(marla) transformation

Un besoin pressant de caféine. J'ai envie de boire du café, la journée semble longue, trop longue aujourd'hui. Alors, un petit tour au Starbucks va me permettre de pouvoir canaliser mon énergie ou surtout avoir un énorme regain. Je me commande un Caffé Latte, j'adore ça. Puis, avec cette cannelle et vanille, c'est un pur délice. Finalement, il prend sa commande, en but une gorgée, se retournant il vit cette jolie rousse. Déjà vu quelque part, tout récemment. Les souvenirs lui reviennent rapidement, il s'installe à sa table. Salut, on s'connaît pas... J'étais là à la soirée y'a deux semaines... Allez, je me transforme en mode compatissant, prêt à tout pour arriver à ses objectifs.

J'avais retrouvé ma solitude d'antan. Est-ce que je me sentais mieux ? Non. J'avais un vide dans ma poitrine que j'avais beaucoup de mal à combler. Philip me manquait terriblement. Sullivan me manquait lui aussi. Mes amis me manquaient. J'avais voulu redevenir la personne que j'étais autrefois, invisible, à plusieurs reprises quand j'avais rencontré Philip. Aujourd'hui, je voulais redevenir la Marla de cet été. Celle qui filait le parfait amour et qui n'avait rien vécu de traumatisant. Celle qui pouvait continuer de vivre sans se morfondre. Néanmoins, ma solitude arrivait au bon moment ; celui des révisions et examens approchant. J'avais pris place à une table du starbucks, les cours sous mon nez, café comme compagnon de galère jusqu'à ce qu'un jeune homme qui m'est complètement inconnu s'installe en face de moi. « Salut, on s'connaît pas... J'étais là à la soirée y'a deux semaines... » Mon cœur fait un raté. Mon regard se pose longuement sur l'homme et j'ai du mal à reprendre mes esprits. Quelqu'un m'a vu, d'accord. Mais surtout, on me reconnait. J'ai honte. « À la soirée » que je répète avant de me racler la gorge. « J'veux pas que ça s'ébruite » peu importe ce qu'il a vu.

Toi, t'es mignonne et je t'ai directement remarqué à cette soirée, la première depuis mon arrivée à Boston. T'es charmante, puis en ce moment, j'ai mon petit kiff sur les rousses. Ni une, ni deux, inspiration et je m'engage vers toi, t'accrochant d'une petite phrase compatissante. Ouais, je peux changer mon caractère selon la situation, tout dépend de la personne en face. Secret bien gardé, je suis une tombe. Te réponds-je, petit sourire aux lèvres. Indiquant la place face à toi : Je peux ? Sans attendre une réponse, je m'installe et au pire, je me barrerai si tu me le demandes. Je ne pensais pas te revoir, je me suis un peu inquiété, j'imagine que tu vas mieux ? Je garde ce petit sourire charmant sur mon visage, tentant déjà de te mettre à l'aise.

Impossible de cacher mon étonnement. Quelqu'un m'a vu à la fameuse soirée où tout a basculé. Je me serais bien passée de cette information pour être sincère. Je n'ai aucune envie que quelqu'un se rappelle de moi dans mes pires moments. Et puis, comment avoir envie de parler à une jeune femme quand on l'a vu ramper tel un déchet ? La honte putain. Je détestais ce genre de situation. « Secret bien gardé, je suis une tombe. » Super... Puis, je ne connais même pas ce type et si ça se trouve, il connaissait Philip. Enfin, nous ne sommes plus ensemble désormais, alors qu'il ne prêtera surement pas attention à ce qui pourrait se dire sur moi. « Je peux ? » Je n'ai pas le temps de répondre qu'il est déjà assis en face de moi. Il est beaucoup trop intrusif, mais je ne dis rien. Il comprendra bien vite qu'il n'y a rien d’intéressant à venir me parler. « Je ne pensais pas te revoir, je me suis un peu inquiété, j'imagine que tu vas mieux ? » Ma bouche s'entrouvre, mais je ne sais pas vraiment quoi lui dire. « Oui.. Tu es un ami de Numa ? » Qui est-il au juste ?

Sans attendre ton approbation, je m'installe face à toi. Légèrement intrusif, ou beaucoup trop peut-être. Je te regarde, t'assure que ton secret est bien gardé avec moi (ou pas, tout dépend de la suite de notre relation à venir, évidemment). Je finis par te demander si tu vas mieux, m'intéressant à toi. Euh... Qui est Numa ? Inconnu au bataillon. Ce prénom ne me dit rien du tout, vraiment. J'imagine que c'était ta première fois à être dans cet état là ? Beh ouais, moi, j'ai l'habitude d'être comme ça. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre défoncé... Enfin quoique ces temps-ci, je me suis bien calmé sur les drogues (mais pas l'alcool, ouais). En tout cas, tu t'en es bien remise à ce que je vois. Excuse-moi, je ne me suis pas présenté, Camille. Tendant ma main vers toi, sourire aux lèvres.

Je n'aimais pas qu'on me parle d'un événement de cette façon. Ça ne le regardait pas et j'avais vraiment l'impression qu'il me dérangeait dans mon intimité. Surtout que je n'étais pas très fière de l'état dans lequel j'avais terminé. Cela ne m'avait en rien ressemblé et j'avais réellement honte de devoir me justifier en disant que j'avais terminé comme ça contre mon gré. Connaissait-il ma meilleure amie au moins ? « Euh... Qui est Numa ? » Je secoue la tête vaguement. « Personne » Parce que je n'avais pas envie d'entrer d'avantage dans les détails, voilà tout. « J'imagine que c'était ta première fois à être dans cet état là ? » Mes joues se mettent à rougir et je suis réellement agacée par la question. Est-ce que j'ai envie d'en parler ? Non, non et non. D'ailleurs, je ne réponds pas parce que je n'ai aucune idée de comment m'en sortir pour le coup. Ma main glisse maladroitement sur mon front et mon regard se veut fuyant. « En tout cas, tu t'en es bien remise à ce que je vois. Excuse-moi, je ne me suis pas présenté, Camille. » C'est sa main que je regarde avant d'enfin affronter son regard, sans bouger. « Écoutes Camille, tu as l'air adorable, mais j'ai aucune envie de parler de tout ça... Je ne te connais même pas et franchement, c'est pas le genre de truc qui se fait, tu vois... » De s'immiscer dans la vie des gens.

On discute, du moins je fais la discussion avec toi parce que je vois que t'es gênée, tu dois être dans la catégorie des personnes timides mais je trouve ça mignon, je te trouve même plutôt jolie dans ton genre. D'ailleurs, tu mets rapidement les points sur les i et les barres sur les t en me disant que tu n'as aucune envie de parler de ça maintenant, qu'on ne se connaît pas. Je n'en perds pas pour autant mon sourire. Tu as raison, pardonne-moi. Je te souris, feignant d'être gêné pour le coup. [color=seagreen]On peut repartir sur une meilleure base ?[/coor] Je te retends ma main vers toi. Enchanté, Camille, je te trouve réellement charmante. Pourquoi passer par quatre chemins hein ? T'es mignonne, tu me plais, j'ai envie d'en apprendre plus sur toi, rien de plus, rien de moins.