LAREA & SOFIA ❝ Lunch break ❞

Midi venait de sonner lorsque mes pas foulèrent le sol du grand hall. Mon dernier cours venait de se terminer et c’était désormais l’heure de la pose pour moi. Chose qui tombait bien puisque je mourrais de faim. J’entendis quelqu’un m’interpeller. Je me retournais alors, remarquant Chad, un type qui me tournait autour depuis quelques jours – « Sofia. Tu es magnifique aujourd’hui. » - Me dit t-il avec son sourire de don juan. C’était le genre de type aux mille et unes conquêtes, très peu pour moi – « Chad, tu es… toujours le même. » - Dis-je d’une voix douce, grand sourire aux lèvres. Chad ne m’intéressait pas du tout, je ne suis pas du style à me laisser avoir par des coureurs de jupons, ça non ! – « Combien y’a t-ils de chances pour que tu acceptes de passer la soirée avec moi ce soir ? » - Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’était pas étouffé par sa timidité. N’empêche, ce genre de gars me font bien marrer. Ils sont persuadé d’être irrésistible et d’être détenteurs des meilleures techniques de drague – « Aucune, tu le sais bien. » - Répondis-je, avec un micro sourire amusé, mais lui montrant bien qu’il n’y avait vraiment aucune chance pour que cela arrive – « Je dois y aller, salut. » - Dis-je avant de tourner les talons. C’est à ce moment là que je tombais sur un autre visage familier : Laréa – « Salut. » - Dis-je avant de lui faire une bise sur chaque joue – « Comment tu vas ? » - Ajoutais-je ensuite, adressant à mon amie un grand sourire.

Laréa se trouvait à la cafétéria, profondément plongée dans l'étude de deux sandwichs dans la file d'attente. Poulet-moutarde ou poulet-curry ? Le choix était tout simplement cornélien. La cuisinière, qui commençait à bien la connaitre, avait un petit sourire amusé, et servait les personnes après elle pour éviter de bloquer la file trop longtemps.

Finalement, Laréa prit le poulet-moutarde et avança dans la file, rajoutant dans son plateau tout un tas de choses totalement inutiles : trois fourchettes (et aucun couteau), une cuiller à soupe, deux yaourt au chocolat et une bouteille de thé glacé, sa boisson préférée. Elle tendit sa carte à la caisse et se retrouva face à l'immense cafétéria, se demandant bien où elle allait pouvoir s'asseoir.

C'est à ce moment que Sofia arriva pour la saluer. Ouf, une tête connue ! Laréa lui fit la bise, son sourire retrouvé, avant de répondre à sa question :

- ça va très bien, et toi ? Tu manges avec moi ?

J’entrais donc dans la cafétéria afin d’aller me prendre quelque chose à manger. J’optais pour mon sandwich préféré : Poulet-Curry. Je prenais avec cela une petite salade, un coca cola et bien sur, le plus important : Le dessert. Ce serait une part de flan à la noix de coco pour moi. Bref, je ne me refusais rien ! Je payais, puis, je tombais sur Laréa qui apparemment cherchait un endroit où s’asseoir. Le self était déjà blindé de monde, comme chaque jours à cette heure-ci. C’est l’heure de pointe ! – « Je vais bien aussi. » - Lui répondis-je, toujours avec le sourire – « Bien sûr, avec plaisir. » - Repris-je quand elle proposa que l’on déjeune ensemble. Je repérais une table un peu plus loin – « Tiens, il y’a de la place là bas. » - Annonçais-je avant de l’inviter à me suivre jusqu'à cette fameuse table. Arrivée sur place, je posais mon plateau sur la table et prit place sur une chaise – « Alors, qu’est-ce que tu me racontes de beau ? » - J’ouvrais ma canette de coca pour la verser dans mon verre.

- Pas grand chose, j'en ai peur ! répondit Laréa à son amie. On peut dire que c'est métro/boulot/dodo ... Je bosse sur mes projets d'art, j'essaie désespérément de ne pas prendre de retard en cours et... Et voilà ! C'est à peu près tout. Je devrais sécher un après midi juste pour passer du temps pour moi, mais bon... J'ose pas...

