I knew the moment I looked into your eye, I'd have to swallow all your lies— @TAMSIN B. WATTS J'suis mauvaise avec les sentiments. Tous les sentiments. Je suis mauvaise avec l'amour, je sais pas faire, j'ai jamais sû. Je comprends pas les règles établies, je comprends pas comment ça marche, je sais pas pourquoi tout le monde les suit. Moi, t'es la seule que j'ai toujours suivis. Scarlett, c'est la lueur dans la nuit. J'ai besoin d'elle, j'ai besoin de l'avoir près de moi, de l'avoir à hauteur des yeux, au moins. Je demande pas beaucoup, je demande juste ça. Qu'elle soit présente dans ces moments là, tous les moments. Je serais même pas tant gourmande, je demanderai une fois par semaine. Probablement que j'écourterai la demande à une fois par jour, puis une fois par heure, pour ensuite ne plus jamais la lâcher. Comme ce jour où je lui ai filé mes clefs. Je prouvais ma démarche, je prouvais mon sérieux. Cette clef, c'était ma meilleure manière de dire que j'arrêtais mes conneries, que je voulais que ce soit son visage que je venais voir le soir, que ce soit elle, sur mon canapé, dans mon lit, dans mes bras, endormie. J'abandonnais tout, et puis j'ai fais une erreur. Une seule. L'ignorance, c'était ma meilleure amie, et aussi un peu la sienne. On savait pas, on voyait pas, on vivait heureuses. Merci à ses amis, qui tiennent probablement plus à la vérité qu'à son bonheur. On était heureuses, je le voyais dans ses yeux, quand on se levait le matin. Je le voyais, quand je rentrais. Même mes oublis, elle les effaçait. « Tu me dis de pas raconter que tout est cramé, et tu me balances qu'on a plus rien à sauver ? » je reprends tes mots, parce que si réellement tu m'laissais, je reviendrai. « Faut savoir. » Ou pas. J'y réfléchirai peut-être à deux fois, maintenant qu'on en est là. Maintenant que je vois ton corps qui chancelle quand tu entends ma voix, que la douleur pèse tellement sur tes épaules que le sourire en est moins radieux. Moi, j'aimerai te dire que la vie est belle, que tu dois pas t'arrêter d'émerveiller le monde par ta beauté, juste parce que l'amour est passé par là, et qu'il a tout détruit sur son passage. Au moins, tu comprends maintenant, pourquoi je les repousse tous. Le seul problème, c'est que j'ai jamais réussi à te repousser toi. « Je gagne pas tous mes combats. » Les doigts s'accrochent au lit, et les miens viennent les frôler. J'entends la phrase, j'entends le sous entendu, je comprends pas ce qui nous retiens. « J'les ai toujours vu tes défauts Tamsin. C'est pas parce que je choisissais de regarder ailleurs, que je ne les connaissais pas. » Je me rends compte que dans cette relation, tu es à la pire place. J'aimerai échanger, que ce soit mon coeur, qui soit serré. Parce que tu vois le mien, ça fait bien longtemps que je l'ai abandonné. Au creux des rêves d'une autre, je l'ai posé dans la lumière de mon ombre, et dans ce colier, je t'ai fourni la clef. « Tout était pardonnable, tant que tu ne me faisais pas du mal sciemment. » Je l'ai pas fais, je l'ai pas fais. J'ai pas calculé, je l'ai pas voulu, j'y ai pas pensé. Je me redresse, le corps est lourd, le poids de la culpabilité qui pèse. Je m'assois, là, en tailleur, essaie d'être à la même hauteur. « Tu devais me protéger. » Le reflexe est plus fort que le reste, face à la rousse qui est au bord. Je me redresse, me relève, à genoux sur le lit, j'attrape sa main, la tire contre moi, au mieux, et l'amène dans mes bras. "Je sais." d'un murmure, alors que ma main se perd dans sa chevelure. Les barreaux nous séparent, mais je m'en moque, c'est ta peau contre la mienne que je veux sentir, et là, comme ça, je sens que le corps fonctionne de nouveau. Je sens que les poumons respirent pas uniquement pour rester vivants. Je sais que c'est un geste forcé, je sais que j'ai de fortes chances d'être repoussée. "Je sais.." qu'elle murmure de nouveau. Je penche mon visage dans sa nuque, retrouve une odeur connue, rassurante, la sienne. Mes bras la ressèrent contre moi. J'ai fais n'importe quoi, j'ai joué avec elle, quand elle n'était qu'amour pour moi. "T'es la seule à qui je voulais pas que ça arrive.." la tornade qui porte mon nom, la douleur qui s'inflige jusque dans les poumons. Je me recule un peu, mes mains dégage tendrement ses cheveux de son visage, mes lèvres se pincent. Scarlett, c'est la plus belle partie de ma vie. "J'ai été égoïste, j'suis désolée.." je savais que ça allait arriver, on le savait toutes les deux. On repoussait la date limite, parce qu'on voulait y croire. Comme quoi parfois, y croire ne suffit pas. Il faut que t'arrives à être heureuse sans moi, Scarlett, parce que je serais pas indéfiniment là. On le sait, qu'un beau jour, l'organe abandonnera. Que ce jour, j'emporterai une partie de toi. Je pourrais passer tout ce temps restant avec toi, si mes tendances déviantes ne te rendaient pas aussi triste. Si à chacun de mes mouvements, je taillais pas une partie de toi. Je me reculerai, désormais, je te protégerai.