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(cosmo) deja vu

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Ca devient répétitif, presque trop habituel. Non, trop habituel. Le bruit d'une porte qui s'ouvre, ma tête qui se tourne, la silhouette inconnue, la porte se referme, et dans un soupir las, mes yeux se tournent à nouveau en direction du liquide alcoolisé qui remplit encore à moitié mon verre. Qu'est-ce que j'fous là ? C'est bien joli de se demander ça chaque fois que je franchis les portes de ce bar, mais c'est pas pour autant que la réponse me vient dans un éclair d'ingéniosité. Elle ne se trouve, de toute évidence, pas au fond de mon verre non plus. Rejetant la tête en arrière dans un nouveau soupir, je tourne les yeux vers le plafond, avant de glisser d'une traite le contenu du verre entre mes lèvres. Ca brûle, mais j'y fais presque plus attention, par habitude. J'ai même pas l'âge de boire légalement, que déjà les vices de l'âge adulte sont ancrés en moi. Qu'importe. Avec un sourire en coin, sourire amusé, je fais signe au barman pour avoir le même. Et encore, mes iris verts qui pivotent en direction de la porte, juste un peu, juste une seconde, on ne sait jamais que tu puisses être devant. Ca a commencé sur un putain de jeu, une envie de briser le quotidien, de savoir ce que ça faisait de vivre dans la peau d'une autre pendant une heure ou deux. J'pensais pas que ça s'étendrait sur des semaines, et pourtant... pourtant c'était bien moi la première venue ce soir. Hasard ou non, j'savais toujours pas si t'étais un client habitué, si c'est pour ça que j't'ai revu deux jours après ce premier soir, si c'est pour ça que je te vois si souvent. J'sais qu'y a quelque chose, mais j'sais pas non plus si j'ai envie de mettre le doigt dessus. J'veux juste retrouver cette échappatoire ce sourire que t'arrives à faire apparaître parfois. Une main qui glisse dans mes mèches brunes, je finis par sauter de mon siège pour passer par les toilettes, le temps de m'arrêter devant le miroir, de vérifier mon maquillage sur ce visage de poupée que j'suis obligée de garder intact les mauvais jours. Les bons jours aussi, au fond, comme ce soir. Les yeux dans les yeux, j'reste face à ce reflet pendant quelques secondes, avant de marmonner un « Pauvre conne. » Et de repartir jusque la salle, jusque mon verre. Jusque toi. Je m'immobilise devant le bar auquel t'es adossé, je cligne des yeux une fois, deux fois. Puis j'esquisse un sourire en coin. « Encore toi. » Enfin toi, que disent mes yeux alors qu'avec une apparente nonchalance, je m'accoude au bar pour récupérer mon verre.

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J'ai toujours eu horreur des habitudes, des rituels stupides que les gens s'entêtent à préserver, parce que c'est rassurant pour eux la routine, c'est confortable. Pour moi c'est anxiogène, c'est une petite mort avant la vraie, le risque qu'on ose pas prendre. C'est peut-être pour ça que je supporte pas de crécher au même endroit trop longtemps, de sauter deux fois la même pétasse, de me contenter de ce que j'ai quand ce que j'ai, c'est déjà trop. J'ai toujours besoin de plus, de plus grand, de meilleur. Une ambition insatiable, affamée, éternellement insatisfaite. Un vide à combler, mais le remplissage c'est toujours du faux alors il faut recommencer. Encore et encore.  C'est pour ça que j'en ai pas moi, d'habitudes. Pourtant je me retrouve encore à longer ce trottoir, à venir me réchauffer à l'intérieur de ce bar qui n'est pas celui d'Ernesto. Je l'ai découvert un peu par hasard, un peu comme toi qui te noyais dans ton liquide acide. Une fois et puis deux et d'autres encore qui ont suivi. C'est beaucoup pour un hasard, c'est beaucoup parce que le hasard ça existe pas. C'est une putain d'invention. On a toujours le choix et ne pas l'avoir, c'est encore un choix. J'ai fait celui de revenir ce soir. Un coup d'œil rapide dans la salle, j'ai pas besoin de plus pour savoir que t'es pas là. Tant pis, tant mieux. On a toujours le choix, même toi. Je réchauffe mes mains l'une contre l'autre en avançant vers le comptoir pour commander un whisky. Je pose mon coude sur le bois laqué et tourne le dos au serveur qui y fait déjà glisser mon verre. Ouais, mais moi j'veux voir. Revérifier. Juste au cas où et j'ai bien fait, parce que c'est ta silhouette nonchalante que je vois approcher. Je résiste à laisser un sourire en coin naître au coin de mes lèvres. On a toujours le choix et c'est bon que tu fasses le mauvais. Ta voix déjà presque familière et ton corps qui imite le mien pour reprendre ton verre, t'étais là avant moi. Ma canine se plante dans la chair de ma lèvre, victorieuse. - Toujours moi. J'hausse un sourcil quand mon verre vient claquer contre le tien, à quoi ? À rien. Au vide, au mensonge, à tout ce qu'on est pas et qu'on sera jamais. - On s'habitue vite.. Les mots s'étouffent quand mes lèvres sifflent le liquide brun d'une traite. - A leur bon whisky.
