Jilias | I'm your man

Toute la foutue journée, j’ai pensé à ce moment. Et cette fois-ci, pas totalement dans le bon sens du terme. Bordel, qu’est-ce qui m’a pris de vouloir te rencontrer, te faire changer les idées et te faire penser à autre chose que le mec qui t’a fait du mal, alors qu’il n’y aura rien entre nous. Tu ne veux pas que je te baise dans un coin sombre et ça me fait halluciner, tu ne pourras jamais connaître l’extase. Et là, tu prétends être capable de nous faire passer un bon rendez-vous, sans se toucher ? T’es folle ma pauvre fille. Mais crois-moi que si tu y parviens, j’te laisserai pas filer. Tu seras prise entre mes griffes, parce que j’vais te le faire oublier ce pauvre crétin. Alors, après les cours, je me suis dirigé vers le Drink, cet endroit où nous allons pouvoir… pouvoir quoi d’ailleurs, discuter ? La belle blague...  Enfin bref, j’y suis entré et une fois assis à une table, non loin du bar pour facilité les commandes de boissons, je me suis mis à t’attendre. Toi la magnifique jeune femme que j’ai pu voir sur une photo, mais qui me semblait moins splendide désormais que le train n’entrerait pas dans gare.

Moi, un rendez-vous tinder, mais qu'avez-vous fait de la véritable Jill Oberyn ? Celle qui passe son temps avec ses chats à regarder america's got talent ? il semblerait que je décide de me sociabiliser. Je me rends compte qu'en restant cloîtrée chez moi, je passe à côté de pleins de choses. Si j'avais pas été forcée d'aller au marché de noël avec mes copines, j'aurais pas rencontré Yann qui a chamboulé ma vie. Et qui est parti comme un voleur. Sale con. Maintenant, je me retrouve avec un petit coeur moud, le moral dans les chaussettes et je suis le conseil de mes potes ; rencontrer des garçons sur tinder. Alors je n'ai pas rencontré des garçons, mais qu'un, et ça me suffit. Je ne suis pas une chasseuse, je ne veux pas parler à 36 mecs. Si celui-ci ne me plait pas, hop je zappe. Son prénom, Silas. J'adore. C'est original. Plutôt beau garçon, faut dire ce qui est, drôle avec un franc parlé. Espérons qu'il n'est pas con. J'ai malheureusement tendance à craquer sur les cons. Cette soirée nous le dira ! Je rentre dans ce bar où il m'a donné rendez-vous et je le cherche du regard. J'ai mis un robe, pas trop longue ni trop sexy. Je ne veux pas l'allumer, non mais. Je suis jolie, simplement jolie. Enfin j'espère. Je tourne sur mes talons et je le reconnais. Je souris. Automatiquement, je rougis. Saloperie, mon corps est très expressif et me trahit à chaque fois. « salut silas ? » qu'est-ce que je fais ? Je tends ma main ? Je lui fais la bise ? J'attends. « c'est moi, la fille que tu dois distraire sans sexe. » sourire maladroit. Moi aussi je suis franche, mais un peu gênante par moment. J'ai dû mal à garder certaines pensées derrière le filtre.

