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3AM AND I'M HERE, THINKING BOUT YOU
Il faisait froid, beaucoup trop. Les trois heures du matin venait tout juste d'être dépassé par les aiguilles et Jonah déambulait vivement dans les rues. Pour une fois, il avait un but et une destination. Peut-être en effet qu'elle était toujours la même ces derniers temps, mais y pouvait-il sincèrement quelque chose ? Dans sa tête, dans ses veines, sous sa peau, il vagabondait partout il parvenait à se frayer un passage. Arès était omniprésent. C'était maladif, malsain, nocif, obsessionnel, sûrement excessif ; il ne savait faire autrement, c'était toujours trop ou pas du tout, en l’occurrence, son aîné avait su le piquer là ou il fallait, sans mauvais jeu de mot, puisqu'il semblait fermement accroché à lui, pour ne pas dire « vitalement attaché ». C'était dangereux, il le savait, et alors ? Qu'avait-il à risquer, à perdre, qu'avait-il seulement qui vaille la peine de faire demi-tour, de réfléchir à deux fois ? Rien. Il n'avait rien, pas même un avenir brillant qui pourrait volontiers lui donner l'envie de ne pas sauter la tête la première dans une relation capable de l'achever. Il avait besoin de lui, plus qu'il n'avait besoin d'héroïne, inutile de préciser que la seule drogue qui coulait dans ses veines portait le prénom d'Arès.
Comme promis, il se rendait chez celui qui ne daignait pas quitter son esprit, de jour, comme de nuit. Il ne l'avait plus vu depuis ce fameux soir ; ce soir où il était venu cogner à sa porte pour une arme, un réconfort, un soutien. Leur lien si particulièrement fort avait été brusquement rompu par l'absence soudaine de Jonah, involontaire certes. Comment lui dire, comment peut-on seulement annoncer le pire ? Il se l'était toujours demandé, aujourd'hui encore. Les douleurs elles, étaient belles et bien présentes pour lui faire savoir combien il en avait baver ces dernières semaines, combien il avait dû ramper. Entre sevrage imposé par les parents et repos obligatoire ordonné par ses médecins, il jugeait pouvoir s’octroyer une pause en compagnie de la seule personne qui n'aurait probablement jamais pitié de lui et dieu sait combien c'était important à ses yeux. C'était principalement pour cette raison qu'il marchait dans les rues, finement vêtu d'un bas de jogging sombre et du pull que Arès avait malencontreusement oublié chez lui, il y a de ça un moment. Il ne le quittait plus, bien trop confortable selon lui – bien qu'il le nierait, il le portait seulement pour l'odeur imprégné au tissu, un parfum familier, enivrant, dont il ne pouvait visiblement pas se passer.
Ce n'est qu'une fois devant sa porte qu'il se demandait s'il n'était pas un peu stupide ; il était déjà venu le déranger en pleine nuit et Arès n'avait pas été terriblement ravi de le voir. Jonah commençait à douter, à se raisonner, se dire qu'il n'avait pas le droit d'être ici, et pourtant. C'est un courage surhumain dont il avait usé pour lever le bras et oser frapper contre la porte d'entrée, nichant finalement ses mains dans les manches du pull quelque peu trop large pour lui. Il avait besoin de s'excuser en personne, de lui dire qu'il n'avait jamais désiré disparaître de cette façon, bien que ça ne soit pas de sa faute il ne parvenait pas à cesser de s'en vouloir. Il savait qu'il ne parviendrait jamais à avouer pleinement que son instabilité émotionnelle le traînait souvent dans des situations telles que celle-ci, cependant il pouvait au moins essayer, peut-être, d'aborder le sujet concernant sa santé. De prévenir qu'un jour il s'en irait sûrement, mais sans jamais revenir. Rien que d'y penser, il le savait ; il n'y arriverait pas et l'envie de retourner se fondre sous sa couette lui brûlait vivement la peau. Malgré ça, il restait planté là, devant sa porte, à attendre qu'il lui ouvre, ou pas. Il attendrait juste ici, peu importe combien de temps il attendrait, il désirait juste le voir.
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ϟ Je n’ai jamais désiré ça, je veux dire. Être accroché à toi, vouloir savoir pourquoi tu t’es absenté comme une merde autant de temps, et franchement. J’arrivais du mal à le gérer, j’avais du mal à me dire qu’il y avait un truc qui clochait, que ça me dérangeais pas de passer tellement de temps avec toi, que finalement je pourrais à la limite oublier les alentours, comme si j’étais persuadé que tu pourrais me suffire. J’étais allongé sur le lit, j’observais longuement le plafond en fronçant les sourcils. Qu’est-ce qu’il m’arrive putain, pourquoi je ne suis plus apte à faire les choses comme il faut, pourquoi je n’arrive simplement pas à reprendre le court de ma vie, à mettre les choses dans l’ordre. Je suis obligé de me mettre dans des combats pour avoir de l’argent, je peux même plus vendre la drogue, ou même simplement de l’herbe parce que pour le moment, à l’extérieur, il y a des gens qui veulent ma peau. Alors je suis coincé dans cet appartement qui est pour le moment le plus sûr, bien que je sois certain qu’à tout moment il ne deviendra plus, et que je me dois de déménager au plus vite. Je regarde rapidement mon téléphone, aucun message, je devrais presque dire que c’est une bonne nouvelle, que c’est mieux ainsi, que je préfère que personne ne prenne contacte avec moi, je préfère qu’on me foute la paix durant quelques heures, qu’on ne vienne pas me dire qu’il faut pas que je sorte, ou même des messages d’inquiétudes. Je suis grand non ? Non, je suis juste un gamin terrifié, et incapable de mener sa propre vie comme il se doit, alors, je devrais peut-être juste fermer ma gueule et accepter que quelques personnes veuillent bien s’occuper de moi.
