(numsin) ≈ fidelity is a schimpfwort

Le boule posé sur le canapé de Tam à faire défiler insta. Des photos de meufs bombesques à la salle de muscu qui me feraient presque complexer sur les bourrelets que je n'ai pas, que je m'invente. Quelle connerie. Ecran noir, je pose mon cellulaire, je ferme les yeux, deux yeux fatigués d'une nuit trop peu passée à dormir. Encore en pyjama, j'attends mon tour pour la douche (la douche à deux c'est la certitude de se geler les miches alors je suis patiente et chaste), le dos calé contre le sofa. Puis y a ce truc qui me prend. Quelque chose qui me picote le bout des doigts, ce truc qui m'attire, m'aimante vers... Le téléphone de Tam posé sur la table, source de ce magnétisme contre lequel j'ai du mal à lutter. Je suis pas la fille jalouse, qui suspecte de la moindre infidélité à tout bout de champ. Mais... j'ai fait une rencontre déroutante il y a quelques jours, une rouquine qui m'avait vendu ma copine comme le diable incarné. Alors voilà, je me dégoûte moi-même d'aussi peu de confiance en Tam mais j'agrippe son portable, compose le code que je l'avais si souvent vu pianoter, par dessus son épaule (et ouais 1m78 c'est pas pour des prunes). Dévérouillé, agente 007. Je balaie l'écran à gauche, à droite. Pas de Tinder en vue, bien. Je suis une petite amie soulagée. Je suis à deux doigts de le reposer mais... Les sms, ça me démange. Je scrolle, je scrolle. Tout semble sous contrôle. J'expire un grand coup, l'autre rousse m'a filé une frayeur pour rien, Tam est un ange. Je pourrais m'arrêter à cette heureuse conclusion pourtant je clique sur la gallerie photos. Inconsciemment presque, mon instinct qui parle. J'entends l'eau de la douche se couper, faudrait peut-être que je redépose ce tel où je l'ai trouvé avant de passer pour Numa la psychopathe. Ouais, vaudrait mieux... Sauf que je scrolle un dernier coup et... Je m'en décroche la mâchoire, les yeux écarquillés à fixer un putain de nude d'un gars drôlement bien membré qui semble vouloir pécho MA copine. La porte de la salle de bain qui grince, les petits pas de la brune qui débarque dans le salon. Let the drama begin.

Le secret réside dans la confiance. Pas en les autres, non, en moi. Être confiante dans ce que je dis, de ce que je fais, quoi qu'il arrive. Les mesonges défilent, s'alignent, se transforment, se modifient, deviennent plus gros, plus lourds, et s'estompent. J'ai toujours fonctionné comme ça, j'ai toujours menti, sur tout. En ce moment, de manière plutôt même inédite, je ne mentais pas mais je détournais la vérité. Je remplaçais un mensonge par un non-dit, et même si ça semblait similaire, à mon niveau, ça ne l'était pas. C'était pas du tout la même chose. La musique est allumée, la douche se fait entendre, je profite de l'eau chaude sans tout prendre pour que Numa puisse enchaîner. Je sors en sous vêtement, "j'ai terminéééé !" ce qui veut dire qu'elle peut se préparer et y aller, maintenant ou plus tard d'ailleurs, c'est pas comme si j'étais chiante. J'avance vers le canapé, voit mon téléphone dans ses mains. La confiance, on se souvient ? Les sourcils se froncent un peu, mais je masque l'incompréhension avec un sourire en coin, "Tu vois quelque chose qui te plaît ?" moi, là, ça me déplaît, surtout. Je dis pas qu'il faut me faire confiance, que je suis la personne la plus digne au monde, mais il faut savoir faire semblant, vérifier par d'autres moyens, ne pas toucher mon téléphone, parce que c'est une barrière qui s'explose, et moi, j'aime pas trop quand mes barrières s'explosent. Cela dit, le secret se cache dans la confiance, celle en soit, surtout. Alors on agit de manière détendue, on fait comme si rien de mal se trouvait dans ce téléphone quand on le sait piégé jusqu'à son plus profond intérieur. On oublie tout ce qu'il contient, ô combien il est vital. Faudrait vraiment que j'arrête de mettre des codes à chiffres beaucoup trop simple. Encore une habitude à changer, surtout si Numa s'amuse à fouiller dedans sans rien me demander.