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J'aime pas parler d'espoir, et pourtant j'l'avais bien de te voir ce soir. Parce que j'aime l'imprévisible, et chaque fois que tu débarques dans ce foutu bar, c'est une surprise, parce qu'on sait pas de quoi est fait demain, parce que je sais pas si un matin, tu vas te lever et être las de tout ça, ou si c'est moi qui vais saturer. Dégager en premier. Ca m'a l'air mal barré. Parce que j'le retiens comme je peux, ce sourire qui menace une fois la surprise passée. Une fois mon regard arrêté sur le tien, jusqu'à ce que du bout des doigts, je vienne effleurer le bois vernis du bar pour y récupérer mon verre, qui vient de s'entrechoquer au tien. Toujours toi ouais. Et j'arrive même pas à esquisser une grimace, parce que j'suis pas ou trop conne, parce que je sais que j'suis pas venue pour leurs cocktails ou le manque de contrôle d'identité et de majorité. Y a qu'une raison qui fait que j'traverse le quartier et lâche mon appart pourri pour pousser les portes de ce pub qui pue la bière dans tous les angles. Mais j'préfère faire comme si j'étais venue pour leur gin tonic plutôt que pour ce whisky qui disparait entre tes lèvres. Et tu lances les hostilités de manière toujours subjective, pendant que je porte à mon tour mon verre à ma bouche sans détacher mon regard du tien. Le verre claque à nouveau sur le bar, tandis que je hausse les épaules en tournant le dos au bois, une jambe remontée, en appui sur le repose pied de leur tabouret. « Faut croire qu'ils savent comment nous faire revenir... » Faut croire qu'on est tous les deux de beaux abrutis. Je précise après un silence  « Avec leurs alcools. » J'esquisse un sourire en coin, mes dents attaquent l'intérieur de ma joue, alors que je reprend le verre pratiquement vide entre mes doigts pour jouer avec. Détacher au moins un peu mon regard du tien, parce que c'est peut-être ce que t'as de plus redoutable avec tes mots qui piquent, qui chatouillent mes sens, qui endorment mes maux.  « J'interrompt pas un rendez-vous au moins ? » Je tourne les yeux vers toi. J'sais que non. Mais j'aime bien faire semblant. J'aime bien jouer la carte de l'innocence, ça va tellement mal avec mes mensonges. « Ta journée ? » que je demande en terminant mon verre, avant de venir récupérer du bout du pouce une goutte fuyarde au coin de mes lèvres. Raconte moi des mensonges, raconte moi ta vérité, raconte moi n'importe quoi, tout va toujours passer.