En me demandant pourquoi tu ne répondais plus, je t’écrivais un dernier message en te demandant ce que tu foutais, et pourquoi tu m’étais autant de temps à répondre alors que d’habitude tu répondes relativement vite. Peut-être que tu t’es lassé, peut-être que tu as trouvé mieux ailleurs, et ces idées me donnent envie de tout fracasser. Je sais, on est rien les deux, pas vrai ? Je veux dire, qu’est-ce qu’on pourrait être ? Ma conscience qui ricane derrière mon dos, en me demandant pourquoi je me mettais dans un état pareil. Et elle avait raison, je t’en voulais de m’ignorer, et je t’en voulais de me faire sentir ainsi. En me levant de mon lit, je marche jusqu’à la cuisine pour prendre une bière dans le frigo. Il est clairement pas l’heure de boire ce genre de merde, mais j’ai besoin d’oublier certaines choses, certaines pensées. J’allume la télévision afin de mettre n’importe quoi, histoire d’avoir un petit fond sonore, et c’est soudainement que j’entends des coups contre ma porte. Je fronce les sourcils, me levant. Automatiquement je vais chercher l’arme en guettant rapidement qui cela pouvait être à cette heure. Et quand je vois ton visage, j’en viens à soupirer. Tu as tendance à venir à ces heures, je comprends vraiment pas. Ouvrant, l’arme caché. Je m’adosse contre l’encadrement de la porte en croisant les bras contre mon torse. « Je suis vraiment heureux de voir que tu as eu les couilles d’enfin venir t’expliquer. » Même si je ne voulais pas l’entendre dans le fond, je savais que c’était pas pour aller tirer un coup ailleurs, mais j’avais réellement l’impression que tu te foutais de moi. Me décalant, je te laissais quand même entrer dans l’appartement, remarquant bien que tu avais mon pull sur toi, détail qui me faisait plaisir, et me soulageais un peu. « Tu as tendance à venir à la même heure, la prochaine fois dors ici, ça t’évite de traîner dans ce genre de quartier. » Je voulais être protecteur et j’espérais que tu le sentes, malgré ma mauvaise humeur. Raclant ma gorge, je viens m’installer sur le coin du canapé en te laissant la place pour venir m’y rejoindre, je buvais de longues gorgées, tout en laissant quelques fois mon regard s’éterniser sur ton visage. « T’as mauvaise mine. » Tes traits sont pas comme d’habitude, et c’est à la limite de m’inquiéter, même si je ne le montre absolument pas.
En me demandant pourquoi tu ne répondais plus, je t’écrivais un dernier message en te demandant ce que tu foutais, et pourquoi tu m’étais autant de temps à répondre alors que d’habitude tu répondes relativement vite. Peut-être que tu t’es lassé, peut-être que tu as trouvé mieux ailleurs, et ces idées me donnent envie de tout fracasser. Je sais, on est rien les deux, pas vrai ? Je veux dire, qu’est-ce qu’on pourrait être ? Ma conscience qui ricane derrière mon dos, en me demandant pourquoi je me mettais dans un état pareil. Et elle avait raison, je t’en voulais de m’ignorer, et je t’en voulais de me faire sentir ainsi. En me levant de mon lit, je marche jusqu’à la cuisine pour prendre une bière dans le frigo. Il est clairement pas l’heure de boire ce genre de merde, mais j’ai besoin d’oublier certaines choses, certaines pensées. J’allume la télévision afin de mettre n’importe quoi, histoire d’avoir un petit fond sonore, et c’est soudainement que j’entends des coups contre ma porte. Je fronce les sourcils, me levant. Automatiquement je vais chercher l’arme en guettant rapidement qui cela pouvait être à cette heure. Et quand je vois ton visage, j’en viens à soupirer. Tu as tendance à venir à ces heures, je comprends vraiment pas. Ouvrant, l’arme caché. Je m’adosse contre l’encadrement de la porte en croisant les bras contre mon torse. « Je suis vraiment heureux de voir que tu as eu les couilles d’enfin venir t’expliquer. » Même si je ne voulais pas l’entendre dans le fond, je savais que c’était pas pour aller tirer un coup ailleurs, mais j’avais réellement l’impression que tu te foutais de moi. Me décalant, je te laissais quand même entrer dans l’appartement, remarquant bien que tu avais mon pull sur toi, détail qui me faisait plaisir, et me soulageais un peu. « Tu as tendance à venir à la même heure, la prochaine fois dors ici, ça t’évite de traîner dans ce genre de quartier. » Je voulais être protecteur et j’espérais que tu le sentes, malgré ma mauvaise humeur. Raclant ma gorge, je viens m’installer sur le coin du canapé en te laissant la place pour venir m’y rejoindre, je buvais de longues gorgées, tout en laissant quelques fois mon regard s’éterniser sur ton visage. « T’as mauvaise mine. » Tes traits sont pas comme d’habitude, et c’est à la limite de m’inquiéter, même si je ne le montre absolument pas.