"J'ai terminéééé !" Je suis prise la main dans le sac, son tel entre mes deux mains crispées. Mais faut croire que j'suis pas la seule à avoir des choses à se reprocher. "Tu vois quelque chose qui te plaît ?" Je lève deux yeux paumés vers la brune en petite culotte. Un truc qui me plaît, me plaît putain ? "J'sais pas un couillon sans calbut qui t'envoie qu'il est sûr que t'as, je cite, "envie de lui" ça devrait me plaire ?" Photo du 16 février. Je suis incisive, ce goût amer dans la bouche. Je me sens trop conne. Je ferme l'écran, noir, j'veux plus voir son sourire de con, j'lance à Tam son tel, manoeuvre dangereuse mais je peux bien casser son écran plasma si elle casse mon coeur. Je veux pas la regarder, je tourne la tête, tente de me calmer. Putain je fume, un dragon dans mon ventre, dans ma tête. "C'est qui lui ?" Pas un regard pour la brune qui fait s'envoler tous les papillons dans mon ventre, je lui pardonnerais trop vite.

La colère ronge, notamment pour avoir franchit les limites, celle de la pseudo confiance qui était installée. Je le prends légèrement, parce que je me connais, je sais que j'efface mes traces, que je fais en sorte que tout soit caché, dissimulé, enfouie.  "J'sais pas un couillon sans calbut qui t'envoie qu'il est sûr que t'as, je cite, "envie de lui" ça devrait me plaire ?" Tout, sauf peut-être ça. J'affiche un sourire, un petit rire même, pouffé et retenu de ma main qui s'amène à mes lèvres. Je sais qui est le couillon en question, je sais que j'ai tout supprimé sauf cette photo. Sauf cette putain de photo. Le téléphone parcours la pièce, trop rapidement pour être rattrapé, trop violemment pour ne pas subir quelques conséquences dans la chute. C'est pas grave, on réparera les dégâts plus tard. "C'est qui lui ?" je sens que je lui fais du mal, les lèvres redeviennent comme avant, se pince même un peu. J'inspire, j'ai l'impression de tourner en rond, que ma vie se répète, que rien n'avance, rien ne change. Les seuls flashs que j'ai dans les yeux, c'est les yeux verts d'une autre, qui a déjà subis tout ça, qui est déjà passé par là. "C'est.. un gars que je.. je sais pas.." j'en sais rien, un ami, un amant, un amusement, un aimant. Rien n'est clair, je sais même pas moi-même comment le définir, alors comment le citer ? Je m'avance jusqu'au canapé, m'assoit dessus, lève les yeux vers elle. J'aurais du le prévoir, je savais que ça allait arriver, parce que ça arrive toujours. "Tu veux que j'sois honnête ?" quelle question, c'est une question que je me pose à moi-même, comme un défi que je me lance. Allez, essaie d'être un peu sérieuse. "C'est l'début d'une longue liste, Numa." souris tristement, "J'sais pas être fidèle, j'sais pas faire, j'sais pas comment être enfermée dans une relation avec quelqu'un." j'ai jamais rien promis, et quand je le fais, ce sont des promesses en l'air. J'ai jamais rien dis, sur nous, notre relation, jamais mis de terme. Les alarmes étaient nombreuses, pourtant. J'ai caché mes pires défauts, mais j'aimerai essayer autre chose, j'aimerai vivre ailleurs dans le mensonge. Essayer la vérité.

