(pluson) ☾ i’m yours until the stars fall from the sky

pluson ☾ i’m yours until the stars fall from the sky
w/@"Pluton"  — à l'appartement des Westerlain
Je crois que 2019 démarre sur les chapeaux de roues là. Plus d’électricité, plus d’eau, une colonie de souris dans notre appartement. On nous fout clairement hors de chez nous alors que je suis terriblement épuisée. Je voulais juste rentrer moi. Prendre une douche câline avec toi. Manger un bout dans le lit en regardant la télé et m’endormir tout contre toi. C’est tout ce que je demandais en sortant de ce taxi. Et bien non. Changements de plans. Lorsque ce rongeur est sorti de sa cachette, je me suis réfugiée en hauteur, espérant qu’il ne me rejoindra pas. D'ailleurs, je ne suis pas la seule à avoir eu ce réflexe. Toi aussi tu l'as eu. Tu t’es perché sur le canapé en poussant un de ces cris si viril. « T’es l’homme de la maison ! Eh ben, j’espère qu’il n’y aura jamais de troisième guerre mondiale parce que je serais ton bouclier humain en fait ! » Wow, t’es un géant comparé à elle et puis t’as une dose de testostérone bien plus conséquente que moi. Hey, montre moi un peu que tu en as vraiment dans le froc. Je compte sur toi là. Je veux partir d’ici et avec des affaires propres si possible, pas en récupérant nos valises qui puent. « C’est ça, dis-toi qu'elle a autant peur que toi » Enfin, je suis également plus impressionnante qu’elle, mais je bougerais pas d’ici moi. Je suis une fille (excuse à la noix) et c’est une de mes phobies les souris. Vraiment. Et hop, tu sautes du sofa et je suis ta silhouette qui s’enfonce dans le corridor menant à notre chambre. Le coeur battant à fond, je scrute le sol à la recherche de cette créature horrible. Deux minutes plus tard, tu reviens les bras chargés de fringues. Tout en boule. Je rigole. On voit que ton front, c’est tordant. « Pour une fois que tu as une bonne idée ! » Alors avec une extrême prudence, je rejoins le bout opposé de l’îlot. Je fous les pieds au sol, j’ouvre les valises déposées juste en bas et je jette le linge sale sur le comptoir pour faire de la place au nouveau. « Psssst, le trouillard ! Viens dépêche, fourre tout dedans et on se tire ! » J’attends alors que tu trouves assez de courage pour te ramener et lorsque tout est en boîte, on s’enfuit comme deux mômes qui auraient cru voir un fantôme. On descend les escaliers en trombe et on atterrit devant l’immeuble. « Euh .. Bonne nouvelle chéri. Dans tout le courrier reçu, j’ai cru apercevoir que mon permis m’était rendu, mais je n'ai plus de voiture comme tu sais .. Alors, taxi ? Et bientôt on ira faire le tour des concessions pour en choisir une tous les deux ok ? Steplaaaait !! Si tu dis oui je te fais un massage à l'hôtel, mais genre, un sexy tu vois » Je fais remuer mes sourcils et lâche ma valise pour enrouler mes bras à ta nuque « Je t’apprendrais à conduire sur un parking le week-end, promis. Ce sera NOTRE voiture. La NOTRE. »

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w/Louison Chamberlain  — à l'appartement des Westerlain, Janvier 2019
Comment on allait faire ? Des souris, dans notre appartement ! C'était une horreur et en plus, j'étais loin de lui offrir la belle vue de l'homme plein d'assurance, qui n'a peur de rien. J'étais tout sauf viril en cet instant et je ne lui vendais pas du rêve... DU TOUT. « N'importe quoi, j't'embarque dans un bunker anti-atomique ! » Mais... ouais, j'avais peur des souris, j'avais peur de bien des choses et avec la chance que j'ai, j'suis sûr que j'attrape le tétanos si une souris m'approche de trop près. Et voilà que je devais faire l'homme... ce que j'allais faire, pour l'impressionner un minimum. Me rassurant par des phrases toutes cons, je finissais par sauter du canapé pour aller dans notre chambre et récupérer suffisamment d'affaires propres pour passer quelques jours loin de cet appartement devenu l'enfer sur terre. Toutes les fringues attrapées et en boule dans mes bras, je retournais dans le salon et reprenais alors ma place sur le canapé, intimant alors Louison de s'occuper de la logistique pour transporter tous ces vêtements. Valises qu'il faut vider ou alors sacs, c'était son choix. Elle semblait opter pour les valises qu'elle se mettait alors à vider rapidement sur le comptoir pour me laisser le soin de tout faire tomber dedans. « Trouillarde toi même ! » Et je la rejoignais, foutant alors le linge dedans et on refermait à la hâte le bagage pour sortir d'ici au plus vite, laissant la ou les souris seule(s) dans le froid sans lumière ni eau. C'était le moment choisi, une fois dehors dans le froid cambridgien, qu'elle m'avouait une bonne nouvelle dans ce nuage de cauchemars. Sourire sur les lèvres, je voyais le bonheur dans ses yeux. Son permis, c'était limite sa vie alors... ouais, si elle était heureuse, je l'étais aussi. « D'accord. Notre voiture, on ira choisir notre voiture. Mais juste parce que je veux le massage sexy » Que je disais, enroulant mes bras autour de ses hanches, bien qu'encore un peu trop perturbé par ce qui venait de se produire quelques étages au dessus. « J'adore quand tu fais la prof en plus... Mais je sais déjà conduire. Bon, on va faire genre que non, juste pour le plaisir de te laisser me réapprendre tout » Je me mords la lèvre inférieure avant de venir l'embrasser, le meilleur remède pour faire passer toutes les pilules de ce soir. « Hôtel, Mather House ou Dunster House ? » que je finissais par demander, front collé au sien.

