My bed is yours + Stormi

Tu termines ton quart de travail au Lord, il est déjà quatre heure du matin. Après t’être assuré que tout soit en ordre, tu te sépare de ton collègue pour prendre la direction de chez toi. Tu erres dans la ville, mains dans les poches et écouteurs sur les oreilles. Tu profites de ce moment de tranquillité pour faire le vide et relaxer. C’est la merde travailler la nuit, au matin levé, tu es tout simplement incapable de t’endormir, toujours sous l’adrénaline, sens en éveils. Tu gagnes finalement ton appartement une bonne demi heure plus tard et tu fais tout ce qui est en ton pouvoir pour ne pas faire de bruit et réveiller ta colocataire qui doit dormir depuis un long moment déjà. Tu retires tes chausses, dépose tes clés sur le comptoir de cuisine avant de rejoindre ta chambre ou tu te débarrasse du reste. Tu as prévu le coup en prenant ta douche au boulot, du coup, il ne te reste plus qu’à retirer tes vêtements et aller te glisser sous tes draps, bouquin en main. Lumière tamisée, tu te met à lire quelques lignes en espérant trouver le sommeil bientôt.

Les yeux ouverts, rivés sur le plafond de ta chambre, tu ne bouges pas d’un centimètre dans ton lit. Les bras croisés sous ta poitrine, tu réfléchis. Trop. A tel point que ça t’empêche de dormir depuis près d’une heure déjà. Tu penses à tout, à tout le travail que t’as devant toi, à toutes les choses que t’as envie de découvrir, à ta famille trop loin. Alors, lorsque des pas se font entendre dans le loft, tu finis par cligner des yeux en te redressant doucement dans ton lit. Moses. Enfin. La porte de sa chambre se ferme délicatement et déjà tu attrapes ton oreiller pour te lever. Dans la plus grande discrétion, tu quittes ta chambre pour te diriger vers la sienne, tout juste vêtue de ton string et d’un de ses t-shirts. Tu les prends pour dormir, tu t’y sens bien. Mieux que dans tes propres affaires. Ta main glisse délicatement sur la poignée de sa porte pour l’actionner, glissant ton visage dans l’entrebâillure de celle-ci. Un sourire angélique s’affiche sur tes lèvres lorsque tu croises son regard comme pour lui demander la permission d’entrer avant de finalement te rapprocher de lui. « J’arrive plus à dormir… » murmures-tu comme si tu risquais de réveiller quelqu’un. Mais personne d’autre que vous n’est là. Doucement, tu te glisses sous ses draps, déposant ton oreiller à côté du sien, ton regard rivé sur lui dès lors que tu es allongée. « Ca s’est bien passé ? » Son travail. Ca te changera les idées de parler de lui.

Tes yeux glissent sur ces mots que tu connais par coeur. Plus besoin de lire les phrases entièrement, tu pourrais réciter ce bouquin les yeux fermés. Tu sautes quelques pages pour t’attarder uniquement sur les passages qui te plaisent le plus. Un petit bâillement, suivi d’un autre. Le soleil va bientôt se lever après tout et dans exactement quatre heures, tu dois avoir les fesses posées sur un banc d’université à lutter contre le sommeil, face à un prof des plus endormant. Un petit grincement vient perturber le silence de mort qui règne dans la pièce, le genre de bruit que tu reconnaîtrais entre milles. Tu souris intérieurement, car tu sais que très vite, la petite bouille de Storm fera son apparition dans l’embrasure de ta porte. Comme prévue, la demoiselle fait son numéro de charme et comme toujours, tu ne détourne pas le regard de ton livre en bougeant simplement les fesses pour lui faire une petite place. C’est un genre de rituel quand un ou l’autre n’arrive pas à s’endormir. Un brin de causette, de la chaleur humaine et le tour est joué. Tu attends qu’elle soit confortablement installée pour fermer ton livre et t’allonger sur le flanc face à elle. Tu la fixe longuement, admirant les traits endormis de ton visage d’ange, d’ailleurs, pour la faire rager, tu lui fou tes pieds gelés dessus pour te réchauffer un brin. ‘’ Sorry, je croyais que tes jambes étaient plus loin! ‘’ Un léger rire caresse ta gorge tandis que tu fais passer ton bras autour de sa taille pour la rapprocher de toi. ‘’ Plutôt bien. ‘’ Tu n’entres jamais dans les détails, moins on en sait, mieux tu te porte. Après, voir des gens ivres tous les soirs… ça devient redondant comme histoire à raconter. Rien de passionnant. ‘’ Et toi ? Qu’est-ce qui t’empêche de dormir ? ‘’ Y’a un tas de possibilités, sa famille lui manque, la fin de session. Il sera facile pour toi de le deviner, il suffirait de retirer un gant et de la toucher, le hic, tu t’es juré de ne jamais le faire sur elle.

