Tout le monde aimait les compliments, encore plus quand ils sortaient de la bouche de gens qui comptaient vraiment. Les mots prenaient une saveur nouvelle prononcés par Calvin. Elle l'aurait put l'écouter parler durant des heures. Son timbre de voix lui avait tant manqué et sa façon de parler d'elle. Ta soeur a de la chance de t'avoir, tu assures bien plus dans ton rôle d'aîné que moi. Dit-elle sur le ton de la plaisanterie même si cette vérité l'affectait un peu. Elle essaya d'écarter son frère de ses pensées et se concentra à nouveau sur ce qui rendait Calvin si important, essentiel pour elle. Je te trouve tellement unique à ta façon. Ne me demande pas de l'expliquer, je ne saurais pas le faire. Mais il n'y en a pas deux, des garçons comme toi. Elle le pensait, plus que jamais. Calvin était une personne spéciale, pour elle en particulier. Elle s'estimait chanceuse de l'avoir dans sa vie. Il y était de retour. Calvin était là devant elle. Silencieusement, elle ne put s'empêcher de se promettre de ne plus le laisser partir. Ce qui contribua à donner aux mots qui sortirent ensuite de la bouche du garçon une saveur si amère. Quelque chose se brisa en elle et elle ne put masquer sa déception. Son sourire s'effaça et elle essaya de ressaisir mais en vain, sa peine se lisait dans ses yeux. Tu est en couple ? Demanda-t'elle brusquement. Elle n'aurait pas dut être si curieuse, mais il s'agissait de Calvin. Le besoin de savoir lui apparaissait comme étant trop fort.
« Ne dit pas ça. Tu assure toi aussi. Tu prends soin de lui. » Ce qu’elle disait me touchait. Charity disait cela avec tellement de simplicité sans avoir une idée derrière la tête. La voir se décomposer devant moi, alors que je venais de lui annoncer que je n’étais pas vraiment libre me fit mal au cœur. Je savais que j’aurais put me garder de lui annoncer la nouvelle qui avait bouleversé ma vie ces derniers temps, mais ce n’était pas mon genre de lui mentir. Non, je voulais être honnête comme elle l’avait toujours été avec moi. « Ce n’est pas vraiment ça. » Comment lui dire ? « Charity tu te souviens lorsque je t’avais dis qu’être aristocrate était un avantage, mais que cela pouvait apporter beaucoup de contrainte ? » Cela me brisait. Lui annoncer cette nouvelle dans un tel endroit. « Eh bien.. il faut croire que les contraintes ne viennes que de réellement commencer. » Je reprenais mon souffle et plongeais mes yeux dans les siens. « Je suis fiancée. » Je la voyais déjà fuir, son regard me fuyait, elle s’éloignait. « Avant que tu ne dise quoi que ce soit ou que tu parte. Sache que je ne l’ai pas voulut. »
C'était gentil de sa part de vouloir la rassurer en lui disant qu'elle n'était guère une odieuse grande soeur. Les mots prenaient davantage de sens pour elle quand ils étaient prononcés par Calvin. Elle n'avait pas changer d'avis : elle avait sa part de responsabilité dans l'effondrement de la relation qu'elle entretenait avec son frère. Non, il ne suffisait pas de quelques gentilles paroles. Mais elle se sentit plus légère, pour quelques instants et en remercia Calvin d'un sourire reconnaissant. Cependant son bref soulagement fut de courte durée quand elle décida de poser la fameuse question et que sa réponse lui donna le sentiment de voir s'écrouler monde autour d'elle : il n'était plus disponible. Il n'était pas célibataire, il était avec une autre qu'elle. Cela n'aurait pas dut l'ébranlée à ce point et pourtant elle se sentit brusquement perdue, démunie sans lui, sentiment ridicule vu qu'elle venait à peine de le retrouver. Elle l'écouta parler, ses yeux fixés sur lui, la déception se lisant sans mal sur son visage. Elle n'essayait pas de la masquer. Il parla de sa situation familial et elle hocha lentement de la tête, tâchant de comprendre, d'anticiper ses prochaines paroles pour les rendre moins douloureuses. En vain, ce qu'il lui avoua lui arracha un gémissement. Elle tâcha de se contrôler et se tut avant de reprendre la parole. Tu est fiancé ? Tu vas épouser quelqu'un ? Est-ce que seulement tu l'aimes ? Pourquoi tu fais cela ? Quelles sont les raisons ? C'est le choix de tes parents ou bien le tiens ? Les questions se succédaient. Elle avait besoin de réponses.
