dynya - you have the emotional range of a teaspoon

dynya ☾you have the emotional range of a teaspoon
w/ @dylan w. thomas — copenhague, février 2019
c’est dingue ce besoin de toujours m’envoyer des piques, non ? quoi que je n’étais pas en reste. je devais avouer que depuis le premier jour, je n’avais eu de cesse de tout critiquer chez toi et même si ce n’était que de la taquinerie, ça ne changeait clairement pas le fait que c’était probablement l’ambiance que l’on avait cherché à instaurer. « tu sais où est-ce que je vais te les mettre mes doigts crochus ? » que je ronchonne. ouais non, ce serait probablement trop crade et dans tous les cas, je ne le ferais pas. mais je laissais planer le doute de la menace au dessus de toi. j’te rappelle quand même que t’es allongé et que je domine la situation -même s’il suffirait clairement que d’un simple petit effort pour que tu me fasse valser. alors à la place, je claque mes deux mains à plat sur ton dos avant de rire. « vois ça comme un cadeau de ma part. » c’était probablement pour ça que j’étais jamais missionnée pour les anniversaires. « la trace de tous mes doigts sur ton dos, exemplaire unique. » est-ce que ça chauffe au moins ? parce que les paumes de ma main, clairement, elles me font pas du bien. dans tous les cas, tu ne peux t’en prendre qu’à toi. ne jamais me chercher quand tu cherches à obtenir quelque chose de ma part. comme dirait philip « je suis le petit être le plus exaspérant qui puisse exister sur cette planète ». « t’aurais peut être dû y réfléchir à deux fois avant de m’autoriser à venir ici » et j’quitte ton corps -quoi que très agréable- pour que mes deux pieds rejoignent le sol.

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w/ @"Anya la bonasse" — copenhague, février 2019
Je n’y peux rien, j’ai toujours fais ça avec les filles, je ne suis pas franchement le genre à faire des déclarations, à organiser des dîners aux chandelles ou à déclamer de la poésie… En ce qui me concerne, je préfère les faire chier, les taquiner pour savoir si elles ont du répondant ou non. Et la p’tite Anya, c’est clair qu’elle en a ! Par contre, ses propositions plus que indécentes avec ses doigts crochus, je m’en passerais bien même si elle me tire un léger rire. Rire qui laisse place à un grognement quand ses deux mains viennent claquer mon dos violemment, on est bien loin du massage relaxant que j'espérais. “Tu me paieras ça !”, m’exclamais-je alors que la douleur dans mon dos se fait encore sentir, elle n'y était vraiment pas aller de main morte... Sans même regarder, je sais que je vais avoir la trace de rouge de ses deux petites mimines dans le dos. “Je vais te faire la même sur les fesses tu vas voir...”, me laissais-je aller à dire à la jeune femme que je sentais maintenant descendre de mon corps pour retrouver la terre ferme. Si on omet cette conclusion un peu violente, je dois quand même bien admettre que la demoiselle sait y faire et que ce massage, bien que plutôt court, était tout de même plaisant. Me retournant pour m’allonger sur le dos, je place mes mains derrière mon crâne, croisant les jambes et balançant du ton le plus hautain que je suis capable de faire: “Ouais tu as raison… J’ai eu ce que je voulais, tu peux disposer maintenant.”. Léger coup d’oeil sur le côté pour voir sa réaction, je ne peux m’empêcher d’afficher un sourire suite à ma connerie parce qu’en vérité, je me sens déjà mieux en ta présence alors que ça ne fait que quelques minutes que tu es là Anya. Étrange cet effet que tu peux avoir sur moi n’est-ce-pas ?

