pluson ☾ take everything out of our chests

pluson ☾ take everything out of our chests
w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je n'arrive pas à comprendre ce qui peut se passer dans sa tête actuellement, encore moins dans son coeur. Elle disait comprendre que je l'aimais plus que tout et là, je me recevais un "tu me rends malheureuse". Et ouais, ça faisait mal. J'avais mal et j'avais pas envie de la perdre de la façon la plus conne qui soit, par un manque de communication. Alors je tâchais de prendre le taureau par les cornes, m'attelant à écouter ce qui n'allait pas. Est-ce qu'elle allait m'aider à rectifier le tir ou pas du tout ? Parce que peut-être voulait-elle foutre en l'air notre couple ? « Non... non » que j'insistais. « Je te veux toi, ok ? TOI » Et j'ai l'impression de parler dans une langue qui lui était étrangère. Est-ce que récemment, j'ai agi comme si elle pouvait me perdre, comme si j'hésitais entre elle et Camila ? Putain non, j'ai rien fait et je ne comprends pas pourquoi elle doute autant de moi comme ça quand je fais tout pour la rassurer justement. Tous les jours je lui dis dix milles fois que je l'aime. Que j'ai hâte d'être au soir pour la prendre dans mes bras et lui refaire l'amour et... ouais, je sais pas, j'aimais notre vie à tous les deux, notre vie dans cet appartement et celle qui nous serait offerte quand on aura une maison sur la colline. « C'était le dernier événement malheureux, d'accord ? J'veux dire... Il n'y aura pas de "désolé, c'est ma semaine avec le petit, on se voit entre deux cours" ou de "il est malade, j'dois rester avec lui, on reporte notre tête à tête ?"... J'ai perdu mon fils cette semaine, il n'a même pas eu le temps de connaître le monde qu'il s'en éloigne déjà et... ouais, c'est dur, parce que je m'imaginais enfin porter mon fils dans mes bras mais... il se passera plus rien de négatif à présent, pas de mon côté en tout cas » Mais je sais pertinemment que le fait que ce soit l'enfant de Camila assombrissait le tableau. Si j'avais perdu un de mes parents ou un de mes triplés, la conversation ne se passerait pas comme ça. Je la voyais alors proche de moi, souffler sur cette bougie qui n'avait rien demandé avec une question qui restait en suspens. Glissant ma main entre son souffle et la flamme, je l'épargnais le temps que je retenais alors l'attention de la jeune femme. « Tu parles comme si je faisais exprès de tout ça. Je sais pas comment tu me vois, comment tu... vois la situation, mais je veux pas nous tuer Louison. Je veux qu'on aille plus haut tous les deux, main dans la main » glissais-je, jetant un coup d'oeil sur la flamme qui reprenait de la vigueur. « Je t'aime, j'veux pas nous tuer, j'veux nous consolider... Là, j'vais avoir besoin de toi, de savoir que tu resteras à mes côtés... j'peux pas survivre si tu t'en vas encore une fois, j'te le dis, j'peux pas survivre, j'ai besoin de toi » J'ai besoin de son amour, de son soutien, j'ai besoin de son sourire et de son regard. J'ai l'impression de me battre contre un mur transparent qui semble être impossible à abattre à chaque fois.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Il faut que j’arrête ? J’arrête de tout remettre en question ? Rien n’a changé hein ? Je n’y arrive pas. Je manque toujours autant de confiance en moi, comment je pourrais faire confiance aux autres, notamment à ceux qui m’ont poignardé. J’ai peur, j’te promets que j’ai envie d’arrêter de subir cette crainte pour chaque seconde qui passe, mais elle me possède depuis des années. Tout ce que tu m’énonces par la suite me glace le sang. Oh ouais, je n’aurais jamais pu survivre à tous ces scénarios que tu exprimes. Je le savais, on aurait été séparé par ce pauvre enfant. On vivait dans une putain d'illusion jusqu'à ce week-end. C’est pour ça que je me sens mal et que l’envie de disparaître se manifeste. Le plus grand obstacle à la survie de notre relation est parti, c’est affreux. Et voilà, le sujet est abordé. Ton fils, pas le notre. Ta peine contamine le flux de ta voix. J’peux pas rester de marbre, les fesses sur le lit. Je décide alors de me relever et je m’immobilise devant toi. Menaçant la flamme qui brûle dans son petit pot, je diminue mon souffle lorsque ta main barre et contre l’air que j’expire. « C’est ce que je veux depuis le début, je veux que tu touches les étoiles et qu’on aille pique-niquer ou niquer tout court sur la Lune. Juste toi et moi. » Un sourire discret étire mes lèvres. Pas chassé sur le côté, j’abandonne le luminaire sur la commode et je te retrouve. Je tire sur ton pull et te ramène tout contre moi. Mes bras passent sur tes épaules et se nouent dans ta nuque. Ton visage s'incline. C'est tout ce que je voulais, me rapprocher de ce regard dont je suis folle amoureuse depuis des mois « Je veux que tu penses à moi pour chaque action que tu produis, -ou presque-. Je veux que tu te demandes naturellement si ça pourrait me heurter ok ? Je resterai à tes côtés si tu demeures franc et intègre Pluton. » Je lâche enfin un peu de leste. Ça arrive. Doucement. Mes mains se déposent de par et d’autre de ton cou. Pas de strangulation ou alors une faible, tout en délicatesse. « Je suis là .. » Un murmure se sauve entre nous. Mes yeux levés vers les tiens, je m’assagis peu à peu. Ouais, j’pense que je garderais encore un peu ce qui me préoccupe en moi. J'vais attendre de voir la suite.