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J'en ai besoin de ma bouffée d'air, pas fraîche, impure. J'ai besoin de mal respirer ici, avec toi dans ce bar qui vaut pas les autres à défaut de plus pouvoir respirer tout court dehors. L'étoile est revenue, ceux qui l'ont éteinte aussi et moi le premier. Ça brûle, ça crame à tout à l'intérieur ou en tout cas le peu qu'il en reste. Mais je le dirais ni à toi, ni à elles. Même pas à moi. C'est un secret de plus et celui-là est si bien caché, enfoui si profondément que même moi j'ai du mal à le laisser remonter à la surface. Je te demande rien à toi, rien de plus que ce que tu fais déjà : être là et laisser mon esprit voyager dans les mensonges que tu m'racontes, dans les confidences que tu t'inventes. Ouais, comme ça, comme quand quand tes lèvres trempent dans l'alcool pour marquer l'arrêt, figer le temps, malmener mes pensées. J'te laisse faire, je laisse traîner mes yeux sur ta crinière brune, décrypter en silence le contraste criant entre ton teint de poupée et ton aura noircie par l'excès. De toute façon, y'a rien à répondre. Ce mensonge là on le connaît tous les deux. Y'a rien dans ce foutu bar qui puisse nous rendre dépendants de ses lumières, rien sauf ça.
- J'vais jamais nul part sans rendez-vous. Même s'il a été fixé qu'avec les yeux. On se dit des choses qui n'existent pas, on tait celles qui sont vraies. - J'ai traîné entre les gens, on a fait un pacte et j'ai gagné. Maintenant j'suis là pour pas penser à ma femme, mes gosses et le labrador qui m'attendent à la maison. La vérité c'est que j'ai vidé leurs poches, trop de poches et que j'sais même plus quoi en faire. La vérité c'est que la maison c'est loin, de l'autre côté du Monde et qu'il y a encore du sang sur les murs. Mais ça tu t'en fous, toi tu veux des histoires pour t'endormir. - La tienne ? J'te regarde à peine, comme si c'était pas vraiment à toi que je parlais. Je commande la même chose, pour moi, pour toi, pour qu'on se noie dedans. Peut-être que vu d'en bas ce sera moins moche que vu d'ici.


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Pourquoi ici ? De tous les endroits de la ville, c'est dans ce pub qu'on a décidé d'élire notre refuge, qu'on a planté nos tentes, qu'on vide les verres d'alcool tout en racontant les mensonges qui conviennent. On tisse la toile qui nous arrange, on a créé cette bulle de tranquillité, cet enfer personnel dans lequel on préfère brûler. Ce rendez vous, c'est le tien, c'est le mien, y a jamais d'heure ni de date, et pourtant on parvient toujours à croiser la route de l'autre. J'esquisse un sourire en coin à ta réponse. J'ai pas besoin d'en savoir plus, je sais très bien que ta place elle est contre ce bar, ton verre proche du mien. Et comme un faussaire, tu poursuis la toile que t'as commencé le premier soir, à chaque coup de pinceau, à chaque mot, tu développes un peu plus ton histoire, comme un conte que je me répèterai avant de m'endormir ce soir. J'me contente de hocher la tête et d'avaler chaque phrase, avant de détacher mes yeux verts du fond vide de mon verre pour le tourner vers ton visage concentré. Perdu j'sais pas trop où, probablement là où tu veux pas que j'sois et où j'veux pas aller. « Oh, une journée banale. J'ai été boire un café après les cours avec deux, trois copains, et j'ai fini ici ce soir pour passer le temps pendant que ma coloc joue au uno avec son mec. » J'préfererai ça au froid et au vide de la pièce qui me sert d'appartement.Claquer la porte en râlant après une amie un peu trop bruyante, aller réviser je ne sais quelle connerie dans un parc, emmitoufflée dans une écharpe qu'on m'aurait acheté pour mon anniversaire. Rêve dégueulasse qui passe que dans les téléfilms, ou dans les beaux quartiers étudiants des étudiants d'Harvard. Je tend la main vers le verre que tu viens de me commander, et j'joue du bout des ongles avec le rebord froid, avec le glaçon qui dépasse et remonte à la surface. « Paraît que ce week end, ils vont ouvrir une fête foraine dans le parc derrière. » Un mouvement de tête en direction de la sortie, et l'alcool qui passe encore entre mes lèvres, moins rapidement que les premiers verres. Puis finalement j'pivote, je penche la tête vers toi, lueur enfantine dans les iris quand j'demande : « Pile, je finis mon verre et j'vais faire un tour là bas. » C'est fermé, c'est interdit, mais il fait nuit et je m'ennuie. J'sors une pièce de ma poche, quand je finis ma phrase en la faisant glisser jusque toi sur le bar. « Face, tu viens avec moi. » En soit, ça tient qu'à toi. Si t'as pas envie de venir, suffit que tu laisses le bout de métal là où il est. Autrement... un mensonge de plus en cas d'échec, et on s'évade vers le froid bostonien.