Elle sourit, elle rit même, pouffe de rire derrière sa main. Son air je-m'en-foutiste qui me fait habituellement craquer, là il me tue. Bam, le tel s'écrase par terre dans un bruit de verre cassé. Alors c'est qui ce type, vas-y dis moi. Elle ravale le sourire qui me fait voir rouge. "C'est.. un gars que je... je sais pas..." Je secoue la tête, amère. "Me prends pas pour une conne..." Marre d'être la bonne poire, la gamine de service. Elle s'avance et je recule, m'enfonce dans le canap. Je peux pas être trop proche d'elle, sinon je me dégonfle, je perds tout mon courage, j'abandonne la dispute. Je me fais avoir. "Tu veux que j'sois honnête ?" Un air de défi, des mots qui veulent dire : prête à avoir mal ? Vas-y balance le venin, que je ravale le sourire niais toujours plaqué sur mes lèvres. Tu vas voir je suis nettement moins mignonne quand je pleure comme un bébé mais vas-y Tam, sois honnête, j't'en prie. "C'est l'début d'une longue liste, Numa. J'sais pas être fidèle, j'sais pas faire, j'sais pas comment être enfermée dans une relation avec quelqu'un." Huppercut. J'ouvre la bouche mais je dis rien. L'début d'une longue liste. "Je suis combientième sur ta liste ?" Je crache ces mots avec la voix qui saute, le menton qui tremblotte. Deux petits yeux qui s'embuent. Vous savez ce sentiment de se sentir comme une merde ? On y est, en plein dedans. Je me lève, les mains plaquées sur mon crâne puis sur mon coeur. Mais c'est pas au coeur que j'ai mal, c'est partout, au ventre surtout. "Je suis un putain de plan cul alors que toi t'es..." Mon putain de premier amour, tu peux le comprendre ça ? "Je t'aime et je suis trop bête." Bah oui je l'aime, bien sûr que je l'aime. Et pas elle, jamais. Je suis un passe-temps, une meuf bonne et rigolote mais rien de plus.

La situation semblait drole, sur le coup, et puis elle le fut beaucoup moins. Moins, parce que je réalise que je suis encore le mauvais personnage de l'histoire, la mauvaise sorcière, celle qui arrache le bonheur alors qu'il est tout prêt. "Me prends pas pour une conne..." J'essaie, j'essaie vraiment et je fais au mieux, là. J'aurais pu mentir, j'aurais pu trouver une connerie, dire que c'est une amie qui a reçu cette photo, qui voulait que je la vois, j'aurais pu trouver des tas de réponses à tes questions, Numa, en très peu de temps, à peine même d'avoir le temps d'y réfléchir, j'aurais inventé milles et uns mensonges. "Je suis combientième sur ta liste ?" fronce les sourcils, secoue la tête, "Non non, une liste d'embrouilles entre nous. T'es pas un numéro Numa, c'est pas ça." c'est quoi ? J'en sais rien, de la beauté via un écran, un joli fil d'actualité, puis une belle rencontre, un feeling à tout épreuve, j'sais pas. J'en sais rien. "Je suis un putain de plan cul alors que toi t'es..." Non, pas qu'un vulgaire plan cul, non, je vois dans ses yeux qu'il y a plus que ça. "Je t'aime et je suis trop bête." le visage se tourne vers la belle, quoi ? J'y étais pas, je pensais pas, je savais pas. J'imaginais même pas, non plus. J'aurais été plus douce, j'aurais été plus sage, je sais pas en réalité ce que j'aurais été mais j'aurais fais des efforts. Comme d'une voix interieure qui me crie que rien n'aurais changé, que j'aurais rien fais. Je me lève, fait glisser ma main le long de son bras, attrape tendrement sa main, "Numa.. pense pas ça.." essaie d'accrocher ses doigts, "J'tiens à toi.. vraiment.." offre un sourire, faible, même si elle regarde pas, "j'aurais juste pas dû.. t'entraîner dans tout ça.." parce que pour moi, ça partait d'un jeu, d'une relation que j'aimais, de quelque chose de cool. On est, était bien ensemble, on s'amusait, riait, sortait. Maintenant, je sais même plus conjuguer, quand t'es là. J'aurais du te prévenir, mettre un énorme écritaux ; "attention, instable et allergique aux relations" ou juste "tendance à tout détruire" ça aurait été aussi tout bon.