Lorsque je t’ai vu arrivé prêt de moi, j’ai tout de suite grimacé. Pas que tu me levais le coeur ou quoi que ce soit de négatif. Au contraire, mais plus, parce que je te trouve, grave bandante. Ton petit air peu certain de toi. La douce couleur qu’à pris tes joues, me voyant… Intéressant. Très intéressant et dire que j’pourrai rien tenter. Je te l’ai promis. Je grimace une seconde fois alors que tu me remets sous le nez que je dois te distraire sans sexe… Comment veux-tu que j’exhausse ce souhait ? Je n’ai jamais fait ça, moi. « Ouais, je sais et tu serais mignonne de ne pas me le rappeler. » J’hausse un sourcil et te désigne une chaise prêt de moi. Ne t’attends pas à ce que je me la montre gentleman et te tire la chaise… Je l’aurais sans doute fait, si j’avais quelque chose à tirer de cette soirée. « Je peux t’offrir un verre?! » Au moins, il y a ça. Je ne suis peut-être pas galant, mais je peux me montrer courtois. Et non, je ne t’en payerai pas plusieurs dans l’espoir que tu me laisses te tripoter dans un coin de la salle. Foutue connerie ! Je te regarde longuement, sans sourciller te détaillant comme si j’étais le lion qui allait sauter sur sa proie. J’essaye de ne pas te déshabiller du regard, je te jure que j’essaye, mais tu t’es vu ? T’es d’une beauté naturelle. Tu dois sans toute le remarquer que je te trouve bien de mon genre, non ?  Prenant une grande inspiration, je me lance finalement : « Alors dis-moi Jill. Comment fais-tu pour t’amuser, si le sexe est interdit ? T’es supposé me le montrer, non ? » Je suis bien curieux d’en savoir plus, parce que tu as peut-être raison. Je serai sans doute surpris et peut-être qu'une belle amitié pourra voir le jour entre nous, à condition que je ne pense pas à toutes les secondes de te faire connaitre l'extase sous ma couette. Crois-moi beauté, c'est mal commencé.  

Oups, haha, okay, je te le rappelle pas. Je pense que tu dois déjà pas mal y penser, vu la façon dont tu me regardes. Et ça me fait rougir, un peu trop. Je vais mettre ça sur l'excuse du froid dehors. « je vais essayer. » que je dis avec une petite moue en battant les cils, loin de moi d'essayer de le charmer, c'est juste mon charme naturel en fait. Silas me présente une chaise et je lui souris en guise de remerciement. Je m'installe, je retire ma veste pour y découvrir mes épaules nues et j'arrange vite-fait mes cheveux avant de reporter mon attention sur lui. il me propose un verre, la base. « mmh oui si tu insistes ! je vais prendre un pisang orange. » une boisson pas très alcoolisée pour une fille fragile comme moi. Silas m'observe encore et je m'amuse à l'imiter. C'est comme si on se faisait un duel de regards. « tu sais que je suis imbattable au duel de regard. » j'hausse les sourcils pour le provoquer puis je me mets à rire. Un rire de la petite fille gênée. Je pianote mes doigts sur la table en attendant la commande et j'affiche un air surpris à sa question. Le but c'est que lui m'apprenne des choses pour me distraire sans sexe, et pas l'inverse. Fin soit. « et bien, ce n'est pas si dur tu sais. on peut faire des jeux d'alcool pour apprendre à se connaitre, un quiz musical, ou encore un karaoké. ou on peut jouer à just dance, là aussi c'est un domaine dans lequel j'excelle. » j'hausse les épaules en levant les yeux vers le plafond, trop fière de moi. En vrai, si ça tombe je suis super ennuyante et là tout de suite, il se rend compte qu'il a fait une erreur de venir.

Un pisang orange ? C’est comme cette connerie ? J’ai jamais entendu parlé de ça. Je plisse les yeux, mais acquiesce à ta demande. C’est toi qui vas le boire, alors si tu veux t’intoxiquer par cette boisson qui goûte sans doute l’eau de vaisselle, ce ton choix. Je commande donc nos consommations et j’ai même l’impression que le barman me juge, qu’il aille se faire foutre ce fils de pute. « Crois-moi que j’pourrais faire en sorte de te faire perdre le duel, si vraiment, on en faisait un. » Tu ne me connais pas encore, parce que c’est certain que j’ai plusieurs tactiques pour te décontenancer, te faire flancher. Par contre, c’est nouveau pour moi essayer de faire oublier un mec à une fille, sans avoir recourt au sexe. Chose à laquelle j’excelle, évidemment. Alors, il n’est pas étonnant que je te pose la question et j’ai bien envie de me frapper la tête contre le mur à ta réponse « Un jeu d’alcool avec c’que tu bois ? C’est presque de la triche. Si on fait ça, c’est avec mes règles. » Mais je n’ai pas non plus envie de te rendre ivre et de te reconduire à ta chambre ou ta confrérie ou peu importe où tu loges, expliquant pourquoi tu es dans cet état et pourquoi je n’ai rien tenté avec toi. J’ai tout de même une réputation à garder, autant la jouer franc-jeu. « Just dance, t’es sérieuse? Si on était que tous les deux, j’dis pas, mais là... » Je regarde alentour de nous et hausse les épaules. « Par contre, j’veux bien un Karaoké. Mais là toute suite, j’ai bien envie d’en connaître un peu plus sur toi. Découvrir qui se cache derrière cette petite fleur qui semble si fragile. » D’ordinaire, j’aurais émis un geste comme placer une mèche de cheveux derrière ton oreille, mais je m’abstiens. Je n’ai pas non plus envie de te faire fuir. Je vais encore attendre un peu pour que tu puisses m’apprivoiser tranquillement. « Parle-moi un peu de toi. Que fais-tu dans la vie, qu’aimes-tu ? J’avoue que ce mec que tu veux que je te fasse oublier m’intrigue… Il a fait quoi ? » Ouais en apprendre plus sur toi est sans doute une bonne chose, comme ça, j’éviterai de commettre certaines frasques à ton égard.

