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On provoque nous même ce qui nous arrive, et ensuite on appelle ça, le destin. Quoi de plus facile quand on choisit un chemin glissant que de prétendre qu’on y était destiné ?
«
Mesdames et messieurs, veuillez attacher vos ceintures, nous allons décoller. » Un sourire amusée se dessina sur les lèvres d'Evpraksiya. Elle avait toujours adoré voyager en avion, et ce depuis toute petite. Elle s'était trouvé une sorte de réconfort dans le fait d'être enfermée dans un véhicule projeté dans les airs. Voler avait toujours été son rêve. Elle était ainsi plus près du ciel et des étoiles. Mais aussi plus près de sa mère, qui était morte à sa naissance. Grandir sans la présence d'une femme avait été difficile, mais elle s'y était fait. En réalité, elle avait trouvé un moyen de combler son absence, et ce dès son entrée dans l'adolescence. Se laisser aller dans les bras d'un homme, ressentir l'espoir et l'importance qu'elle avait pour lui... C'était tout ce qu'elle avait et tout ce qu'elle aurait. Après tout, son père ne lui donnait aucun signe d'affection et elle ne parlait plus à son frère depuis qu'elle avait couché avec ses meilleurs amis. Il faut dire qu'ils avaient été très charmants avec elle et qu'elle n'avait rien fait pour les en empêcher. Elle avait réussi un à les faire entrer dans son lit alors que son frère les avait formellement interdit de coucher avec elle. Mais elle s'était donnée comme mission de les faire céder, et elle avait réussi avec succès.
Quelques secousses firent sortir Evpraksiya de ses pensées. Distraite, elle passa la main dans ses cheveux avant de se ressaisir. Dans ses souvenirs, prendre l'avion était beaucoup plus amusant que ça. Peut-être son ennui était-du à l'absence de son frère ? Quoi qu'il en soit, elle chercha du regard un moyen de s'occuper, en vain. Elle trouva finalement en ses ongles une occupation brève qui devrait la distraire quelques minutes. «
Voilà, c'est ici que vous êtes Monsieur Diamond. » Evpraksiya leva la tête de ses mains tandis que son regard croisait celui d'un homme qui vint s'asseoir à côté d'elle. «
Je suis désolée, mademoiselle Dmitrieva. Monsieur Diamond s'était trompé de place, j'espère que cela ne vous dérange pas ? » Un sifflement aigu s'échappa des lèvres de la jeune femme alors qu'elle dévisagait son voisin de siège. La vingtaine, plutôt beau et séduisant, il était également en train de la regarder. Un sourire étira les lèvres de la brune alors qu'elle reportait son attention sur l'hôtesse de l'air. «
Pas le moins du monde. » Satisfaite, l'hôtesse de l'air retourna à sa place tout en proposant à quelques passagers du champagne, que tous acceptérent. Voyager en première classe avait toujours été un plaisirs que Evpraksiya ne se refusait jamais. Les boissons, la nourriture, l'ambiance, mais aussi les passagers... Tout était du goût de la jeune femme. Celle-ci retourna d'ailleurs à sa manucure, un sourire sur le visage. C'est alors qu'une légère secousse fit déraper sa lime à ongles, entaillant légérement son doigt. «
Aie ! » Elle apporta son doigt à ses lèvres tout en lâchant quelques jurons qui choquérent l'homme assis à ses côtés. «
Quoi ? Ne me dites pas que vous n'avez jamais vu quelqu'un se sucer le doigt après s'être coupée ? » Elle lâcha un soupir tandis que son voisin de siège lui tendait un mouchoir en tissu. «
Merci, vous êtes tout à fait charmant, Monsieur Diamond. » Elle lui fit son plus beau sourire. «
Je vous en pris, appelez mon Aron. » Il lui tendit sa main, qu'elle se hâta de serrer. «
Evpraksiya. Mais appelez-moi Siya. » Son regard croisa à nouveau le sien tandis qu'elle tenait toujours sa main dans la sienne. «
Et bien Aron, vous avez les mains les plus douces que je n'ai jamais serré et croyez-moi, j'en ai serré. » Un rire s'échappa de ses lèvres alors qu'elle lâchait la main de son interlocuteur. Elle passa à nouveau la main dans ses cheveux avant de sortir de son sac un élastique qu'elle fit, malencontreusement, tomber au sol. «
Oh, je suis maladroite. » Elle se pencha pour le ramasser, sa main se posant sur le genoux de l'homme quelques secondes avant qu'elle ne se redresse. «
Voilà, je l'ai ! Alors Monsieur Diamond, où allez-vous ? » Question pour le moins stupide puisque l'avion se dirigeait vers un seul et même aéroport, mais elle voulait simplement discuter. «
Je rentre chez moi. Ca fait deux mois que je n'ai pas vu ma copine. J'étais en voyage d'affaires. » «
Votre copine ? Comment s'appelle-t-elle ? » L'homme fronça les sourcils avant de répondre d'une voix intriguée. «
