(bleach) vin et viande rouge : restaurant français

Dieu soit grand, t'as accepté un rendez-vous en tête à tête avec moi, j'ai presque commencé à perdre espoir d'y réussir un jour. Mais, tu viens et je ne peux en être que très heureux, évidemment. Partant pour un restaurant italien, j'décide de plutôt t'amener dans un restaurant français. Tu aimes le vin et la viande rouge ? La bouffe française, tu vas adorer. Il est l'heure. Je me suis habillé de mon plus beau costume trois pièces pour t'accueillir. Gentleman que je suis et pour mettre toutes les chance de mon côté, je viens à bord de mon Aston Martin te chercher jusqu'à chez toi afin de t'amener à l'Ostra. En arrivant, j'ouvre même ta portière. Mademoiselle. Je souris, envoie les clés au voiturier pour arriver jusqu'au maître des lieux. Réservation au nom de Bonaparte. Nom obligé, surtout l'argent plutôt, on nous donne la plus belle table. Ca te plaît ici ?

Pourquoi est-ce que j'ai dit oui ? Je sais pas. Peut-être un élan de générosité, de l'ennui pur et dur, le besoin de me distraire et de tester un peu plus Bonaparte. Qu'on se le dise hein, il est sympa, mais j'connais aussi sa réputation. Et être un trophée de plus sur son étagère c'est pas forcément mon délire, du moins, pas sans l'en avoir fait baver au préalable. J'aime marquer les esprits moi m'voyez. C'est donc finement maquillée et moulée dans une robe couleur vin rouge - de circonstances - que je rejoins le français qui semble sortir le grand jeu. Ca m'amuse, de le voir essayer si fort. Arrivés devant le restaurant français où il veut nous emmener ce soir, je hausse un sourcil devant sa galanterie, mais esquisse un sourire en coin tout en quittant le véhicule pour aller vers l'entrée du restaurant, où Camille récupère sa réservation et surtout, une table très bien placée, probablement la meilleure. Je m'installe sur ma chaise après m'être débarrassée de mon manteau et de mon écharpe. « Ca a l'air sympa. » dis-je avec une moue, avant d'ajouter « Mais c'est plus pour la nourriture que le lieu en lui même que je suis pointilleuse. » Coudes appuyés sur la table, j'entrelace mes doigts pour appuyer mon menton sur mes mains, observant le jeune homme. « Qu'est-ce que tu me recommandes à boire ? »

Galanterie, bonsoir. J'sais pas, je me transforme, je sais bien jouer à ça, au mec gentleman, galant et tout et j'te sors même le grand jeu. Je t'ouvre la porte, tout ça, j'espère que t'apprécies ce que je te montres là, c'est le but visé. On nous place à une table bien placée, certainement la meilleure du restaurant, je viens à te demander si ça te plaît. La nourriture est aussi bonne que ce restaurant est magnifique, je te le dis, tu ne seras pas déçue. Et dieu, je l'espère. Tu m'as parlé de vin et de viande, alors... j'ai sauté le pas, mais peut-être qu'au final, tu n'apprécieras pas les spécialités françaises ? Hum... Vin rouge, rosé, blanc ? Qu'est-ce-que tu préfères le plus ? Parce que ici, t'en as du choix. Il a un sommelier, mais je m'y connais assez bien en vin grâce à mon père, qui dans sa jeunesse avait voulu devenir lui-même sommelier. Heureusement qu'il ne l'a pas fait. Tout dépend de ce que tu manges... On peut choisir différentes bouteilles pour chaque repas, vu que nous sommes à l’apéritif... Je fais appel au sommelier. Une bouteille d'Imperiale Chateau Cheval Blanc de 2008, s'il vous plaît. J'ai tout prévu, ce vin blanc sec allait t'ouvrir l'appétit. Je souris. Le sommelier revient tout aussi vite, nous servant nos verres. A cette soirée ? Je porte le verre à vin à mes lèvres, déguste ce nectar délicieux.

J'ai pas souvenir de lui avoir déjà dit que je suis à moitié française par ma mère, mais who cares ? En soi, la dernière fois que j'ai goûté à la gastronomie française doit remonter à mes dix ans, et à l'époque, je me fichais bien de ce que je trouvais dans mon assiette. Mon goût pour le vin, je l'ai acquis avec Freya, Hardin et Zayn. Je me contente de sourire à Camille, et de l'écouter m'assurer que la nourriture est aussi bonne que le lieu est agréable. J'attends de voir, éternelle sceptique, et reste songeuse quand il me demande quel type de vin j'affectionne particulièrement. « Pas de préférence particulière, même si j'ai d'avantage tendance à boire du rouge. » Tout dépend des bonnes bouteilles que proposent les restaurants. Mais je laisse le français aux commandes, et suggérer une bouteille en fonction de chaque plat que nous prendrons. Du bout des doigts j'attrape la carte des vins pour la parcourir du regard. « Faisons donc comme ça. » Après tout, le but, c'est bien que je découvre, non ? Il interpelle donc le sommelier et demande pour commencer une bouteille de blanc. Je le laisse faire, souriant vaguement à cet accent français qui franchit ses lèvres lorsqu'il mentionne le nom du vin. Le breuvage remplit rapidement nos verres, et je soulève le mien tout en lui adressant un sourire. « A cette soirée. » Soirée intrigante jusque maintenant. Je porte l'alcool à mes lèvres, une moue approbatrice sur le bout des lèvres quand je le repose sur la table. « Pas étonnant que le vin français soit le plus demandé par ici. » commentai-je avec un demi sourire, avant de parcourir la carte en consultant les entrées. « La plupart des noms me sont familiers sans que j'aie la moindre idée de ce que j'aime. Tu viens souvent ici ? » Appréciez l'effort, je pose des questions.