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w/ @dylan w. thomas — copenhague, février 2019
mh, j’pourrais presque ressentir des regrets pour le coup. non mais parce qu’honnêtement, être tranquillement assise sur ton postérieur, c’était pas la chose la plus désagréable au monde, bien au contraire. mais vu l’attaque que je venais de mettre en place, j’savais que j’avais plutôt intérêt à bouger vite si je voulais pas me faire envoyer valser dans la pièce. « des menaces, toujours des menaces » que je lance l’air amusée, secouant la tête. puis qu’est-ce que tu vas faire ? c’est toi qui lance les hostilités à chaque fois, tu devrais même pas te montrer étonné que j’y réponde. « ouuuuh, qui a dit que ça me déplairait ? » j’rigole mais en vrai, t’as même pas intérêt. regarde mon gabarit deux minutes. tu me pèterais probablement un truc juste en me mettant un coup d’épaule. « je vais vraiment te niquer » et t’as de la chance que j’ai aucune arme à disposition parce que t’aurais probablement lancé une gigantesque bataille en plein milieu de la chambre. bataille que j’aurais sans aucun doute perdu mais j’étais du genre à foncer tête baissée même si j’savais par avance que la situation m’était peu favorable. tu vois, si on avait des hungers games, j’serais du genre à me porter volontaire et à crever avant même d’avoir pu descendre de mon poteau dans l’arène. bref. « bon et sinon, avec ton ex tout ça, ça avance ? » j’continue d’aller à la pêche aux informations, comme d’habitude. disons que mon trop plein de curiosité se montrait toujours extrêmement présent.

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w/ @"Anya la bonasse" — copenhague, février 2019
Mistinguette aime le goût du risque ! Mais je ne frappe pas la gente féminine, tu as de la chance Anya. Puis soyons lucide deux minutes, je t’écraserais sans avoir besoin de lever le petit doigt ! Quoique… La jeune femme ne semble pas du genre à se laisser faire et il se pourrait tout de même que je ressorte d’un tel affrontement avec quelques griffures du bout de ses ongles pointus. En l’espace de quelques minutes, tu es parvenue à me redonner le sourire, à me faire rire même. Mais en l’espace de quelques secondes, en l’espace d’une seule question, tu parviens à annihiler tout ton travail, mon sourire s’effaçant quand tu évoques le problème qui occupe mon esprit en ce moment. Soupirant, mon regard se fixe sur les motifs dégueulasse du plafond que je ne remarque que maintenant tandis que je te réponds d’un ton des plus neutres: “Je ne sais pas trop… J’ai l’impression que tout le monde est de son côté et que c’est moi le méchant dans cette histoire. Je suis peut-être tout aussi bien ici tout seul…”. De longues secondes s’égrainent, le silence s’installe et je me rends compte que l’ambiance est un peu plombés. Tournant la tête sur le côté, je fixe la jeune femme debout près de mon lit qui me regarde pour lui poser une question à mon tour: “Et toi ? C’est quoi tes problèmes pour que tu fasses tout ce chemin afin de les fuir ?”. Je ne mentirais pas, ça me fait plaisir de te voir, mais ça m’a tout de même surpris que tu fasses un tel voyage pour un mec que tu as rencontré au Starbucks. Et qui t’as sauvé d’un pervers sexuel aussi c’est vrai...

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w/ @dylan w. thomas — copenhague, février 2019
j’y peux rien si j’ai toujours été une adepte des ragots. j’y peux rien non plus si ma bouille innocente me permettait de récolter beaucoup trop d’informations. je veux dire.. à new york ça marchait du tonnerre. j’étais peut être la pièce rapportée du duo freya/bleach mais en attendant, j’avais fais beaucoup plus de ravages qu’elles deux réunis. probablement parce qu’on pourrait me donner le bon dieu sans confession quand dans la finalité, j’étais capable d’agir comme la pire des garces. harrison un jour, harrison toujours. « mh. tu veux la récupérer ? » parce qu’il me semble que c’était encore ce que tu voulais quand on avait partagés un café sur boston. alors peut être que si c’est toujours le cas, tu devrais mettre de l’eau dans ton vin pour la charmer une nouvelle fois. en vrai, c’est difficile de donner des conseils quand on a rien d’autres que quelques bribes d’informations par ci et par là. et puisque t’as pas l’air décidé à dire quoi que ce soit de plus, je laisse le silence nous envelopper jouant avec une mèche de mes cheveux, l’air de rien. jusqu’à ce que tu reportes la conversation sur moi et je grimace, plissant le nez. « j’ai pas de problèmes » que je marmonne détournant le regard. en fait, mon problème se résume à un prénom et si je suis douée pour ne pas me laisser atteindre en règle générale, là, miles il prends un malin plaisir à me descendre de la pire façon qui soit. « c’est rien d’important, ça passera. » enfin moi j’espère que ça s’atténuera pendant le cours laps de temps que je passerais ici. mais encore faudrait-il qu’il comprenne ne pas avoir besoin d’agir comme le roi des cons à chaque fois.

