De Bourlan ☆ Soit aussi fort qu'Hercules

Le plus dur dans tout ça c'est qu'elle te répond et tu fais face à une personne que tu reconnais pas, que tu ne veux pas reconnaitre. Deirdre a toujours été gentille avec toi, du début à la fin mais pas là. Elle se veut blessante et destructrice alors qu'elle est pas comme ça. Tu regardes cette femme, elle se rallonge et quand tu veux répondre, tu sens que Marcos s'en va et tu ne sais pas quoi dire. Tu souffles, tu soupires, tu gardes sur toi et tu hurles. Une fois puis deux. Il ne comprend pas lui, mais Juan aurait compris, Juan aurait tout compris. Il aurait compris que tu étais épris d'elle et qu'il ne fallait pas vous séparer. Alors hurler te fait du bien et c'est aussi important pour toi. Tu veux te faire entendre, te faire comprendre mais tu n'y arrives. Elle a brisé ta bulle et tu entends tout maintenant, tu ressens tout, elle t'a brisé lentement jusqu'à ne plus rien être ..

T'as cette infirmière qui rentre dans ta chambre. Non mais allez-y c'est un moulin. Tu la regardes même pas, t'es trop occupée à être secouée par la tristesse là. C'est un geyser, un putain de geyser d'eau et tu retiens plus rien. Elle t'engueule en plus, te disant que t'aurais pas dû débrancher l'électrode, tout ça, tout ça. Tu n'écoutes pas. Tu t'en fiches. Tu veux rester au trente sixième dessous, tu veux pas remonter, tu veux te noyer pour de bon. Oublier. Elle te retourne parce que tu lui réponds pas. Et tu la regardes affolée. Parce que tu l'entends hurler. Tu l'entends, tu pleures encore plus. Tu supportes pas. Tu l'as brisé, tu l'as cassé encore plus. Toi t'es déjà en miettes, mais lui. T'es douée que pour détruire. L'eau redouble et t'es trop mal. Tu sens même plus l'aiguille qu'elle plante dans ton bras avec des mots tendres pour te dire que ça va aller, que tu vas dormir. T'en veux pas de sa tendresse, tu veux que la sienne, ses mots, sa voix, ses mains sur toi. Toujours. Et puis plus rien.