bobamsin ≈ let's start living dangerously

28/08/2014

bobamsin ≈
let's start living dangerously

Les évènements, ça rapproche, surtout les compliqués, les difficiles, ceux qui engendrent de la douleur, de la peur, de l'entraide. J'avais été hospitalisé pendant une journée entière, et garder en surveillance pendant une autre journée. C'était long, le temps dans les hôpitaux ne passaient jamais plus rapidement, même avec l'habitude d'y venir. C'était proche, très proche de la fin. Même mon père avait émis l'idée de venir me voir, mais c'était pas utile, c'était vraiment pas. J'avais encore quelques bleus marqués ici et là, sur le corps, mon coeur a faillit se boucher, il manquait que peu de temps avant l'erreur fatale, les médecins disaient que j'avais eu de la chance. J'y croyais, à cette chance. J'avais profité que les medecins ne soient plus dans les parages pour faire un tour. Je me trimablais avec cette perfusion relié à ma main, jusqu'à la chambre que je cherchais. Dans cette catastrophe, c'était tellement la pagaille que j'avais pas eu de mal à retrouver sa chambre. Je frappe, attends une réponse et ouvre la porte, entrant en souriant un peu. "Hey." je suis assez contente de voir qu'il va bien. Je le regarde, tourne sur moi même -dans la mesure du possible, je me trimaballe un truc qui peine déjà à faire des lignes droites- et lance ; "t'a vu ma nouvelle robe ?" robe de chambre imonde des hôpitaux, on dirait que je suis bonne à interner.

@john bishop

bobamsin ≈
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J'venais de vivre les pires heures de ma vie. Le temps que les secours arrivent, mon état s'était empiré. J'avais perdu beaucoup de sang et j'avais été opéré rapidement pour retirer la balle logée dans mon dos. J'étais passé tout proche de perdre l'usage de mes jambes, selon les médecins. J'avais reçu quelques visites, dont mon frère, mais les docteurs m'avaient conseillé de me reposer. Je déteste rien faire. Rester là, allongé dans mon lit d'hôpital. Ils pourraient quand même me ramener une Nintendo Switch que je passe le temps. Du coup, je dors, et dors encore. J'me fais réveiller, finalement, par quelqu'un qui frappe à la porte. "Entrez." Surement un médecin, encore. J'en ai déjà marre de leur présence. "Hey." Je souris, lorsque le visage de Tamsin apparait dans l'entrebâillure de la porte. Certainement mon premier sourire depuis la dernière fois que je l'ai vu. "T'a vu ma nouvelle robe ?" Je la regarde, ris légèrement. "T'es magnifique.." Et, malgré son accoutrement, je le pensais vraiment. "J'suis content de te voir. Et sans tousser." On nous avait séparé dès l'arrivée des ambulances. Je crois même que demander des nouvelles d'elle a été la première chose que j'ai faites à mon réveil. Mais inutile qu'elle le sache. "Comment tu te sens ?" Mieux que moi, j'espère.

28/08/2014

bobamsin ≈
let's start living dangerously

J'ai appris à faire, les hôpitaux. J'ai appris à mieux les vivres, à m'y sentir tristement un peu chez moi, aussi. On s'habitue à tout, aux passages fréquents, au personnel, à la nourriture. C'est pas si mauvais, si on retire le manque de goût de la plupart des plats. Aux vêtements, aussi. J'avais appris à m'y sentir à l'aise, comme dans un grand pyjama. "T'es magnifique.." je rigole, secoue mes cheveux, "Plus que jamais !" je le prends à la rigolade, parce que c'est comme ça que je l'ai lancé. "J'suis content de te voir. Et sans tousser." je souris et hoche la tête en continuant d'avancer, tâtant le pied du lit, cherchant un endroit où me poser. "Comment tu te sens ?" Je m'assois au bord, faisant une moue, "finalement, j'avais juste un gros chat dans la gorge." souris, taquine, en le regardant, "parfois je recrache des boules de poil, il paraît que ce truc aide à les détruire." et je lance un regard à la perfusion. J'aime pas ça, parler de ma maladie, expliquer ce que c'est, c'est bien trop d'histoires pour peu de chose, c'est trop de souvenirs pas forcément bons. "et toi, t'es devenu Iron Man alors ?" s'il est là, vivant, c'est que l'opération a dû bien se dérouler.