HJ: Désolée, la flemme de changer de navigateur pour avoir la couleur de texte de Momo

Comme bien souvent, ton visage fait son apparition à l’entrée de la chambre de ton colocataire, chez qui tu te réfugies pour finir ta nuit. D’un air angélique, tu pénètres finalement dans la pièce et te glisses sous ses draps. Moses te fait automatiquement de la place sans pour autant quitter son livre du regard, jusqu’à ce que tu sois allongée à ses côtés. Tu lui demandes si tout s’est bien passé à son travail et, avant même d’y répondre, tu sens ses pieds gelés glisser sur tes jambes. Un petit cri s’extirpe d’entre tes lèvres tandis que tu te rapproches soudainement du bord du lit comme si tu cherchais à le fuir. Son rire ne fait que prouver qu’il l’a fait exprès. « C’est vrai que t’es très convaincant quand tu mens ! » Tu roules des yeux avant de te tourner vers lui tandis qu’il passe son bras autour de toi pour te rapprocher de lui. Il te dit que ça s’est bien passé et tu n’en demandes pas plus, lui souriant tendrement. Lorsqu’il te demande pour quelle raison tu ne dors plus, t’hausses les épaules. « Mon cerveau a décidé d’être hyperactif cette nuit… je t’attendais. » réponds-tu simplement sans entrer le détail. Tu risquerais d’en avoir pour des heures si tu te mettais à expliquer toutes les raisons pour lesquelles tu réfléchis sans arrêt. Tu viens coller ton oreiller au sien pour rapprocher un peu plus ta tête. « Tu m’as manqué. » que tu reprends tandis que tes lèvres s’étirent en un doux sourire, tes yeux clairs se plantant dans son regard.

Ses petites réactions t’enchante et te font sourire. Il n’y a qu’avec elle que tu te permet d’être ainsi, souriant et bon vivant. C’est une partie de ta personnalité que tu n’as pas mit de l’avant depuis bel lurette, vu ton passé, tu as préféré te fermer comme une huître, mais tu apprends à t’ouvrir graduellement pour les beaux yeux de ta colocataire. ‘’ C’est parce que je ne mens jamais. ‘’ Tu étouffes un rire juste avant de la ramener tout près de toi, contre ton coeur. Ce contact t’apaise, un sentiment indescriptible émane de votre union chaque fois que tu te laisse entraîner dans ce petit monde bien à vous, cet univers qui prend vie uniquement lorsque vous vous trouvez dans le lit de l’un ou de l’autre, nul part ailleurs. ‘’ Tu m’attends toujours. ‘’ Un petit velour sur ton coeur. Tu aimes savoir qu’elle est impatiente de te retrouver chaque nuit lorsque tu dois quitter le confort de ton appartement pour endosser le rôle du mec faussement sociable qui sert des verres à n’importe qui. C’qui a avec toi, c’est que tu n’arrives pas à admettre que tu ressens la même chose pour elle. Que tu te presse de closer le bar pour venir la rejoindre, inventer un prétexte pour te glisser sous ses draps ou pour l’attirer dans les tiens. ‘’ Mais tu sais que tu peux m’dire ce qui ne va pas. ‘’ Tu ne ferme pas la porte à une potentielle conversation avec elle. Tu es une sorte de confident. Les yeux et les oreilles de tout le monde. Tu la vois se rapprocher et on assiste à la naissance d’un véritable sourire qui vient étirer les traits de ton visage. ‘’ Mh ‘’ Tu fais mine de réfléchir. ‘’ Je ne suis pas certain que tu m’aies manqué par contre, sale peste. ‘’ Tu la nargue, bien sûr qu’elle t’a manqué, quelle question. Délicatement, tes doigts viennent caresser la peau douce de son faciès de porcelaine. Tu la contemple comme s’il s’agissait de la huitième merveille du monde, mais t’es juste trop con pour te rendre compte de tout ça, toi l’abonné au friendzone. ‘’ J’te boufferais bien les joues. ‘’ Dis-tu en riant tout en te redressant dans le lit en mimant un gros méchant monstre qui s’apprête à la bouffer tout rond. Tu fais claquer tes dents entres-elles, puis te penche vers son visage, bifurquant au dernier instant vers ses lèvres que tu fais prisonnière des tiennes un bref instant, juste ce qu’il faut pour te donner envie de plus.