Je le vois pas ton jugement sur ma boisson goût banane à peine alcoolisée. Je suis pas le genre de fille qui va s'enfiler un whisky coca ou une bonne bière de 33cl. J'hausse les épaules. « pourquoi pas, après tout, j'adore apprendre de nouveaux jeux. » je suis une enfant qui a besoin de distraction, vous vous souvenez ? Le serveur vient prendre nos commandes puis s'en va aussitôt. Pour lui répondre à sa question, je lui cite pas mal de trucs qu'on pourrait faire pour s'amuser. Mais c'est pas son genre non, ça se voit directement. Mon dieu, ça va être compliqué tout ça. Je chasse mon malaise en fourrant ma paille dans ma bouche pour aspirer l'alcool qui chatouille mes papilles. Super, dans dix minutes, je vais me mettre à rire pour rien et à battre des cils comme une biche à la moindre phrase que Silas dira. « une fleur fragile, comme c'est chou, on ne m'a jamais appelée comme ça. » que je lance d'un air amusé alors que mon sourire s'efface peu à peu. J'ai pas trop envie de parler de Yann, pas du tout en fait. « ce mec m'a prise pour une conne. c'était la première fois que je laissais un mec m'approcher de la sorte... je veux dire, j'étais encore jamais tombée amoureuse. et même, je pense que je l'étais pas. fin bref, on était pas ensemble, mais il me faisait croire que j'étais une fille importante, qu'il avait des sentiments, alors qu'il allait passer ses nuits dans le lit d'autres filles. » je renifle. Parce que je suis vierge et importante et qu'il veut faire ça bien, mon cul ouais. Mon dieu, je suis hyper émotive. Pleure pas Jill. Je retrouve de nouveau le sourire - je me force - et je réponds à sa première question. « moi et bien eum... je suis une ancienne danseuse pro ratée, qui a fait un flop sur sa chaîne youtube. j'ai perdu le sens de ma vie depuis que j'ai eu un accident pendant un show. je peux plus danser, mon genou m'en empêche. » so voilà... je sais pas quoi dire de plus ? J'aime plus rien, avant je prenais goût à la vie mais quand t'as plus de rêve, tu ne sais plus à quoi t'accrocher. Je pensais pouvoir m'accrocher à Yann.

