(nuli) ≈ like house on fire

Soirée champagne et fraises donc. Je sais que ça sonne comme une idée bien Made in Numa ça mais figurez-vous que non. J'ai eu qu'à virer Arizona et Katsumi de la chambre, sinon c'est Cali qui a tout organisé, la pyjama party la plus girly de l'année. Elle a une TONNE de trucs à me raconter paraît-il et n'a rien voulu me lâcher, nada, pas un mot. J'ai enfilé mon pyjams pilou rose cabot, mes chaussettes tue-l'amour, sapée comme ça, la soirée finira pas comme la dernière fois au moins, pas de risque. hum... hum... Je traînasse sur mon lit, à regarder des chatons twerker sur YouTube, à attendre mon artiste quand toc, toc. Je bondis de mon lit, cours ouvrir la porte et... "CALIIII." Je lui saute dans les bras, merde, elle manque de tomber à la renverse, faudrait pas que j'oublie que je lui mets une bonne tête. Je lui ébouriffe les cheveux, les laisse en pagaille. J'ai la banane, je rayonne, je suis trop contente de la voir. "Alors t'as survécu au Canada ? Je t'avais prévenue, fait froid dans mon pays !" Je zieute dans le sac en plastique qu'elle nous amène : ouf, elle a pas oublié le champagne et les flûtes en plastoc. "Une tooooonne de trucs à me raconter ?"

@Cali Spencer

Des fraises et du champagne, oui oui oui. Il fallait au moins ça pour fêter les retrouvailles avec ta jolie Numa. Et encore, tu aurais même fait péter des feux d’artifices pour l’occasion quoi. Elle t’avait manqué, atrocement. Ce petit bout de femme qui était tellement important à ta vie. T’ignores comment t’avais fait tout ce temps sans elle, vraiment. Et cette histoire dans le cinéma c’était une simple sortie de route, pas vrai ? Ca n’avait rien changé entre vous. CALIIII. Gniiiiih. Tu couines en glissant tes bras chargés autour de sa taille. CHATOOON. Tu manques de tomber à la renverse mais tu la serres tellement fort qu’il t’est impossible de tomber. Alors t'as survécu au Canada ? Je t'avais prévenue, fait froid dans mon pays ! C’était une semaine incroyable que t’avais vécu là bas. De la neige, des raquettes, de la luge, des bonhommes de neige. T’étais redevenue une gosse de huit ans. J’y retournerais les yeux fermés, meuf ! C’était génial, magique, pfiou.. ! dis-tu en te laissant tomber sur son lit, le petit sac plastique posé à tes côtés. Une tooooonne de trucs à me raconter ? Tu ris en voyant l’air impatient sur le visage de ta meilleure amie. T’es trop impatiente, toi ! que tu réponds en souriant en fouillant dans le sac en plastique. Avant toute chose, bonne année bébé ! Et puis, Joyeux Noël ! En retard mais.. quand même ! Et tu lui tends un petit paquet cadeau, un grand sourire sur les lèvres. Allez, ouvre ! la presses-tu à peine.

@Michelle Ford

"J’y retournerais les yeux fermés, meuf ! C’était génial, magique, pfiou.. !" J'ai déjà mal aux joues de trop sourire. Elle se vautre sur mon lit, en mode baleine échouée. Je saute sur mon matelas, en tailleur, je fais sautiller les ressorts. Allez, je veux touuuut savoir. Cali rit, j'ris, la vache qui rit, c'est beau la vie. "T’es trop impatiente, toi !" Je souris en inclinant la tête. Impatiente, moi ? Jamaiiiis. J'la vois qui farfouille dans son sac en plastique avant d'en tirer un petit paquet bien emballé. "Avant toute chose, bonne année bébé ! Et puis, Joyeux Noël ! En retard mais.. quand même ! Allez, ouvre !" Je me saisis du paquet. Oups, Noël ! J'avais complétement oubli... Mais nooooon, bien sûr que je lui avais pris un truc à ma copine. "Je l'ouvre mais atteeeends, t'es pas la seule à avoir pensé à un p'tit truc !" Je me lève, ouvre un tiroir de mon bureau. Pour la qualité de l'emballage, on repassera. Mais bon sang, pour ce qu'il y avait dedans, j'étais fière de mon coup ! Un coffret de peinture de pro, avec ça, ma Cali deviendra Van Gogh. Puis fais pas gaffe au prix, tu sais à Noël, j'vais chauffer ma carte bleue sans trop compter. "Joyeux Noël !" Je glousse en lui tendant mon paquet avant de me rassoir en tailleur face à elle. 3, 2, 1. On déchire le papier en synchro. "Oooooh..."