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Le vent s'invitait au travers du tissu, caressant sa peau d'un courant frais, d'une brise nocturne glaciale. Difficile de rester immobile, en tête à tête avec une porte, plus dur encore de savoir qu'elle ne s'ouvrirait peut-être jamais, que l'autre jour avait été la dernière fois, le dernier regard, le dernier baiser, la dernière étreinte. Peut-être n'était-il pas seul, peut-être qu'une douce silhouette dormait dans ses draps, occupait ses nuits hivernales et le réchauffait d'une manière qu'il lui était bannit d'imaginer. Il préférait se dire que Arès s'était abandonné aux bras de Morphée, seul, dans un grand lit vide. Il préférait se dire qu'il pensait à lui, même un peu, de temps en temps, qu'il ne l'avait pas oublié, pas complètement, qu'il le voyait parfois, dans les abysses de ses pensées, qu'il songeait, souvent, à lui parler, de tout, de rien, n'importe quand, n'importe où, le voir, secrètement, discrètement, à l'abri des regards, le serrer dans ses bras jusqu'à en perdre le souffle. Il préférait se dire qu'il n'y avait que lui, qu'il était le seul, l'unique, parce que quand bien même c'était un terrible mensonge, c'était bien moins douloureux que la vérité, violente et meurtrière. Jonah n'était pas idiot, il savait qu'il pourrait lui promettre monts et merveilles, lui décrocher Lune comme Soleil, il ne pourrait jamais lui suffire, il ne serait jamais assez ; tout bonnement parce que Arès avait un travail, un boulot qui lui demandait de faire une croix sur toute relation. Il ne pourrait pas s'abandonner totalement à quelqu'un en sachant que d'autre part, bien que professionnel, sa bouche se délectait d'une autre, c'était inconcevable, il n'y arrivait pas, il ne voulait pas avoir à le partager et c'est sur cette douloureuse pensée que la porte s'ouvrait sur la cause de ses maux.
Jonah relevait ses deux iris sombres, percutant ceux d'Arès de plein fouet. Ses mots ne l'étonnaient pas, il se doutait que l'accueil n'aurait en aucun cas été chaleureux, surtout après un tel temps sans nouvelles. Sans se faire prier, il entrait dans le cocon toujours aussi agréable de son vis à vis, observant les quatre coins de l'appartement comme si c'était la première fois. Au fond, c'était une simple manie, un réflexe, parce qu'après ce qu'il aurait à lui dire, il n'aurait probablement plus le droit de mettre les pieds ici. Il ne se faisait pas d'illusions, il avait déjà été trop déçu par l'Humain lui-même, rejeté pour quelque chose dont il n'avait pas le moindre contrôle. Souvent, autrui ne désirait pas s'encombrer d'un poids supplémentaire et il savait, il savait sûrement mieux que personne combien Arès avait déjà des problèmes et une vie terriblement complexe, alors voudrait-il avoir sincèrement à se traîner ce lourd secret sur les épaules, parce qu'en effet, c'en était un. Jonah restait muet, hochant faiblement la tête suite aux dires de son aîné. Il aimait le voir de la sorte, protecteur comme personne, ça le faisait d'autant plus se sentir en confiance, spécial, particulier. D'un pas fatigué, las, anxieux, il venait s'asseoir sur le canapé, non proche d'Arès parce qu'il savait qu'il lui en voulait et il ne désirait pas s'attirer davantage ses foudres. Sa remarque venait lui arracher un regard alors qu'il jouait distraitement avec les manches du pull qu'il portait. Où était donc passé cette assurance sans faille, son courage de plomb, son indifférence ? La seule voix d'Arès faisait fondre les barrières, les multiples carapaces que le cadet s'imposait par crainte, par sécurité.
Il lui faudrait du temps pour déblatérer les mots corrects qui puissent expliquer la situation alors, d'un geste lent, il glissait sur le canapé pour se rapprocher de lui et déposait délicatement sa main sur la sienne, comme s'il était terrifié à l'idée de le voir se briser sous son toucher. Une simple caresse, tout en douceur, ses doigts saisissaient la bière fraîche qu'il tenait entre ses paumes pour la faire sienne quelques secondes, buvant une unique gorgée avant de la lui rendre. Un simple geste de bravoure, seulement pour s'offrir un élan de force qu'il jugeait éteinte depuis qu'il avait passé le pas de la porte ; « je sais, je suis en sevrage, je, j'ai arrêté de me piquer », avouait-il en premier. Pourquoi ? La réponse viendrait plus tard. C'était les seuls mots qui étaient parvenu à s'extirper de sa bouche et c'était déjà pas mal. « Ça fait presque une semaine maintenant » et diable que c'était dur, plus difficile encore que la première fois. Le manque constant était compliqué à gérer alors il s'isolait dès qu'il le pouvait pour dormir, dormir jusqu'à être anesthésié de toutes émotions, de tous sentiments, hors mis ceux qu'il éprouvait pour Arès et qui eux, étaient irrémédiables. « Je suis désolé de débarquer comme ça, j'arrivais pas à dormir, j'ai vu ton pull sur mon bureau et j'ai pensé à toi, je me suis dis que tu voudrais peut-être savoir pourquoi », pourquoi il avait disparu, pourquoi pas de nouvelles, pourquoi débarquer maintenant, au milieu de la nuit ; « mais d'abord j'ai besoin que tu me promettes que tu rangeras ta pitié dans un placard et que ce placard là tu l'ouvriras jamais, je sais que les promesses c'est pas ton truc et c'est pas le mien non plus mais là tout de suite j'ai besoin d'un truc concret et ce que j'ai à dire est assez compliqué comme ça alors si tu voulais bien.. Juste, s'il te plait », bon, et bien c'était déjà très mal parti.
