❝It's such a shame for us to part❞ Charity and Calvin.

Elle glissa son téléphone portable dans la poche de son manteau et s'avança dans les couloirs de l'université. Son dernier cours de la matinée était désormais terminé et n'ayant guère beaucoup manger avant de se rendre au premier, elle avait décidée d'aller se chercher un déjeuner. Elle s'apprêtait à se rendre à son casier pour récupérer quelques affaires avant de sortir du bâtiment mais ses plans se retrouvèrent brusquement perturbés quand elle crut voir un visage familier, elle continua d'avancer, plus lentement. Bientôt, elle en fut certaine. Cette chevelure blonde, ce regard, cela ne pouvait être que lui. Le doute laissa place à la certitude et sans même réfléchir à quoi que ce soit, Charity accéléra le rythme de ses pas pour le rejoindre. Que faisait-il là ? Elle était partagée entre la déception de ne le savoir que maintenant et la joie de le revoir. Elle ne pensait plus à rien si ce n'est ces vacances qu'ils avaient passer ensemble et au cours desquelles elle était tombée amoureuse de lui. Elle arriva finalement devant lui, un immense sourire marqué par la surprise au visage et l'entoura de ses bras, l'étreignant avec douceur. Calvin ! Mais qu'est ce que tu fais là ? C'est tellement bon de te voir... Elle se recula et se coupa dans son élan en découvrant son visage. C'était bien lui, mais il semblait embarrassé, surpris. Peu être pas dans le bon sens. Qu'est ce que tu as ? Demanda-t'elle, son enthousiasme retombant à la vue de l'expression sur le visage du garçon.

Elle ne pensait plus le revoir. Quand il était sortit de sa vie, elle avait dut s'habituer à son absence soudaine. Après des vacances passées à tomber amoureuse chaque jour davantage, à découvrir une personne sous laquelle elle était tombée sous le charme, elle avait dut se résoudre à le voir partir, lui échappant. Ils n'avaient pas le choix et ils savaient que cela se passerait ainsi : les amours de vacances ne peuvent être éternels, arrive un moment ou il faut reprendre sa vie en main, reprendre pied avec une réalité qui nous est familière. Elle n'avait put l'oublier cependant et le revoir ainsi, au milieu de la vague d'étudiants traversant les couloirs l'avait rendue brusquement si heureuse. Elle n'avait put s'empêcher de le serrer ainsi contre elle, car elle avait voulu le faire depuis qu'il était parti sans jamais en avoir l'occasion. Maintenant qu'il était là, elle n'avait pas l'intention de se priver. Oui, ils s'étaient séparés, mais sa présence ici changeait tout, n'est-ce-pas ? Son air surpris l'ayant refroidit légèrement, elle tâcha de se détendre.Bien sûr qu'il était heureux de la voir, lui aussi. L'inverse n'avait pas de sens.Je suis étudiante en quatrième année, j'étudie... Elle s'interrompit. Il avait dit quelque chose. Qu'est ce que tu viens de dire ? Tu est professeur ? Qu'est ce que tu enseignes ? Il souriait et Charity lui rendit un sourire plus timide et nerveux. Il était professeur, à Harvard. Son morale descendit à toute vitesse à cette nouvelle et elle tâcha de ne pas le montrer. Elle balaya du regard l'endroit ou il se trouvait. N'importe qui pouvait les entendre. On peut aller se parler dans un endroit plus privé ? demanda-t'elle doucement.