Les questions fusaient. Charity ne cachait pas sa déception. Parfois, je me détestais. « L’amour n’est pas un critère obligatoire lors de ces mariages. Je n’ai pas le choix. » Je ne pouvais pas lui dire que j’avais été forcé par mon grand-père. Si je refusais, j’étais déshérité et cela c’était hors de question. Je tenais trop à mon confort, à ma vie, mais aussi parce que j’avais des responsabilités. J’étais le principal héritier de la famille Mikhaïlovitch et je devais prendre soin de ma famille et assurer sa descendance. « Comme je te l’ai dis avoir mon statut peut avoir certaines contraintes. J’aurais aimé que ça soit différent pour moi, mais c’est impossible. » La savoir inaccessible me rendait bizarre. Est-ce que mes sentiments pour elle était plus conséquents que je ne le pensais ? « Ne soit pas déçut à cause de moi. Ne t’inflige pas ça.. »
Elle devait sans doute empirer les choses en parlant ainsi, en ne laissant guère planer le doute sur ses sentiments : elle était malheureuse, elle avait décidée de le faire savoir. D'ordinaire, dans de pareilles situations, elle restait droite, une ébauche de sourire sur le visage, l'éclat de ses yeux laissant vaguement deviner qu'elle prenait sur elle et qu'elle pourrait tout aussi bien s'écrouler. Elle était en train de s'écrouler et elle ne voulait pas feindre devant Calvin que ce n'était pas le cas. Il fallait qu'il le sache. Il lui répondit. Ces propres n'étaient pas dépourvus de sens et pourtant, ils lui semblaient si ahurissants. Elle secoua la tête jusqu'à ce qu'il cesse de parler. Quand finalement il se tut, elle parla à son tour. Les choses n'ont pas à être ainsi. Il n'avait pas à épouser une femme qu'il n'aimait pas. Elle devait sans doute paraître égoïste, estimant qu'il serait plus heureux avec elle. Mais non, ce n'était pas vraiment le cas. Charity pensait également à lui. Je ne connais pas les détails et je ne les saurais que si tu m'en dis plus, ce que je ne suis pas certaine de vouloir, mais tu n'as pas à faire ça Calvin, c'est ridicule même de l'envisager si tu veux savoir ce que j'en pense. Sans doute était elle naïve, mais elle ne pouvait pas imaginer de vivre une telle vie : se réveiller chaque jour au côté d'une personne envers qui elle n'éprouve pas de l'amour. Elle aurait le sentiment de gâcher de sa vie et cela la rendrait dingue. Elle n'aurait pas souhaiter de vivre cela à son pire ennemi.
Non, les choses n’auraient pas du se dérouler comme ça. Elle avait entièrement raison, je me levais du bureau. Les mains toujours dans les poches je me dirigeais vers la fenêtre continuant à regarder le campus désert. « Tu as raison. Hélas, les choses ne se passent pas comme ça dans mon monde. » Je cachais mes émotions. Sa visite avait été si inattendue et en même temps bouleversante. Je me tournais à nouveau vers elle et me dégoutait moi-même de ce que je lui faisais subir. « Je ne peux pas revenir en arrière. Je n’avais pas le choix même si je le regrette. » Je me rapprochais et prenais son visage entre mes mains. « Je m’en veux tellement de te faire subir ça.. »
Elle se mordilla la lèvre. Elle se sentait brusquement si ridicule, si naïve. Elle lui en voulait de la faire se sentir ainsi et à la fois, elle ne s'estimait pas un instant capable de nourrir de la rancune envers lui. Elle se sentait faible, comme si elle était revenue une petite fille hors elle détestait se sentir vulnérable. Elle aurait put se mettre à pleurer comme une enfant, hors elle ne voulait pas pleurer devant lui. Elle se sentait suffisamment humiliée ainsi. Charity l'écouta parler, le regard désormais baissé, fixé sur le sol. Quand il eu terminé de parler, elle releva la tête. D'accord répondit-elle d'une voix qu'elle aurait voulu pleine de son habituelle assurance feinte la plus part du temps mais elle doutait fortement d'être convaincante. Elle lui adressa un sourire figé et reprit la parole d'une voix trop tremblante. Bon et bien je crois que je ferais mieux de partir dit-elle en se relevant. Elle passa une main dans sa chevelure blonde, repoussant quelques mèches de cheveux derrière son épaule tout en continuant d'éviter soigneusement de croiser le regard du garçon.
