"Je sais." T'avais qu'une mission, Tamsin. Je t'en avais donné qu'une, alors que moi, je devais réussir à fermer les yeux, tout en me bouchant les oreilles. Je devais même pas sentir les parfums autre sur toi. J'arrêtais de respirer, quand j'avais un doute. Je me suis faite experte de la tête dans le sable, de l'ignorance absolue. Je te demandai juste de te murer dans une discrétion absolue, d'épargner mon pauvre battant, qui lui, naif, ne sait pas se protéger. Ca se voit, il est même pas foutu de s'épargner. Il replonge toujours, il s'enflamme, il fait mal tellement il bat vite, quand tu t'approches. Quand tu m'extraies du monde pour me tirer dans le tien, que j'ai même pas le temps de faire semblant d'émettre une objection. Laisse-moi quelques secondes, pour embobiner mon esprit. Parce que l'esprit, lui, se méfie. Il a discuté avec la tête d'en face, il a vu qu'il perdait tout le temps. Il a vu qu'il faisait pas le poids, face au cœur qui s'enflamme, qui prend le dessus, qui ignore toutes les recommandations, qui les poussent même, les dégagent du chemin, pour déballer un tapis rouge à l'Elue. J'te mets même quelques pétales dessus aussi si tu veux, pour que ton retour ai l'air d'une fête, alors que c'est la dé-fête qui prime. Parce que Scar tu vois, elle résiste même pas, elle fonds dans tes bras, et les barreaux ne font que s'enfoncer dans son ventre, comme pour lui rappeler la connerie qu'elle est entrain de faire. Elle le sent pas, elle sent plus grand-chose la mather. "Je sais.." Tu sais quoi, au juste ? Tu sais que j'ai hurlé, cassé, chialé, dormi, pesté, haie, que j'ai trouvé réconfort dans de trop grands bras ? Est-ce que tu vois le trou béant dans ma poitrine ? Tu les vois, les dégâts ? Est-ce que tu sais aussi comment réparer ça ? Parce que j'ai cousu, rebouché, camouflé, recouvert, y a rien qui marche. Et, là, je sais pas si ça cicatrice où si ça s'ouvre davantage, mais c'est douloureux, ça bouge à l'intérieur, et la chair est encore fragilisée. Les bras s’agrippent derrière, elle te laisse pas partir. Elle devrait. Elle y arrive pas. "T'es la seule à qui je voulais pas que ça arrive.." Et finalement, je crois que moi aussi je sais. Je sais pourquoi, je comprends pas, mais je sais. J'ai toujours su, finalement. Je sais ce qui te compose, ce qui t'anime, ce qui t'affaiblie. Les mensonges t'habillent, le désir anime tes prunelles, et la liberté souffle, te pousse. Ca m'a plu d'être l'unique, un temps. Tellement que je crois que j'ai finis par oublier l'autre côté de la pièce. "J'ai été égoïste, j'suis désolée.." Ton égoïsme aussi, je l'aimais, quand il ne taillait pas trop dans ma chair, quand il n'infligeait pas quelques blessures, à chaque fois qu'il ne m'intégrait pas dans les exception. « Je suis désolée de ne pas t'avoir donné la chance de m'expliquer. » J'le regrette pas, parce que l'air était trop lourd pour intégrer mes poumons, je ne pouvais plus rester. Mais, j'suis désolée. D'être partie, de t'avoir laissé face à une chambre vide, de m'être limitée à quelques caractères sur un téléphone. Les prunelles se baissent, puis se confrontent à nouveau aux tiennes. « J'y arrivai pas. » A te perdre, à te quitter, j'y serai pas arrivée, si j'étais pas partie. Puis, t'es là, mon pauvre corps a contourné la protection de plastique pour se rapprocher du tien, pour s’asseoir, à peine, pour que mes doigts agrippent les tiens. Que mon battant fait n'importe quoi, et ma respiration avec. « J'y arrive pas, à te quitter. » Tu vois, j'suis encore là. La nuit, ou de jour, j'suis toujours là, et j'arrive pas à changer de chemin.
© LOYALS.
(Billie O'Malley)
Ô travers ☽ Au travers de l'humain, tu comprends des choses, controverse tes travers en vers et puis en prose. Découvre l'endroit et l'envers, analyse la chose, en comprenant tes travers viendra la métamorphose. Regardez-moi de travers, je prendrai la pose. Moi je les aime mes travers, donnez les vôtres, j'en ferai quelque-chose. ☽ zaho de sagazan