Et quand même, j'agis bien en gentleman non ? Même si je peux me montrer cru, con et sans cervelle, faut croire que mes parents m'ont plutôt bien élevé. Faut dire avec les soirées mondaines et les restaurants avec les actionnaires, j'ai dû très vite apprendre à savoir me comporter et surtout parler. Le sommelier nous ramène très vite la bouteille commandée, nos  verres servis, nous trinquons donc à cette soirée qui s'annonce intéressante. Du moins, j'en ai l'espérance. Le délicieux blanc parcoure ma gorge, il est vraiment bon. Sec, mais qui ouvre grandement l'appétit. Tu savais que les meilleurs vins sont de France ? Promis, ce n'est pas un mensonge. Les viticulteurs doivent bien être contents de leur succès planétaire, j'imagine. Tu commences à regarder la carte des entrées, j'en fais de même. Deux fois depuis que je suis arrivé ici, il me semble. Les deux fois avec mes parents, ils voulaient absolument voir comment était perçu la gastronomie française à l'étranger. Je n'ai jamais été déçu.... Hm, si tu as une hésitation concernant ton entrée, dis-le moi, je t'aiderai. Et pour ma part, mon choix vient juste de faire, un plat que je n'ai encore jamais goûté par ailleurs. Foie gras poêlée aux deux fruits, je pense que je vais me laisser tenter par ça. Je te regarde, histoire de voir si tu t'en sors.

(hj: ouais, c'est mieux du coup )

Ce midi, j'ai du avaler une salade entre deux répétitions de violoncelle, alors autant dire que oui, j'ai faim. Et le vin n'arrange rien à la situation, mais j'observe la carte avec minutie, hochement simplement la tête en relevant les yeux vers Camille à sa phrase. « En effet, j'étais au courant. Ma mère est française. » Je fais un sourire léger tout en dévoilant cette information, avant de baisser les yeux à nouveau sur la liste des mets proposés pour ouvrir le repas, tout en interrogeant le jeune homme sur la fréquence à laquelle il est venu ici. Des parents curieux. Ca ne m'étonne pas. « Mes grands parents maternels feraient probablement la même chose. » confiai-je sans lever les yeux de la carte, ne souhaitant pas particulièrement m'étaler sur ma famille. « J'étais tentée par le foie gras également, mais je pense que je vais jouer les aventurières. » Le serveur venant s'arrêter devant notre table, je demande alors dans un français correct, quoique tinté d'un accent américain que je ne voulais pas gommer : « Des escargots de bourgogne, s'il-vous-plaît. » Ah, ai-je oublié de lui dire également que j'étudie le français en plus de la musique ? Camille commande à son tour, et je lui dit « Je te laisserai choisir mon plat, je suis une grande indécise, et il y a beaucoup trop de choix. » Je ris tout en rendant ma carte au serveur, et termine mon verre de vin que je repose sur la table. « T'as été surpris ? Que j'accepte ton invitation. » Une lueur de défi dans le regard, je me devais bien de poser la question. Simple curiosité;

Limite, je recrache la gorgée de vin blanc que je viens d'avaler quand tu m'annonces que ta mère est française. Putain, t'as déjà mangé français alors, tu te fiches de moi ? La grave honte, je fais mon intéressant depuis tout à l'heure en plus... Oh, elle est d'où de France ? Je te demande en faisant semblant de ne pas être surpris du tout. Je t'en passerai un bout si tu veux ? Vu que tu vas tenter autre chose que le foie gras, et le serveur arrive afin de prendre nos commandes, tu prends ta commande dans la langue française et double recrachement de mon vin presque, encore une fois je n'en montre rien. Je commande à mon tour mon entrée et le serveur s'en va après avoir récupéré les cartes. D'accord.. je ne savais pas que tu parlais français. T'avoues-je alors en parlant ma langue natale alors. Egalement, je termine mon vin que j'ai bien dégusté évidemment et je souris à ta question. Tu sais, je suis quelqu'un de sûr de soi... mais, t'es le genre de personne qui peut faire douter un homme, je t'avoue. Sauf moi. Je continue de sourire. Pas surpris, du coup... plutôt agréablement content. Je continue de te regarder, je ne te lâche plus. Pourquoi avoir accepté ? Fallait s'y attendre.

