Ethan&Juliette - A night to remember

Elle avouait qu'elle avait elle aussi pas mal de drame qui lui étaient tombés dessus. C'était la loterie de la vie entre guillemet. Certains ont beaucoup de chance et puis il y a les gens comme nous. Qui faisions tout pour se sortir des situations les plus inextricables. La vérité c'est qu'elle tombait à point nommé. J'étais perdu, à la limite de l'alcoolisme et de l'auto-destruction comme je savais si bien le faire, et elle avait réussi à me redonner envie d'y croire, juste parce qu'elle était qui elle était. Une fille qui ne se prend pas la tête, et qui avait comme qui dirait marqué ma jeunesse. Ariel avait aussi marqué mon adolescence à vrai dire, mais notre relation à bien y regarder était plutôt physique qu'autre chose. Une attirance certaine, des tas de points communs, mais nous n'étions clairement pas faits pour être ensemble malgré ce qu'on avait pu penser. La perte de cet enfant avait mis un point final à notre relation et nous avions depuis coupé contact. Peut-être qu'un jour nous pourrons être amis, qui sait ? C'était une assez mauvaise idée quand on pensait qu'elle avait réussi à me faire mettre à la poubelle tous mes principes lorsque j'avais décidé de coucher avec elle alors que j'étais toujours en couple avec Zélia. Des zones d'ombre que je préférais taire auprès de la jeune fille. J'espère qu'on va pouvoir casser le cercle infernal et qu'on pourra juste... je sais pas... être enfin heureux ? L'idéalisme dont je faisais preuve était rare. J'étais plutôt un grand pessimiste, en tout cas en ce qui me concernait directement. En tout cas, elle était loin d'avoir envie de prendre des gants avec moi, et n'avait pas hésité à en redemander lorsque j'étais venu l'embrasser. Je ne me fis pas prier et déposer quelques baisers sur ses lèvres, certes un peu moins évocateurs, mais tout aussi sincères. Ne m'oblige pas à encore répéter sinon je vais finir par perdre mes moyens et plus pouvoir m'arrêter. J'esquissais un léger sourire, mais mains toujours sur les hanches de Juliette. Tu m'as rien proposé du tout, t'as juste parler d'essayer quelque chose. Faut apprendre à être précise, Raven. Je la regardais faire la mou et se mordiller la lèvre, ce qui la rendait encore plus irrésistible à mes yeux, et elle le savait sans doute. Techniquement c'est pas notre deuxième soir ? On a aussi passé une soirée ensemble au Spring Break si je me souviens bien. Mon sourire s'agrandit tandis que j'essayais de raisonner et de la prendre à son propre piège. Plus sérieusement, si t'as envie de passer à côté de ça, c'est ton problème. Je joignis le geste à la parole en me désignant moi-même de haut en bas avant de me mettre à rire. J'étais loin d'être le genre de mec à utiliser ce genre de phrase débile, mais avec elle tout paraissait plus drôle.

La manière dont Juliette m'aguichait était presque insolente. En même temps je n'y étais pas allé de main morte non plus niveau allusions. Cela ne faisait aucun doute, ce soir était le grand soir pour nous deux. Non pas que j'avais la pression de la performance, mais c'est vrai que l'excitation était à son comble vu que j'attendais ça depuis notre rencontre. A l'époque le sexe n'était même pas une option. Le simple fait de s'être embrassé était déjà une transgression. Je veux bien t'apprendre tout ce que tu veux et même plus. Mais je suis certains que tu dois avoir un ou deux tours dans ton sac aussi. Je n'allais pas pousser le vice jusqu'à penser qu'elle m'avait attendu tout ce temps. C'était une fille attirante, drôle, intelligente, bref une véritable perle rare pour n'importe quel mec. Je perdis tout à coup le fil de ma pensée lorsqu'elle se rapprocha de moi pour venir passer ses mains sous mon t-shirt. Le contact de sa peau contre la mienne me donna des frissons direct. Je n'allais clairement pas me faire prier. Je la suivis presque fébrilement tandis qu'elle commençait déjà à se déshabiller. Je suivis le mouvement en enlevant rapidement mon t-shirt sur le chemin et en virant mes chaussures que je laissais traîner négligemment dans le couloir. Bien madame, pour une fois je n'ai plus d'arguments. Je me mis à rire à moitié avant de venir l'attraper par la taille et la chatouiller un peu, la faisant basculer sur le lit. Là au dessus d'elle, face à face, je pris un instant pour réaliser ce qui allait se passer. Sans plus attendre je m'attelais à venir l'embrasser à nouveau, collant mon corps au sien. Evidemment mon pantalon ne cachait plus rien de l'excitation qui m'habitait. Tu sais, je vais pas mentir, ça fait un moment que j'ai pas pratiqué, j'espère que je ne suis pas trop rouillé. Je fis mine de réfléchir un moment. Toi aussi tu trouves que la modestie ça me va pas ? Ouai, même dans ce genre de moment je ne perdais jamais l'occasion de rire. C'était un peu la clé d'une soirée réussie. Le sexe pour le sexe, c'est juste bon quand t'es bourré et que tu te tapes la première venue.

