Invité
est en ligne
Invité
( when the people i used to know found out what i had been doing, how i had been living, they asked me why. but there's no use in talking to people who have a home, the have no idea what it's like to seek safety in other people, for home to be wherever you lie your head. @Quito Lannister )
T'es assise, là, sur cette petite banquette de musée, les pieds endoloris par plus d'une heure de marche à travers les couloirs de l'édifice. Tu t'es arrêtée là il y a dix minutes, un peu par hasard, histoire de faire une petite pause dans ton exploration, et c'est seulement lorsque tu as relevés les yeux que tu as découvert l'oeuvre à laquelle tu faisais face. Ce n'est pas l'unes de tes préférées, mais sa simple vision parvient à t'arracher un pincement au coeur. L'une des premières créations de Botticelli, réalisée à Florence il y a près de cinq-cents ans. Tu as toujours eu un faible pour l'art Italien, que ce soit dans l'architecture, la peinture ou la sculpture, car à travers le raffinement tu perçois toujours une pointe de too much, qui te rappelle ta contrée natale. Tu n'as pas mit les pieds chez toi depuis cinq mois et même si tu te plais à vivre loin de ta famille, la campagne Toscane te manque. La vie est bien différente à Boston et tu peines encore à t'y sentir vraiment chez toi. Il faut dire que si tu t'ouvrais davantage au monde et aux gens qui t'entourent, tu t'y sentirais beaucoup mieux Lucrezia. A jouer les solitaires, tu finis par l'être un peu malgré toi, mais ça tu ne l'admettras jamais vraiment. Ta fierté t'en empêche, alors tu découvres la région par tes propres moyens, tu fais tes visites à ton rythme, lorsque tu n'as pas cours. Au moins, tu ne restes pas cloîtrée toute seule chez toi. En y pensant, tu lâches un soupir tant la situation te semblerait pathétique. Peut-être devrais-tu essayer d'accorder ta confiance à autrui, mais l'effort te semble tout bonnement insurmontable. Ce n'est pas quelque chose qui t'as réussi par le passé et t'en viens à te dire qu'il est probablement préférable de rester dans les rangs, de suivre le chemin que t'as tracé ta mère, en t'accordant quelques écarts seulement de temps en temps. Sauf que ces écarts deviennent de plus en plus récurrents, et que t'es à deux doigts de perdre le contrôle. T'espères que tes petites escapades nocturnes n'auront pas trop d'impact sur ton existence, si ce n'est t'apporter cette dose de folie qui te manque tant. Tu jettes un ultime coup d’œil à la peinture en face de toi, comme pour lui dire adieux, à elle ainsi qu'à Florence, avant de sortir de la salle et te diriger vers une exposition temporaire. Il s'agit d'un palais des glaces, tout ce qu'il y a de plus banal, détourné en sorte d'oeuvre d'art. Tu hausses les sourcils, intriguée. Tu devines qu'il doit s'agir d'un genre de travail d'introspection, du style : accepter que l'art est partout autour de nous et surtout en nous. Quelque chose comme ça. Dans tout les cas, le concept t'amuse, alors tu te lances dans ce labyrinthe aux milles reflets. Un regard par dessus ton épaule te permets de remarquer la présence de quelqu'un d'autre et tu devines qu'il s'apprête également à tenter l'expérience. Ça ne t'arrange pas forcément mais tu ne comptes pas interdire l'accès à tout le monde simplement parce que tu as tendance à préférer la solitude.
(Invité)