CALVIN&NATALYA • you da one that I think about always

Tu venais de te réveiller, on était quelques jours après l'explosion, le retour à la réalité avait été assez difficile. Tu ne pouvais plus te sentir en sécurité ici, ça allait prendre un peu de temps. Mais au moins, tu avais survécu. Quelques blessures mais rien de grave. Certains avaient été plus blessés que d'autre, de ce côté là tu avais eu de la chance. Bref, tu te levais de ton lit et marchais, en sous-vêtements dans ta chambre. Tu prenais ton portable et remarquais que tu avais reçu des messages pendant ta nuit. Tu souriais devant ton portable, sûrement l'air idiote mais bon. Tu t'asseyais à nouveau sur ton lit et réfléchissais. Tu parcourais ton répertoire, t'arrêtant sur le numéro de Calvin. Vous aviez dit que vous deviez parler, parler de ce qu'il s'était passé à Megève. Vous vous étiez embrassés dans le jacuzzi, il avait dû te faire un strip-tease durant le action/vérité. Si vous vous étiez arrêtés là ça aurait pu aller. Mais non, vous aviez failli coucher ensemble, vous aviez juste été interrompus par Alekseï. Tu te demandais si c'était une bonne chose ou pas. D'un côté, c'était quand même ton prof de russe.. Mais de l'autre, tu en avais vraiment envie. Tu ne faisais pas ça sur un coup de tête. Tu te décidais finalement à envoyer un message à Calvin. Hey, tu vas bien ? J'me disais, maintenant que tout ça est fini, il faudrait qu'on parle. J'serais au East Coast Grill ce midi, et je t'invite, tant qu'à faire (; Tu te levais, prenais ta douche et allais t'habiller. Un jean, un haut en dentelle beige et des escarpins de la même couleur. Tu te maquillais rapidement, sans exagération et sortais de chez toi, en enfilant ton caban et ton écharpe. Il faisait plutôt froid, même si tu étais bien couverte. Tu prenais un taxi et arrivais au restaurant vers midi moins dix. Tu demandais une table pour deux et allais t'asseoir, attendant Calvin qui n'allait pas tarder.

L'explosion était finie, mais moralement, ce n'était la fin, pour tout le monde. Les séquelles morales étaient beaucoup plus importantes que les physiques. Tu avais besoin de te changer les idées, tu invitais donc Calvin à te rejoindre au restaurant, seuls autour d'une table. Vous deviez parler d'un sujet qui n'était pas si simple que ça. Le sujet n'était pas très joyeux non plus. C'était ton prof et tu n'aurais jamais dû aller aussi loin. Une fois de plus, tes envies avaient pris le dessus. Tu ne regrettais pas en fait, tu avais passé de bons moments en sa compagnie, même de très bons. Il arrivait au restaurant quelque temps après, ne te faisant pas beaucoup attendre. Tant mieux, tu n'aimais pas attendre, tu préférais plutôt te faire attendre (a). Il te rejoignait directement à la table, te demandant si tu allais bien. Tu lui souriais, heureuse de le voir. On pouvait dire que tu avais eu peur de ne pas retrouver cette belle bouille après l'explosion. « Ça va ça va ! J'me remet doucement de l'explosion mais bon, un peu comme tout le monde. Et toi, tu vas mieux ? » Un serveur arrivait pour prendre votre commande, du moins pour l'apéritif. Vous avez choisi ? Tu repensais au moment passé dans le jacuzzi. « Humm, mettez-nous une bouteille de champagne, l'une de vos meilleures. » Tu souriais au serveur, avant de te retourner vers Calvin, souriante. « Faut pas perdre les bonnes habitudes » Tu lui faisais un clin d'oeil, attendant que le serveur revienne avec votre bouteille et vos coupes.

Peu de temps après, la serveuse vous apportait vos deux coupes et la bouteille de champagne. Elle vous servait tous les deux. Tu prenais ta coupe et la levais vers Calvin, souriante. Il te demandait à quoi vous alliez trinquer, à vrai dire, à part vos retrouvailles, tu ne savais pas vraiment. Il te souriait malicieusement, sourire que tu adorais. Une fois servis, la serveuse repartait, vous laissant seuls. Calvin trinquait à votre survie, tu lui souriais et faisait sonner ton verre contre le sien. « À notre survie alors ! » Tu buvais une gorgée de ton champagne, regardant ensuite Calvin dans les yeux. Tu étais heureuse d'avoir un peu de temps hors d'Harvard et loin de toute cette panique due à la récente explosion. Un peu de détente ne faisait pas de mal. Il en arrivait ensuite au sujet de Megève. Ce n'était pas le plus joyeux mais bon, tu l'avais fait venir pour parler de ça alors il fallait bien le faire, tôt ou tard. Tu prenais une autre gorgée, avant de reposer ton verre sur la table. « Oui.. On sait tous les deux qu'on a été trop loin, enfin j'veux dire.. C'était pas l'envie qui m'en manquait, loin de là, mais j'aurais pas dû, t'es mon prof Calvin.. » Tu baissais légèrement la tête, ton sourire s'était effacé et avait laissé place à un visage beaucoup plus sérieux.