Je l'entends même pas qui tente de me rassurer après m'avoir cassé en mille petits morceaux. "Non non, une liste d'embrouilles entre nous. T'es pas un numéro Numa, c'est pas ça." Y a des tambours, des putain de trompettes dans ma tête, une cacophonie. J'voudrais mettre de l'ordre mais je m'imagine Tam prendre son pied avec un autre, je me vois comme une vieille chaussette jetée dans un coin. Et j'me lève, je tourne en rond. Bim, bam, boum. Je balance les grands mots parce que j'ai beau avoir peur de tout, je crains plus de lui dire la vérité. Et c'est ça la vérité. Plus d'un mois que je suis sur la lune, gaga comme une ado, tu m'expliques Tam à partir de quand j'ai le droit de t'aimer ? Parce que j'ai l'impression que mes mots ont un effet coup de poing. Mais bon sang Tam, tu croyais que mon coeur d'artichaut il allait où ? T'es si surprise que ça ? Elle se lève, attrape ma main. "Numa... pense pas ça..." Je voudrais envoyer sa main valser mais elle serre un peu plus mes doigts et j'arrive pas à m'y résoudre. Je me mords la lèvre, tente de contrôler les tremblements de mon menton. "J'tiens à toi... vraiment... j'aurais juste pas dû... t'entraîner dans tout ça..." Je trouve une force en moi, quelque chose qui me fait tourner la tête, replonger mes deux yeux marrons dans les siens. "Pourquoi je te suffis pas ? Pourquoi t'as besoin d'aller voir ce gars ?" Dis-le moi, qu'est-ce qui va pas chez moi alors que j'ai l'impression de te donner tout l'amour, toute l'affection, tous les rires que je peux te donner ? Ma main qui s'échappe de l'emprise de la sienne. "Je dois faire quoi pour te prouver que je tiens trop à toi pour que ça me tue pas de te savoir avec quelqu'un d'autre ? Dis-le, dis-le parce que je le ferai, je gueulerai sur tout le campus que t'es ma copine, je m'en fous, je le ferai." T'entends ça ? Que je trouverai le courage d'écrire "lesbienne" sur mon front, de faire un coming-out en fanfare sur la place publique. Et ces mots, ces mots terriblement amers : "Mais toi tu t'en fous."

Je me rends compte que plus j'avance, plus je casse, je fracasse, je détruis et je laisse les détritus. Je les laisse au sol, je nettoie même pas derrière moi. Je me moque des dégats, je me fous des conséquences, et je réalise une fois dans ses yeux. Une fois la tristesse qui l'emprisonne. J'arrive enfin à me sentir mal de faire souffrir quelqu'un. J'y arrive, et c'est pas un sentiment que j'aime. Qui pourrait aimer ça ? "Pourquoi je te suffis pas ? Pourquoi t'as besoin d'aller voir ce gars ?" secoue la tête, hausse les épaules, "J'sais pas." rien ne suffit jamais, rien ne comble jamais l'entier. Lui, elle, elles, j'aurais fini par aller ailleurs, voir ce qui s'y passe, plaire, m'amuser à plaire, embrasser, coucher, c'est tromper. Je ne sais faire que ça, tu vois. C'est écrit, noté dans l'adn, emprisoné dans les gênes.  "Je dois faire quoi pour te prouver que je tiens trop à toi pour que ça me tue pas de te savoir avec quelqu'un d'autre ? Dis-le, dis-le parce que je le ferai, je gueulerai sur tout le campus que t'es ma copine, je m'en fous, je le ferai." j'en ai tué des personnes sur ma route, des belles, des moins belles, des hommes, des femmes. Je me moquais des dégats, je me foutais des pleurs qui suivaient. Je vivais, égoïstement. J'ai toujours fonctionné comme ça. "Mais toi tu t'en fous." les yeux se ferment, respire. J'ose pas les réouvrir, j'ai envie de disparaître, de partir, de m'en aller. J'aurais du l'écrire en gros sur mon t-shirt, j'aurais du l'hurler plus fort. Infidèle, infidèle. Ca changera rien, Numa, que demain tu me crie tienne sur tous les toits. J'ai brisé une relation plus longue pour moins que ça. "J'vais.. sortir." m'échapper, partir, ne pas revenir. Ne plus être dans ta vie, parce que c'est le plus cadeau que je pourrais te faire, c'est la seule chose que je peux t'offrir si je veux t'épargner. Je m'avance vers la chambre pour aller prendre des vêtements, m'arrête, me tourne vers elle depuis l'encadrement de la porte ; "J'le serai tout l'temps, quoi qu'il arrive.. je sais pas être fidèle, j'sais pas me tenir à une seule personne.." j'aurais du te prévenir, j'aurais du être honnête dès le début. "Que ce soit toi, ou quelqu'un d'autre, c'est toujours moi qui.. merde." t'es fautive en rien, dans tout ça. C'est mon coeur égoïste, c'est mes défauts les plus profonds, c'est mes démons. C'est pas toi. Toi, t'étais perfection. J'étais la fausse note de la partition.