je savais pas si t'avais une idée précise de cadeau alors je t'ai laissé le champ de manoeuvre libre

Je l'ouvre mais atteeeends, t'es pas la seule à avoir pensé à un p'tit truc ! Numa fouille dans un tiroir et te tend un paquet. Oh purée, c’est encore Noël. Joyeux Noël ! Tu la serres dans tes bras avant même d’avoir ouvert le paquet parce que tu sais que ça va t’plaire. Numa te connait par cœur, elle se trompera jamais et.. Non mais… t’es folle ! que tu t’exclaffes en regardant le super coffret avec de magnifiques pinceaux, une palette et quelques tubes de peinture d’une marque que t’adorais tant mais beaucoup trop cher pour toi. Purée, je l’aime trop trop trop ! Mon dieu, les bottines que t’avais acheté pour Numa à côté, c’était assez ridicule. Mais peu importe, tu savais qu’elle les adorerait, elle avait flashé dessus au magasin. Ouais ouais ouais. Merci chaton. que tu souffles avant de sortir la bouteille de champagne, les coupettes et la barquette de fraise. Au fait, mon poignet va mieux. Ce bougre avait raison, c’était pas cassé.. mais comme j’me l’étais pété plus jeune, j’ai vraiment eu peur qu’il casse à nouveau tu vois. dis-tu en tendant ton poignet bandé vers ton amie.

"Non mais… t’es folle !" Je jubile. "Purée, je l’aime trop trop trop !" Je découvre en même temps les bottines qui m'ont fait tourner la tête en vitrine. Leurs petits talons dorés. Puis Tam dit que les talons ça me fait de belles jambes, m'enfin passons. Gros câlin, bouillon d'amour, elle me fait du bien cette fille, faut que je la garde près de moi pour toujours. On sort la barquette de fraises, le champagne. On se sert, je picore une fraise, bois une petite gorgée de champ. Pas mal comme combo. "Au fait, mon poignet va mieux. Ce bougre avait raison, c’était pas cassé.. mais comme j’me l’étais pété plus jeune, j’ai vraiment eu peur qu’il casse à nouveau tu vois." Elle me tend son poignet bandé, je pose ma flûte sur la table de chevet pour regarder de plus près son vilain bobo. Je l'ausculte comme si je m'y connaissais alors que, niet, pas du tout. Je fronce les sourcils. "Il a vraiment gonflé ou c'est les 120 bandes de strap qui donnent un effet petit boudin ?" Je glousse un lui libérant la main avant de me ressaisir du précieux breuvage. "Y en a c'est pas l'amabilité qui les étouffe... A l'aéroport je me suis fais contrôler un quart d'heure par un charmant monsieur qui se disait qu'avec la tête que j'ai, j'étais forcément une terroriste." Mes parents avaient eu une sacrément bonne idée de remplacer Numa par Michelle sur la carte d'identité, sinon je sais même pas si j'aurais posé un pied dans cet avion pénarde. Je hausse les épaules, les cons faut s'y faire. "Mais je divague, parait que t'as une tonne de trucs à raconter et c'est moi qui te raconte ma vie là !"