La surprise manifeste que les traits de Camille affichent à ma réponse manque de m'arracher un rire, et je me félicite mentalement d'avoir gardé cette petite anecdote jusqu'à notre venue dans ce restaurant. Mais il garde une expression détendue, lorsqu'il m'interroge sur mes origines exactes. « Je sais plus, quelque part dans le sud. Elle est née à New York, ce sont ses parents qui sont français. » J'ai perdu tout intérêt dans cette partie de ma famille depuis des années déjà, me contentant du strict minimum avec ma génitrice depuis le procès de mon père. « Faisons un troc, je goûte ton plat, tu goûtes le mien. » Ca permet de tester plus de choses sans avoir à commander à outrance. Et encore une fois, ma commande passée dans la langue de molière prend Camille de court, sauf que cette fois, je ne manque pas de rire devant sa surprise, si bien qu'il avoue - en français - qu'il ignorait que je connaissais sa langue. Tandis que le serveur s'éloigne de nous, j'explique, cherchant parfois mon vocabulaire français : « Je pratique mon français avec... mes études mineures ? » Hasardeuse, je grimace, incertaine de mes mots, et préfère reprendre mon anglais natal pour mieux l'interroger. Je souris à ses premiers mots, sourire en coin que je ne cherche pas le moins du monde à cacher. « Sauf toi, hm ? » Que je répète en haussant un sourcil, appuyant à nouveau mon menton contre mes mains jointes. « Curiosité envers la gastronomie française ? Je ne rigolais pas quand je disais que je n'y connaissais rien. Mon dernier séjour en France remonte à l'enfance. » A l'époque ou on préfère un steak frites à n'importe quel plat. Plus sérieuse, je finis alors par répondre en faisant un nouveau sourire « Qu'est-ce que je risque avec un dîner ? Je n'avais aucune raison de refuser, en soit. » Ca ne veut toujours pas dire que je compte succomber au charme à la française.

Quelque part dans le sud, je souris. Oh, je vois. Je suis du Sud aussi... Terrible coïncidence, hein ? Je souris à ta proposition que j'accepte en hochant seulement la tête de bas en haut, j'veux bien goûter à tes escargots moi, surtout que j'en raffole. Quoique, ouais, je préfère le foie gras, c'est meilleur (pauvre oie, quand même). Tu m'expliques alors que tu suis des études mineures en français, ce qui explique ainsi le fait que tu parles ma langue primaire, un bon choix d'études, en effet. Il paraît que c'est la langue la plus compliquée au monde. Même des français font des erreurs dans leur propre langue pour tout dire. Puis, je t'avoue que je n'ai pas peur de toi, du moins je ne doute pas de moi quant à ta présence. Et oui... Je ne m'en vante pas pour autant, ça ne sert à rien, tu m'expliques alors que tu n'as jamais mangé de gastronomie française et la dernière fois que tu as mangé français, c'est dans ton enfance, je comprends tout. Peut-être que tu pouvais refuser parce que je n'ai pas la meilleur dès réputation à Harvard ? C'est connu, je suis un peu le connard joueur là-bas. Mais, je voulais te montrer que je n'étais pas que ce mec là... Les plats arrivent, l'odeur monte déjà à mes narines. Bon appétit. Dis-je en français avant de prendre une première bouchée, et ouais, c'est carrément bon.

Alors comme ça, il vient du sud également, hm ? Je ris légèrement, et je hausse les épaules. « Sacré hasard. » Enfin, c'est pas comme si ça changeait grand chose sachant que je n'irai probablement plus jamais chez mes grands parents avec ma mère. On commande nos entrées, on parle un peu français, et surtout de mes études. Je hoche la tête à ses propos. « Je veux bien le croire. L'anglais me semble bien plus facile, et pourtant mes grands parents me parlaient souvent français pour que je sois habituée à la langue, enfant. » Ca ne m'a pas empêché de galérer avec la conjugaison une fois que j'ai commencé les cours de français. Et ça m'amuse, de voir Camille si confiant. C'est pas souvent que les types me tiennent tête, et c'est pas franchement désagréable. Il touche cependant à la vérité lorsque il aborde sa réputation sur le campus. Un sourire en coin, et je me contente de hocher la tête de haut en bas, approuvant ses propos. « Ca ne joue en effet pas en ta faveur, mais je doute que tu puisses me faire grand chose d'indécent au milieu d'un tel restaurant. » Alors sale réputation ou pas, un dîner avec toi n'engage à rien, Bonaparte. Les plats arrivent devant chacun de nous, et je m'adosse à nouveau à mon siège tout en attrapant la fourchette à escargots.« Et qui es-tu donc, en dehors de ce mec là ? Parles moi un peu de toi tiens. » Je relève les yeux vers lui, tout en glissant la fourchette entre mes lèvres, une lueur curieuse dans les yeux. Convaincs moi que t'es pas "que ce mec là", comme tu le dis si bien.