the curse ruled from the underground (camezia)

( it was swift, it was just, another wave of a miracle but no one, nothing at all, will go for the kill if they called, on every soul, in the land, on the move only then, would they know, a blessing in disguise @Camille Bonaparte )

T'es anéantie. Soixante-douze heures se sont écoulées depuis la bombe et t'es toujours alitée, coincée dans cet hôpital alors que ta meilleure amie est encore dehors, quelque part on ne sait où. Ils ne l'ont pas retrouvée qu'ils t'ont dit. Au début ils disaient qu'elle faisait peut-être partie des blessés, mais plus le temps a passé, plus tu as vu l'espoir quitter leurs regards. Stella est dans les portés disparus, et toi tu sais qu'elle est morte. Tu l'as vue, lorsque t'es morte toi aussi. Lorsque le pompier essayait de te ranimer. T'as croisé ta meilleure amie, vous vous êtes échangés quelques mots, puis t'es revenue à la vie. Depuis, pas une seule nouvelle d'elle. Est-ce toi qui l'as abandonnée une nouvelle fois ? Ou bien est-ce elle qui a baissé les bras ? T'en sais rien. Tu t'en veux d'être en vie, parce que tellement sont morts et tellement ne méritaient pas ce sort. Contrairement à toi. T'aurais du y rester Lucrezia, pour toutes les erreurs que t'as commises. T'aurais du y rester parce qu'aujourd'hui, t'éprouves aucune joie, aucun soulagement. Tu sursautes lorsque quelqu'un toque finalement à la porte de ta chambre. Tu vas encore avoir du mal avec les bruits brusques et autres surprises de la vie quotidienne. Ta main se presse sur les pansements qui couvrent ta plaie et tu te forces à ne pas cligner des yeux. Lorsque tu fermes les paupières, tu vois des flashs et tu veux pas revivre ce cauchemar une seconde fois. « Entrez. » t'as aucune certitude de qui est derrière la porte, mais tu te souviens avoir proposé à Camille de te rendre visite. Lui aussi avait miraculeusement survécu à l'attentat et là tu ressens le besoin de voir quelqu'un qui a vécu ça lui aussi. Quelqu'un qui pourrait te comprendre. Il ne t'as pas encore raconté ce qui lui était arrivé et tu dois admettre que tu t'en veux énormément. Nouvelle source de culpabilité, à croire que t'adores t'autoflageller. Tu peux pas t'empêcher de penser que tout ça est de ta faute.

Trois jours. Et c'est aujourd'hui que j'ai le droit de quitter l'hôpital, il faut avouer que parmi tout les blessés ramenés, je ne fais pas parti des pires. Une barre de fer traversant mon épaule, il a fallu une opération pour retirer cette barre et me faire des points de sutures. Maintenant ? J'ai droit à une compresse énorme sur l'épaule, puis évidemment un bras en écharpe. Point positif ? J'vais pouvoir me la péter, me faire appeler Survivor, j'en ai toujours rêvé. Point négatif ? Je me sens hyper mal et ça me fait penser aux attentats commis en France... Trèbes, Nice, Paris, il y en a tellement et les Etats-Unis n'y font pas l'exception. J'ai vu des morts, j'ai vu des choses horrible et tout ça me restera graver en mémoire à tout jamais. Finalement, je prends des nouvelles de mes proches, je parle avec Romina qui est également hospitalisée et on décide de se voir, j'vais passer à sa chambre. Lorsque je toque, j'entends ta voix et j'entre dans ta chambre. Je m'approche, te souriant. Romina... je suis content de te voir saine et sauve. T'as beau être un sacré connard, je t'apprécie bien toi.

( it was swift, it was just, another wave of a miracle but no one, nothing at all, will go for the kill if they called, on every soul, in the land, on the move only then, would they know, a blessing in disguise @Camille Bonaparte )