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ϟ Je suis pas franchement super agréable comme type, et je le sais. Je sais que j’ai à peine quelques expressions, que je montre pas mes sentiments, et clairement je suis conscient que ça fait le stéréotype parfait du gars qui vit dans la rue. Mais les gens, les gens ne prennent jamais le temps de comprendre, ils ne prennent jamais le temps de connaître un peu. Alors peut-être que je suis malade, parce que j’ai réellement un putain de problème et que je dois aller me faire soigner, que j’ai encore cette arme cachée dans l’un de mes tiroirs, sans doute parce que j’attends que ça soit le moment, le moment d’agir, le moment d’affronter si c’est maintenant ou non, ma mort. Je te regarde longuement, plissant des yeux quand tu viens à me citer sur le fait que tu ne te piques plus, bien que j’étais fier de toi, j’hocher la tête grandement en t’observant du coin de l’œil. Je suppose que je devais dire quelque chose, mais je crois pas être à la hauteur, surtout venant du gars qui te vendait les merdes que tu prenais. « T’as fait un bon choix. » Je détourne le regard sur les images que ma télévision fait défilés. Bien que je ne sois pas trop concentré à ce sujet, c’est juste pour avoir du bruit au fond, rien de très prenant. J’ai bien vu que tu portais mon pull, sans doute qu’il te tenait chaud, sans doute que tu aimais le mettre quand ça n’allait pas, ou j’en sais rien, je suis totalement paumé, je ne sais même pas quoi te répondre, je ne fais juste que dévaler mes iris clairs sur ta tenue en hochant la tête d’en bas en haut, conscient que tu allais me sortir que tu préférais qu’on arrête, que tu préférais aller ailleurs, même si c’était pour le moment le cas, je crois que t’allais juste me dire quelque chose de vraiment pas bon, et dans le fond, j’espérais me tromper. « J’ai jamais eu pitié de personne, encore moins de mes proches. Je comprends pas pourquoi tu me sors ça. Comme si tu ne me connaissais pas un peu. » Soupirant d’agacement, je me redresse du divan pour te contourner et aller chercher une bonne bouteille de whisky. Je suis débout depuis presque vingt-quatre heures, et je présume que ma fatigue commence déjà à me jouer des mauvais tours. « Tu devrais me dire clairement les choses. Ne passe pas dans des chemins, ça sert à rien. Je te demande juste de m’expliquer pourquoi un moment t’es content de me voir et le lendemain tu disparaît comme un véritable connard de première ? » C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité, surtout en sachant comment j’étais avec les gens. Je prends sur moi, avant de me servir un verre et de sortir mon paquet de cigarettes, m’en allumant une au passage.
Peut-être que t’allais simplement me dire que tu voulais juste prendre du temps, ou non, que durant ton absence tu as rencontré quelqu’un qui grâce à lui, tu ne te piques plus, et moi, je serais obligé de sourire comme un salaud, en te disant que tu fais bien, parce que je saurais jamais faire mieux, et que je pense pas qu’avec moi tu aurais pu arrêter quoique ce soit. Je tourne le regard vers toi, te tendant ma main pour t’inciter à prendre place à mes côtés, non parce que de te voir comme ça debout, c’était impossible. « Tu vas finir par tomber dans les pommes à force d’être debout, et je pense pas que t’as besoin de l’être pour me parler de tes choses. » Quelles choses ? Je me torturais l’esprit afin de simplement réfléchir aux possibilités qu’il y avait. Il pourrait tellement avoir de choses, tellement de choses importantes ou peut-être pas. Peut-être que tu voulais plus me foutre la trouille qu’autre chose, et tu aurais particulièrement bien joué ton tour. Passe le bout de ma muqueuse entre mes lippes, je ressens ce silence comme une certaine gêne, contrairement aux autres silences que nous avions eu les deux, celui-ci est bien plus étrange, bien plus gênant. Pourtant, je faisais mine de rien, je détournais mon regard en direction de le télévision, tout en buvant de longues gorgées de cet alcool, mélangeant le tout avec ma cigarette bien entamée. Je me dis, que les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules, j’ai eu que de la merde en cette fin d’année, j’ai jamais eu une vie aussi merdique que j’ai actuellement. Je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça, je me suis surpris à me dire que c’était comme ça, que j’allais être voué à avoir une minable vie et que je ne pourrais absolument rien y changer, malgré si oui ou non, je changerais d’attitude, alors autant être jusqu’à la fin comme je suis, autant profiter encore de bons moments que la vie me donnent, aussi fragiles sont-elles. J’accole mon dos contre le dossier de mon canapé, il fait sombre, il n’y a que les lumières de la télévision qui se reflètent sur nos visages. Tu es bien plus pâle que dernièrement, et ma conscience me dit que c’était ça, que c’était peut-être ta santé, que tu n’allais pas bien, et je commence à flipper. Je reste silencieux, je reste sérieux en caressant la naissance de ma barbe au niveau de mon menton. Tout en posant mon regard sur ta personne. « Parle-moi, je t’écoute. Dis-moi ce qu’il ne va pas. Je vais pas t’obliger, t’es là, t’es venu me dire quelque chose, je t’écoute. » Dis-moi juste la vérité.
