(becca) when the past slaps you

Non, je ne le pense pas. J'ai beau chercher, très loin, je ne vois en aucun cas comment elle a foutu ma vie en l'air. Bien au contraire, elle m'a aidée, peut-être pas de la meilleure façon qui soit mais j'ai pas lâché prise grâce à elle. C'était la première fille pour qui je m'entichais après mon premier amour. Elle me donnait l'espoir, elle me donnait tout. Alors je ne comprends pas pourquoi elle se met ça en tête. Je lève les sourcils, je ne réponds pas, je préfère lui donner raison plutôt que se battre. Je lui explique juste que je ne veux plus parler de ça et de là, elle me dit clairement qu'elle veut se rattraper. Je sens mon coeur se serrer et ma respiration se bloquer pendant quelques secondes. « attends, donc tu me reveux dans ta vie c'est ça ? » je me rapproche d'elle, pour être sûr de bien comprendre tout ce qu'elle va me dire. « je crois pas que j'en ai envie. parce que qui me dit que tu ne vas pas encore te volatiliser du jour au lendemain ? » j'ai très envie que tu reviennes chambouler ma vie oui, mais je t'avoue que là, j'ai aucune confiance. J'aurais peur de te perdre à tout moment et ça je veux pas. Je ne veux pas revivre le même scénario. Je n'ai pas envie que ça soit des paroles en l'air.

J’étais perdue, complètement perdu, parce que oui je pensais ce que je disais et le voir surpris à ce point m’étonnait. En fait, j’avais l’impression de ne pas être tombé sur lui pour rien. C’était étrange autant que c’était étonnant, et à la fois perturbant. En fait, à sa première question, j’aurais pu répondre oui, surtout quand il s’est approché un peu plus, mais il avait tellement vite repris la parole, que j’avais cette crainte. Je ne voulais pas lui faire du mal, et je devais peser et le contre de ce que je faisais. Sauf que voilà, c’était plus fort que moi en fait. Malgré qu’il pense que je me volatiliserais, je n’avais aucune envie de dire autre chose. « Oui. Je veux revenir dans ta vie. Même si t’en as pas envie, même si tu n’as pas confiance. Je peux juste te promettre de faire mieux. » Mieux que tout ce que j’avais fait jusque-là. Mieux que de t’abandonner sans jamais te dire pourquoi. J’avais peur de sa réaction, mais je ne pouvais pas faire autrement. « Puis, qui te dit que je vais de nouveau me volatiliser ? Je ne te demande pas d’avoir confiance, mais juste souviens-toi que les gens changent. » Ils grandissent et apprenne de leurs erreurs souvent. Te laisser en a toujours été une grosse.

J'hallucine totalement. Est-ce que je suis prêt à tout ça ? A retrouver Becca comme avant, à essayer de redevenir ami, de sympathiser, de la faire revenir dans le cours de ma misérable existence. Et après quoi ? Je vais de nouveau m'attacher, elle aussi, et elle va fuir de nouveau. Pourquoi je croirais un truc pareil ? C'est mission suicide. « ok. » que je réponds. Simplement. Laszlo, t'es un idiot. Ta bouche n'est pas en harmonie avec ton cerveau. Je vois qu'elle attend une autre réponse de ma part que d'un simple ok, mais bon. « enfin je veux dire, je ne dis pas non. mais laisse-moi le temps de digérer tout ça. » car là tout de suite, je me vois mal aller faire un tour au bar avec toi tu vois. Je veux juste rentrer chez moi, comme c'était prévu et y réfléchir. Voir si tu es sincère, si tu vas revenir ou que sais-je, car je ne compte pas tout pardonner en claquant des doigts. « j'ai gardé le même numéro, comme ça si l'envie te vient de... me contacter... faut que je file. » j'affiche le premier sourire sincère sur le visage, un demi-sourire et je sais que si elle sourit en retour, je vais fondre, car son sourire, c'est la plus belle chose que j'ai jamais vue.

Un ok. On partait quand même sur une base assez neutre positivement, mais je n’allais pas crier victoire tout de suite, parce que c’était quand même vague, puis qu’il ajoutait quand même qu’il devait se donner du temps pour digérer tout ça, et je comprenais tout à fait. Sauf que voilà, au fond de moi ça me faisait quand même plaisir qu’il ne dise pas non d’un trait, comme ça, sans sauce ni rien. J’étais contente de voir qu’il n’était pas fermé au fait de me revoir. « D’accord. » J’avais répondu timidement, car j’étais déjà en tort de base, donc autant la jouer profil bas maintenant qu’il me laisse une micro-chance. Sauf que voilà, quand il me disait ne pas avoir changé de numéro, et lorsqu’il affichait ce sourire si profondément magique à mes yeux, je ne pouvais m’en empêcher. Mes joues c’étaient relevées toutes seules pour laisser place à un sourire sincère. J’étais en joie comme jamais. « Ok… Pas de soucis, ben… Je t’enverrais un message dans ce cas. » Ah chaque petite pause dans cette phrase, c’était ce sourire niais qui venait prendre la relève par instinct. J’avais même fait un pas pour peut-être lui faire un câlin, mais je ne savais pas s’il allait accepter, du coup j’étais revenue en arrière. Après tout, on va lui laisser un peu de temps comme il l’a demandé hein. « Merci en tout cas. » Je posais une de mes mains sur sa joue en ne quittant pas son regard avant de la ramener vers moi. « Cette fois tu auras de mes nouvelles. » C'est sûr.

Je me suis adoucis comme une crème. Bah c'est comme ça que ça fonctionne chez moi. Je monte vite dans mes gonds puis je me calme aussitôt. A croire que je déteste la colère. Je lâche prise. Si elle veut revenir dans ma vie, qu'elle revienne. On verra bien où ça nous mène. Mais perso, créer une amitié, tout ça, j'y crois pas trop. Peut-être que tout va revenir très vite, ou peut-être pas, que si quelque chose a été brisé, c'était parce que ça devait l'être. « j'attends de voir. » que je dis d'un léger sourire. Je pense qu'elle va le faire, je vais recevoir un message de sa part. Ou pas... pourquoi ça me stresse tout à coup ? ça y est, je me prends la tête maintenant. Les femmes, je déteste ça. Becca s'approche, doucement, elle pose sa main sur ma joue et je n'ai pas eu le réflexe que j'aurais dû avoir ; celui de reculer la tête. Mais heureusement, elle ne s'attarde pas sur ma paume. Je déglutis puis je penche la tête légèrement sur le côté, comme si je faisais semblant que mon regard était attiré ailleurs. « là faut vraiment que j'y aille. alors... à plus. » à un de ses quatre, ou que sais-je. Je lui adresse un dernier coup d'oeil avant de me reculer d'elle. Et là, comme par un putain d'hasard, je retrouve ma caisse. C'est le destin, le karma, que sais-je, mais c'est suspect, faut se l'avouer.