Une fois les festivités terminées, je fus obligé d'admettre que Juliette n'avait rien à envier à toutes les filles que j'avais pu connaître. Elle savait très bien se débrouiller contrairement à ce qu'elle avait laissé entendre avant que nous passions à l'acte. Pas d'expérience, tu parles ! Soit tu apprends vite, soit y a encore des secrets sur toi que je ne connais pas. A la reflexion, est ce que j'avais vraiment envie de savoir où elle avait appris tout ça ? Pas vraiment. Le sujet des exs était le genre de terrain glissant qu'il valait mieux éviter à tout prix, surtout lorsqu'on démarre une toute nouvelle relation. Je suis pas mécontent d'avoir attendu presque 10 ans, ça valait le détour. Je me mis à rire à moitié tandis que nos corps transpirants étaient toujours collés l'un à l'autre. C'était bizarre et bon à la fois. La dernière fois que j'avais fait l'amour à une fille, je pensais que c'était la femme de ma vie, mon âme sœur. Cette fois-ci je prenais les choses comme elles venaient. Hors de question d'encore faire des plans sur la comète malgré mon avis d'abandonner la réputation de coureur que je me traînais depuis mon arrivée à Harvard. Ah au fait, tant que j'y pense. C'est pas pour rien si j'avais sorti le grand jeu ce soir. J'étais supposé te demander si tu voulais bien m'accompagner au bal de promo. J'avais eu cette idée débile de faire comme dans ces films qu'on voyait bien souvent à propos de ce genre d’événements où les lycéens se rendent ridicule pour inviter la fille qu'ils convoitent. J'étais sensé te faire la cour, chanter la sérénade, ce genre de connerie. Mais bon, le sexe, c'est bien aussi. Je la charriais un peu mais en vérité, j'étais content d'avoir pu échapper à tout ça. Pas que j'étais pas romantique, mais fallait pas non plus tomber dans la niaiserie de bas étage..