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w/ @"Anya la bonasse" — copenhague, février 2019
La récuperer ? Hell no ! Vu comment elle me traite en ce moment, à savoir comme le gros connard que je suis selon elle, je vois mal comment je voudrais une telle chose. Et elle non plus ne le souhaite pas de toute façon. Mon visage t’offre un simple mouvement de gauche à droite ponctué d’un “Mh…” qui te fait comprendre que je n’en dirais pas plus, tout simplement parce que parler de ça, c’est ce qui me met dans cet état merdique. Je brise cependant le silence en posant mon regard sur ta silhouette et ton air candide de petite fille qui joue avec ses cheveux, détournant la conversation sur tes problèmes. Mon Dieu va falloir apprendre à mentir Anya parce que cette grimace et ces yeux fuyants sont tout sauf convaincant. Et tu en as conscience, parce que tu ajoutes par la suite que c’est sans grande importance, que ça passera tout seul avec le temps. J’en doute fortement tu vois. Un léger sourire étire mes lèvres alors que je t’adresses un “Mouais…” synonyme du fait que tu n’es pas parvenue à me convaincre le moins du monde. Si ce n’était qu’un léger problème, tu n’aurais pas fait tout ce chemin pour venir jusqu’ici avec un mec que tu ne connais que très peu finalement. Tapotant la place à côté de moi sur le lit de ma main, j’ajoute: “Allez pose ton p’tit cul sur ce matelas et raconte moi tout ! Promis je te fais cette psychanalyse gratuitement !”. Et puis si ça me permet de ne pas parler de mes problèmes, ça m’arrange en fait.

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w/ @dylan w. thomas — copenhague, février 2019
puis sûrement que je suis un brin trop utopique sur ce coup là. je ne fais rien d’autres que fuir mes problèmes et je sais qu’ici, je serais juste capable de mettre les choses de côté. puis je reviendrais à ma vraie vie et tout reviendras en trombe, m’éclater en pleine tronche alors que je n’ai strictement aucune idée de comment gérer tout ça. et tu sais le plus risible ? c’est qu’actuellement je me raccroche à toi parce qu’aller mal m’a fait ouvrir les yeux sur le fait que j’étais techniquement seule. c’est triste. je suis d’une tristesse infinie à moi toute seule. et quand tu tapotes sur le lit pour me faire approcher, je croise les bras levant les yeux au ciel. « on s’en fiche, non ? » parler ça règle rien. seuls les idiots pensent ça. puis j’ai toujours été beaucoup plus douée pour garder les choses pour moi plutôt que de les étaler via des conversations sans queues ni tête. et pourtant, j’traîne des pieds finissant par me poser juste à côté de toi dans un soupir. « à force de jouer les idiotes, on me prends vraiment pour ça. c’est rien. » en fait, j’suis le second rôle. tout le temps, en toutes circonstances. j’passe après meghan pour philip. après bleach pour freya. après hope pour miles. je passe toujours après pour peu qu’on ait du temps à m’accorder. alors dans le fond, je devrais être habituée mais c’est ma fierté qui s’abîme à chaque fois. je crois que j’aimerais juste être la numéro un pour quelqu’un mais qui suis-je à part une garce de première ? pas grand chose. « c’est pas important. » je le répète une nouvelle fois parce que je tente probablement de m’en persuader moi même et peut être qu’à force, je finirais par y croire dur comme fer. ouais, ça fait vivre l’espoir il paraît.