C'est le bras en écharpe que Camille entre dans ta chambre. T'es rassurée, il a l'air de s'en être pas trop mal sorti. T'aurais beaucoup trop culpabilisé s'il avait perdu un membre ou s'il était tout simplement mort. L'air de rien, tu te sens responsable de ce qu'il s'est passé. C'est absurde, mais c'est ta façon de gérer ton impuissance face à la situation. Tu préfères te désigner comme la coupable plutôt que de n'avoir personne à blâmer. Une des phases de deuil apparemment. En trois jours t'as déjà l'impression de les avoir toutes faites, mais tu sais bien que c'est plus complexe que ça. Tu sais que ça va durer des mois, peut-être plus. Malgré la situation, t'arrives à lui rendre un sourire affaiblis par les anti-douleurs et l'angoisse permanente. Tu tiques lorsqu'il t'appelle Romina, mais tu te souviens rapidement qu'il ne connait pas ta véritable identité. Encore un secret. Pourtant, ça t'allèges d'un poids. Lucrezia elle va trop mal pour voir qui que ce soit, alors t'enfiles ton plus beau masque. « Saine et sauve, si on veut. » que tu réponds en jetant un coup d'oeil à l'énorme bandage sur ton abdomen. Mais bon, t'es en vie. C'est déjà ça non ? « Ca va toi ? J'ai eu peur que tu ne puisse jamais me payer ma barbe à papa. » tu te caches derrière ton auto-dérision. La vérité, c'est que tu t'en fous des barbes à papa. Tu t'en fous d'absolument tout, t'as juste envie de crever. Pourquoi t'es là ? Pourquoi t'es toujours en vie ? Tu te détestes. Mais ça tu refuses de le montrer à Camille. Lucrezia, retournes te coucher. Laisses Romina faire son spectacle. « C'est gentil d'avoir pensé à moi compte tenu des circonstances. » t'as la gorge qui se serre. Les circonstances. L'échange entre Camille, Cosmo, Stella, Mila et toi. Quel cauchemar. Et le pire c'est que tu sais même pas si tout le monde a survécu. Stella a disparu, Cosmo est ... Cosmo. Tu regrettes immédiatement d'avoir mentionné cet instant. La réalité fait beaucoup trop mal et toi tu préfères te cacher dans tes éternels mensonges.

Je m'approche de toi alors que je suis entré dans ta chambre, le bras en écharpe. Putain, je peux même pas le bouger quoi, c'est vraiment la loose total hein. Je te le dis que je suis content de te voir saine et sauve, t'es pas mal amochée comme beaucoup d'entres nous, mais toi t'es vivante au moins. T'es sexy en momie, tu sais ? Malgré tout ce qu'il s'est passé, je garde mon éternel humour à chier, mais je suis comme ça. Je suis pas forcément bien mentalement, mais je tente de garder la pêche pour les gens qui m'entourent, qui ont vécu des drames. Et mon baiser, aussi non ? Tu te rappelles ? C'était ça le deal à la base, et le baiser m'a plus importé que la barbe à papa. De ça, tu peux en avoir quand tu veux... quoique, qu'on s'embrasse aussi, vu que je dis jamais non à des bisous gratuits. Je prends une chaise de ma main faible et la pose à côté de ton lit pour m'y asseoir dessus. Hm ouais.. T'as des nouvelles des autres ? J'en ai eu de Mila, les deux autres, je m'en fiche un peu, je les ai pas kiffé, mais toi tu les connais et peut-être qu'ils sont importants pour toi.

( it was swift, it was just, another wave of a miracle but no one, nothing at all, will go for the kill if they called, on every soul, in the land, on the move only then, would they know, a blessing in disguise @Camille Bonaparte )

C'est quoi ton problème Lucrezia ? Pourquoi tu t'infliges ça ? T'es morte il y a seulement trois jours, t'as perdu ta meilleure amie, tu souffres le martyre et tu continues à te cacher derrière cette identité en carton que tu t'es inventé. Romina, la petite serveuse incompétente, une véritable écervelée sans la moindre saveur, sans la moindre profondeur. Parce qu'elle a pas vécu la moitié de ce que t'as vécu, parce qu'elle n'a sûrement jamais autant souffert que toi. Romina elle a toujours été libre, on ne lui a jamais brisé le coeur, elle n'a jamais été abandonnée. Tu la détestes parce que tu la jalouses, parce que t'es pas aussi simple qu'elle. Pourtant, Camille semble l'apprécier et ça t'intrigue. Il doit être complètement fou lui aussi. Qui ne l'est pas. Tes lèvres s'étirent dans un sourire gêné. « J'prends note pour la prochaine soirée d'Halloween, merci. » T'as envie de hurler mais tu t'enfermes dans tes mensonges, dans ton enveloppe et ton esprit meurtris. T'es persuadée que c'est tout ce que tu mérites car tu penses être l'unique fautive de tes propres malheurs. T'aurais du y rester et laisser ta place à Stella, point barre. « Et le baiser, comment l'aurais-je oublié ? » tu hoches la tête. T'es horrible Lucrezia. Camille n'a pas la moindre idée d'à qui il parle, et toi l'impliques toujours plus dans le cataclysme qu'est ton existence. Lui aussi tu comptes le foutre en l'air ? Tu vas l'utiliser pour oublier ton quotidien de la même façon que tu utilises cette Romina. Tu l'observes prendre une chaise pour s'installer à côté de toi et tu te redresses avec assez de précaution pour ne pas t'abîmer davantage. Il te demande des nouvelles des autres et tu déglutis avec difficulté. T'as pas envie d'en parler, t'as envie de prendre la fuite, de te cacher davantage derrière cette façade que tu t'es créée. « Cosmo est en vie, il est admis ici à l'hôpital. » t'essayes de prendre le ton le plus détâché possible. « Par contre Stella n'a pas encore été retrouvée. » mais ta voix trahit ton émotion. Tu dois détourner ton regard pour lui épargner tes ambres qui se brouillent de larmes. « Et toi, t'as des connaissances parmi les victimes ? » quelle transition. Parlez donc de lui, ce sera toujours plus louable que de parler d'une fille qui n'existe pas, n'est pas Romina ?