Il était d'accord avec toi sur le fait que vous aviez été trop loin. Tu lui souriais, finissant ta coupe. On pouvait dire que le champagne était un peu hors-sujet, vu le ton de votre discussion. Tu avais passé de bons moments à Megève, même si tu aurais préféré moins de complications. Il disait que ça ne reproduira pas. Tu lui souriais malicieusement, avant de lui faire croire à une petite moue boudeuse. « Dommage.. » Tu te mettais à rire, évidemment que tu en avais envie, envie d'à nouveau te retrouver dans un lit, tes lèvres contre les siennes. Bien sûr que tu avais envie de tout ça, mais tu savais que tu ne devais pas céder à tes envies, dommage. Ton professeur de russe te demandait pourquoi Alekseï avait réagi comme ça. Tu baissais la tête, tu ne savais pas si tu étais prête à parler de tout ça à quelqu'un. La serveuse revenait vers vous, voyant vos coupes se vider. Avant qu'elle ne demande quoi que ce soit, tu lui donnais ta commande : un faux-filet frites comme Calvin. Tu ne voulais pas être trop interrompue par les paroles des serveuses trop envahissantes. Calvin ajoutait que tu n'étais pas obligée de lui répondre, même s'il préférait que tu le fasses. « En gros Aleks et moi on est sortis ensemble en Russie, pendant sept mois. Ça s'est pas super bien fini, j'étais attachée et amoureuse, pas lui. » Tu ne savais pas si tu allais lui en dire plus ou pas, par exemple lui parler de ta grossesse. « Je t'avoue que je sais pas non plus pourquoi il a réagi comme ça. On a tourné la page là dessus. »

Calvin te souriait, alors que tu faisais ta mise boudeuse. Quand il te répondit, tu lâchas un sourire en coin, presque malicieux. Vous étiez tous les deux d'accord sur le fait qu'il ne fallait pas céder à la tentation, même si elle était forte. Tu aurais bien voulu te laisser aller dans ses bras, mais c'était ton prof alors ça compliquait beaucoup les choses. Ta coupe étant finie, tu t'en reservais une deuxième et regardais Calvin tout en approchant la bouteille de sa coupe. « Une autre ? » Vous en arriviez au sujet Megève, donc à ce qui s'était passé et à Alekseï. Il avait l'air de porter attention à ce que tu lui disais. Tu lui souriais, savourant ta nouvelle gorgée de champagne. Il doutait ensuite de la fin de cette histoire et se demandait si tout était vraiment fini, vu la réaction de son cousin. Tu posais ta main sur la sienne et lui faisais un clin d'oeil, tout était bel et bien fini. « Crois moi, la page a été tournée, et pour nous deux. Et puis t'es son cousin et t'es prof alors ça a peut être pesé dans la balance.. » Tu lui souriais, sincère. Il continuait à parler, parler d'Harvard. « Oui c'est un peu ça.. Enfin surtout pour toi à ce j'ai cru comprendre.. » La serveuse ne vous laissait pas beaucoup attendre et ramenait vos plats, vous la remerciez, avant qu'elle ne reparte servir d'autres clients. Tu commençais à couper ton faux-filet puis t'arrêtais, posant tes couverts dans ton assiette. Tu regardais Calvin dans les yeux et te mettais à parler. « Le truc en fait c'est qu'on est lâches. On cherche à fuir les difficultés au lieu de les affronter. On est tous lâches, trop lâches même. La vérité c'est qu'on a peur, peur des conséquences. Alors on se tait et on fait avec, on reste assis bien sagement à manger son faux-filet frites. Et tout ça pour que ça soit plus simple, mais c'est pas plus simple, ça l'a jamais été d'ailleurs. » Tu ne savais pas pourquoi tu t'étais aventurée dans cette discussion, sûrement parce que la difficulté était son statut de professeur, et que tu n'en pouvais plus de cette difficulté omniprésente..