Non seulement elle avait l'air plutôt satisfaite elle aussi, mais en plus elle en redemandait. C'était bien la preuve que notre alchimie allait même au delà de nos points et goûts communs. Côté sexe, ça marchait bien aussi. Nous avions comme qui dirait passé toutes les étapes afin de confirmer que nous pouvions tenter une vraie relation. Cette fois-ci je préférais y aller doucement, peut-être enchaîner les rendez-vous avant de parler de ce qu'on ressentait vraiment l'un pour l'autre. Juste s'amuser tout simplement et profiter du temps passé ensemble. Faisant mine de réfléchir je finis par répondre. Laisse-moi un peu de temps pour récupérer et je suis tout à toi. J'esquissais un sourire avant d'aborder un sujet un peu plus léger. Le bal de promo. Moi qui pensait qu'inviter Juliette serait une formalité une fois que j'y mettrais les formes, je m'étais complètement gouré. Elle venait carrément de refuser ma proposition en se cachant sous des excuses plus bidons les unes que les autres. Je sais que c'est un peu cliché comme ambiance, mais ça serait drôle tu sais. C'est ma dernière année à la fac, j'aimerais bien faire les choses comme il faut Elle n'avait pas complètement tort, ce n'était pas non plus le genre de soirée où l'on s'éclate vraiment. En général c'était les after qui valaient le coup, pas la soirée en elle-même. T'as pas envie de me voir en smoking ? En tout cas moi je dirai pas non pour te voir en robe de soirée. Surtout si après j'ai la chance d'être celui qui te l'enlèvera. Je laissais mes doigts se balader sur son corps, pour la titiller un peu, et surtout la faire céder à ma requête. Et si c'est que ça je serais ravi de t'apprendre à danser. Dans l'école privée où mes parents m'avaient envoyé à Londres, c'était presque la coutume de servir de cavalier d'un soir. Je finis par venir l'embrasser, la serrant contre moi un peu plus, ce qui ne manqua pas de réveiller immédiatement mon intérêt pour le corps nu de Juliette. Si tu dis oui, je te laisse faire ce que tu veux de moi, promis. Je n'avais pas vraiment l'habitude de laisser faire les choses, en général je prenais les rênes. Mais si il fallait en passer par là, j'étais prêt à me prêter au jeu, surtout que j'étais certain d'en profiter moi aussi. C'était du gagnant gagnant.

Plus j'avançais des arguments béton, plus elle les réfutait facilement. Elle aurait complètement pu prendre ma place au bureau du procureur avec ce genre d'aplomb. C'est vrai que ça donnait à réfléchir. Le mariage... quelle drôle d'idée pour un thème de bal. Pas du tout pratique en plus de voir une centaine de demoiselles déambuler dans des robes de mariée. J'espérais que ce n'était qu'une idée en l'air sortie tout droit de l'esprit d'un mec encore bourré de sa soirée de la veille. Cela dit, je décidais de la prendre à son propre jeu. Ben quoi ? T'as pas envie qu'on t'appelle madame Maxwell ? Juliette Maxwell, ça sonne bien pourtant, non ? C'est en voyant sa mine peu réjouie que j'éclatais de rire. C'est pas comme si j'étais prêt à mettre un genou à terre, loin de là. Moi qui avait aussi peur de l'engagement que de l'abandon, il fallait pas espérer. La conversation dériva étrangement vers une période de ma vie que je préférerais oublier. Ouai, j'étais un des seuls élèves boursiers d'Oakham. Etrangement quand tout le monde a appris qu'en fait ma famille biologique était la famille Maxwell, on est tout de suite devenu plus sympa. Et j'avoue que j'en ai pas mal profité de ce nom, même si je le hais dans le fond. C'est vrai, pourquoi est ce qu'ils avaient insisté pour qu'on me laisse mon nom lors de mon adoption ? C'était une des seules condition apparemment. Pas comme si aujourd'hui il me servait à grand chose. C'était plutôt un fardeau qu'une bénédiction. J'avais revu mon jugement récemment parce qu'au final j'avais appris à apprécier, et même à aimer mon frère Elliot. Un mec complètement à part, mais en même temps tellement vrai et fidèle à lui-même. Un peu comme Juliette d'ailleurs, sauf qu'elle était quand même plus canon. Je me mis à rire tout seul en pensant à cette comparaison. Laisse moi te donner une, voire plusieurs bonnes raisons de ne pas repartir sans moi alors... Je sais me montrer très très persuasif. Reprenant là où nous nous étions arrêtés, je la laissais me grimper dessus. Ses mouvements des plus explicites ne tardèrent pas à réveiller mon fidèle soldat, ce qui ne lui avait pas échappé. Complètement repu une nouvelle fois après cette chevauchée fantastique, je me sentais vidé, au propre comme au figuré d'ailleurs pour parler crûment. Je ne voulais qu'une seule chose, c'était pouvoir m'endormir avec Juliette au creux de mes bras. Je suis plus tout jeune moi tu sais, faudrait pas que mon coeur lâche avec autant d'exercice. Je riais légèrement avant de venir l'embrasser furtivement au coin des lèvres.