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Tu maudis ces doigts hésitants, ce n'est pourtant pas compliqué d'appliquer un pansement. Mais le temps de l'hésitation n'est pas bien long lorsque les phalanges masculines viennent s'emparer du lambeau. Tu l'observes alors qu'il s'agenouille et qu'il vient appliquer le pansement sur la plaie. « Oui. » Un sourire s'amorce sur tes lèvres. Tu vas vite cicatriser, parce que tu es une femme forte. Une femme qui compte déjà nombre d'écorchures sur sa peau porcelaine. Celle-ci n'est qu'une de plus et finalement bien moins douloureuse que les anciennes. Elle laisse sa trace, elle est palpable, elle marque ton corps mais point ton esprit. Elle n'est pas sournoise celle-ci. Ses prunelles se relèvent aux tiennes et tu sens une certaine tension s'emparer de ton corps. C'est étrange, mais tu te sens plus forte encore là sous ses yeux qui t'observent. Tu ne cilles pas, l'observe alors qu'il possède ta personne. Les mains d'Ares sur ta taille qui descendent à tes cuisses, tu sais qu'il envie ce corps comme tant d'autres. Parce que c'est l'effet que tu fais aux hommes. Parce qu'il endort cette béance dans le rapprochement des chairs. Tu le sais parce que tu partages ce vice. Mais qu'entre deux damnés paradoxalement vous ne partagez pas ces enfers. Vous vous préservez. Parce qu'il est ton socle et parce que tu es le sien, vous ne pouvez pas devenir des anonymes entre des draps éphémères. Tu le veux auprès de toi. Toujours. Quand bien même tu le désires ardemment. Sa silhouette se relève pour te dominer légèrement. Tu te sens frêle et il n'y a bien qu'avec lui, que tu aimes ça, que tu goûtes ta faiblesse, que tu t'y répands. Doux mélange entre certitude et soumission. « Je sais. » que tu rétorques en relevant le menton. Tu es belle et tu le sais. Mais tu es persuadée qu'il y voit davantage de ton corps, que c'est son âme face à la tienne qui parle. Laissant briser les barrières que vous bâtissez depuis tant d'années pour vous préserver. « Tu es beau. » Que tu ajoutes en venant poser tes paumes sur le dos de ses mains, les phalanges remontant sur ses avant-bras. Ton corps le réclame mais tu tiens. Un sourire encore prend la fuite découvrant furtivement tes dents et laissant danser ce souffle un peu plus rapide. Tu t'écartes finalement pour te retourner et enfiler le sweat dédié à ta personne. Il t'arrive à mi-cuisse et les manches sont bien trop longues pour tes mains. Mais tu es bien. « Prends-moi dans tes bras. » que tu dis finalement dans un souffle, tes billes claires venant chercher les siennes. Parce que tu as besoin de lui. Parce qu'il est le seul dont tu acceptes la tendresse, parce qu'il est le seul dont tu ne doutes pas. Et c'est bien davantage que ce bas-instinct que tu peux nourrir pour sa personne. Bien plus.
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