(jilann) i'm losing my mind when you're next to me

Yann, mon beau Yann. Qu'est-ce que tu me fais ? Cela fait à peine un mois qu'on se connait et tu chamboules déjà ma vie. J'ai pas demandé ça ok ? J'ai rien signé, et ça m'est tombé dessus comme ça. A force de jouer le jeu on s'y est trop pris et maintenant, on est attaché l'un à l'autre. Se détacher ? Le test a foiré. Je suis tout bonnement incapable de ne pas penser à lui. De son côté, j'en sais rien... j'imagine que s'il me dit que je lui manque, ça doit être réciproque. Je suis contente qu'il n'ait pas baissé les bras. D'abord, un sms pour s'excuser, et malgré que je le remballe froidement, il ne lâche pas l'affaire, il me téléphone. Vous en connaissez beaucoup des mecs qui insistent ? Pas moi. Je suis trop fatiguée pour bouger, il commence à faire sombre dehors et je le veux juste près de moi, au calme. Miles est pas encore rentré, Athena, je ne sais pas où elle est. Alors j'imagine que la voix est libre. Yann arrive en milieu de soirée et lorsque je lui ouvre la porte, je remarque à quel point sa tronche m'a manquée. « salut toi. » que je lance mi-amusée, mi-timide. Je l'attrape par son bras pour qu'il entre et je viens automatiquement me blottir dans ses bras. « j'en avais besoin. » je le serre très très fort, vraiment fort, de tous mes petits muscles et respire de nouveau son parfum dans sa nuque. Aah je revis, ça va tout de suite mieux.

Demain soir. Ca t’avais semblé une éternité putain. Quel genre de type elle t’faisait devenir, Jill ? T’étais pressé de la voir, impatient, elle la beauté. Dans un jean et un vieux polo, ta veste en cuir sur le dos, tu débarques chez la Cabot en grimpant les marches de l’immeuble trois par trois. Ton poing qui cogne contre la porte deux fois et la porte qui s’ouvre sur le visage souriant de la brune. Salut toi. Elle t’attrape, se niche contre toi. L’odeur de son parfum qui t’monte au nez. Salut. que tu souffles en plongeant tes doigts dans ses cheveux. J’en avais besoin. Un sourire sur l’coin de tes lèvres. Elle s’écarte enfin et tes yeux qui s’posent sur ses lèvres. Tu meurs d’envie de l’embrasser, mais ce serait surement mal venu. T’en sais rien. Tu réfléchis trop Yann, putain. Dans l’fond, toi aussi t’en as besoin. Jill, l’addiction. Comment ça va ? T’abandonnes l’idée pour le moment, tu pénètres dans l’appartement et défait ta veste.

Je me sans bien dans ses bras... sans déconner, c'est sans doute la meilleure sensation de toute ma vie. J'sais pas s'il peut le sentir, j'espère que non, mais mon coeur bat à la chamade. Je l'entends battre dans tout mon corps. J'ai du mal à montrer ce que je ressens alors mon corps essaye de faire passer le message. Je regarde ses lèvres, il regarde les mienne, mais aucun de nous n'ose franchir ce cap. Pourquoi ? C'est vrai ? Pourquoi s'embrasser dès qu'on se voit ? Par contre j'en meurs d'envie. Je veux plus le lâcher. Je vis un petit compte de fée. Tout s'arrange, mon Yann est là. Malgré le rêvé érotique qui me hante toutes les nuits. « beaucoup mieux... tu peux pas t'imaginer à quel point j'avais pas le moral qu'on se boude. » je fais une petite moue puis je vais chercher quelques trucs à grignoter dans le frigo. Du chocolat, des fraises. Oh non, encore un flash du rêve ! Je referme celui-ci et je prends des chips à la place pour les déposer sur la petite table du salon. « mh tu veux boire quelque chose ? » c'est la moindre des choses quand on a un invité. Je veux être une petite hôte parfaite pour lui. « au fait tu vends toujours des sapins ? » que je demande bêtement. La période de Noël est finie, je me demande ce qu'il fait maintenant.

beaucoup mieux... tu peux pas t'imaginer à quel point j'avais pas le moral qu'on se boude. T’as ce sourire sur le coin des lèvres, celui qu’on ne te retirera jamais. T’es accro Jill. Mais est-ce que j’suis en mesure de le soulever alors que j’suis surement pas mieux ? C’est l’effet que j’fais, je sais. Ouais, tu le soulèves. Si elle savait que t’avais été demander des conseils à une amie.. ouais, non, mieux vaut pas qu’elle le sache. mh tu veux boire quelque chose ? au fait tu vends toujours des sapins ? Tu hausses un sourcil, laissant ta veste sur un portant dans l’entrée. J’veux bien une bière si t’as. que tu réponds avant de la rejoindre dans la cuisine, posant tes coudes sur le plan de travail pour la regarder. T’es pas sérieuse avec ta question Jill ? que tu réponds en te moquant, riant légèrement. Non, j’ai fini le 31 ; j’ai eu un entretient au Drinks pour être barman.. Le gars me rappelle bientôt normalement pour m’dire ce qu’il en est alors.. Hmf, tu grimaces, t’aimais vraiment pas ce boulot. Peut-être qu’un faiseur de cocktail impressionnera plus des copines qu’un vendeur de sapins. Est-ce que ça tient toujours, ce drôle de jeu ? Et d’ailleurs, il est pas un peu caduc Jill ?