Peut-être que t’allais simplement me dire que tu voulais juste prendre du temps, ou non, que durant ton absence tu as rencontré quelqu’un qui grâce à lui, tu ne te piques plus, et moi, je serais obligé de sourire comme un salaud, en te disant que tu fais bien, parce que je saurais jamais faire mieux, et que je pense pas qu’avec moi tu aurais pu arrêter quoique ce soit. Je tourne le regard vers toi, te tendant ma main pour t’inciter à prendre place à mes côtés, non parce que de te voir comme ça debout, c’était impossible. « Tu vas finir par tomber dans les pommes à force d’être debout, et je pense pas que t’as besoin de l’être pour me parler de tes choses. » Quelles choses ? Je me torturais l’esprit afin de simplement réfléchir aux possibilités qu’il y avait. Il pourrait tellement avoir de choses, tellement de choses importantes ou peut-être pas. Peut-être que tu voulais plus me foutre la trouille qu’autre chose, et tu aurais particulièrement bien joué ton tour. Passe le bout de ma muqueuse entre mes lippes, je ressens ce silence comme une certaine gêne, contrairement aux autres silences que nous avions eu les deux, celui-ci est bien plus étrange, bien plus gênant. Pourtant, je faisais mine de rien, je détournais mon regard en direction de le télévision, tout en buvant de longues gorgées de cet alcool, mélangeant le tout avec ma cigarette bien entamée. Je me dis, que les mauvaises nouvelles ne viennent jamais seules, j’ai eu que de la merde en cette fin d’année, j’ai jamais eu une vie aussi merdique que j’ai actuellement. Je me demande ce que j’ai fait pour mériter ça, je me suis surpris à me dire que c’était comme ça, que j’allais être voué à avoir une minable vie et que je ne pourrais absolument rien y changer, malgré si oui ou non, je changerais d’attitude, alors autant être jusqu’à la fin comme je suis, autant profiter encore de bons moments que la vie me donnent, aussi fragiles sont-elles. J’accole mon dos contre le dossier de mon canapé, il fait sombre, il n’y a que les lumières de la télévision qui se reflètent sur nos visages. Tu es bien plus pâle que dernièrement, et ma conscience me dit que c’était ça, que c’était peut-être ta santé, que tu n’allais pas bien, et je commence à flipper. Je reste silencieux, je reste sérieux en caressant la naissance de ma barbe au niveau de mon menton. Tout en posant mon regard sur ta personne. « Parle-moi, je t’écoute. Dis-moi ce qu’il ne va pas. Je vais pas t’obliger, t’es là, t’es venu me dire quelque chose, je t’écoute. » Dis-moi juste la vérité.
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Du plus loin qu'il se souvienne, ça avait toujours été facile ; s'exprimer n'avait jamais été une épreuve. Jonah était toujours parvenu à dire ce qu'il pensait sans avoir à s'attarder sur la formulation des phrases, il balançait des mots à la volée et tant pis, tant pis si la personne à qui il s'adressait se sentait mal, blessée, humiliée, ce qu'elle éprouvait n'avait en aucune façon emprise sur ses propres sentiments, parce que jusqu'à maintenant ils étaient profondément enterré dans les abysses de son être, sans le moindre moyen de s'échapper, sans possibilité de voir le jour alors, en effet, aujourd'hui, devoir dire la vérité était probablement le plus dur combat qu'il ait eu à mener. Il s'était toujours recroquevillé derrière son indifférence, son impassibilité et son détachement à toute épreuve, cependant ce soir, cette nuit, il ne pouvait pas, il était trop tard pour faire marche arrière, pour reculer et choisir de ne rien dire. Jonah avait toujours détesté le mensonge, plus que n'importe quoi. Il préférait qu'on le regarde droit dans les yeux, qu'on lui crache les pires horreurs du monde, qu'on lui déclare d'abominable chose capable de l'achever là, sur place, qu'on lui brise le coeur sans scrupules, plutôt qu'on détourne le regard, un sourire aux lèvres, pour lui souffler de délicieux mensonges qui, un jour au l'autre, se verrait révéler et réduirait en cendres les lambeaux d'âme et de raison qu'il lui restait.
Personne n'avait dit que ça serait facile, certes, mais il aurait espéré se retrouver devant lui avec davantage de confiance, davantage de courage. Il était démuni d'envie, il n'attendait plus rien, les miracles n'existaient pas et il connaissait déjà la chanson, admettre l'état actuel dans lequel il était équivalait à faire fuir. Il en avait vu des gens lui tourner le dos, des messages sans réponses, des regards évités, il en avait connu des déceptions, il en avait eu l'habitude par le passé et c'est précisément la raison pour laquelle il n'avertissait plus les autres de son état. Ses proches l'étaient, c'était suffisant. Tant pis s'il perdait connaissance devant autrui, s'il se sentait subitement affaibli, s'il se mettait à saigner abondamment après une rude quinte de toux, il trouvait toujours les mots, toujours la justification à tout et ça leur arrachait un sourire satisfait, ça les rassurait, parce qu'au fond, c'est ce que tout le monde désirait, l'avoir à leurs côtés pour le meilleur, le pire ils en voyaient déjà bien assez et ça, il pouvait le comprendre. Il était venu avec l'idée de déblatérer les choses avant de repartir comme il était arrivé, et peut-être, certainement, qu'il repartirait en sachant qu'il ne le verrait plus, que c'était la dernière fois. Un frisson de terreur parcourait son échine ; il n'avait jamais été aussi effrayé à l'idée de devoir simplement dire la vérité. Lui, il s'était fait à l'idée de partir, il n'avait plus peur désormais, c'est pour les autres qu'il avait peur, pour ceux qui restaient.