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Ici parce qu'ailleurs c'est déjà pris. Ici entre les corps titubants, les premiers rendez-vous et les derniers aussi. Ici où rien n'est vrai, comme nous. C'est banal, bancal, ça pue l'alcool et les souvenirs qu'ils auront déjà oubliés demain. La vérité c'est que ça pourrait être partout parce que les ténèbres ils sont pas ici, ils sont à l'intérieur de nos failles, des fissures moulées sur nos âmes. Ce sera là-bas, ici, partout tant qu'on y sera. Je sens tes prunelles qui scrutent, détaillent les mensonges que tu devines mais que tu démantèleras pas parce qu'il répondent trop bien aux tiens. Une moue faussement intéressée sur mes lèvres quand je t'écoute raconter la vie d'une autre, celle qui t'appartient pas. Je crois que même de ta vraie journée je m'en branle, moi ce que j'veux savoir c'est ce que tu vas faire maintenant.. Ici, avec moi. La fête foraine. J'en ai entendu parler, mais dans ta bouche ça sonne faux. Les banalités on les laisse aux voisins, nous on prend tout le reste, tout ce dont ils ont peur. Le pire. Forcément, tu dis rien pour rien. Y'a des silences à entendre à l'intérieur de tes mots. Mes yeux jonglent entre les tiens et tes ongles qui redessinent le contour de ton verre. J'sais pas encore si j'irais à cette fête pour ados, j'ai une constellation qui me court après moi et les comètes ça file vite. J'ai mieux à faire, ou pire quand l'étincelle se réveille dans les nuances de bleu et de vert au fond d'tes yeux. La pièce roule jusqu'à moi, me laisse le choix. Tu devrais t'arrêter maintenant tu sais, avant que ce soit trop tard. Parce que tu sais pas à qui tu parles, tu sais pas ce que je suis capable de faire, capable de te faire. - Ta mère t'a pas appris à pas inviter les démons dans le noir ? Parce qu'on en sort jamais indemnes. J'ai le choix, rentrer dans ton jeu ou te regarder perdre de loin. Peut-être que j'suis déjà tombé dedans. J'attrape ta pièce, la fait rouler entre mes doigts sans te lâcher du regard. J'espère que tu le sais que tu pourras bientôt plus faire machine arrière parce que je m'arrête jamais quand je commence, je freine pas avant d'avoir touché mon but. Ta perte. La pièce s'envole avant de retomber sur le dos de ma main. Pile. - Face. J'abandonne le comptoir pour faire un pas vers toi, respirer le parfum sucré d'ta peau et glisser entre tes cheveux : - C'est trop tard pour avoir peur.. Un sourire diabolique au bord des lèvres, mes doigts qui frôlent doucement les tiens pour finalement les ouvrir sèchement et déposer la pièce dans ta paume. Un pas en arrière. J'enfonce les mains dans la poche de ma veste et me dirige vers la sortie sans même vérifier que tu me suis. Bien sûr que tu le fais. Tu me suis depuis longtemps.