Laréa avait littéralement peur de se faire renvoyer. C'était tellement dur d'entrer ici que... un après midi sans pointer en cours et elle avait peur qu'on la convoque chez le Doyen pour se faire remettre les pendules à l'heure. Oh, bien sûr, une partie d'elle savait que tout ça n'arrivait que dans les films mais... Elle avait parfois l'impression d'être dans un film.

Bon, d'accord, ça ne lui arrivait que quand elle était totalement dans la lune ce qui ... était en train de se produire.

- désolée... Je pensais encore à autre chose... Tu disais ?

Le rouge monta aux joues de l'étudiante, qui ne savait plus réellement où se mettre.

Je commençais à manger, piquant ma fourchette dans ma salade tandis-ce que j’écoutais Laréa parler. Apparemment, la jeune femme avait été pas mal occupée par les cours ces derniers temps… comme la plupart d’entre nous. Je passais ma vie à travailler dur pour réaliser mes projets. Mon temps, je le passais sur le campus. Cela ne me dérangeait pas, car la danse, c’est ma vie tout entière. Je veux me donner les moyens de réussir. Enfin, c’est vrai qu’il faut aussi savoir prendre un peu de temps pour sois. D’ailleurs mon amie avait déjà songé à sécher un après midi, mais elle n’avait jamais osé le faire. En voilà une idée !

« Et si on osait ? Cet après midi par exemple. J’ai bossé comme une folle ces dernières semaines et je dois dire que ça me ferait aussi beaucoup de bien de prendre un peu de temps pour moi. » - Je lançais ça sur un coup de tête. Je n’avais pas eu l’intention de sécher les cours aujourd’hui, mais pourquoi pas ? Ce n’est pas comme si j’avais l’habitude de m’absenter, pour une toute petite après midi ce n’était pas bien grave. Et puis, on est jeunes, on a bien le droit de profiter de la vie, non ? Laréa semblait être ailleurs. Ce qui ne m’étonnait pas. L’étudiante en arts est comme ça, un peu dans la lune, mais c’est ce qui fait tout son charme aussi – « Ce n’est pas grave. » - Dis-je avec un sourire rassurant, parce que je la voyais rougir – « Je disais qu’on devrait sécher les cours aujourd’hui et s’accorder une aprem pour faire absolument tous ce qu’on veut. Après tout, ce n’est pas comme si on séchait tous les jours, on a bien le droit d’aller respirer un peu, non ? » - Je sais, ce n’est pas vraiment très sérieux, mais on est pas obligé d’être toujours sérieux. Cela dit, je ne voulais pas entraîner Laréa là dedans si elle ne le souhaitait pas. Enfin, c’est elle qui avait pensé à sécher – « Alors, ça te tente ? » - J’esquissais un petit sourire, puis continuait de manger.

Hésitation. Non, pas le dernier Twiligth, plutôt ce qui se passait dans ma tête. J'avais tellement envie de faire un peu comme le reste du monde mais... Voilà, je considérais qu'Harvard, c'était travail, travail travail. J'avais eu du mal à y rentrer à cause de ma têtanlarité aigue, du coup... Je voulais y rester.

Néanmoins...

- D'accord.

Le mot était sortit tout seul de ma bouche. pourquoi ? quand ? comment? aucune idée. Je voulais juste décompresser.

- On pourrait en profiter pour aller faire les boutiques ? J'ai besoin de quelques vêtements... J4ai tellement grignoté pendant les révisions que j'ai pris 5 kilos... Me jeans ne ferment plus !


[HJ : vraiment désoléééééée du temps de réponse >.< j'ai le net qui fait un peu ce qu'il veut et des horaires de boulots de misères ces derniers temps ! Je suis rien quà toi pour les deux prochains jours qu'on fasse avancer le topic :]

« Ouiiiiii » - Je souriais et frappais dans mes mains en entendant Laréa accepter ma proposition. C’était décidé, cette journée serait la notre. On allait prendre un peu soin de nous, profiter du bon temps. Travailler, c’est bien, mais il faut aussi savoir vivre. Mon amie proposait d’aller faire un tour dans les boutiques et j’approuvais son idée – « Je suis toujours partante lorsqu’il s’agit d’aller faire les boutiques. Donc, c’est ok. » - Répliquais-je avec un sourire – « Tu as pris cinq kilos ? On ne dirait pas. » - Ajoutais-je, non pas pour lui faire plaisir, je suis connu pour ma franchise, mais parce que cela ne se voyait pas. Ce n’était que cinq kilos après tout.

