(norelm) stupid things WE do

Laponie. Destination atypique mais qui tombait à pic pour Nora qui tentait d'oublier par n'importe quel moyen Boston et tout particulièrement Wilhelm. Dès l'instant où Agathe lui avait parlé du voyage Mathers, elle avait déjà sauté dans le wagon alors qu'il n'était même pas encore en chemin. Décision impulsive et stupide, elle avait constaté le lendemain, après avoir tardivement réalisé que Mathers voulait dire Wilhelm parce que Wilhelm voulait dire Mathers; il y avait 95% de chance qu'il venait. Et elle était prête à annuler Nora, pas du tout envieuse de le revoir - du moins c'est ce qu'elle se tue à se répéter pour s'en convaincre elle-même - mais Agathe avait des arguments d'enfer qui rimaient tous avec alcool. C'était tout ce dont elle avait besoin honnêtement NB, de l'alcool et sa meilleure amie. Et Samuel mais elle le reverrait à son retour. Et c'est tout ce train train qui l'emmena ici, à cette occasion, à cette soirée, dans un bar inconnu au pays du père Noël, légèrement ivre et en très bonne compagnie. Il était blond aux yeux bleus, tout l'inverse de Wilhelm, très charmant et c'était tout ce dont elle avait besoin. Elle ne se souvient honnêtement plus comment elle avait atterri à ses côtés à l'écouter discuter si passionnément de pêche à la carpe mais le fait est qu'elle était là, l'esprit assez embué ceci dit pour ne réceptionner qu'une partie sur deux de ses histoires de carpes. Putain, heureusement qu'il était beau. Beau mais long à la détente. Trop lent pour Nora. « Hey dis-moi, tu veux pas te la fermer un peu et m'embrasser ? » Heureusement aussi, il était docile et, quoi que légèrement troublé par l'interruption de la brune, il obtempéra et se pencha pour effectivement l'embrasser. Sauf que Nora avait d'un coup repéré quelque chose de plus intéressant derrière lui, ou plutôt une personne plus intéressante qui accapara son attention sans attendre. Parce qu'il accaparait tout le temps son attention, quoi qu'elle fasse, où qu'elle se trouve, dès le moment où il rentrait dans une pièce. Quand bien même il ne voulait plus d'elle. Mais ce détail, elle ne le prit pas du tout en compte ce soir, dans son état. « Heey Wilheeeelm, oh mon dieu, t'es lààà ! Viens que je te présente, je crois que j'ai rencontré l'homme de ma vie vu que tu ne veux plus de moi ! » Qu'elle cria joyeusement, en se lovant exagérément dans les bras du blond à ses côtés. Nora-Blue, ivre ? Cette question avait-elle réellement besoin d'une réponse ?

Wilhelm était au bord de l'implosion. Ses mains tremblantes s'étaient refermées. Il serrait ses poings si fort que la peau de ses phalanges étaient blanches. Il voyait en ce voyage en Laponie un échappatoire essentiel. Il avait besoin de ce moment de tranquillité pour faire le point avec lui même, se vider l'esprit avant les fêtes de fin d'année approchant. Tout ce qu'il espérait chercher ici, il avait du en tirer un trait à la seconde où il avait vu Agathe se pointer à l'embarquement en compagnie de Nora. Il la détestait. Il détestait tout le monde depuis cet instant. Il avait une envie folle de péter les plombs de tout saccager sur son passage, mais aussi, une envie oppressante de solitude. En d'autre terme, il ne se sentait pas bien du tout. C'était dans ce genre de moment - les pires - qu'il avait tout intérêt à suivre son traitement à la lettre. Le problème, c'est qu'il avait vidé sa valise dans un stress des plus fous, visualisant très bien son sachet de médicaments sur la table de sa cuisine. Il avait pensé à tout concernant Bouledepoils afin qu'elle passe la semaine chez des amis sans que rien ne lui manque, en revanche, il avait complètement oublié de prendre soin de lui. Pas de traitement pour soigner sa bipolarité. Pas de traitement. Pas de cachets. Il allait devenir fou. Il allait exploser. Se noyer sous une vague d'émotion. Se pendre avant la fin du séjour. Son premier réflexe a été de trouver un médecin dans les alentours, mais la barrière de la langue et le pays n'étant pas le même faisait toute la différence. Il était déjà à fleur de peau en rejoignant les autres pour la