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w/@"Pluton"  — à l'appartement des Westerlain
Dès demain, je cours au premier shop que je vois pour acheter un stock de tapettes à souris. Obligé. Je veux pas cohabiter avec une famille de rongeurs. Je veux pas qu’elle nous regarde pendant qu’on se fait du bien dans notre chambre ou qu’elle nous bouffe nos corn-flakes la nuit. No way. Le truc, c’est que je peux pas vraiment compter sur toi pour les chasser. T’as vu ta réaction ? « Bien sûr, j’ignorais que tu avais autant de pognon pour t’en payer un. » Hey, bonne idée quand même. J’ai toujours voulu avoir un bunker anti-atomique. Vivre planquée sous terre, ça me fait juste kiffer. Et puis, je sens que la planète est sous-tension, on est pas à l’abri d’une troisième guerre mondiale, ça pourrait être utile. « Par contre on s’en fera construire un près de notre maison sur la colline » Je te souris, m’attendrissant quelques secondes et tempérant ma peur. On se coordonne ensuite pour fuir d’ici. Les fringues. On a besoin de nouveaux habits pour aller dans un autre lieu non infesté de nuisibles. Je te force alors la main pour que tu ailles nous chercher tout ça. Je prie pour que tu ne croises aucune souris sur ton chemin et lorsque tu reviens les bras chargés, je prends le relais. Je range tout dans nos valises encombrées de notre linge sale. Les fermetures éclairs fermés, on abandonne finalement notre appartement pour regagner l’extérieur. La luminosité décline. Cambridge s’endort et nous n’avons même plus notre lit pour nous y reposer. Néanmoins, dans tout ce bordel, de bonnes nouvelles sont là. Mon permis est de retour. J’en oublierai presque le cauchemar qui se trouve à quelques mètres d’ici, dans l’immeuble auquel tu tournes le dos. « T’es vraiment un arnaqueur ! Mais, ça me va, je projetais quand même de te masser, tu t’es fait piéger !! » Rapprochant nos corps, tes bras autour de mes hanches, je papillonne de mes longs cils en me maîtrisant pour éviter de t’embrasser au cours de ta phrase. T’es juste trop irrésistible. Que tu parles de la météo, de ton cours de journalisme ennuyant ou du nouveau jeu révolutionnaire qui va bientôt sortir. T'es hypnotisant. « Han, merci mon amour. Malheureusement, tu es dans le déni. Tu ne sais pas conduire. Pas du tout. Tu prends les virages trop rapidement et tu t’arrêtes toujours au dernier moment en pilant sec. Il faut que tu sois plus doux, comme au lit, c’est ta spécialité ça. Nénuphar au pieu, nénuphar au volant » Je m’esclaffe et t’imite assez rapidement en apercevant la flamme du désir qui s’allume au fond de tes yeux. En général, lorsque tu mords ta lèvre inférieure, c’est que le baiser n’est pas loin. Ouais, le voilà. Nos lippes qui se pressent les unes contre les autres. « Dunster House, je dois voir si elle pourrait me correspondre ou si c’est juste son vice-président qui est cent pour-cent compatible avec moi » Empoignant tes avants bras sur mes hanches, je cogne d’un smack ta bouche délicate et finalement, nous terminerons cette journée dans ta confrérie. Loin des souris qui doivent danser en notre absence. Dans tous les cas, l’essentiel, c’est que je me sens à la maison n’importe où, parce que ma maison, elle n’est pas faite de briques. Ma maison, c’est une personne. C’est un homme. C’est toi.