Ses iris sombres ne daignaient plus le quitter, jusqu'à ce que finalement il n'enfonce son dos dans le dossier du canapé, abaissant le regard sur les manche de son pull avec lequel il perdurait à jouer distraitement. La voix d'Arès le poussait à parler, l'encourageait, bien que ses mots le secouaient davantage à chaque fois. « Je vais pas te raconter ma vie parce qu'entre nous, c'est pas tellement divertissant mais je vais quand même t'expliquer un minimum pour que tu saches que je t'invente pas un truc tout droit sorti de mon monde tordu pour que t'acceptes de continuer à me voir, tu me connais, je déteste le mensonge », commençait-il, laissant un bref soupir émaner de ses lèvres avant de reprendre ; « Un peu avant d'avoir dix-huit ans j'ai commencé à me piquer, je sortais avec quelqu'un qui se droguait et je pensais qu'il m'aimerait peut-être un peu plus si je faisais ça pour lui ? C'est probablement l'erreur qui m'a sauvé la vie », malgré la dureté des choses, il trouvait le moyen de laisser échapper un rire, un mince sourire sur les lèvres. « Après avoir fêté mon anniversaire j'ai perdu connaissance, moi-même je croyais que c'était une overdose mais on faisait tous fausse route, quoi qu'il en soit je peux te dire que mes parents étaient vachement énervé, t'aurai dû voir leurs têtes Arès, c'était vraiment un bon moment », c'était agréable de se souvenir l'époque où ses parents se comportaient encore normalement à son égard, où leur pitié n'empiétait pas sur la relation qu'ils avaient.
Arès désirait peut-être savoir maintenant, qu'il balance ça d'un seul coup, comme on retirait un pansement, seulement Jonah n'y parvenait pas alors, il y allait à son rythme et continuait sur sa lancée - « Enfin, les médecins ont décidé de m'hospitaliser après les résultats, c'était vraiment les deux mois les plus difficiles de ma vie, je t'assure, c'est vraiment une horreur la bouffe là-bas », toujours un mot pour essayer de détendre l'atmosphère, quitte à prendre une droite de sa part, il risquait le tout pour le tout, qu'avait-il à perdre sachant ce qu'il s'apprêtait à dire de vive voix ? « Je suis malade Arès », s'efforcer de ne pas s'écorcher la voix en articulant ces mots avaient probablement été la chose la plus difficile de cette éprouvante semaine. Jonah daignait tourner la tête, posant ses yeux sur ce doux visage qu'était le sien ; « Ils m'ont diagnostiqué une maladie incurable, elle attaque mes poumons et détruit mes défenses immunitaires, on peut rien y faire, je suis un traitement pour pas tomber dans les pommes à la moindre douleur mais ça me guérira pas, je, tu comprends ? Je pourrais partir demain comme dans cinq ans, ils n'en savent rien ». Imprévisible cette drôle de vie, un jour tu fêtes ton anniversaire, le lendemain on t'annonce que tu te dois de faire tes adieux à tes envies, tes rêves, ton avenir, que plus rien n'est sûr mais que c'est comme ça, que tu dois continuer à avancer et vivre avec l'idée qu'un de ces jours, tu pourrais disparaître, là, comme ça. « Le lendemain du soir où t'es venu chercher l'arme chez moi, j'ai perdu connaissance, on m'a fait hospitaliser pour des examens et ils ont décidé d'opérer, j'avais une partie du poumon gauche qui fonctionnait plus du tout et qui bloquait l'organisme respiratoire, ça s'est bien passé seulement j'ai fais une réaction allergique à l'anesthésie, je me suis réveillé seulement la semaine dernière », concluait-il, abaissant de nouveau la tête sur ses manches, prêt à se faire sermonner, à entendre des mots difficiles, mais pourtant loin d'être préparé à l'idée de devoir sortir de la vie d'Arès ; « je suis désolé, je voulais pas disparaître comme ça, je suis vraiment désolé ».