soirée, mais après quelques heures, de l'alcool dans le sang et une Nora décidée à le faire chier, son corps ne répondait plus de rien. « Elle est en train de lui rouler une pelle. J'te jure que j'vais les fracasser tous les deux » qu'il disait à Alan en tournant le dos à la scène. « Va prendre l'air » lui murmure son ami. Wilhelm s’exécute de manière robotique. L'air le saisit d'un coup. Il fume sa cigarette à une vitesse folle, jetant des coups d’œil affolant par la fenêtre. Elle était complétement déchirée et il était juste hors de question qu'elle se tape qui que ce soit. Ce soir ou n'importe quand. Il entrait à nouveau, réfléchissant vite et finalement, c'est Nora qui l'appelle à lui. Les yeux noirs, le pas assuré, il se dirige vers les deux et attrape le mec vivement par son haut pour le faire se lever. « Tu la touches encore une fois et je te massacre connard » Il le pousse violemment en arrière. Loin de lui l'envie de faire une scène mais là, c'est trop. Il attrape le poignet de Nora dans le seconde suivant et la force à se mettre debout et à le suivre jusque dans la première chambre vide qu'ils trouvent. « T'es obligée de te comporter comme une trainée ? » qu'il lui demande en colère. Il est entre la porte et elle. Kidnappée.

Tout est allé trop vite, beaucoup trop vite pour son cerveau et son état. Une seconde elle était lovée dans les bras de monsieur carpe, pour attirer l'attention d'un Wilhelm clairement bien remonté puis la seconde d'après, elle était dérobée du blond, maintenant au sol, le poignet emprisonné par le mather. Elle mentirait si elle prétendait ne pas être légèrement ravie de voir Wilhelm mais pour la forme, elle se débattit, tenta de se libérer. « Mais lâche-moiiii, tu me fais mal ! J'veux retourner là-baaas ! » C'était des cris digne d'une enfant en plein caprice, en train de se faire engueuler par son père après avoir été prise en flagrant délit d'une bêtise. Sauf qu'elle n'était plus une enfant et malgré qu'elle soit secrètement comblée de l'attention qu'il lui portait enfin - elle était pathétique - il n'avait pas le droit. Elle se débattit encore plus vivement mais malgré toute la volonté du monde, il avait beaucoup plus de force et clarté qu'elle. Et encore une fois, tout alla vite; sans qu'elle ne comprenne comment, la seconde d'après, elle se trouvait dans une chambre vide, à se faire insulter par Wilhelm, énervé. « Une traî-  » Est-ce qu'elle avait bien entendu ? Elle se dégagea violemment de lui, et fit un pas en arrière, les yeux lui sortant presque de la tête. Si elle était ravie d'avoir attiré son attention, elle déchanta aussitôt face à lui. Comment elle avait pu oublier à quel point il était con ? Une traînée ? Elle prit une grande respiration, força son cerveau à se concentrer et.. rit. Rit franchement aux éclats. « Je rentre dans la catégorie des filles que tu peux te taper alors non ? C'est pas ton nouvel hobby de sauter toutes les traînées d'Harvard ? » Elle avait envie de le frapper, de le cogner. Pour ce soir, pour son 'nouvel hobby', pour ces dernières semaines, pour tout, pour être lui. Mais se contentait de rire, rire jaune. « Retournes-y et lâche-moi. C'est à mon tour de me taper toute l'école, toute la ville, si j'en ai envie ! » Puis elle tenta de sortir de la pièce, se frayer un chemin vers la porte sauf qu'il la bloquait. « Pousse-toi. »

Il ne fallait pas demander à Wilhelm de faire des miracles. De toute façon, en les voyant les deux, tout laissait à penser que c'était peine perdue et que même un miracle ne pourrait rien y faire. Une fois le mec avec qui elle se trouvait hors de son champ de vision, le jeune allemand attrapa Nora pour l'emmener de force en direction de la première chambre vide qu'il trouve. Ils passaient pour des fous tous les deux, mais il s'en fichait pas mal. Au moins lui, il avait une réelle maladie. Évidemment, il ne prêtait aucune attention aux protestations de la brune. Il lui faisait mal ? Vraiment ? Ce n'était rien avec ce qui allait suivre. Non pas qu'il allait lui faire du mal physiquement, mais il n'allait avoir aucune retenue avec ses mots. « Une traî-  » Oui, une