bobamsin ≈
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J'ai horreur des hôpitaux. Dire que mon frère allait passer toute sa vie là dedans. Moi, ça me donnait envie de vomir. Si ça ne tenait qu'à moi, je serai déjà sorti d'ici. En vrai, j'préférerai largement être allongé chez moi, au moins j'ai Netflix. "Plus que jamais !" Je souris, la regardant jouer avec ses cheveux. A mes yeux, elle l'est. C'est drôle, quand même. Je ne la connais pas, cette fille. Et pourtant, j'ai un attachement particulier envers elle. C'est sûrement les conditions exceptionnelles de notre rencontre. Je sais pas. J'arrive pas à mettre de mot dessus. Elle s'avance vers moi, se pose sur le côté du lit, j'me décale un peu pour lui faire place. "Finalement, j'avais juste un gros chat dans la gorge. Parfois je recrache des boules de poil, il paraît que ce truc aide à les détruire." Je ris légèrement. J'y crois pas un mot, évidemment. Mais elle n'avait pas l'air à l'aise avec ce sujet, et j'avais pas envie de la faire chier avec ça. "Et toi, t'es devenu Iron Man alors ?" J'souris légèrement, hoche la tête. "En vrai, j'ai surtout manqué de peu de devenir professeur Xavier. Mais sans le délire mental." Ce qui enlève tout le fun du personnage, au final. Juste un vulgaire mec en fauteuil roulant quoi. Mon regard plonge dans le sien. Sa présence m'apaise, et l'hôpital devient d'un coup beaucoup plus soutenable. "Combien de temps tu dois encore rester ici ?" Moi, il m'ont pas dit exactement, mais plusieurs semaines j'crois. Quelle horreur.

28/08/2014

bobamsin ≈
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C'est dingue, je pense que sans lui, j'aurais moins bien surmonté toute cette épreuve. Quand quelqu'un est là, c'est probablement plus facile. Je me serais aussi peut-être effondré si ça avait été quelqu'un de qui j'aurais été réellement proche depuis le début, j'aurais pas sû faire, pas aussi rapidement. "En vrai, j'ai surtout manqué de peu de devenir professeur Xavier. Mais sans le délire mental." je souris et grimace, "ah ouais, inutile quoi." c'est plus facile d'aborder les blessures avec ce côté léger. Je soutiens son regard et lui offre un sourire. C'est assez bizarre, cette relation, c'est pas comme si je pouvais la décrire, mais je sens que quelque chose nous lie, maintenant. "Combien de temps tu dois encore rester ici ?" j'ai l'impression que ma sortie met un peu terme à cette chose, ce non-stop entre nous. Comme si j'allais retourner à ma vie. "J'sors demain matin, ils essaient de gagner de la place pour les autres blessés." certains sont plus gravement touché que moi, ce qui est normal. C'est un vrai jeu d'échec, ici. "Fait pas cette tête, j't'amènerai des cookies !" peut-être même des repas plus copieux que des cookies, d'ailleurs. "T'es là pour longtemps encore ?" une balle, c'est pas léger, je suppose encore au moins deux semaines, si ce n'est pas plus.

bobamsin ≈
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J'avais eu un réflexe bizarre. Celui de me mettre devant elle lorsque j'ai entendu les tirs. De l'emmener à terre avec moi. Moi, l'égoïste, celui qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez. "Ah ouais, inutile quoi." Inutile, c'est surement le mot. Enfin, j'espérais être utile, même sans l'usage de mes jambes. Mais ça aurait mis un coup à ma carrière, et à ma vie en général, ça c'est sûr. Là, j'allais m'en tirer sans trop de séquelles physiques, juste une belle cicatrice. "J'sors demain matin, ils essaient de gagner de la place pour les autres blessés." Je grimace légèrement. J'étais content pour elle qu'elle dégage de cet endroit. Mais égoïstement, j'voulais qu'elle reste à mes côtés. Elle l'avait été durant toute cette épreuve, c'était pas le moment de m'abandonner. "Fait pas cette tête, j't'amènerai des cookies !" Je souris légèrement. "Si tu peux plutôt m'amener ma PS4.." Je souris à nouveau. J'ai tout là dessus. Mes jeux, mon compte Netflix. Bon, j'sais pas si la wifi de l'hôpital allait suivre, mais ça valait le coup d'essayer. Enfin, c'est pas comme si j'avais le droit de m'amuser ici de toute façon. "T'es là pour longtemps encore ?" J'hausse les épaules. "Je sais pas exactement. Je suppose, oui. Plusieurs semaines." J'allais rater les cours, c'était chiant. Mais j'allais pas être le seul. Sympa l'ambiance à Harvard durant les prochains mois. Je lève la main, passe doucement mes doigts sur la joue de la belle brune. "Pour ce que ça vaut.. Je suis content de t'avoir rencontré.." T'avais une place spéciale dans ma vie, maintenant. Sans même que je ne le veuille.