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« SERENDIPITY »
@"GHOST" & @"GHOST"
ϟ Je crois que j’étais arrivé à un stade où, j’arrivais même plus à te regarder dans les yeux. Je crois bien, que pour la première fois, j’avais peur, j’avais peur d’entendre la vérité, j’avais peur d’affronter cette chose, j’avais peur de te perdre. Alors, quand tu vins t’installer à mes côtés, je tournais mon regard vers toi, observant les traits de ton visage. J’avais l’impression de les graver un à un dans ma tête, de m’assurer que lorsque je fermerais les yeux, c’est ton visage que je pourrais entrevoir. Mais quand tu commençais à parler, quand tu me disais même une petite blague pour calmer cette ambiance, je restais presque paralysé. Je n’avais plus peur, désormais. J’étais englouti par cette haine qui s’engouffrait en moi, créant un énième monstre prêt à me dévorer de l’intérieur. Celui qui me hurlerait à chaque fois, qu’il suffit d’un rien pour te perdre, qu’il suffit d’un rien pour que tu souffres et que tu t’effaces de ce monde. Je suis là, devant toi, yeux dans les yeux, à comprendre, à déchiffrer chaque mot, chaque syllabe que tu articulais, à réaliser l’ampleur des dégâts. Comment veux-tu que je ne sois pas inquiet ? Comment oses-tu me demander simplement de ne pas m’inquiéter pour toi ? J’aurais pu, j’aurais t’envoyer chier, j’aurais pu être celui que je suis habituellement, que ça ne me touche pas, faire le gars de la rue, celui dont on ne peut que juger d’un stéréotype. Mais en ce moment, j’en avais marre. J’en avais marre de sentir qu’à tout moment je pouvais perdre tout le monde, j’en avais marre de voir que la vie était injuste, j’en avais marre de voir la mort à chaque coin de rue, celle-ci, qui me rend visite si souvent pour me souvenir des morts que j’ai pu causer, que j’ai pu avoir. Je me réfugie sous mes traits neutres, pourtant, je peux sentir qu’ils commencent à bouger, je peux sentir que je redeviens brutalement un petit gamin qui ne sait quoi faire, ni quoi dire. Qui est juste là, parce que la vie a décidée de le foutre ici, sans mode d’emploi, sans aucune explication. Alors, je me tais. Je me tais comme si ce silence pouvait me tuer, comme si tout ceci n’était qu’en réalité une vie parallèle et que dans la vie que je veux, tu n’es pas là, tu ne viens pas de me dire que tu peux mourir demain, comme dans cinq ans. Tu n’es pas là, et je suis pas là. Pendant quelques minutes, le silence s’installe dans ce petit appartement, le temps est merdique, il pleut, il fait froid. Il y a juste la télévision qui éclaire nos visages et quelques parties de nos corps. Je tourne la tête, les paupières deviennent lourdes, elles me coupent la vision pendant trois secondes.
Une, deux, trois, respire Ares. Ouvre les yeux, parle-lui, dis-lui d’accord, dis-lui que tu t’en fiches, il va disparaître, et c’est la seule chose qu’il retiendra de tout ça. J’écrase ma cigarette dans le cendrier le plus proche, je tourne mon visage auprès de toi, avant que ma phalange se redresse pour venir glisser mes longs doigts sur ta nuque, approchant nos faciès l’un vers l’autre. Je voudrais que tu sentes, que je n’ai aucune pitié. Mais je voudrais que tu sentes, que je suis au point du non-retour, et que tu ne peux, me demander de ne pas m’inquiéter.
Alors, je t’embrasse. Sans doute doucement, trop doucement. Profitant de ton goût qui s’éparpille dans ma bouche, profitant de ta chaleur contre la mienne. Profitant de ce moment, qui venait de bousculer mon quotidien, ma vision que j’avais de toi, de cette mine qui me disait que tu ne dormais pas, de ce silence, mais qui n’était rien d’autre que ta maladie qui faisait souvent surface.
Alors, ne m’en veux pas, ne m’en veux pas d’être inquiet, ne m’en veux pas de te regarder du coin de l’œil pendant que je t’embrasse. Je fais basculer ta tête en arrière, que ton corps s’allonge entièrement sur ce divan, que mon corps surplombe le tien, que mes lèvres ne quittent à jamais les tiennes. Je t’embrasse jusqu’à n’avoir plus aucun souffle, je t’embrasse jusqu’à me damner, offrir mon âme au diable pour te donner des années de vie. Je me colle contre ton épiderme, je fais en sorte que tu sentes absolument tout, même si demain ne sera plus comme avant, et même si ce sera différent, et même si je ne veux pas y penser. Je veux que tu t’oublies à mes côtés, durant ce baiser passionné. Et je me recule, les paupières s’ouvrent, ton visage se reflète dans mes iris. Et dans une voix rauque, dissimulée sous des tas de sentiments. « D’accord… »
Ce d’accord, pouvait signifiait tant de choses, et je te laissais libre choix de le comprendre comme tu le voulais. Ma main caresse ta nuque, remonte doucement sur la courbe de ta mâchoire, j’y passe mon pouce, avant de saisir ta lèvre inférieure de mes dents, et de la mordiller lentement et sensiblement. Afin de ne pas te blesser, même si tu n’as jamais été en sucre. En me reculant, t’aidant à retrouver ta place assise, je me tourne vers la télévision en prenant ta main dans la mienne, la faufilant sur mon torse, puis lentement contre mes lèvres. « T’es pas en sucre. J’sais que tout va bien aller. Pis, t’as pas intérêt à disparaître. Tu m’as pas encore fait goûter à tout tes plats. » Je souris, peut-être faussement, j’ai l’impression. Mais je ne peux pas faire autrement, pas maintenant. En toussant légèrement, je me penche en avant pour prendre en main la télécommande et de mettre en route un film d’horreur. Je sais que tu aimes ça, et ça va t’éviter de te justifier sur ce sujet qui te peine et dont tu as horreur de parler, et je ne veux pas être celui qui t’oblige à le faire. « Mon père me frappait. Quand j’étais petit, les seules fois que je me souviens, il m’a étranglé, et ma mère, je sais qu’elle se faisait sauter par le voisin, elle se faisait payer pour pouvoir se droguer. Mon père, me détestait, moi et mon frère. On dormait parterre, même dans la rue, mais il y a eu un soir, où il a été tellement violent, que je me suis ouvert le crâne, ma mère n’a rien fait, elle l’a simplement tenu, sans me lancer un regard, et ils se sont barré les deux. On a tous des secrets, tous de quoi cacher, on a tous honte, peur, de quelque chose. Mais c’est notre passé, et on peut rien y faire, toi, tu as une maladie. Et moi, je n’ai jamais reçu de l’amour de mes parents. » Et je ne voulais aucune pitié, et sincèrement, je sais que tu ne vas pas m’en donner. Je ricane, en voyant quelques images de la télévision, haussant les épaules. « La prochaine fois, je veux que quelqu’un vienne me prévenir de ton état, si tu vas à l’hôpital, que je vienne t’emmerde, même là-bas. » Que je puisse être présent, parce que c’était la seule chose que je pouvais t’offrir.