Y’a qu’à voir les étoiles qui pétillent dans ses yeux et son sourire jusqu’aux oreilles pour voir que tu ne t’étais pas trompée. Et ça t’fait chaud au cœur, petite Cali. Il a vraiment gonflé ou c'est les 120 bandes de strap qui donnent un effet petit boudin ? qu’elle semble protester en attrapant ton poignet beaucoup moins douloureux, voir plus du tout en fait. Non, ça va. C’est les bandes. J’en ai encore pour quelques jours et j’pourrais reprendre les arbitrages. Ca te manquait de patiner, de siffler, d’adjuger des buts. Surtout que si tout se passait bien, t’arrêterais les juniors pour passer chez les universitaires et ça, oh oui ça, ça t’faisait rêver ! Un autre niveau encore, t’avais hâte ! Y en a c'est pas l'amabilité qui les étouffe... A l'aéroport je me suis fais contrôler un quart d'heure par un charmant monsieur qui se disait qu'avec la tête que j'ai, j'étais forcément une terroriste. Les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte, t’en revenais pas de tes oreilles. Non mais quel… ! AORPIEGK ! C’est pas une floppée d’injures qui t’vient en tête, vraiment ! Mais je divague, parait que t'as une tonne de trucs à raconter et c'est moi qui te raconte ma vie là ! Un regard en coin à ta meilleure amie alors que tu croques dans une fraise avant de boire une gorgée de la cuvée d’étoiles pétillante. Une tonne, une tonne, j’ai peut-être amplifié le truc, tu m’connais. ris-tu en glissant tes jambes sous tes fesses. Ok, ne m’interrompt pas, compris ? que tu la préviens en souriant avec un index faussement menaçant en l’air. Après le film à la piscine, on a passé un bon moment à discuter et.. se chamailler un peu tu vois ? On a fini dans l’eau, je crois n’avoir jamais autant ri de ma vie que ce soir là et.. on était à ça de s’embrasser. que tu souffles en montrant un tout petiiiiit espace entre ton pouce et ton index. Mais le gars de la sécu est arrivé au même moment… on s’est fait sortir de la piscine et c’est tout. C’est comme s’il avait éclaté la petite bulle qu’on avait autour de nous à ce moment-là.. Tu soupires, petit cœur fragile. J’crois que j’craque pour lui Num’, mais j’arrive pas à le cerner tu vois ? Il est… bipolaire ? J’en sais rien, vraiment.. et d’un autre côté j’ai accepté un rancard sur Tinder alors.. j’fais n’importe quoi hein ? Dis le, t’as le droit ! que tu glousses en cachant ton visage dans ta main libre. Et puis, tu fais un grand OH de la bouche en posant une main sur son épaule. OH ET ATTENDS ! Le pire dans tout ça, c’est que je lui ai souhaité la bonne année.. par texto ! J’ai signé « Tendrement, Cali »… ! TENDREMENT NUMA ! Tu t’laisses tomber en arrière, cachant ton visage par un oreiller. La honte, putain.