Nous terminons notre déjeuné tout en discutant de notre escapade de cet après midi. Une fois le déjeuné fini, on quittait rapidement le campus. On regagnait ma vielle charger de 1969 qui était garée sur le parking du campus. Direction le centre commercial.

HJ : Pas de souci ^^ Arf fichus problèmes de connexion, je compatis.

Mais dans quoi m'était-je encore embarquée ? Sécher les cours mais... Raaaah ! à peine cette décision prise, je la regrettais. J'étais certaine que j'allais me prendre dans les dents une punition, une convocation chez le doyen et tout le tralala. Je n'avais aucune idée de ce qui allait bien pouvoir de passer, mais à mes yeux, c'était simplement impossible de s'en sortir bien.

- Heu, merci.

Bon, si mes kilos ne se voient pas. c'était tout de même la bonne nouvelle de la journée. Une fois le repas terminé, je proposais à Sofia de repasser par la maison pour poser nos affaires de cours et récupérer portes monnaies et sacs à main.

Un sac à main, ça aussi c'était un truc que je n'avais jamais utilisé avant Harvard. Avant, j'avais la carte de crédit de mon père dans ma poche, et point barre. Maintenant, je sortais avec du rouge à lèvre, des mouchoirs, et tout un tas de truc bizarres qu'Ambre m'avait mis dans le sac.

- Alors ? Qu'est ce que tu en dis ?

Le fait de sécher les cours ne me dérangeait pas plus que cela. Après tout, qui ne l’a pas fait ? Je suis même certaine que les profs ont eux aussi séché des cours lorsqu’ils étaient plus jeunes. Je ne craignais pas une quelconque punition suite à ce séchage de cours. On est à l’université, pas au lycée. Si on sèche les cours, c’est notre problème, a nous de parvenir à rattraper le cours ensuite, mais les profs ne sont pas derrière nous sans arrêt comme au lycée. Bref. On passait par la maison lowell pour que Laréa puisse prendre son sac à main et déposer ses affaires de cours. Moi, j’avais déjà tous sur moi et puis, j’avais un appartement, mes affaires n’étaient pas ici. J’aime beaucoup les Lowell, mais j’aime bien avoir mon chez moi.

« J’en dis que c’est très bien. » - Laréa n’était pas vraiment habituée à se balader avec un sac à main. D’un côté, parfois c’est très bien de ne pas se trimballer un sac à main, ça peut devenir encombrant. Enfin bref. On quittait la maison. Je laissais mes affaires de cours dans le coffre de la voiture et en démarrait, Laréa assise du côté passager – « T’inquiètes pas, c’est pas parce qu’on sèche une fois qu’on se fait virer de l’université. Je suis même sûre qu’on remarquera a peine notre absence. » - Comme je connais Laréa, je me doute bien que le fait de sécher puisse l’inquiéter, d’ailleurs, elle n’avait jamais osé sécher avant que je ne lui propose de le faire.

Je n'étais certainement pas convaincue par ce que me disait Sofia, mais bon... On m'avait dit à de nombreuses reprises que ce n'était pas en ayant peur et en restant en arrière qu'on allait pouvoir faire quoi que ce soit de sa vie. Alors, il allait me falloir vaincre cette petite peur de rien du tout et croquer la vie à pleines dents.

- J'espère sincèrement. Tu connais ma tendance à toujours imaginer le pire...

Foutue imagination. Enfin, c'était bien pratique pour avoir des bonnes notes à mes exams. La création demande à la fois du talent mais aussi de la créativité, et mon esprit était clairement bien placé dans cette catégorie.

- Dis, t'as un truc de prévu pour la saint valentin ?

Question qui n'avait rien à voir, mais bon... Tenant mon sac à main avec précaution (comment j'étais sûre que j'allais l'oublier quelque part ce truc), je grimpais dans la voiture de SOfia et direction le centre ville !