bobamsin ≈
let's start living dangerously Je sais pas l'expliquer, c'est doux, dans ses yeux. C'est beau, je m'y sens même un peu chez moi. Je m'y sens bien. J'ai pas envie qu'on sorte, j'ai pas envie que quelqu'un entre. J'ai juste envie que ça reste comme ça, pendant encore longtemps. Je sais que dehors, ça sera différent. Je le sens. Ce baiser, c'est surtout pour en profiter. Pendant qu'on est là, pendant qu'on le peut encore. Ce sera différent, à coup sûr, une fois dehors. Je me dis même qu'après, on se reverra peut-être pas, que nos vies reprendrons, comme si on s'était jamais croisé, comme deux étrangers. "
Ce ne sont pas plutôt des méduses qu'ils chassent ?" Je plisse les yeux, grimace un peu. "
Peut-être, ouais.." maintenant qu'il le dit, les papillons sous l'eau, ça a pas l'air cohérent. Les éponges non plus, mais déjà un peu plus. J'arrive pas à penser, quand il me regarde comme ça. C'est pour ça les méduses et les papillons. Je me perds, je me reconnais plus, c'est un monde alterné, différé, qu'est-ce qui se passe ? Comme pour que j'arrête de penser, il me tire vers lui, m'embrasse de nouveau. Je souris pendant la chute, prolonge quand nos lèvres se touchent. Et encore. Et encore. Et quand il cesse je recommence, et quand j'arrête il reprend. J'ai l'impression qu'on fait ça pendant des heures, qu'on arrête pas, qu'on sait pas dire stop. Que je sais pas entendre, même si il essaie de dire quelque chose. Je l'empêche, à chaque fois, l'embrassant de nouveau, riant contre ses lèvres de temps en temps. Où on va, comme ça ? Ma prochaine erreur, certainement. La sienne, peut-être. Je sais pas faire, ces jeux-là. Je joue le temps d'une soirée, d'un moment, je suis pas de celle qui prenne leur temps. J'ai essayé d'avoir une vraie relation et je l'ai ruiné. Je me donne pas plus de six mois avant de regarder ailleurs, quand je dis six mois, c'est même plus probable que ce soit des semaines. Je sais pas être sérieuse, je sais pas être amoureuse. Pourtant, je sens que je m'accroche, et je vois la chute qui m'attends, je vois surtout la sienne. C'est pas que j'aime pas m'attacher, c'est que j'aime pas qu'on s'attache à moi. Alors je fais court, je met des termes. Je sais que ce coeur ne tiendra pas une vie, je sais que j'ai pas d'avenir ici, j'ai pas envie d'en faire des desseins, j'ai pas envie d'imaginer. Plus encore, j'ai pas envie que quelqu'un d'autre s'y imagine. Je suis celle qui passe dans une vie, pas celle qui s'y arrête. "
okay.." qu'elle murmure contre ses lèvres, j'ai pas envie de ruiner l'instant, mais j'pense que de toute façon, ça arrivera. Par l'infirmière, pour les soins, le repas, la vérification, un truc comme ça. "
normalement j'embrasse jamais avant le troisième rendez-vous.." Tamsin la sainte ? C'est bien nouveau. Mensonge, que la conscience crie. "
Tu pourrais même avoir quarante ans et des enfants.." comme si ça dérangeait. C'est pas une bague qui l'arrête, encore moins la notion quelconque d'un couple, aussi bien d'un côté comme de l'autre. "
et surtout.." les yeux s'abaissent à la taille, sur le point de parler, de sortir une énième connerie, mais c'est autre chose qui attire l'oeil. Du rouge. Les sourcils se froncent, la demoiselle se redresse, "
..ta plaie saigne." ça a pas cicatrisé, c'est fragile, même le pansement retient pas l'éboulement. Je tends la main vers le bouton pour appeler l'infirmière en question, je saurais même pas dire si c'est normal.