Une séparation peut-être bénéfique || Shelan

Mon sac est prêt, mon passeport aussi, et bien sûr mon ordinateur pour continuer ce livre qui a attiré la curiosité d'un éditeur et qui me permet ce voyage. Mais je dois faire une petite escale par la Mather House où la brésilienne m'as dis qu'elle se trouvait. Entre nous, il y a un petit froid depuis cette lourde dispute sur le fait que je ne la respecte pas et ce n'est plus pareil désormais. Je suis toujours fou amoureux d'elle, mais j'aurais énormément de mal à continuer si elle pense que je n'ai aucun respect pour elle. Sac en main, je gravis les marches qui mènent jusqu’à la chambre de la demoiselle et frappe à cette porte que je connais parfaitement. C'est sa coloc qui vient ouvrir et que je connais un peu également, cette pauvre jeune femme a qui on a demandé si souvent de nous laisser la chambre pour faire nos cochonneries. "Salut ! Sheryln est là ?", lui demandais-je. Normalement oui. Je regarde l'heure sur mon portable, je ne vais pas avoir beaucoup de temps avant de prendre mon avion, direction l'Europe.

Par le passé, je n'aurais jamais hésité à venir à l'improviste chez Sheryln, sachant pertinemment qu'elle m'accueillerait sans le moindre soucis. Mais avec les événements récents entre nous, j'ai attendus qu'elle me propose de passer pour me rendre à la Mather House. Toi aussi tu ne pouvais plus vivre dans cet appartement ma belle ? Je suis retourné avec mon ancien coloc Yaron depuis notre dispute et un nouvelle coloc nous a rejoint dernièrement. La demoiselle qui m'ouvre la porte t'informe de ma présence et tu fais ton apparition ponctuée d'une timide salutation dont on a le secret depuis notre désaccord. En ce qui me concerne, je te fais une bise sur la joue, très peu normale entre nous. Puis je souris quand tu me demande si ça va avant de te répondre: "J'aurais un beau souvenir, une belle cicatrice à l'arrière du crâne". A vrai dire, c'est surtout pour Apple que je me suis inquiété. "Et toi tu n'as rien eu ?".

Evidemment, la brésilienne ne peut pas s’empêcher de s'inquiéter et je ne peux pas non plus l'empêcher de venir laisser glisser ses doigts dans ma chevelure pour vérifier cette cicatrice que ce gros choc me laissera, comme un souvenir de ce jour horrible. L'entendre dire qu'elle s'est fait du soucis me concernant me fait sourire, je l'aurais pris très mal si la réponse était tout autre. On est peut-être en froid, mais on s'apprécie encore énormément tous les deux. Je lui fais un signe négatif de la tête quand elle me signifie qu'elle aurait dû être là, bien au contraire, elle était très bien éloigné de tout ce merdier. "Dis pas de conneries, le plus important c'est que tu n'as rien."

Très bizarre cette ambiance qui règne entre nous depuis notre dispute, une froideur gênante et dérangeante qui ne met pas vraiment à l'aise. Je suis tout de même content de voir qu'elle se soucie encore de moi, inspectant ma cicatrice pour voir que tout va bien, tout comme je lui demande si elle va bien. Mais c'est vite dit, personne ne va bien après ce qui s'est passé. On gardera tous des images horribles en tête pendant plusieurs jours pour certains, semaines pour d'autres ou mois pour les plus atteints. Mais elles ne s'effaceront jamais... L'image qui me restera, c'est celle de la femme dont tu me demandes des nouvelles qui était dans un état lamentable. "Elle est mal en point, elle va s'en sortir mais il va lui falloir de la rééducation. Je m'en veux de m'en aller et de la laisser à ce moment là alors qu'elle a besoin de moi...", dis-je dans un soupir exprimant si bien mes remords à partir en laissant celle que je considère comme ma petite sœur dans un tel état.

Partir réalise mon rêve en voyageant à travers le monde est une chose, mais laisser derrière moi toutes les personnes auxquels je tiens en est une autre. Si je suis en froid avec Sheryln , il n'en reste pas moins difficile de la quitter, elle a toujours une importance pour moi. Pareil pour Apple, c'est presque encore plus difficile vu l'état dans lequel elle se trouve. Elle a très mal pris la nouvelle quand je lui ai annoncé à l'hôpital, je me demande si je parviendrais à renouer le contact avec elle, j'essaierais, c'est sûr. "Merci Sheryln.", lui dis-je sincèrement. Savoir que quelqu'un sera là pour elle me rassure, si ce n'est pas moi, la brésilienne prendra très bien soin d'elle, je n'en doute pas une seule seconde.