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J'me fiche bien de leurs barbe à papa et autres manèges. En plein jour, ce genre d'endroit déborde de douceur, de sucre et de couleurs. Ca m'donne la gerbe, parce que je sais que ce monde il m'appartient pas, il m'appartiendra jamais. Mais ce soir, c'est peut être le prétexte que j'ai trouvé pour pousser le vice, pour t'emmener hors des limites de ce bar, de ces gens, de l'alcool qu'on ingurgite sans compter. J'aborde le sujet, tu restes impassible. Probablement que t'en as rien à foutre, autant que moi pour le coup. Jusqu'à ce que je lance le jeu, les hostilités, le vice. Une pièce qui roule comme un défi pour atterrir dans un roulement métallique devant ton verre. Pile, ou face. Oui, ou non. S'enfoncer un peu plus loin dans ce truc qu'on a lancé un soir trop arrosé, ou faire deux pas en arrière, pour en refaire trois en avant demain. Parce que quoi qu'il advienne, tu sais qu'on est damnés, toi comme moi. J'attends sagement, visage de poupée impassible, un simple sourcil relevé, interrogateur, une lueur intriguée dans le regard. Jouera, jouera pas ? Tes paroles me font rire, mais le rire sonne faux. « Ma mère m'a pas appris grand chose. » Et c'est peut-être là une des premières vérités que j'te balance au visage, sans ciller. Tu sais Cosmo, les démons, ça fait longtemps qu'ils sont sortis de sous mon lit. Avec le temps, ils sont presque devenus de vieux amis. Tu décolles la pièce du bois du bar, elle tourne, roule entre tes doigts, et j'suis sa trajectoire du regard. Comme si t'attendais que je t'arrête, que j'rebrousse chemin, tout en sachant que j'le ferai pas. Une chance de faire machine arrière, mais j'ai le pied enfoncé sur la pédale d'accélérateur. J'relève mes yeux dans les tiens, j'me perd dans les abimes de tes iris, et j'attends que le métal voltige, s'écrase sur ta main. Face. J'regarde même pas, j'm'en fous, au fond l'objet il sert à rien. Ce pile ou face, c'était ton oui ou non, et t'as choisi oui. J'ai gagné, ou j'ai perdu, je sais pas trop encore. Peut-être un peu des deux, que ma conscience me souffle tandis que tu t'approches de moi. Je bouge pas d'un pouce, comme un énième test qu'on se fait l'un à l'autre, et mes lèvres s'étirent en un sourire amusé. « Trop tard ou trop tôt ? » Parce que les hostilités, c'est maintenant qu'elles commencent. J'le sens à tes doigts qui effleurent les miens, au frisson qui remonte le long de mon échine, au métal froid que t'enfonces dans le creux de ma paume que tu viens de dévoiler. Je referme mes doigts dessus, pour mieux la laisser sur le comptoir, pendant que tu t'enfuis, mains dans les poches, vers la sortie. Le verre à moitié vide, ma veste que j'remonte nonchalamment sur mes épaules, et j'rejoins rapidement l'extérieur où le froid me mord la peau, et où tu prends déjà la direction du parc fermé au public. Mes pas rattrapent rapidement les tiens, rejoignent l'entrée verrouillée. Sans un mot, je longe la grille, j'attends un recoin d'ombre, et j'me hisse, agile, pour retomber sur mes deux jambes de l'autre côté. Y a pas un mot entre toi et moi, et c'est même pas gênant, c'est commun, habituel. Juste toi, moi, le bruit de nos pas qui traversent le parc dans la pénombre, jusqu'à ces manèges éteints, cette grande roue inerte, qui s'animera demain. Peut-être un peu trop d'ailleurs. « On a de la chance, c'est gratuit pour les visiteurs de nuit. » Que je balance avec ironie, tout en m'asseyant sans gêne sur le comptoir d'un stand de tir. « J'ai toujours pas peur. » que je précise, comme un défi, avant de demander « Gauche, droite, galerie des glaces, maison de l'horreur ? » On a l'embarras du choix, et surprise, y a pas de file d'attente.