"Non mais quel… !" Ouais, j'ai du mal à trouver les mots moi aussi. Mais bref, oust les cons racistes, je veux du potin. Cali croque dans une fraise, le sourire aux lèvres, je l'imite. Miam, trop trop bon. Pas vraiment de saison par contre mais arf, tant pis pour l'écologie cette fois-ci, j'passerai faire un don sur le site de Greenpeace demain pour me racheter. "Ok, ne m’interrompt pas, compris ?" Je hoche la tête en mimant un zip sur mes lèvres. "Motus et bouche cousue." Je vibre au fil de son récit, une vraie conteuse Cali, elle sait ménager le suspens, travailler ses effets. Je suis pendue à ses lèvres, en faisant gaffe à pas avaler le champagne de travers. Le bisou, le bisou, je l'attends. Et non ! faux espoir. "J’crois que j’craque pour lui Num’, mais j’arrive pas à le cerner tu vois ? Il est… bipolaire ? J’en sais rien, vraiment.. et d’un autre côté j’ai accepté un rencard sur Tinder alors.. j’fais n’importe quoi hein ? Dis le, t’as le droit !" La bouche ouverte. Mais noooon ? Un rencard Tinder carrément ? Je secoue la tête, en gloussant. Faut pas que je joue à la sainte nitouche, depuis mon rencard avec Tamsin, j'étais allée faire un tour sur l'appli aussi. Je sais pas, dernière tentative de rencontrer le prince charmant et d'arrêter avec mes conneries. Mais ça veut pas. "T'es pas cro-yable !" OH ! Sa main s'affale sur mon épaule, elle écarquille ses deux grands yeux. "OH ET ATTENDS ! Le pire dans tout ça, c’est que je lui ai souhaité la bonne année.. par texto ! J’ai signé « Tendrement, Cali »… ! TENDREMENT NUMA !" Elle bascule en arrière, se planque sous un oreiller. J'éclate de rire, aux larmes. Ten-dre-ment. -"Si avec ça il te tombe pas dans les bras je comprends rien aux hommes." Je lance taquine, toujours tordue de rire, en venant arracher l'oreiller sous lequel elle se cache. J'ai le sourire jusqu'aux oreilles, j'attrape sa joue de mes doigts, roooh elle est trop chouqui ma Cali. Je finis de la taquiner, je me cale de nouveau, j'ai mal aux abdos, gobe une fraise. "Tu voulais dire quoi par bipolaire ? Parce que ça sonne un peu, j'sais pas bizarre ? Tu t'es pas entichée d'un gars louche au moins ?" Fin entichée est un bien grand mot, la vie sentimentale de Cali c'est l'auberge espagnole.

Tu lui déblatères tout, absolument tout. T’essayes de rien oublier, offrant à Numa chaque petit détail croustillant sur ton histoire avec Caleb. Histoire, comme ci.. c’était plutôt une tentative de brouillon, oui. Tu t’emballes, clairement. Tu l’sais ça, parce que sinon t’aurais jamais accepté ce rendez-vous sur Tinder avec Mickey. T’es pas cro-yable ! Et là, tu lui sors, comme une révélation, la plus grosse de tes conneries. Enfin « connerie ». C’est juste qu’en relisant ton texto, totalement sobre, tu te serais donné un million de claques pour avoir pu lui envoyer un mot pareil. Tendrement. Tu sortais d’où, Cali ? De 1753 ? Si avec ça il te tombe pas dans les bras je comprends rien aux hommes. Elle rit aux éclats et tu fais vite de l’accompagner alors que l’oreiller sous lequel tu te cachais disparais et que ses doigts aggripent ta joue. Mamie Numa. Arrête, j’te jure, j’viens de signer la fin de quoi que ce soit de possible avec ça. Et à nouveau, un éclat de rire. Mieux vaut en rire qu’en pleurer, pas vrai ? Tu voulais dire quoi par bipolaire ? Parce que ça sonne un peu, j'sais pas bizarre ? Tu t'es pas entichée d'un gars louche au moins ? Un peu plus sérieuse, cette fois, tu gobes une fraises et hausses les épaules, rattrapant ta coupette de champagne. J’sais pas.. quand j’l’ai revu à la gare, il semblait pas lui-même tu vois ? Pas comme on l’a rencontré au cimetière. Il m’a parlé de son passé, de certains trucs qu’allaient pas.. et après ça allait mieux, un autre type. Et pareil à la piscine, quand le vigil nous a interpelé, il était plus le même.. Mais j’l’aime beaucoup quand même. que tu souffles à moitié dans ton verre, laissant le champagne glisser dans ta bouche. Tu lui épagnes le passage où Caleb t’avais appris ses excès de violence avec son ex-femme, elle te prendrais pour une folle et t’as pas spécialement envie. C’était du passé, tout ça. On s’est pas revu depuis. J’crois que j’attends qu’il reprenne contact.. j’veux pas faire la nana trop intéressée, tu vois ? reprends-tu en penchant la tête sur le côté, mordant dans une nouvelle fraise. Trop compliqué, les hommes.