Je te souris, mais j'sais que t'es au plus mal, vu ta tête, tu dois vraiment avoir mal partout et je m'estime chanceux de n'avoir été blessé qu'à l'épaule... Je ne peux pas forcément tout ce que je veux, mais au moins, je peux sortir d'ici et je ne suis alité trop longtemps dans un lit d'hôpital. C'est mieux qu'une barbe à papa, mh ? Mais, je ne compte pas t'embrasser maintenant, à moins que tu ne le me demandes, je me forcerai à te le faire (non, j'blague, j'te sauterai dessus pour pouvoir goûter à tes lèvres). Je viens te demander des nouvelles des autres, ceux avec qui tu étais avant que je ne te laisse, non pas qu'ils m'intéressent mais.. quand même. Hm, je suis désolé... Je suis sûr qu'ils la retrouveront. Tout est possible, rien n'est joué encore même si les premières vingt-quatre heures sont les plus importantes. Un peu oui, mais rien de grave pour la plupart... Pensée première à Louison qui n'a quasiment rien eu, dommage pour son mec qui a bien morflé ouais. Puis, une infirmière pénètre dans la chambre. Mademoiselle Lucrezia Strozzi, je viens vérifier que tout va bien. Lucrezia ? J'ai envie de dire qu'ils se sont trompés, mais je pose mon regard sur toi, genre incompréhension.

(hj: je me suis permis qu'il sache son identité, si ça te dérange pas, sinon je modifierai t'auras qu'à me mp )

( it was swift, it was just, another wave of a miracle but no one, nothing at all, will go for the kill if they called, on every soul, in the land, on the move only then, would they know, a blessing in disguise @Camille Bonaparte )

Tu veux pas parler de Stella, tu veux pas parler de ce qu'il s'est passé. T'aurais aimé que Camille ne vous croise jamais durant cette fête foraine, car maintenant il en sait davantage sur toi, sur la vraie toi. Il sait que t'es un nid à problèmes, il sait que t'es en train de souffrir en ce moment même, et ça le rapproche d'autant plus de la vérité. Si seulement il ne t'avait pas suivie lorsque Cosmo est venu te chercher. T'aurais eu plus de facilités à lui mentir aujourd'hui. Mais voilà, il en sait déjà trop et tu peux pas vraiment te défiler. « Mmh tant mieux c'est déjà ça. » tu ne lui souhaites pas de vivre ce que tu vis. Être soi-même blessé c'est une chose, mais voir ses proches sur un lit d'hôpital, ou pire, à la morgue, c'en est une autre. Soudain, vous êtes interrompus par la venue d'une infirmière. T'avais oublié que c'était l'heure de sa ronde. « Oui tout va bien merci. » que tu dis en hochant la tête avant de la regarder refermer la porte derrière elle. Tu ne réalises pas immédiatement ce qu'il vient de se passer et c'est lorsque tu croises le regard étonné de Camille que tu comprends. L'infirmière t'as appelée par ton vrai nom devant lui. Tu passes ta main sur ton visage. T'aimerais disparaître sur place. « J'peux tout t'expliquer. » que tu commences à lui dire en te redressant un peu. T'as pas envie qu'il te prenne pour une folle, même s'il aurait certainement raison. « Romina, c'est mon second prénom. » ça c'est pas un mensonge. En soit, oui, tu t'appelles Romina. « J'ai jamais eu l'occasion de te mentir. C'est juste que sur Tinder, j'utilise une autre identité. J'assumes pas, c'est tout. » là encore, c'est pas tout-à-fait un mensonge. En soit, tu ne sais pas toi-même pourquoi t'agis de la sorte. Ou du moins tu te vois mal lui dire que tu détestes ta vie et que c'est plus simple pour toi de t'en inventer une autre. « Tu m'en veux ? » tu finis par lui demander. En soit, tu comprendrais. C'est jamais agréable de découvrir que notre interlocuteur n'a jamais été sincère sur son identité.