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T'as l'air fragile vue d'ici, presque angélique pourtant c'est pas le paradis que j'vois danser au fond d'tes yeux. C'est plus sombre, bien plus obscur que ce que l'azur veut bien me montrer. Elles peuvent pas mentir tes prunelles, j'vois trop bien dedans, j'ai la même flamme dans les miennes. Alors, viens on joue mais viens, y'a rien à gagner. Tout à perdre. Tu peux pas faire tapis sans prendre de risque, moi j'vole dessus comme Aladin. Le roi des voleurs. Mais t'es pas comme les autres toi, c'est pas ton argent que j'veux. J'hausse les épaules, fataliste quand tu évoques ta génitrice. J'veux pas penser à la mienne. Tu me suivrais quand même si tu savais que j'ai involontairement payé pour son sommeil éternel ? Tu vois, tu sais pas avec qui tu pars Carson, tu sais même pas si tu vas pouvoir en revenir un jour. Pourtant t'es là, à retenir la cambrure de tes reins sous le frisson de mes doigts, à attendre impatiemment notre chute. Doucement, ça vient, elle arrive. - Trop tard pour se poser la question en tout cas. Un sourire sur les lèvres qui s'éteint dès que je tourne le dos. On se tire. J'en ai marre d'être ici, de squatter le cuir de ses tabourets, de voir les mêmes gens rirent aux mêmes vannes, de t'empoisonner sans y goûter. La porte s'ouvre sur le Monde, le vrai. Mes poumons se remplissent de l'air hivernal, une dernière dose d'oxygène avant d'y renoncer pour de bon. Nos pas foulent le bitume, silencieux, pressés comme si ça devenait urgent maintenant de se sentir vivants pour de bon. Ça l'est. On brise la distance entre le trop facile et l'interdit, on se faufile dans la pénombre parce que c'est ce qu'on fait toujours. Tu grimpes, franchis la barrière et te retrouve à m'attendre de l'autre côté en une fraction de seconde. Y'a que le bruit métallique de la grille sous mon poids qui rompt le silence. On y est, les manèges endormis sous les yeux. C'est beau quand c'est vide, c'est beau quand c'est rien qu'à nous. On traverse le parc presque à l'aveugle, guidés par le faible éclairage des lampadaires qui l'entourent. Tu t'arrêtes seulement quand tu trouves un trône où te hisser. Reine des armes anesthésiées. - On visite pas. Mais moi j'suis bien conscient. - Ce soir c'est le parc qui va nous regarder. Toujours pas peur, hein ? Même dans la nuit j'vois ton insolence qui crépite sur ta peau affamée. - C'est parce que j'ai pas encore commencé.. une menace dans un murmure. Gauche, droite, mon regard suit tes mots. - Moi j'vise que dans le mile. En plein milieu Carson. - Le train fantôme, on sait jamais, on pourrait peut-être y croiser un ou deux copains. Des voisins de l'enfer. J'hausse un sourcil avant de laisser mon regard glisser sur tes formes perchées sur le stand. Et puis je les quitte pas des yeux quand je fais quelques pas à reculons, droit vers l'attraction. C'est toi.. Qui est attractive. J’atterris dans la cabine d'un bond à travers la vitre ouverte, analyse les manettes et les boutons sur la machine. J'en tente un, puis deux. Le troisième est le bon. Les lumières s'allument et me laissent te redécouvrir. Un rire diabolique, robotique s'échappe jusqu'aux étoiles. Le mien fait pas de bruit, mais il en est pas moins dangereux. - Toujours pas ?


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Est-ce que tu sais que si je me perds, tu tombes avec moi ? Que la chute de l'un peut entraîner celle de l'autre ? Que c'est un cercle vicieux, un cercle dangereux dont on a commencé à tracer la boucle progressivement à force de se revoir ? Peut-être que t'en as pas conscience, peut-être que moi non plus. Peut-être qu'on le sait tous les deux mais que la pédale de frein elle est coincée, qu'on ira droit dans le mur. Après tout, est-ce que les murs nous résistent ? Ils arrêtent pas notre ascension vers les ténèbres, ils nous empêchent pas de nous aventurer dans l'interdit. Trop tard pour se poser la question. Trop tard pour faire machine arrière, alors que nos pas nous entraînent vers la ville fantôme, vers les festivités endormies. Certains auraient peur, mais moi ici je respire. A l'abris des lampadaires, des regards, sauf peut-être du tien, mais j'aime bien la brûlure qu'il provoque, j'aime bien le poison qui circule dans son azur. Rapidement, je trouve un perchoir où me hisser, jambes croisées. Et ce soir, le parc, il témoignera de deux visiteurs assez particuliers. J'te suis du regard, je penche la tête sur le côté, comme une enfant