Ma copine ? Euh, Charlotte, pourquoi cette question ? » Un sourire se dessina de nouveau sur les lèvres de la jeune femme. «
Charlotte ? Et depuis combien de temps êtes-vous ensemble ? » Aron haussa les sourcils, intrigué par tant d'intêret de la part d'une si séduisante jeune femme. Il se mordit la lèvre inférieure avant que son regard ne plonge enfin dans le décolleté de Siya. «
Quelques années, j' sais plus exactement. » Satisfaite par la réponse de l'homme, Evpraksiya se redressa légérement. Elle savait que ce qu'elle était en train de faire était mal, mais c'était terriblement tentant. «
On va se marier dans quelques mois. » Si Siya avait pensé qu'elle allait s'ennuyer durant ce voyage, c'en était fini. Un futur marié, elle ne pouvait pas réver mieux ! «
Oh, et aurez-vous une photo de votre charmante fiancée ? » Sa voix s'était voulue séduisante et son regard insistant. Aron se hâta de sortir de son porte-feuille la photo d'une femme très jolie. Mais pas autant que la brunette. «
Elle est très jolie. Vous avez beaucoup de chance. » Plutôt fier, l'homme ne pût retenir un sourire qui s'effaça très vite. «
Est-ce que c'est moi, où il fait terriblement chaud dans cet avion ? » Evpraksiya retira sa veste ceintrée pour se retrouver en un débardeur qui moulait parfaitement bien ses formes. Elle prit un des magazines qui étaient mis à disposition des passagers et le secoua légérement devant elle afin de se faire de l'air. «
Hum, oui. Il fait plutôt chaud. » «
Ne dites pas ce que vous ne pensez pas, Aron. » Elle fit un faible sourire triomphant et retourna à sa manucure. «
Et vous ? Vous allez où ? » Siya resta silencieuse. Se faire désirer avait toujours été son point fort et elle excellait dans ce domaine. » «
En quoi cela vous intéresse-t-il ? » Elle leva le tête de ses ongles, son regard croisant quelques secondes celui d'Aron, qui était quelque peu troublé par sa réponse. «
Euh, vous avez... vous m'avez demandé... » Un rire s'échappa de la bouche de la brunette alors qu'elle posait sa main sur le bras de son interlocuteur histoire de calmer son inquiétude. «
Détendez-vous, je plaisantais. Pourquoi être si stressé, Aron ? » Elle resta silencieuse, tout comme lui. «
Je vais à Harvard, prendre un nouveau départ. » Intrigué, son voisin de siège se redressa légérement, tout en laissant la main d'Evpraksiya sur son bras. «
J'enseigne l'anthropologie si vous voulez tout savoir. »
Elle venait probablement de lâcher l'un des plus gros mensonges qu'elle n'avait jamais dit, mais Aron ne semblait pas l'avoir remarquée.Trop occupé à observer cette ravissante jeune femme, il gobait tout ce qu'elle disait. Pourtant, Siya n'avait rien d'une enseignante. Elle était habillée de façon plutôt provocante et elle n'avait vraiment pas l'âge pour apprendre quoi que ce soit à quiconque. Mais Aron avait l'air de s'en foutre complétement. Tout ce qu'il voulait, c'était que ce voyage dure une éternité.
«
désirez-vous du champagne ? » Siya et Aron regardérent à l'unisson l'hôtesse de l'air. Voyant que son voisin ne retirait toujours pas sa main de son bras, Siya s'autorisa à passer à l'étape supérieure. Elle prit avec joie un verre de champagne qu'elle apporta à ses lèvres. «
Mmh... Délicieux. Vous voulez goûter ? » un sourire triomphant s'afficha sur son visage alors qu'elle tendait sa coupe de champagne à Aron. Ce dernier avait l'air perdu et ne semblait pas savoir quoi faire. C'est alors qu'une secousse fit renverser du champagne sur le pantalon de l'homme. «
Oh zut, je suis maladroite aujourd'hui ! » Siya prit un air faussement désolé tandis qu'Aron se levait de son siège. «
ce n'est pas grave, je vous jure ! J'ai des autres vêtements dans mon sac de voyage, vous n'avez qu'un me rapporter mon pantalon. » la jeune femme leva un sourcil, amusée par la réponse de son voisin de siège. «
Je suis vraiment désolée, j'espère que votre pantalon n'est pas fichu. » Elle s'avança dans l'allée de l'avion, avant d'ajouter d'une voix amusée «
pas de soucis, je vous l'apporte alors. » Voyant qu'Aron avait déjà rejoint les toilettes, elle retourna à leur place, ouvrit le sac de voyage de l'homme et y prit un pantalon propre avant de déposer entre deux fringues un mot avec un faux numéro de téléphone, une note disant de la rappeler car leur séjour avait été extraordinaire, ainsi qu'un reçu d'une chambre d'hôtel. Après quoi, Siya déposa le pantalon propre devant les toilettes et retourna sagement à sa place. Briseuse de couple ? À plein-temps !