Une Visite de courtoisie ac. Colombe Perol

Antoine & Colombe

Le sud de Boston avait l'avantage de permettre une retraite à ses résident.e.s. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà dans ma piaule de moine, en Chartreuse. On a pas idée d'aller s'amuser dehors, avec ces gens bien désagréables. Mais le monde est désagréable, le brave Timon le sait. J'étais allé en cours, ce matin… O temps ! ô mœurs ! Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Alphonse II ? Et puis voir les pauvres dans la rue ! Heureusement que je pratique la charité chrétienne aux plus démuni.e.s parce qu'illes m’affligent ! C'est bien pour ça que j'aime pas la société : y a des riches & des pauvres. Oui, j'en profite, mais aux dépends des autres & c'est pas Sa Majesté Royale (alias Monsieur mon père) qui va me laisser devenir curé. Sans compter que tout le monde — ou presque — parle anglais, la langue de nos méchant.e.s ennemi.e.s héréditaires ! Il ne manquerait plus que les allemands… Tiens, d'ailleurs : y a-t-il un.e allemand.e dans le quartier ? Parce qu'on demande toujours s'il y a un.e médecin.cienne, mais on pense jamais à demander s'il y a un.e malade ! Et comme si on pouvait pas me gâcher la journée, m'interrompre dans la lecture des Quatre Filles du docteur March, quelqu'un vient sonner à la porte. Je quittais ma lecture, agacé, pour aller ouvrir : « — Bonjour à vous ! Désolé, mais je ne reçois que le mercredi ! Nous sommes vendredi, revenez la semaine prochaine, s'il vous plaît. Bon, en vérité, je ne reçois jamais personne à un jour dit, mais si ça peut la faire partir. Oui, parce que c'est une femme…

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