Une fois de plus elle m’échappait. Mes fiançailles m’avaient empêché de nous redonner une chance. Une chance de pouvoir être à nouveau avec elle, car lorsque j’étais avec elle, aucune autre fille ne m’intéressais. Je restais interdit. A quoi bon la retenir. Tout avait été dit. Que dire pour qu’elle reste ? L’embrasser ? Cela ne ferait qu’empirer les choses. Pour une fois, je commençais à comprendre la douleur que pouvait ressentir certaines personnes en regardant ceux à qui ils tenaient leur fuir sans être capable de les retenir. A quoi bon ?! Je supposais qu’être avec moi alors que j’étais fiancé n’était pas dans ses intérêts et ne serait sans doute pas ce qu’elle choisirait. Alors dans un effort vain... Je tentais de lui dire ce que j’avais sur le cœur. « Charity.. » Je n’y arrivais pas. Pourtant, je voulais lui dire que je tenais à elle et qu’il m’était inconcevable de la perdre, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Aucun, car je n’étais pas doué pour les déclarations. En réalité, je n’avais jamais eu l’occasion d’en faire ou d’en éprouver le besoin. La voir s’éloignée était insupportable. J’aurais aimé la rattraper, la tenir dans mes bras, être dans un autre endroit. Remonter le temps jusqu’à ces vacances à Boston. L’avoir à nouveau pour moi. Être nous. Envoyer valser l’aristocratie pour elle ! Au risque de perdre ceux que j’aimais, d’abandonner ma famille ? Je ne pouvais pas leur faire ça.
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Tout le monde aimait les compliments, encore plus quand ils sortaient de la bouche de gens qui comptaient vraiment. Les mots prenaient une saveur nouvelle prononcés par Calvin. Elle l'aurait put l'écouter parler durant des heures. Son timbre de voix lui avait tant manqué et sa façon de parler d'elle. Ta soeur a de la chance de t'avoir, tu assures bien plus dans ton rôle d'aîné que moi. Dit-elle sur le ton de la plaisanterie même si cette vérité l'affectait un peu. Elle essaya d'écarter son frère de ses pensées et se concentra à nouveau sur ce qui rendait Calvin si important, essentiel pour elle. Je te trouve tellement unique à ta façon. Ne me demande pas de l'expliquer, je ne saurais pas le faire. Mais il n'y en a pas deux, des garçons comme toi. Elle le pensait, plus que jamais. Calvin était une personne spéciale, pour elle en particulier. Elle s'estimait chanceuse de l'avoir dans sa vie. Il y était de retour. Calvin était là devant elle. Silencieusement, elle ne put s'empêcher de se promettre de ne plus le laisser partir. Ce qui contribua à donner aux mots qui sortirent ensuite de la bouche du garçon une saveur si amère. Quelque chose se brisa en elle et elle ne put masquer sa déception. Son sourire s'effaça et elle essaya de ressaisir mais en vain, sa peine se lisait dans ses yeux. Tu est en couple ? Demanda-t'elle brusquement. Elle n'aurait pas dut être si curieuse, mais il s'agissait de Calvin. Le besoin de savoir lui apparaissait comme étant trop fort.