Je ne sais pas trop comment me comporter avec toi. T’es si différente des femmes que j’ai l’habitude de côtoyer que ça me mélange quelque peu. D’habitude, avec n’importe qui d’autre, j’aurais déjà commencé à t’en faire voir de toutes les couleurs, mais tu sembles si fragile, comme j’ai pu te le faire remarquer que ça me déroute. Et même tes expressions faciales, parlent d’elles-mêmes. Nous ne sommes pas du même monde. J’essaye de rester concentrer à ce que tu peux me dire, puisque tout de même, c’est moi qui t’ai posé la question, mais c’est difficile. Le pire, c’est que je peux le comprendre ton ex, ma chérie, très bien même. « Je vois… Dis-toi qu’on agit tous de la même façon moi le premier… Sauf que si j’aime vraiment quelqu’un, je n’irai pas coucher d’autres, surtout si j’veux pas la perdre. » Du coup, ce mec était un con, lui aussi. Chérie, je pense que t'attire que ce genre de mec. Fronçant les sourcils, je remarque de nouveau tes changements d’humeur qui changent à la vitesse de l’éclair. T’es spéciale comme fille. Et spéciale n’est pas nécessairement à prendre du côté positif. Intéressante, mais spéciale. « Ok, là par contre. On va mettre quelque chose au clair tous les deux. Je t’ai promis de te changer les idées pour que tu oublies ton crétin de mec, sans avoir recours au sexe, mais tu vas devoir agir avec moi comme t’es vraiment. Parce que moi, j’vais le faire. Pas de faux-semblant entre nous. » Et je risque pas d’être toujours très gentil, je n’ai pas signé pour ça et je ne te l’ai pas promis non plus. Sauf que je ne supporte pas qu’on se force pour n’importe quelle raison qui soit. Je te regarde tranquillement jaugeant ta réaction à la mienne et respire un bon coup avant de continuer et d’analyser ce que tu as pu me dire. « Du coup, si j’comprends bien. T’as besoin de quelqu’un pour te redonner goût à la vie. À faire en sorte que tu sois moins ennuyante. » Oui, ce n’est certainement pas toujours facile à entendre ce genre de réflexion, mais tu dois me prendre comme je suis.

Je rêve presque de tomber sur le prince charmant. Un homme gentil, gentleman, avec un beau langage, qui ne crache pas des mots vulgaires, et qui sache prendre soin de moi, à tous les niveaux. Mais ce genre de gars a disparu de la planète terre. ils sont perdus quelque part dans l'espace, ou juste un voix d'extinction. Au lieu de ça, je me suis entichée du bad boy par excellence. Un homme qui me brusquait dans mes pensées, mes habitudes. il m'a fait découvrir une nouvelle facette de moi et c'était à peine si je me reconnaissais. Maintenant ? Je ne peux pas dire que je suis la même, Yann à laissé sa trace et j'ai dorénavant une carapace sur mes épaules pour me protéger. Et ce que j'ai sur le dos, c'est lourd, j'ai envie de m'en débarrasser, de me sentir légère, alors c'est peut-être pour ça que je cherche à trouver la personne idéale pour me donner l'oxygène qu'il me manque pour m'envoler. Silas donne son avis, se compare à Yann et j'hoche la tête en jouant avec la paille de mon verre. « mouais donc il ne m'aimait pas vraiment. » c'est ce que je dois résumer non ? J'explique ensuite un court passage de ma vie et je ne le quitte pas des yeux. « tu veux que je te dise que je suis triste c'est ça ? que rien que prononcer son prénom ça me donne envie de chialer ? » je lève un sourcil. Me remonter le moral Silas, pas refoutre le couteau dans la plaie. Ennuyante... c'est comme ça qu'il me trouve ? Ce n'est pas étonnant Jill, tu tapes rarement dans l'oeil, t'es pas populaire, tu n'as pas de relations sexuelles, t'es d'une autre galaxie. « c'est ça... rends-moi amusante, drôle, charmante, intéressante, attrayante et... sexy ! » c'est tout ce qui me vient en tête. J'ai vraiment dit sexy ? Ouaip, tout ça, c'est la femme idéale que je veux être. Je fais une petite moue en reprenant une gorgée de mon pisang orange qui me pique toujours à la gorge. « ça m'impressionne que tu sois toujours là. je pensais que t'allais te défiler après deux minutes. » qu'on se le dise, on ne se connait pas, on se juge derrière un écran et forcément, je pensais que t'allais pas lâcher sur le fait que tu veux du sexe et que du sexe.