trainée. C'était tout ce qu'elle méritée à cet instant. D'ailleurs, il ne regrettait même pas ce qu'il disait dans la seconde suivante et cela prouvait à quel point il était remonté contre la jeune femme. Il se trouvait néanmoins décontenancé en la voyant exploser de rire. Sérieusement ? Le regard noir, les sourcils légèrement froncés, il la fixait incrédule. « Je rentre dans la catégorie des filles que tu peux te taper alors non ? C'est pas ton nouvel hobby de sauter toutes les traînées d'Harvard ? » - « Ah, mais c'est parfait alors ! Peut-être qu'on arrivera à s'entendre maintenant.. » qu'il lui répondait sèchement. On ne pouvait pas dire qu'il était macho, ou qu'il avait un mauvais opinion sur les femmes. Mais putain... Il ne supportait pas de voir Nora avec quelqu'un d'autre si bien qu'il n'avait aucun mal à employer les grands moyens pour lui faire regretter. « Retournes-y et lâche-moi. C'est à mon tour de me taper toute l'école, toute la ville, si j'en ai envie ! » Il serra les poings à nouveau. Elle n'avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit. Elle n'avait pas le droit. Il n'était surtout pas d'accord avec elle. Si bien que quand elle s'approcha de la porte et lui demanda de bouger, il ne fit rien. Le calme dura une seconde avant que la pression de monte et qu'il ne l’attrape pour la plaquer contre le mur, un main sur sa mâchoire pour qu'elle le regarde et l'autre sur son ventre pour la maintenir. Elle pouvait bien l'étriper avec ses mains, il n'en avait que faire. « Tu es à moi Nora » qu'il disait avec force, les yeux brouillés de larmes. « Tu pourras me faire la guerre autant que tu veux, mais tout le temps que je serai là, ne compte même pas en toucher un autre » Parce qu'il ne le supporterait pas, encore moins sous ses yeux.

Elle mentirait si elle prétendait ne pas avoir prévu la réaction de Wilhelm dès l'instant où il était apparu dans son champ de vision, derrière le blond. Son regard noir, l'expression de colère collée sur son visage, ses poings serrés; tout indiquait que rien n'allait être joyeux. Après tout, quand est-ce que c'était joyeux entre eux ? Même au pays du Père Noël, il y avait pas de miracles, pas de soirées festives pour Nora, pour eux qui finissaient enfermés dans une chambre vide, à se lancer dans de joyeuses salutations. Tellement joyeuses qu'elle en riait Nora. Et elle n'était pas au bout de ses hilarités la petite brune alors qu'il rétorquait du tic au tac à ses provocations. « Oh, oui, le salopard et la traînée, on s'entendrait merveilleusement bien, on vivrait le parfait amour, le vrai conte de fées ! » En une phrase, un mot - traînée, il l'avait rendue amère, en colère, furieuse. Comment est-ce qu'elle pouvait l'aimer, putain ? L'alcool n'aidait pas, elle tenait difficilement debout mais tout le liquide ingurgité lui boostait anormalement sa confiance et en deux mots, un ordre, elle le rembarrait aisément. Ou presque aisément. Depuis quand Wilhelm était facile et la laisserait s'en allait tout aussi facilement ? Jamais, évidemment. Elle le pressentait face à son calme qu'elle allait souffrir, encore et encore; et elle avait raison. Deux secondes plus tard, elle était violemment plaquée contre le mur derrière elle au lieu d'être libérée. Sa mâchoire était paralysée, tout comme son corps et elle le détestait, plus que jamais à cet instant alors qu'il balançait avec force et détermination un tas de conneries. Tu es à moi Nora. Oh que oui, elle le détestait. Autant qu'elle l'aimait. Quelle abrutie elle faisait à sentir son ventre se retourner avec ces trois mots, avec toutes ses acclamations possessives, sa proximité. Reprends-toi Nora, il veut juste t'anéantir. « Va te faire royalement foutre Wilhelm. » Qu'elle lui cracha presque au visage, avec difficulté dû à sa paralysie dont elle essayait réellement de s'en défaire. Mais il était fort et lui faisait mal, chose qu'elle se garda bien de lui dire. « J'suis pas à toi. J'suis plus à toi depuis que tu m'as fait clairement comprendre que tu me détestais, tu t'en souviens ? » Ce jour où elle s'était excusée encore et encore, l'avait