieur l’Artiste, on se fait désirer maintenant ? Le sourire aux lèvres, je ne pus m’empêcher de bouger. Sans la moindre hésitation, sans la moindre gêne, je tendais la main pour laisser mes doigts glisser le long de la joue du jeune homme. Ce ne fut qu’en arrivant à sa bouche que je me rendais compte que mes prunelles s’étaient perdues sur cette bouche et que je crevais d’envie de l’embrasser. Je ramenais bien vite ma main à moi cessant aussitôt de me mordre la lèvre. Il ne fallait pas aller si vite. Pas avec autant de monde autour. Pas pendant le boulot. Je me redressais en questionnant le jeune homme. Sans rire, tu vas bien ? Tu as été malade ?
(Neal T. Hood-Spritz)