« Pauvre petite poupée… » Dis-tu d’une façon assez sarcastique. « Si un homme te faire croire de belles choses, dis qu’il t’aime, mais qu’il va tremper son pinceau ailleurs. C’est un con. Non, il ne t’aimait pas. » S’il t’aimait, il avait drôlement une mauvaise façon de te le montrer et c’est un putain d’hypocrite. C’est certain qu’on ne peut pas être tous comme moi, non plus. Je dis les vraies affaires que ça plaisent ou non et je m’attends à ce que ce soit réciproque. Si t’as envie de pleurer tes grosses larmes de crocodile devant moi, fais-le, mais ne t’attends pas à ce que je te prenne en pitié. Si ça arrive, c’est que tu dois te poser des questions me concernant. Quelque chose ne tournera pas rond. « Ouais, c’est ça, même s’il ne te mérite pas. Sois vrai avec moi… » Ça sera ta première leçon dans un parcours qui me semblera long, parce qu'ouais, sans même t’en rendre compte, tu m’as lancé une mission. Non en fait, tu en es pleinement consciente. Tu veux que je te rende amusante, drôle, charmante intéressante, attrayante et sexy. Vraiment ? Je me lève de mon banc, hausse un sourcil et te regarde de la tête aux pieds. Sans doute que c’est légèrement intimidant de se faire regarder comme ça, mais je prends mon rôle au sérieux. « T’es déjà sexy et tu l’sais même pas. Ça ferait déjà plusieurs allusions que je t’aurais faites, si le sexe était permis. » Crois-moi ma belle, je ne vais pas m’embarrasser d’un pichou. Les femmes avec qui je couche sont tous canons, aucun boudin ne se fera toucher par moi, je te le garantis. Je retourne m’asseoir et prends une gorgée de mon verre en réfléchissant que finalement, ça ne sera peut-être pas si mal comme soirée. « J’y ai pensé, mais désormais que tu veux que je te rende irrésistible auprès des hommes pour que ce soit toi qui joue avec eux, pourquoi je partirais ? » Tant que ce n’est pas moi qui en paie le prix au bout de la ligne, ça me va. « Espérant que je ne tombe pas dans le piège. » Petit clin d’œil à ton encombre pour voir ta réaction. Parce qu’après tout, recevoir des semblant de compliment ou parole gênante feront partie des leçons que je te donnerai. Autant commencer directement et te forger un caractère. De plus, je te l’ai dit, je ne parle jamais à travers mon chapeau. Je dis toujours ce que je pense.

Petite poupée... il se moque de moi maintenant ? Non, j'imagine que c'est son humour. Je le fixe et j'hausse les épaules l'air de dire 'c'est la vie'. Je vais pas mourir pour autant. Justement, je veux montrer que je peux surmonter ce putain de truc ridicule et que je suis une femme fatale, voilà tout. Car là, je ressemble plus à une adolescente qui vient de se faire larguer et qui arrive pas à gérer ses angoisses. Silas veut que je sois vraie avec lui. Est-ce que c'est une bonne chose ? Car de base, je suis sans filtre, et si je sors mes pensées les plus intimes, ça peut faire peur. « bon okay, alors... je t'explique. et puis, je veux avoir l'avis d'un mec. en fait... je crois plutôt qu'il n'a pas réussi à s'intéresser à moi comme je le voulais car je suis pas encore défleurée, tu vois ? » j'aime pas le mot vierge. Est-ce que je dois lui faire un dessin ? Avant, c'était un tabou d'en parler. Maintenant, plus trop. Disons qu'au fond de moi, je veux être débarrassée de cette étiquette de pucelle qui me colle à la peau. « tu penses que c'est possible ? j'me dis que ça doit être pour ça qu'il a préféré aller voir ailleurs. » je pioche dans les cacahuètes que le serveur nous a apportée et je respire bruyamment d'exténuation en regardant le plafond. Silas se lève, me détaille de haut en bas et je l'observe d'un air interrogateur. « oui ben calme-toi, il n'est pas permis, et reviens t'asseoir. » je tends ma main pour attraper son bras et le faire rasseoir de force. Ne me tape pas la honte, j'aime pas quand les regards sont scotchés sur moi. « jouer avec eux ? non non non, je veux pas faire partie de ce genre de tchoins qui manipulent les hommes. tu peux être plus explicite ? » et quand il me balance sa deuxième remarque, je souris et fais mine que je n'ai pas compris de quoi il parlait. Je suis assez douée pour ça.