aux songes déformés, à l'innocence annihilée. T'as pas encore commencé. « Ce que la machine est longue à s'échauffer. » Je provoque, je taquine, je mord ma lèvre inférieure dans un sourire. Je laisse l'embarras du choix quant à la suite, et tu tranches. Touché, coulé. Sans bouger, je tourne les yeux vers le train fantôme. « Ou peut-être même qu'on pourra effrayer quelques âmes en perdition. » Peut-être qu'on ira au dernier niveau de l'Enfer, peut-être que même les démons auront peur de nous. Et comme le roi insolent que t'es, tu traverses les rives du Styx sans me lâcher des yeux, jusqu'à disparaître dans ta demeure. C'est seulement quand t'as disparu que je me décide à descendre, à traverser à mon tour, à me damner un peu plus en affrontant le noir, tandis que tu t'improvises forain à jouer avec tous les boutons. Le train s'anime. Les lumières éclairent tes traits amusés, sardoniques, tandis que t'as l'air de vérifier que j'tremble pas encore. Pas encore. Une main appuyée de chaque côté de la porte, je hausse un sourcil, je hausse une épaule, j'ai le sourire pernicieux, le danger dans les veines. « Toujours pas. » Le problème avec moi Cosmo, c'est que j'ai pas peur des rires diaboliques, j'ai peur du silence. J'redoute pas les ombres, mais plutôt la clarté, la lumière. Et sans un mot de plus je recule, je détache mes yeux de tes traits, je quitte la cabine, je disparais dans les profondeurs de l'attraction. Là où le train est censé disparaître de l'entrée, un pantin tombe, squelette désarticulé que je pousse d'une main pour mieux disparaître dans l'obscurité. Retourner à ma place, et attendre que tu viennes m'y retrouver. « T'attends ton train ou tu viens ? » Ma voix qui sort, comme un écho du bâtiment faiblement éclairé, j'attends pas, j'avance, au milieu des morts et autres démons. En terrain inconnu, et pourtant terriblement familier.

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La machine est lancée, les doigts dans l'engrenage. Y'aura pas de retour en arrière tu sais, parce que moi je détruis tout ce que je touche, tout ce que je regarde, tout ce que je veux posséder. Juste parce que j'ai jamais apprit à faire autrement, à faire mieux et aussi parce que je m'en fous. Je m'en branle si ça fait mal, si ça couple le souffle, si tu regrettes un jour d'avoir posé le regard sur moi et d'avoir tout fait pour le poser une seconde fois. T'avais déjà perdu avant de lancer la partie Carson et j'ai perdu avec toi en attendant silencieusement, impatiemment que tu en puisses plus, que tu lances enfin les dès. Tu parles des âmes qu'on pourrait effrayer sans penser à celles sur lesquelles on laissera des cicatrices, les nôtres. L'emprunte de l'autre. D'habitude je suis infréquentable, infréquenté mais toi t'ignore encore qu'en ce moment c'est pire, que les secrets me courent après et que moi j'ai besoin d'une pause, d'une distraction et ce sera toi, ici, maintenant. Tu te jettes dans la gueule du loup. Tu demandes qu'à être dévorée, à laisser le goût de ta peau sous mes crocs et moi j'en crève d'envie, de satisfaction aussi. Laisse-moi te goûter. Tu provoques, tu me défies de ton regard insolent quand tu refuses encore de lâcher prise. - C'est qu'une question d'temps. Ou de pouvoir. Mon sourire sournois répond au tien, et tu disparais déjà dans l'obscurité du tunnel, réclamant à être suivie. Sois pas si pressée Carson, j'te laisserai pas sortir de là-d'dans de toute façon. Je m'enfonce avec toi dans les ténèbres, les mains enfoncées dans les poches. J'ai pas peur de ce que j'vais y trouver, aucune appréhension face à l’éventuelle apparition du diable, on se connaît déjà. Je courbe le dos pour éviter les fausses toiles mal brodées, roule des yeux devant les ombres à peine dissimulées. C'est toi que j'veux trouver, toi que j'veux hanter. J'avance en silence, guidé par le son régulier de ta respiration. J'y suis presque. Un pas. Deux pas. - Bouh. Le timbre froid, ma poitrine vient heurter ton dos sans douceur, sinistre constate face à mes lèvres qui frôlent la fraîcheur de ta joue. - Faut pas traîner toute seule par ici p'tite.. Mes doigts effleurent tes côtes, redessinent tes côtes. - Paraît qu'il y a des monstres dans les coins. Juste là. Derrière toi. J'abandonne tes reins pour te doubler, accélérer le pas.- Si tu finis par avoir peur.. les mots résonnent dans l'attraction, filent jusqu'à toi comme un autre défi. - Rattrape moi.





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