Une infirmière pénètre dans la chambre d'hôpital, vient voir si tout va bien pour toi et j'apprends que tu t'appelles non pas Romina mais Lucrezia Strozzi. Tu m'as menti sur ton prénom et je ne comprends pas trop ce que tu me dis là... Genre, pourquoi m'avoir menti alors que je ne suis pas censé te connaître de base ? Je te regarde un peu interrogateur pour le coup. Je t'en prie, explique toi. Tu m'avoues alors que Romina est ton deuxième prénom, puis que sur Tinder, tu ne souhaites pas utiliser ta réelle identité. Pourquoi ne pas me l'avoir dit quand on s'est vus ? Quand t'as vu que j'étais pas un danger pour toi ? Je soupire, m'assoit près de toi. Non. Moi aussi j'aime bien mentir de temps en temps. Je m'en cache pas avec toi, autant te dire la vérité et pour être bon manipulateur, il faut savoir mentir dans la vie.

( it was swift, it was just, another wave of a miracle but no one, nothing at all, will go for the kill if they called, on every soul, in the land, on the move only then, would they know, a blessing in disguise @Camille Bonaparte )

T'allais pas te lancer dans une analyse de ton état psychologique en compagnie de Camille. Oui, tu l'admets, tu as menti sur ton identité, d'ailleurs t'aurais probablement continué si cette infirmière n'avait pas fait éclater la vérité, mais de là à lui expliquer le comment du pourquoi... Tu t'imagines difficilement lui raconter ta vie, d'autant plus que tu n'es pas toi-même certaine d'en connaître les véritables raisons. T'avais envie d'échapper à ton quotidien Lucrezia, sans pour autant avoir à changer de vie comme tu en aurait été capable quelques années plus tôt. Tu ne seras jamais capable de tout envoyer valser une seconde fois, alors tu te crées des faux profils, tu utilises un autre prénom et tu te fais passer pour quelqu'un que tu n'es pas. C'est pas forcément plus sain, mais c'est censé avoir moins d'impact sur tes proches. Sauf que les conséquences persistent car t'as quand même menti à Camille. « Il faut dire qu'on a pas eu le temps de beaucoup parler quand on s'est vus... » que tu réponds. Vous étiez ensemble depuis quelques minutes que vous vous êtes retrouvés embarqués dans ton passé. Puis il y a eu la bombe. « Puis, comment je peux savoir que tu n'es pas un danger pour moi ? » tu ne peux pas t'empêcher de faire remarquer. D'autres personnes t'ont fait du mal alors que tu les connaissais depuis des années. Mais peut-être que Camille ne parlait pas de ce genre de danger. Tu pinces les lèvres, gênée qu'il te pardonne tout de même. « Puisqu'on en parle. J'ai jamais été serveuse, bien au contraire. » tu optes pour l'honnêteté. « Ma famille est très ancienne et fortunée. » t'aimes pas trop t'attarder sur ce genre de détail. Les finances de ta famille n'a jamais été une grande source de fierté à tes yeux. C'est juste un fait, vous êtes riches, point. Bien entendu, tu ne craches pas sur l'argent, mais tu n'es pas de ceux à s'en vanter. Peut-être que cela changera le jour où tu auras réellement mérité la suite de zéros sur ton compte en banque.

Je ne suis pas triste, déçu ou en colère. En réalité, je te demandes tout de même pourquoi tu ne m'as pas dit la vérité alors quand on s'est vus, que t'as aussi vu que j'étais pas forcément un danger pour toi. Mais, tu n'as pas tort, nous n'avons pas eu le temps de parler lorsqu'on s'est vus puisqu'on a rapidement été mis en contact avec des gens de ton passé. Ouais... M'enfin, ce n'est pas le plus important. Je t'avoue que je mens de temps en temps aussi, sauf que moi c'est juste par plaisir ou me sortir de situations compliquées et invraisemblables. Tu m'avoues encore une chose : tu n'es pas serveuse, loin de là, tu viens d'une famille ancienne et fortunée. Genre, tout les deux, on est pareils. Un point commun alors, non ? Je te regarde, je te souris. Ancienne et fortunée... Il ne faut pas en avoir honte, au contraire, fais comme moi, profites-en. Comme je l'ai toujours fait, ça me réussit plutôt bien, il faut avouer.