28/08/2014

bobamsin ≈
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Je sais que c'est pas du temps facile, ici. C'est surtout beaucoup de solitude, beaucoup d'ennui. Les journées sont longues, se ressemblent, à part dormir, vraiment, il y a peu à faire. Je me dis que son temps sera plus court si j'y passe ma tête, si je me ramène avec de la nourriture, surtout de la bonne nourriture. J'oublie pas qu'il s'est jetté, j'oublie pas que sans ce geste, la balle l'aurait peut-être évité. "Si tu peux plutôt m'amener ma PS4.." je rigole et secoue la tête, "j'suis pas sûre que ce soit possible !" hausse les épaules, "on jouera aux cartes." c'est pas aussi bien que les jeux vidéos, mais c'est pas non plus l'horreur. Disons que ça occupe, quoi. "Je sais pas exactement. Je suppose, oui. Plusieurs semaines." Je pense qu'il sera pas le seul, alors quelque part, il y a de quoi se consoler. Peut-être même que des amis à lui seront dans les couloirs. Il met sa main sur ma joue, je souris un peu, "Pour ce que ça vaut.. Je suis content de t'avoir rencontré.." je ris doucement, "t'en es vraiment sûr ?" je m'allonge à côté de lui comme je peux, de l'autre côté de sa blessure, m'en sortant au mieux avec ma perfusion. "parce que sans moi, t'aurais sans doute pas été blessé, tu sais.." je tourne mon visage vers lui, souriant. "t'aurais pas fini ici, t'aurais pas été dans la salle d'opération, t'aurais pas de cicatrice à vie... ce genre de truc, quoi." entre autre. "J'pense qu'on aurait pu trouver des meilleures circonstances." sans blessure par balle dans le dos, par exemple.

bobamsin ≈
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Perdre l'usage de mes jambes, ça aurait quand même été un coup dur pour moi. Plus d'arts martiaux, plus de skate, plus rien. J'peux m'estimer heureux, vraiment. Y'a des gens autour de moi qui n'ont pas eu cette chance. Y'a des gens qui y ont laissé la vie. J'ai pas le droit de me plaindre. Même moi, John Bishop, j'dois me dire que j'suis pas le mec le plus à plaindre dans cette histoire. Et ça m'a permis de la rencontrer. Elle. Présente dans ma chambre, quelques heures après ces horreurs. Ces moments resteront gravés dans ma vie. Ils ne sont pas joyeux. Mais sans elle, ils auraient été pires. "j'suis pas sûre que ce soit possible ! On jouera aux cartes." C'est moins intéressant, c'est sûr. C'est mieux que rien, cela dit. Les cartes, je prends. La belle brune prend place. Elle s'allonge à côté de moi. "T'en es vraiment sûr ?" J'arque un sourcil, ne la lâche pas du regard. "Parce que sans moi, t'aurais sans doute pas été blessé, tu sais.. T'aurais pas fini ici, t'aurais pas été dans la salle d'opération, t'aurais pas de cicatrice à vie... ce genre de truc, quoi. J'pense qu'on aurait pu trouver des meilleures circonstances." J'acquiesce. "C'est vrai. Je te déteste en fait." Je ris légèrement, puis hausse les épaules. "Sans toi, j'me prend peut-être pas cette balle. Mais sans toi, peut-être que je m'en prend une autre dans la tête." On sait pas, on saura jamais. "Je m'en sors avec une cicatrice. C'est rien." Et l'opération, je dormais. Le mal est passé. C'est pas agréable, mais c'est soutenable. Je la regarde dans les yeux. On est proches, là. Trop proches. Je passe ma main sur son bras, ne la quitte pas du regard.