Moses et toi avez une relation assez particulière. Si vous n’étiez pas colocataires, t’aurais probablement aucune excuse valable pour être aussi proche de lui. Tu sais pertinemment qu’au fond de toi, tu ne le considères pas uniquement comme la personne qui partage ton loyer, mais pour plus que ça. Tu ne saurais mettre un mot dessus, mais il est clair qu’il n’est pas n’importe qui pour toi. Durant près d’une heure, plongée dans tes pensées, allongée au fond de ton lit, t’as attendu son retour. T’as attendu que la porte d’entrée claque délicatement, que ses pas de souris résonnent dans le couloir et que sa porte de chambre se referme derrière lui. Il est silencieux, Moses. Tu sais qu’il fait ça pour ne pas te réveiller mais, étrangement, tu l’es souvent lorsqu’il rentre. Peut-être ton inconscient qui prend les choses en main à ta place et à la sienne. Il te tire tout près de lui et t’approches un peu plus ton oreiller, ton visage se trouvant à quelques centimètres du sien. Ton regard se plonge machinalement dans le sien, cet air attendri sur ton visage, ces yeux de biche. Il te dit que tu l’attends toujours et tu te contentes de sourire, parce qu’il a raison. Et il le sait très bien. « Je réfléchis trop, c’est la période qui veut ça je suppose… rien de grave, t’inquiètes pas. » lui réponds-tu sans plus entrer dans les détails, parce que ça te forcerait encore à y réfléchir et ça ne servirait à rien. Tu préfères passer à autre chose, là, tout près de lui, perdue dans ses yeux clairs. Tu lui avoues qu’il t’a manqué et sa réaction t’arrache un nouveau sourire, tandis que tu roules des yeux. « Je sais que je t’ai manqué, ton corps tout entier le crie, rends-toi à l’évidence. » t’amuses-tu. Après tout, tu le prendrais mal de savoir qu’il est aussi proche de toutes les autres, de pas être cette exception, ce petit plus dans sa vie. Parce qu’une part de toi le réclame, quand bien même tu cherches systématiquement à la refouler. L’instant d’après, il avoue qu’il te boufferait bien les joues et se redresse immédiatement pour faire claquer ses dents devant toi. Un sourire au coin de tes lèvres, tu t’apprêtes à lui répondre lorsqu’il capture brièvement tes lèvres. Les battements de ton cœur s’accélèrent subitement et tes yeux s’attardent dans les siens lorsqu’il libère finalement son emprise sur toi. Rapidement, tes mains glissent sur son torse pour y exercer une légère pression et te glisser un cran en arrière, de moins de trente centimètres. « Moses… » Qu’est-ce que t’es censée faire au juste ? C’est bien la première fois que ça lui prend et, quand bien même c’est loin d’avoir été désagréable, tu sais absolument pas comment réagir face à ça.