Toujours en train de se la péter et de se lancer des fleurs. il est pas croyable Yann, mais bordel je crois que son mode con activé m'a trop manqué en fait. Sérieux, il me fait rire, j'en avais oublié la sensation. Une bière, comme d'habitude. Est-ce que j'ai acheté des bières exprès car je savais qu'il allait venir ? Oui, t'as vu comme je suis. Je me sers dans le frigo, je la décapsule et je la lui donne. « j'ai dû demandé conseil au vendeur du supermarché. j'sais pas quelles bières tu aimes. » je mets mes mains dans mes poches. J'espère que ce vendeur a bon goût, sinon, bonjour la poisse pour moi. Je m'installe dans mon canapé trooop confort avec Yann à mes côtés et je me demande ce qu'il fait maintenant. Nous, bah les étudiants on a repris notre routine. D'ailleurs j'ai encore des livres ouverts et des notes qui traînent un peu partout dans l'appartement. « quoi ? je m'intéresse à ce que tu fais. je vérifie juste que tu vends pas ton corps pour payer ton loyer. » je le taquine bien sûr. Puis jamais de la vie je le laisserai faire ça. « ah, ouais, c'est sur... » merde, on est encore dans le jeu alors ? Je sais plus quoi penser. Allez, maintenant que vous vous êtes retrouvés, au calme, autant se lancer. « yann je... savoir que c'est faux entre nous, ça me dérange. » je pivote vers lui, je joue avec mes doigts et j'affronte son regard. Mon coeur s'excite encore, merde. « j'aime bien être avec toi, avoir cette proximité qui me donne l'impression d'être en sécurité. et puis... on sait qu'on se plait, faut se l'avouer. » alors... alors quoi ? Bah dis-le mauviette. Merde, je panique maintenant, un mot de plus et je lui dis de tout oublier et j'enfonce ma tête dans le creux du canapé.

j'ai dû demandé conseil au vendeur du supermarché. j'sais pas quelles bières tu aimes. Tu hausses les épaules. T’es pas vraiment plus fan de bières que ça alors, tu t’en fous un peu. Non, toi ton alcool préféré c’est le whisky. Sec, sans rien. Alcool de vieux que certains diraient, bah ouais, mais c’est comme ça. Peut-être que tu bois ça seulement parce que ton père en buvait ? Surement ouais, mais t’aimes ça alors.. Ca va Jill, t’inquiète. Et puis on parle de ton boulot. Futur barman, t’as l’air ravi, ça fait peur. Alors tu tentes de dédramatiser le truc en sortant une vanne sur ses copines.. yann je... savoir que c'est faux entre nous, ça me dérange. Alors on arrête. que tu réponds du tac au tac, tellement évident. j'aime bien être avec toi, avoir cette proximité qui me donne l'impression d'être en sécurité. et puis... on sait qu'on se plait, faut se l'avouer. Terrain glissant, putain. La bière que tu portes à tes lèvres et que tu reposes sur le comptoir. Jill.. Tu soupires. J’adore être avec toi aussi, tu l’sais, sinon j’me serais pas rendu en quatre pour m’excuser ok ? Mais.. j’suis pas ce genre de gars. J’sais même pas pour combien d’temps j’suis là. J’vagabonde, c’est ma vie Jill. J’te l’avais jamais dit, j’crois bien. J’suis désolé, c’est surement pas c’que tu voulais entendre. Tu vois sa mine qui se déconfit. Mais, Jill. Tu fais le tour du plan de travail, pose tes mains sur ses hanches. Ca change rien sur c’que j’pense de toi, ok ? T’es géniale comme meuf. Et ouais, tu sais l’effet qu’tu m’fais. Mais j’peux pas te promettre quoi que ce soit.. Tes doigts qui soulèvent sa tête par le bout de son menton.Est-ce que tu venais de tout foutre en l'air alors que tu venais de la retrouver ? Peut-être bien. Pauvre con, again.