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je n'arrivais pas à me faire à l'idée que je pouvais réellement la perdre un jour. J'étais totalement obnubilé par elle, par ce qu'elle représentait pour moi qu'il était inconcevable qu'elle m'échappe. Seulement, je me rendais compte que malgré tous les efforts que je fournissais jour après jour, elle semblait s'éloigner, mal vivre quelque chose, sans que je ne sache réellement de quoi il s'agissait. Et ça me faisait mal de savoir qu'elle n'allait pas bien, qu'elle se sentait pas forcément heureuse en ce moment. Enfin oui, le petit n'avait pas eu la force d'affronter ce monde et j'allais devoir vivre avec ce nouveau manque. J'essayais de l'intégrer dans tout ça, mais encore une fois, j'dois faire les choses de travers. « Je veux que tu les touches avec moi les étoiles. Toi et moi ensemble » Mais rapidement elle s'éloignait pour aller poser la bougie et revenir  vers moi. Déjà que son sourire m'avait légèrement rassuré, le fait qu'elle tire sur mon pull pour ensuite glisser ses bras le long de mes épaules pour enrouler ma nuque tout en me gardant contre elle, c'était encore mieux. Je baissais mon visage pour pouvoir mieux la regarder et j'esquissais un léger sourire à ses mots. « Je pense à toi tout le temps... tu te rends pas compte mais c'est constant, tu hantes mes pensées » Je soufflais légèrement avant de reprendre la parole. « Promis » J'allais être l'homme qu'il lui faut. L'homme de sa vie, l'âme soeur qu'elle a toujours rêvé d'avoir. J'allais être irréprochable... ou presque. Je n'oubliais pas ma maladresse dans le lot. Le regard plongé dans le sien, son murmure résonnait comme une promesse chaleureuse en moi, ce qui me faisait sourire. « T'as d'autres trucs à dire... maintenant qu'on y est ? » Parce que c'était le moment de tout déballer et ouais, autant que ça pète maintenant. Mais avant toute chose, je lui volais un baiser, au cas où ça soit le dernier. On ne sait jamais avec elle... et c'est bien ça qui me plait dans le fond.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
J’ai exagéré, je ne suis pas terriblement malheureuse, mais je ne suis pas heureuse pour autant. De toute manière, le bonheur est éphémère. Un sentiment qui va et vient, qui frappe et se tire comme un voleur. Je sais que la joie peut revenir dans notre foyer, ça dépend de nous, de moi en l’occurence. J’retarde vraisemblablement les câlins, j’en suis consciente. J’emprunte volontairement des sentiers cahoteux qui me paraissent obligatoires pour poursuivre. « Alors tu me porteras pour que je les atteigne, je suis trop petite .. » La bougie déposée, j’ose enfin le contact. Je romps la distance et m’accorde sur l’atmosphère plus tiède qui flotte dans la pièce. La glace fond autour de mon coeur. C’est probablement ton regard, ce regard brûlant qui accompagne les mots que tu déverses. « Et ne met plus jamais tes écarts de conduite sous le compte de ta maladresse ou je .. Je te broie les noisettes Westerberg » Ok, noisettes renvoie forcément à testicules, un élément essentiel à la reproduction. Un élément qui peut réveiller la perte de ton enfant. Damn it. Pendant combien de temps je vais devoir écarter ce sujet qui est ma marque de fabrique ? Le sexe rythme ma vie moi. Tant pis. J’envoie tous les mots à connotation sexuelle aux oubliettes. Je pourrais me priver de nos échanges charnels autant de temps qu’il te faudra. J’veux juste que tu saches un truc, je suis là. C’est presque fini. Je te promets. Tu vas pouvoir tout relâcher. Mes mains autour de ton cou, tu m’interroges une dernière fois. Mes mâchoires se serrent. Mes lèvres sont tamponnées et parallèlement je réfléchis. Le demander ou ne pas le demander ? C’est le grand déballage, go. « Eum, est-ce que tu vas continuer de la voir ? Pardon .. Je sais, c’était ta meilleure amie et blablabla. » Je roule mes grands yeux dans mes orbites et soupire. Je me suis même censurée pour toi, j’allais te demander si tu allais accourir à chaque tentative de suicide, mais je me suis abstenue. Vaut mieux non ? J’aurais pu te froisser et j’veux pas en arriver là. « Ok, il m’arrive de revoir Liam, mais c’est différent, on ne s’est pas marié et il ne m’a pas fait d’enfant lui »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Tout ce que je souhaitais dans le fond, c'était qu'elle n'ait aucun regret. C'était ça