Une, deux, trois, respire Ares. Ouvre les yeux, parle-lui, dis-lui d’accord, dis-lui que tu t’en fiches, il va disparaître, et c’est la seule chose qu’il retiendra de tout ça. J’écrase ma cigarette dans le cendrier le plus proche, je tourne mon visage auprès de toi, avant que ma phalange se redresse pour venir glisser mes longs doigts sur ta nuque, approchant nos faciès l’un vers l’autre. Je voudrais que tu sentes, que je n’ai aucune pitié. Mais je voudrais que tu sentes, que je suis au point du non-retour, et que tu ne peux, me demander de ne pas m’inquiéter.
Alors, je t’embrasse. Sans doute doucement, trop doucement. Profitant de ton goût qui s’éparpille dans ma bouche, profitant de ta chaleur contre la mienne. Profitant de ce moment, qui venait de bousculer mon quotidien, ma vision que j’avais de toi, de cette mine qui me disait que tu ne dormais pas, de ce silence, mais qui n’était rien d’autre que ta maladie qui faisait souvent surface.
Alors, ne m’en veux pas, ne m’en veux pas d’être inquiet, ne m’en veux pas de te regarder du coin de l’œil pendant que je t’embrasse. Je fais basculer ta tête en arrière, que ton corps s’allonge entièrement sur ce divan, que mon corps surplombe le tien, que mes lèvres ne quittent à jamais les tiennes. Je t’embrasse jusqu’à n’avoir plus aucun souffle, je t’embrasse jusqu’à me damner, offrir mon âme au diable pour te donner des années de vie. Je me colle contre ton épiderme, je fais en sorte que tu sentes absolument tout, même si demain ne sera plus comme avant, et même si ce sera différent, et même si je ne veux pas y penser. Je veux que tu t’oublies à mes côtés, durant ce baiser passionné. Et je me recule, les paupières s’ouvrent, ton visage se reflète dans mes iris. Et dans une voix rauque, dissimulée sous des tas de sentiments. « D’accord… »
Ce d’accord, pouvait signifiait tant de choses, et je te laissais libre choix de le comprendre comme tu le voulais. Ma main caresse ta nuque, remonte doucement sur la courbe de ta mâchoire, j’y passe mon pouce, avant de saisir ta lèvre inférieure de mes dents, et de la mordiller lentement et sensiblement. Afin de ne pas te blesser, même si tu n’as jamais été en sucre. En me reculant, t’aidant à retrouver ta place assise, je me tourne vers la télévision en prenant ta main dans la mienne, la faufilant sur mon torse, puis lentement contre mes lèvres. « T’es pas en sucre. J’sais que tout va bien aller. Pis, t’as pas intérêt à disparaître. Tu m’as pas encore fait goûter à tout tes plats. » Je souris, peut-être faussement, j’ai l’impression. Mais je ne peux pas faire autrement, pas maintenant. En toussant légèrement, je me penche en avant pour prendre en main la télécommande et de mettre en route un film d’horreur. Je sais que tu aimes ça, et ça va t’éviter de te justifier sur ce sujet qui te peine et dont tu as horreur de parler, et je ne veux pas être celui qui t’oblige à le faire. « Mon père me frappait. Quand j’étais petit, les seules fois que je me souviens, il m’a étranglé, et ma mère, je sais qu’elle se faisait sauter par le voisin, elle se faisait payer pour pouvoir se droguer. Mon père, me détestait, moi et mon frère. On dormait parterre, même dans la rue, mais il y a eu un soir, où il a été tellement violent, que je me suis ouvert le crâne, ma mère n’a rien fait, elle l’a simplement tenu, sans me lancer un regard, et ils se sont barré les deux. On a tous des secrets, tous de quoi cacher, on a tous honte, peur, de quelque chose. Mais c’est notre passé, et on peut rien y faire, toi, tu as une maladie. Et moi, je n’ai jamais reçu de l’amour de mes parents. » Et je ne voulais aucune pitié, et sincèrement, je sais que tu ne vas pas m’en donner. Je ricane, en voyant quelques images de la télévision, haussant les épaules. « La prochaine fois, je veux que quelqu’un vienne me prévenir de ton état, si tu vas à l’hôpital, que je vienne t’emmerde, même là-bas. » Que je puisse être présent, parce que c’était la seule chose que je pouvais t’offrir.
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