supplié, s'était humiliée avec ses larmes, où il lui avait donné un semblant de faux espoir pour tout anéantir une minute après. Pour l'anéantir, elle. Elle en avait souffert pendant des jours, et continuait d'en souffrir  « Et devine quoi ? Le blondinet là-bas, c'est pas le premier qui passe après toi et il sera sûrement pas le dernier. » Mensonges, mensonges mais il n'était clairement pas obligé de le savoir, n'est-ce pas ? « Et j'suis sûre que tu crèves d'envie de savoir si j'prends mon pieds, non ? La réponse est : définitivement. Beaucoup plus qu'avec toi ! » Des mensonges, encore et encore. Quand bien même elle n'avait couché avec aucun autre depuis, elle savait que personne ne l'égalerait cet abruti; elle voulait juste le pousser à bout, lui faire du mal, autant de mal qu'il avait pu lui faire. Elle n'avait aucune limite, même bloquée sous lui, contre le mur, l'alcool aidant à lui faire pousser des ailes. Fini la Nora pathétique, il l'avait cherché, il l'avait trouvé.

Elle riait, mais Wilhelm était loin d'être dans le même état qu'elle. Oh non, il n'avait aucune envie de rire le jeune allemand. Il était surtout fou de rage et un rien pourrait lui faire complétement péter les plombs. Nora était simplement en train de le pousser à bout et elle savait très bien ce qu'elle faisait. Elle savait très bien qu'à un moment donné, elle allait avoir un véritable Hulk en face d'elle. « Oh, oui, le salopard et la traînée, on s'entendrait merveilleusement bien, on vivrait le parfait amour, le vrai conte de fées ! » - « Ça s'était avant que tu niques tout Nora » qu'il lui crachait au visage. Le pire dans toute cette histoire ? C'est que malgré les mots horribles qu'il avait à l'égard de la jeune femme, il savait qu'au fond il était à sa merci. Non, il n'allait pas lui pardonner si facilement, mais s'il lui arriverait quelque chose, il accourait dans la seconde très certainement. Plus les jours passaient et plus il regrettait d'être lui et d'avoir ce caractère en particulier. S'il avait su réagir de manière tempérée, il aurait pu être là pour la soutenir et rattraper un bout de cette aventure qu'ils auraient dû partager. Mais, Wilhelm avait été aveuglé par la déception. Mais chassez le naturel et il revient au galop. Le mather était incapable de garder son sang froid. En un rien de temps, il la plaqua au mur avec force, lui parlant avec la même hargne. Est-ce qu'elle en avait fini pour autant avec lui ? Non, bien sûr que non. « Va te faire royalement foutre Wilhelm. » Il n'en fallait pas plus pour qu'il ressert sa prise sur elle. Dans un excès de folie, il serait capable de la briser, comme cette fois où il avait envoyé son poing dans la figure d'Agathe. « J'suis pas à toi. J'suis plus à toi depuis que tu m'as fait clairement comprendre que tu me détestais, tu t'en souviens ? » Et ça faisait mal. Ça faisait mal d'entendre ça. Wilh avait juste envie de céder à ses émotions, d'exploser littéralement, mais il se retenait avec force. « Tu es égoïste, Nora. Pourquoi il n'y aurait que toi qui aurait le droit d'en vouloir à l'autre ? » C'est vrai, pourquoi ? Elle aussi, elle lui en a déjà voulu. Elle aussi elle le détestait. Elle donnait l'impression de n'être que la seule à décider de ce qui leur arrive. Elle ne lui appartient plus, vraiment ? « Et devine quoi ? Le blondinet là-bas, c'est pas le premier qui passe après toi et il sera sûrement pas le dernier. » Elle le brisait un peu plus. Très bien. Elle avait gagné. Il rendait les armes, dégouté par la demoiselle qu'il avait sous ses yeux. « Et j'suis sûre que tu crèves d'envie de savoir si j'prends mon pieds, non ? La réponse est : définitivement. Beaucoup plus qu'avec toi ! » Sa main tremblante se transforma en poing, un poing qui vient s'écraser violemment dans le mur. Valait mieux que ça soit la chambre d'hôtel qui prenne plutôt que la brune qui serait KO avec une simple gifle. « CASSE TOI » qu'il lui hurla dessus avec force. Qu'elle se barre si c'était son souhait. Qu'elle aille se faire sauter par tout le monde si ça lui chante. À cet instant, il ne voulait juste plus la voir si même entendre parler d'elle.