"J'sais pas." Un soupir, un haussement d'épaule. Je m'attends à des excuses en pleurs, des pardons en longs discours, alors je lui aurais tout, tout pardonné. Je veux juste entendre que je compte, que je me suis pas embarquée dans un truc à sens unique, que je suis pas en train de tout donner, de me vider les entrailles pour un échec cuisant, un truc qui ira jamais nulle part. Y a trois mots que j'aimerais entendre d'elle, trois mots et je lui pardonnerai tout, pour toujours. Je t'aime. Je suis à fleur de peau, scotchée à tes lèvres, vas-y Tam, sors les ces mots là. "J'vais.. sortir." Coup de genou dans le bide. J'ai le souffle coupé, reste les deux pieds plantés là, pétrifiée. Je la regarde qui se sauve, va chercher de quoi se couvrir. Sa silhouette qui s'arrête dans le cadre de la porte, fait volte-face. Non, non, me regarde pas si c'est pas pour sortir les mots que j'veux entendre. "J'le serai tout l'temps, quoi qu'il arrive.. je sais pas être fidèle, j'sais pas me tenir à une seule personne... Que ce soit toi, ou quelqu'un d'autre, c'est toujours moi qui.. merde." Moi ou quelqu'un d'autre. Une Numa parmi d'autres, tu m'as toujours vu comme ça, pas vrai ? Une fille de passage dans ta vie, dont tu te lasses vite. "C'est des conneries. Des conneries de dire que tu peux rien y faire, bien sûr que tu peux y faire quelque chose, t'as pas un coeur, un cerveau qui empêche tes cuisses de s'écarter putain ?" Des mots qui me coupent les lèvres, me tranchent la langue. Une violence crûe, sans détours. Mes pieds comme des ressorts, je saute jusqu'au couloir, attrape son poignet. Fuis pas, fuis pas. C'est moi qui fuit normalement, c'est moi la poule mouillée. T'es celle qui sait faire face, alors fais face bordel. "Dis-le moi que tu m'aimeras pas, jamais." Si je l'entends pas, je me connais, j'espérerais pour toujours, je finirai comme la rouquine qui m'avait mise en garde. T'es une serial-shooteuse des coeurs Tamsin, une criminelle.

J'aurais aimé ne jamais voir son visage triste. J'aurais aimé ne pas être la cause de ses maux. J'aurais aimé tellement mieux pour elle, qu'une fille comme quoi, qui détruit tout sur son passage. Donne mon nom à ta tempête, je donnerais le tiens à mes regrets. "C'est des conneries. Des conneries de dire que tu peux rien y faire, bien sûr que tu peux y faire quelque chose, t'as pas un coeur, un cerveau qui empêche tes cuisses de s'écarter putain ?" Le sourcil se relève, elle marque un point. "C'est du matériel qui a été dégradé." Ferme-la Tamsin, ferme la. C'est pas le matériel qui n'est plus fonctionnel, c'est l'humain qui est stupide, qui pense pas, ne réfléchit pas. C'est l'humain qui n'est qu'animal déguisé en femme. Numa, elle, se défait pas. Elle approche, s'avance, attrape ma main. "Dis-le moi que tu m'aimeras pas, jamais." je la regarde, souriant tristement, haussant les épaules, "Je.. j'en sais rien, Numa.." c'est ça, d'être avec quelqu'un venu des enfers. "Je peux pas prédire ce qui se passera demain.." ni après, ni après, ni même encore après. Je fonctionne aux envies, aux pulsions, et je sais jamais où ça m'amène, je sais jamais où je vais. Aujourd'hui je suis ici, demain dans d'autres bras, après-demain pendues à d'autres lèvres. C'est la roulette rousse, vaut mieux arrêter. Je la regarde, et dans ses yeux, je réalise que que je devrais pas faire ça. Je soupire, "Tu sais quoi ? Arrête." arrête de te faire du mal, j'en vaux pas la peine. "Déteste-moi, parce que c'est fini. Trouve toi quelqu'un, quelqu'un de beau, qui t'aimera comme jamais." je monte mes mains à ses joues, la regarde en souriant, "Tu l'mérites, tu le mérites vraiment." t'a le droit à tous ça, tu es de ses rêveuses dont le monde a besoin. Ne me laisse pas noircir la lumière que tu as, parce que je vois que c'est un peu le cas, et je me déteste déjà.