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w/ @"Anya la bonasse" — copenhague, février 2019
En fait c’est un vrai bourricot cette meuf ! Plus têtue tu meurs ! Finalement, telle une enfant qu’on oblige à faire ses corvées, la jeune femme vient prendre place à mes côtés et s’ouvre un peu, y allant d’une remarque qui me tire un sourire. “Je dirais que tu joue la chipie moi plutôt, tu veux que je te montre mon dos pour le prouver ?”, laissais-je échapper dans le but de lui faire dédramatiser ses soucis. C’est un peu mon truc à moi ça pour réconforter les gens, je ne suis vraiment pas à l’aise avec les mots et je préfère donc tenter de leur changer les idées avec mes conneries. C’est une bonne méthodes non ? Si on ne pense plus à ses problèmes, ils disparaissent, ne serait-ce que pendant quelques heures. “Et je te prends pas du tout pour une idiote moi si ça peut te rassurer.”, ajoutais-je sans conviction, vraiment pas sûr que cela la rassure pour autant. Mais ce n’est pas important selon la demoiselle, compte-t-elle vraiment me faire gober un truc pareil vu dans le mood qu’elle est actuellement ? C’est moi que tu prends pour un idiot là Anya ! “D’accord…”, lâchais-je nonchalamment en quittant des yeux Anya pour les reposer au plafond et ajouter: “Dans ce cas on va rester là, allongé sur ce lit à regarder ce plafond blanc comme neige en silence jusqu’à ce qu’on s’endorme…”. C’est un bon programme non ? Ca va te donner envie de traverser de nouveau l’océan atlantique pour revenir me voir n’est-ce-pas ? Parce que c’est vrai que dormir au Danemark, c’est quand même une expérience complètement folle qui vaut le détour ! Allez Anya, balance tout, tu n’es plus à Boston, personne ne t’entendra dire des horreurs sur les gens que tu détestes.

dynya ☾you have the emotional range of a teaspoon
w/ @dylan w. thomas — copenhague, février 2019
puis c’est humain, non ? se protéger. tenter de minimiser les choses à chaque fois. je me dis que c’est logique d’agir de la sorte. que c’est une manière qu’à l’esprit de fonctionner pour éviter de s’écrouler. puis c’est sûrement plus facile de dire que tout vas bien plutôt que de mettre des mots sur ce qui nous fait réellement mal. « tu mérites ce qui t’arrives, tente pas de me positionner en coupable » que je rétorque. non mais parce que si je t’ai frappé en premier lieu quitte à laisser la trace de mes mains sur ta peau, c’est parce que tu l’as cherché. tu ne peux t’en prendre qu’à toi pour ce qui t’arrive. « mh, on verra. » je sais pas si je peux te faire confiance et en règle générale, faire confiance à quelqu’un ne fait pas réellement parti de mon vocabulaire. alors ouais, j’attends de voir. parce que peut être qu’on se reverra jamais après ça. peut être qu’on se paye juste du bon temps et puis qu’on oubliera tout à la seconde où je remettrais les pieds à boston. « ça s’appelle du chantage ce que tu fais » et moi je me redresse, m’installant en tailleur l’air renfrognée. « on pourrait plutôt.. sortir. ? visiter ? je sais pas » faire autre chose que rester dans cette pièce. parce que quand on veut terriblement s’évader, il n’y a rien de pire que contempler un mur. c’est le genre de moment où tous les doutes reviennent en plein visage et où il est difficile de s’en sortir. moi, je veux m’échapper. partir à l’aventure, vagabonder, laisser mes idées noires et mes problèmes loin de moi. c’est aussi pour cette raison que je ne veux pas en parler. parce que ça me permet d’ériger une zone de protection autour de tout ce qui pourrait me heurter. puis en soit, tu ne peux pas me forcer à en parler. je le ferais un jour si j’en ai envie mais à l’instant présent c’est pas le cas et je me dis que tu devrais respecter ça.