Physiquement et moralement, elle avait mal Nora, tellement mal qu'elle ne souhaitait qu'une seule chose, en finir. Avec lui. Une bonne fois pour toutes. Se revoir le supplier de lui revenir alors qu'il était plus souvent un poison pour elle qu'un médicament, que leur relation était honnêtement toxique, c'était pathétique. Le summum du pathétisme. « J'ai pas encore tout niqué, mais ça ne saurait tarder, t'inquiète pas ! » C'était maintenant un combat de celui qui fera le plus mal à l'autre, non ? Il la détruisait, elle le détruisait, c'était la définition même d'une relation toxique comme elle disait et autant ça l'anéantissait, autant le voir se briser autant qu'elle lui apportait une jouissance malsaine au plus haut point. Qu'il aille bien se faire foutre, oui. Il n'avait aucun droit de la clamer sienne quand il était le maux de tous ses problèmes dans sa vie, il était celui qui l'avait conduit à être une traînée comme il le disait si bien. Elle en avait marre de porter le chapeau pour leur relation, quasi inexistante, qui allait droit en Enfer de jour en jour. Encore une fois, elle s'était déjà excusée beaucoup trop de fois, c'était sa faute maintenant. Fini de jouer la petite fille brisée emplie de culpabilité, il avait voulu qu'il l'oublie ? C'est ce qu'elle avait fait. Ou tenter de faire. « Après traînée, je suis égoïste maintenant ? T'es vraiment qu'un pauvre con. Encore une fois, je crois que tu m'as très bien fait comprendre à quel point tu m'en voulais, lâche l'affaire maintenant, j't'ai dit que j'avais compris. C'est fini. » Trois petits mots qui lui arrachaient littéralement le cœur de prononcer mais il la poussait à bout. Depuis quand elle était la seule à lui en vouloir ? Il était le premier à lui avoir jeté la pierre. L'alcool altérait sa mémoire mais pas à ce point. Peu importe de toute façon, c'est fini. Fini. Et elle était prête à l'enfoncer encore un peu plus s'il ne comprenait pas - chose qu'elle fit. Le narguer, le faire passer pour une histoire passée pendant qu'elle saute tous les mecs d'Harvard, c'est le discours qu'elle lui vendait et son but de le pousser à bout du bout fonctionnait à merveilles. Quand bien même elle s'y attendait, parce qu'elle le connaissait par cœur, quand son poing atterrit dans le mur à côté d'elle, Nora sursauta mais ne flancha pas. Elle avait gagné. Un sourire tout aussi malsain que les propos qu'ils s'échangeaient depuis tout à l'heure parut sur ses lèvres alors qu'il criait avec une force qui en faisait trembler les murs de se casser. « Avec plaisir. Et ne t'avise plus de t'approcher de moi, tu m'entends ? Plus. Jamais. » Lâchée de son emprise, elle n'attendit pas une seconde de plus pour se dérober sans un regard pour l'homme qu'elle aimait. L'alcool, l'intensité de leur altercation, et la ferveur qui l'habitait encore ne lui faisaient pas se rendre compte totalement de ce qui venait de se passer mais elle le savait que demain, au réveil, elle serait encore plus brisée qu'elle ne l'était, si c'était possible.