On arrête, super, c'est tout ce que je voulais entendre. Enfin, pas vraiment de cette façon là. J'essaye de lui faire comprendre que je veux plus qu'on joue tous les deux mais je ne veux pas pour autant qu'on arrête de se voir, qu'on arrête de s'embrasser. Et ce qu'il me dit... je me sens conne, terriblement idiote. « ouais, j'vois. laisse tomber, c'était débile, je me suis mal exprimée. » je reste silencieuse un moment alors qu'il vient se rapprocher de moi pour me toucher les hanches. Je recule par réflexe et je passe une main dans mes cheveux lissés. « désolée yann, j'ai du mal à comprendre ce qu'on est, ce que je suis pour toi, et ce que je ressens, c'est... tout est confus. » je suis nerveuse, c'est pour ça que je m'en prends à mes cheveux. Je laisse tomber mes bras le long de mon corps et j'essaye de reprendre une respiration parfaitement normale. « tu pourrais vraiment partir du jour au lendemain ? » que je lâche en croisant mes bras. J'essaye de montrer que ça m'attriste pas mais mes yeux montrent le contraire.

désolée yann, j'ai du mal à comprendre ce qu'on est, ce que je suis pour toi, et ce que je ressens, c'est... tout est confus. Parce que ça l’est pas pour moi, peut-être ? Putain, Jill, t’es la première meuf qui m’fait sentir comme ça : perdu. Pourtant, tu sembles être à des années lumières de c’que je recherche chez une femme. Mais est-ce que j’le sais vraiment, c’que je recherche ? Jill.. t’es importante, ok ? Mais j’suis incapable à l’heure actuel de poser un mot sur c’qu’on est.. Un couple ? Un non couple ? Tout ça c’est des conneries. T’es instable comme type, sans projet d’vie tracé, rien. T’erres juste depuis qu’on père est mort et que t’as appris la tromperie de ta mère depuis des années. Ta sœur – demi-sœur, putain – que t’as lâché et qui doit te détester, sale type. Dans quel but.. putain, aucun. tu pourrais vraiment partir du jour au lendemain ? Tu prends une gorgée de bière et repose la bouteille sur le bar, les yeux dans l’vide. Autant pas t’mentir Jill, à quoi ça sert ? Et puis j’l’ai toujours dit, j’suis pas un menteur. Ouais. Ca fait 4 ans que j’ai cette vie là. Et même si elle est pas complète et qu’elle manque de beaucoup d’choses aux yeux des autres, toi elle te convient, un peu. T’es différente pour moi Jill.. mais j’suis comme ça. T’as envie d’lui sauter dessus, lui agripper les lèvres et lui montrer combien elle est importante et différente, loin de ces filles que t’as trainé dans ton lit simplement pour t’vider les couilles. Rien d’autres. Mais t’es pas comme elles Jill, putain non.

Je suis un peu perdue là. Je me suis entichée à quelqu'un qui va partir du jour au lendemain et je me sens débile. ça n'arrive pas à moi ce genre de chose. J'suis pas cette fille. Putain Yann tu fais chier. Tu m'as changée en quelque chose que je déteste. Trop de questions dans ma tête, trop de désillusions, ça y est, j'ai perdu le sourire et ça se voit sur ma tronche. « différente. » ça on me l'avait jamais fait. Différente de quoi ? De qui ? Je me rapproche pas de toi, je reste dans mon coin et je rumine. « et du coup, tu es venu me dire au revoir c'est ça ? » c'est ce que je dois comprendre ? Car moi, j'ai vraiment du mal à le suivre. Décidément, j'ai envie d'une bière. Je me sers dans le frigo et la première gorgée me fait un bien fou. Je soupire. « si c'est le cas, je te retiens pas. fini ta bière et va-t-'en. » que je dis calmement, les yeux posés ailleurs mais pas sur toi. Cette situation me fait peur et je fuis la peur au lieu de l'affronter en face.

Elle s’agace, Jill. Elle t’comprends pas, mais si seulement tu pouvais t’comprendre toi-même.. peut-être que tu pourrais t’lancer, c’est facile non ? Petit ami, copain, chéri. Ca t’ressemble tellement pas, toi l’gars qui jongle dans la rue quand le temps s’y prête. Celui qui change de boulots comme de chemises, celui qui peut rien offrir à part ses sourires en coin. et du coup, tu es venu me dire au revoir c'est ça ? Un claquement de langue. Toi aussi tu t’agaces. Parce que tu veux juste vivre l’instant présent, garder ses moments sans forcément devoir vous foutre derrière un principe de couple ou toutes ces conneries que les gens veulent voir. Putain, Jill, j’te pensais plus intelligente que ça. si c'est le cas, je te retiens pas. fini ta bière et va-t-'en. Tu la dévisage, mi amusé par le fait qu’elle boive une bière, mi saoulé d’une pareille réaction.. même si dans l’fond, tu la comprends certainement. Arrête putain, j’ai pas dit que j’partais maintenant ok ? J’peux partir demain comme.. j’peux rester ! T’hausses les épaules, fais le tour du bar pour te mettre face à elle et attrape la bouteille qu’elle a dans les mains pour la poser sur le comptoir. J’te le redis, tu comptes pour moi. Toi, p’tit bout de femme intrépide et colérique quand elle le veut. Si tu savais, Jill, que rien que pour t’dire ça, j’me met à nu là. J’ai du l’dire à une seule fille dans ma vie, quand j’avais 12 ans. Alors ça compte pas, tu vois ? Tes deux mains, j’les attrapes et j’les joins dans les miennes. Embrasse moi. C’est pas une question, Jill.