(lyvon) put your eyes on me

put your eyes on me  ★ ─ w/ @Lyra Bain

La ville de Boston, je ne la connaissais pas en couleurs et c’était pas forcément mon but que de te la montrer de cette façon. Tout ce que je pouvais faire, c’était de te la montrer telle que je la voyais. Froide, grise et surtout morte. Enfin, j’allais faire des efforts, peut-être ferais-je en sorte de cacher cette part de moi… Mais ce n’est pas moi si j’y manque. Alors le dilemme allait être de mise, de toute évidence. J’aurais quelques jours pour y réfléchir, pour faire ce parcours idéal, réalisé avec justesse pour ne pas t’effrayer trop vite, trop fort. Tes mains, posées sur le bar bien trop proches des miennes, ne me laissaient pas de marbre. Elles étaient propres, lisses. Innocentes au premier abord. « Parfait. Quand est ton prochain jour de repos ? » De toute évidence, tu voulais voir Boston de nuit, alors il faudrait pas que tu bosses. Buvant une nouvelle gorgée, je ne lâchais pas pour autant ton regard. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais te réserver, mais sache que ça sera mémorable. Autant pour toi que pour moi, j’en suis certain. C’est bien pour ça qu’un petit sourire en coin, discret cependant, venait naître sur mes lèvres.

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put your eyes on me  ★ ─ w/ @Devon Bulger

J’oublie mes peurs, mes incertitudes, mon allure de gamine, ma silhouette un peu trop frêle pour ta férocité. Je m’entête dans ta noirceur à vouloir te faire basculer. M’engouffre dans ce semblant de proposition que je viens embraser de ma provocation. Je suis folle sans doute me murmure cette partie plus sage de moi-même. Mais j’aime à écouter la noirceur qui baigne mes veines, celle qui me dicte que j’ai une tâche à accomplir, une vengeance à mener. Celle qui me dit de davantage te côtoyer. Mon palpitant s’emballe mais mes azurées s’obstinent à se reposer sur tes ébènes. De la proximité de nos mains, de nos silhouettes. De cette conversation qui n’a d’anodine que l’allure mais pas le fond. C’est les enfers que tu m’ouvres et c’est moi qui accepte de m’y plonger pour de bon. « Après-demain. » que je réponds en ne te lâchant pas du regard. Je viens replacer furtivement une de mes mèches, alors que de mon autre main mon petit doigt s’accroche à tes deux dernières phalanges, pour en découvrir la peau d’un mouvement sans doute un peu trop doux pour ton ombre. « Alors c’est entendu ? » Je regagne ma place, encore emballée de mon effronterie, de mon passage au noir pour une âme encore bien trop blanche. Gamine qui enflamme le bidon d’essence de façon sans doute trop obstinée, presque désinvolte. La peur m’anime, mais une pulsion bien plus grande gravite dans mon être, de cette impression de m’incarner moi-même.

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put your eyes on me  ★ ─ w/ @Lyra Bain

Tu m’intrigues, derrière ton regard presque ahuri, cet air bien trop innocent. C’était peut-être pour cette raison que j’ai accepté ce deal qui n’était cependant pas dans mes habitudes. Je n’avais aucune idée de quoi te montrer en réalité. C’était une façon détournée de t’avoir plus proche, de t’emmener dans un endroit reculé loin de toute vie, de toute humanité. Je pourrais alors m’imprégner de tes chairs. M’imprégner de ton odeur. Peut-être même avoir le goût de ton sang sur mes lèvres. Un soupir, un sourire. Je cachais toutes mes pensées pour que tu n’en décèles aucune. Le regard rivé sur toi, c’est pas pour autant que je ne sens pas ta main contre la mienne, t’accrochant à moi comme si ta vie en dépendait. Oh, je vais t’y faire tenir à ta vie, t’en fais pas pour ça. « C’est entendu. » finissais-je par conclure, un sourire en coin. Mon autre main attrape mon verre pour le terminer d’un cul sec. « Sers-m’en un autre. » Un ordre, chose que tu risques d’entendre plus souvent sortant de ma bouche. Et j’ose espérer que tu ne seras pas de ceux qui les remettent en question. Ta vie en dépendra, crois-moi.

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HJ:

 

put your eyes on me  ★ ─ w/ @Devon Bulger

Je ne sais pas vraiment comment on en était arrivé là. Décrocher ce rendez-vous avec toi, c’était au-delà de mes espérances et en même temps une rage sourde mêlée de peur, mais aussi d’envie venaient se tapir dans mon ventre. Tu réveillais en moi les nuances, entre mon ancienne et ma nouvelle personne. Oscillant entre le clair et le sombre, une funambule ne tient jamais très longtemps finalement. Ma main effrontée se perd dans la proximité de la tienne. Je suis sans doute un peu candide lorsque j’espère semer le doute en ta personne. La réalité est toute autre. Des femmes, tu en as connu des tas, tu t’es confondu dans leurs chairs, tu n’as plus rien à apprendre. Alors qu’il me reste tout à faire. Je ne tiendrai pas ce simulacre bien longtemps, je risque de m’y perdre. Mais de toute manière, quelle en est l’importance lorsque plus personne ne vous cherche ? Je relâche alors mon emprise, un peu tremblante, remettant une mèche dorée derrière mon oreille. Je ne rétorque rien. Je m’empresse de reproduire à l’identique la boisson que je viens t’apporter en récupérant le premier contenant. Vider une carcasse pour la remplacer par la suivante. Peut-être et sans doute que je ne serai pas davantage. Mais peut-être alors que j’aurai la clé pour comprendre.

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