28/08/2014

bobamsin ≈
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Il a les yeux clairs, il a vraiment les yeux très clairs. J'pourrais m'y perdre dedans, l'espace d'un instant. Je pourrais faire tellement de chose, si je n'étais pas ailleurs, si je ne me repassais pas les évènements d'avant, encore et encore. Je pense à tous ces gens, probablement morts quand on essayait de survivre, à tout ceux qui auraient pu encore vivre, si l'un de nous avait pu être utile. Je regrette, aujourd'hui, de ne pas avoir plus d'intérêt pour la medecine. Je suppose que le monde est monde parce que certains vivent quand d'autres meurent. Je suppose qu'il faut vivre avec nos choix, quel qu'ils soient. "C'est vrai. Je te déteste en fait." Je le regarde et rigole, un rire franc, et ça faisait longtemps. "Sans toi, j'me prend peut-être pas cette balle. Mais sans toi, peut-être que je m'en prend une autre dans la tête." Je hôche la tête, c'est pas faux. On sait pas ce qu'il aurait pu se passer, tout comme on sait pas de quoi demain est fait. "Je m'en sors avec une cicatrice. C'est rien." Presque rien. Appelons ça un souvenir à vie d'une rencontre. Souvenir d'un évènement. Les lits sont petits, nos corps sont rapprochés, ses yeux sont dans les miens, sa main sur mon bras. Inconsciemment, mon visage s'approche du sien, encore un peu, mes lèvres frôlent les siennes, presque tendrement, alors que ma seconde main se pose sur celle présente sur mon bras. Arrête, Tamsin. Avant d'aller trop loin, prise d'un coup par une lueure, je me recule, posant ma main sur son épaule, me redressant en souriant, assise. "Okay Bob ! Je.." regarde ailleurs, le lit, du blanc, quelque chose, "J'voulais juste savoir si t'allais bien, c'est chose faite maintenant." je ne me connais que trop bien. J'ai pas envie de ruiner ça, j'ai pas envie de briser cette possible amitié, je sais pas, je sens que ça commence bien. Je sens que quelque chose se passe, et j'ai pas envie d'être celle qui le détruit. Je le regarde de nouveau en souriant, sans forcément savoir quoi dire. Je suis celle qui me suis approchée, de toute façon.

bobamsin ≈
let's start living dangerously

J'suis pas de ceux qui s'attachent. J'vais pas envoyer un message pour te dire que tu me manques. Jamais. Et si tu me donnes pas de nouvelles, alors tu disparaîtras de ma vie. C'est comme ça que je fonctionne. C'est comme ça que j'ai toujours fonctionné. Au moins, de cette façon, j'me protège. Je souffre pas. Pas à cause des gens, en tout cas. Mais là, c'est particulier. J'ai envie de passer du temps avec elle. Je veux qu'elle se sente bien. J'ai jamais vraiment montré de l'intérêt pour une autre personne que pour moi-même. Et pourtant, j'avais demandé que l'on prenne soin d'elle en priorité lorsque les secours étaient arrivés. J'avais une balle logée dans le dos, j'avais perdu beaucoup de sang et je souffrais. Mais je voulais la savoir en sécurité. On se rapproche. Ça devient dangereux. Dangereux, car je me connais. L'histoire pourrait être belle, mais ne mènerait à rien. Y'a un compte à rebours à chaque fois que j'entreprends quelque chose. Une date de péremption, qui arrivera plus ou moins rapidement. J'tiens à elle, et ça me ressemble pas. Son visage se rapproche. J'avale ma salive doucement. C'est la première fois que j'ai peur d'embrasser une femme. Nos lèvres se frôlent. Puis finalement, elle est la plus courageuse des deux. C'est elle qui se recule, se redresse, s'éloigne un peu, laissant mon cœur reprendre peu à peu son rythme normal. "Okay Bob ! Je.. J'voulais juste savoir si t'allais bien, c'est chose faite maintenant." Je souris légèrement, me redresse aussi un peu, met l'oreiller derrière moi pour me caler dessus et me tenir plus droit. "Tu comptes vraiment continuer à m'appeler Bob ?" Je la regarde, constate qu'elle cherche à fuir mes yeux. "Pars, si tu veux." Et c'est ce qu'elle voulait, vu ses propos. Je t'en tiendrai pas rigueur, si tu trouves la situation trop embarrassante.

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