CHLOE ► edie campbell

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Je regardais avec envie les milliers de chaussures qui se trouvaient dans le placard de maman. Enfin, maman était un bien grand mot, comme le mot papa d'ailleurs, puisqu'ils n'étaient jamais là. Cora, ma soeur, et moi étions toujours confiées à des nourrices qui nous élevaient comme leur propre fille. Cora adorait la sienne tandis que moi j'étais indifférente à celle qu'on m'avait assignée. Je m'occupais toute seule, je n'avais besoin de personne pour jouer. Avec le palais de barbies que j'avais reçu et les milliers de polly que je collectionnais, je n'avais besoin de personne pour me divertir: j'aimais créer des histoires entre les kens et les barbies, chacun ayant un nom particulier, un statut, un âge, j'avais créer un monde dans lequel moi seul pouvait m'y plonger. Personne d'autre que moi n'avait le droit de toucher à mes jouets. Puis, quand finalement lassée de faire vivre ces bouts de plastique, je décidai de me lever et d'aller dans l'autre partie de la maison, celle des parents, soit celle dans laquelle personne n'allait jamais. Je tendais l'oreille pour vérifier que Marrisa n'était pas les parages : si elle savait que je faisais, elle me ferait une scène d'une demie-heure et je n'étais pas disposée à écouter ses reproches sans fin. Après tout, c'était une partie de la maison comme une autre et j'avais tous les droits d'y faire un tour. Finalement, j'atteignis l'endroit voulu: le placard à chaussures de maman: je l'ouvris d'un coup et pu y voir les milliers de paires de chaussures qui étaient disposer par ordre de couleur. Délaissant les tons roses dont je finissais par me lasser, j'allais vers les bleus: puis, une à une , j'enfilai les chaussures, parfois à talons, parfois à plat. Je faisais mon cinéma avant de me lasser aussi. Après avoir enlever et ranger au bon endroit toutes les paires, je sortis du placard pour me diriger vers la bibliothèque de ma mère, là où elle rangeait tous ses bouquins et ses magazines. Du haut de mes neuf ans, je me mis sur la pointe des pieds pour arriver à atteindre la pile de magazines qui m'intéressaient. Après en avoir pris un, à savoir le dernier numéro du mois, je repartis en courant dans ma chambre. Le bruit du paraitre suspect à Marissa qui me cria du salon «  Chloe? Ca va ? Que fais-tu? Je lui réponds alors rapidement « Oui t'inquiète pas, je joue! » Cette explication du lui suffire puisqu'elle ne répondit rien.

Il m'avait violemment prise par le bras pour me sortir de la maison où avait lieu la fête. Jason me jeta un regard d'une violence inouïe. Je souris d'un air narquois tout en m'allumant une cigarette. Je savais qu'il détestait que je fume devant lui, c'est pourquoi je prenais un malin plaisir à le faire. Je voulais qu'il s'énerve, qu'il se mette dans tous états, qu'il devienne fou. Il le méritait bien après tout. Après un moment de silence pendant lequel j'avais gardé ce sourire maléfique aux lèvres, l'homme que j'avais jadis aimé me cracher à la gueule « C'est bon, t'es contente? T'as bien fait souffrir tout le monde, t'es contente?» Je ne répondis rien mais le dévisageai comme si il n'était qu'un moins que rien. Je l'avais prévenu et il s'était foutue de moi, il était normal que je lui rende la monnaie de sa pièce, c'était légitime. Je continuai à fumer tranquillement ma garrot, gardant le silence, et attendant qu'il dise quelque chose. Voyant que je n'étais pas pressée de répondre, il recommença à me lancer des insultes « Putain mais t'es vraiment une meuf horrible hein. Ca te fait plaisir de m'avoir fait ça, ça te fait plaisir de me voir souffrir à ce point..Putain avec mon meilleur pote. T'aurais pu trouver n'importe quel mec avec qui me tromper mais t'es tellement sale que t'as choisi mon meilleur pote.» Mes lèvres se fendirent en un véritable sourire en entendant sa dernière phrase. Je tirai une dernière taffe de ma cigarette puis me décidai à lui répondre : « Ca fait mal hein? Bah quoi Jay, pourquoi tu fais cette tête? Je te refais juste ce que tu m'as fait y'a quoi..quelques semaines? Quand t'as couché avec Juliet, je te rappelle. Tu croyais que j'allais encaisser comme toutes les autres connes que t'as sautées avant moi et..pendant même, d'après ce que j'ai appris. Donc ouais, je me suis vengée, avec ton meilleur pote en plus pour que ça te fasse encore plus souffrir et que ça te détruise vraiment de l'intérieur comme tu l'as fait avec moi. Et tu veux savoir un truc? Ouais ça m'a fait un bien fou, j'ai pris mon pieds avec lui, j'ai pris mon pieds parce qu'en couchant avec lui j'avais ton visage dans la tête, ton pauvre visage inondé de larmes en apprenant que, oh! ton meilleur pote et ta copine avaient couché ensemble. Crois-moi, c'était génial.» Je cru qu'il allait me frapper au regard qu'il me lança, mais je ne lui en laissai pas le temps puisque je tournai déjà les talons en direction de la fête, afin de me bourrer la gueule et d'oublier toutes les horreurs et les crasses que je ne venais de dire et de faire à la personne qui comptait le plus pour moi alors.