C'était toujours la même chose. Elle devenait brusquement si vulnérable, si susceptible dans de telles situations, qu'un rien suffisait à la miner. Elle le suivit, heureuse de pouvoir avoir un peu d'intimité. Une simple porte les séparait des autres et cela lui suffisait. Calvin alla s'adosser à son bureau et quand il l'invita à s'asseoir, Charity s'exécuta, tirant la chaise la plus proche de lui pour s'y installer. Elle acquiesça de la tête. Je suis étudiante en astronomie et en danse. Dit-elle. Elle l'écouta parler, l'observant en silence. Sa voix l'apaisait, la façon qu'il avait de la regarder, elle réalisa avec encore plus de certitude combien il avait pu lui manquer. Un sourire naquit sur ses lèvres quand il lui dit qu'elle avait contribué à le faire aimer ce pays. Quand à elle, elle ne l'aimait que davantage quand il s'y trouvait aussi. C'est bien mieux quand tu est là avoua-t'elle. Inutile de garder cela pour elle. A moi aussi répondit Charity. Mais j'imagine que mon accueil à suffit à te le faire comprendre reprit-elle avant de laisser échapper un éclat de rire. Elle détacha son manteau sans jamais détacher son regard de lui. Comment est ce que tu vas ? Demanda-t'elle. Ils étaient suffisamment proches, sans même réfléchir à comment il interpréterait son geste mais plutôt simplement car elle en avait envie, elle tendit une main vers lui et effleura la sienne. Elle resta ainsi, le regard désormais baissé sur leurs mains.

Il la connaissait. S'il n'était guère difficile d'avoir connaissance de sa passion pour la danse (elle s'abandonnait à ce loisir dès qu'elle le pouvait, dans le cadre de ses études comme dans des ambiances plus décontractées, comme au cours de soirées étudiantes.), peu de gens portaient attention à sa curiosité de l'astronomie. Elle même ignorait pourquoi elle avait cela en elle. De ce qu'elle s'en souvenait simplement, elle avait toujours trouvée cela fascinant. Sans arrêt attirée par ce qui demeurait hors de portée, elle était tombée amoureuse de ce qu'elle ne pouvait pas attraper. Eternellement insatisfaite. Sauf quand elle se trouvait en présence de Calvin. Je ne sais pas vraiment non, répondit-elle avec un haussement d'épaule. Je crois que j'en reviens toujours à la danse. C'étais le cas. A sa remarque sur la prudence, Charity acquiesça. Désolée, je ferais attention, évidemment même si cela me fatigue, que tout soit toujours aussi compliqué. Car elle n'avait pas envie de feindre de ne pas être attachée à lui. Elle ne voulait pas mentir à ce sujet, cacher quoi que ce soit. Elle n'avait pas le choix cependant et cette idée la frustrait. Leurs mains s'effleurèrent, elle enroula ses doigts autour des siens, tâchant de se satisfaire de ce contact. Elle aurait aimée ne plus jamais avoir à s'éloigner de lui. Il lui posa une question sur son frère et sur elle-même. Mon frère grandit, brusquement, il se considère comme un homme qui n'a plus besoin de la moindre protection. Il est imbuvable, mais je me fais du soucis pour lui. Un bref sourire se dessina sur ses lèvres avant de s'évanouir. Moi, je vais bien.

Son sourire s'élargit après qu'il lui ai répondu qu'il l'imaginait ballerine. Je suis bornée, je fais de la danse classique depuis que je suis petite et je continue. Tu m'as bien cernée, définitivement. Non pas qu'elle ai un jour douté de cela, loin de là. Il savait parfaitement la comprendre et ce depuis le début. Quand ils s'étaient rencontrés, c'était car il avait sut lire dans ses yeux que le garçon avec qui elle était coincée à table l'exaspérait. Il avait posé ses yeux sur son regard lasse, son air blasé et son envie de s'échapper, de le laisser en plan. Il lui demanda ensuite des nouvelles de son petit frère et son enthousiasme retomba un peu. On ne pouvait guère dire qu'ils s'entendaient bien en ce moment. Elle acquiesça. Je sais et tu as raison. C'est aussi ce que me dis mon père. Je sais que mon frère n'est plus un gamin, mais, tu vois... Il reste mon petit frère. Il sera toujours petit pour moi. Elle comprenait que son frère ne le supportait pas. Mais elle ne changerait pas, elle ne pouvait pas cesser de le voir ainsi quand bien même elle demeurait donc une soeur énervante à ses yeux. Elle se détendit quand Calvin reprit la parole. Oui, j'ai été tellement heureuse de voir ton visage. Tu m'as manqué. Elle le gratifia de son plus beau sourire avant de reprendre, nettement plus tendue. Tu crois qu'on pourrait... Recommencer ? Reprendre là ou on s'est arrêté ? Elle craignait les prochaines paroles. Elle porta sur lui un regard plein d'espoir.