le plus important. Aucun regret, vivre sa vie comme elle l'entend et comme elle le souhaite. C'était de toute évidence pas forcément quelque chose de simple mais ouais, si elle n'avait aucun regret, alors elle avait une vie plutôt bien réussie. Mais j'avais cette sensation de toujours tout merder. Que ce soit elle ou d'autres. Camila, Liz, Willa et d'autres encore. Je faisais que merder avec un grand M et tout le monde avait le cœur brisé. « Aussi haut qu'il le faudra » J'allais être son meilleur soutien, la meilleure brique de sa vie. J'allais la soutenir comme je pouvais en commençant par être plus ouvert sur ce que je ressens, sur ce que je dois lui transmettre comme information. Je souriais avec un léger soupir à ses mots. Non, ne me casse pas mes noisettes. J'ai déjà perdu un gosse, je voulais pas perdre l'équipe de basket qu'on allait concevoir ensemble. « C'est préférable que non » Parce que je voulais pas qu'elle me fasse mal de cette façon - ou de toute autre façon non plus - et parce que je voulais fonder une famille avec elle éventuellement et en les broyant, ce serait impossible. Et forcément, quand on disait tout foutre sur la table, je voulais vraiment dire tout donc je lui demandais si elle avait d'autres interrogations sur le feu, histoire qu'on soit fixé. Et de toute évidence oui. Pas sur le petit que je viens de perdre, pas sur moi... mais plutôt vis à vis de Camila. Je soupire alors, baissant la tête. J'étais incapable de réellement avoir de bonne réponse pour le coup. Et elle mentionnait Liam, ce qui me poussait à serrer la mâchoire. « Tu l'as dit, tu revois Liam... et je t'interdis pas de le faire, même si ça me fait chieeeer. Laisse-moi juste m'assurer qu'elle remonte la pente, même si je me doute qu'à terme, je finirai par totalement couper les ponts avec elle » Parce qu'elle me veut mais me déteste et je sais pas si je serai capable de vivre avec ses changements d'humeur incessants. « T'as pas à t'en faire, je te promets. T'as mon cœur autour du cou je te rappelle, et moi, je prends soin de la clé du tien »

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je sais, une nouvelle écorchure a rejoint ton coeur, mais je suis là. Je vais faire en sorte que ta douleur diminue de jour en jour, je te promets. Mais tu vois, malgré tout ça, malgré que tu sois ici, avec moi, à tout faire pour que je me sente en confiance, j’ai toujours peur que tu m’abandonnes. J’sais que c’est con, parce que la seule personne qui laisse toujours tomber tout le monde, c’est moi. Pourquoi ? Parce que j’ai peur qu’on me laisse tomber avant. Simple réflexe. Et ce soir, j’aurais pu faire une nouvelle fugue, mais je n’ai pas pu. C’était trop douloureux d’attendre que tu me reviennes et ce serait encore plus douloureux de vouloir t’oublier. J’arrête les frais. Tiraillée par l’hésitation, je finis tout de même par déballer les dernières questions qui obscurcissent toutes mes pensées. Ta réponse gifle alors mon coeur. Qu’elle remonte la pente ? Mais elle ne fait que les montagnes russes. Un circuit interminable. Combien de temps je vais me tordre le bide ? La dernière fois que t’es allé la voir dans mon dos, elle t’a embrassé. J’supporterais plus que ça recommence et cette fois-ci, j’aurais surtout du mal à m’effacer et me taire. « Ok » J’suis pas rassurée, ni convaincue, mais qu’est-ce que je peux y faire ? Machinalement, je plonge ensuite mon regard vers le collier qui encercle mon cou. Du bout de mes doigts, j’attrape les pendentifs de ma chaîne et je les observe avec nostalgie. « Si tu le dis oui .. De toute façon, tu as bien démoli par deux fois mon coeur, je vois pas ce qui te retient de le faire une troisième et dernière fois » Collier lâché, je hausse mes épaules et te tourne le dos pour faire quelques pas dans la chambre. Une odeur vanillée embaume la pièce. Je suffoque en silence. Je rôde autour des bougies et je commence à les éteindre pour nous plonger dans le noir, le même noir qui ronge mon esprit tourmenté. Merde, qu’est-ce que je fabrique ? « Pluton .. Je .. » Tournant mes talons, je reviens précipitamment vers toi. Mes pieds quittent le sol et mes jambes s’enroulent à ton corps. Mon menton se déposant dans ta nuque, je glisse mes doigts dans tes cheveux, nous serrant fort l’un contre l’autre « Je suis désolée, je suis désolée .. Je sais que tu le voulais vraiment. J’sais pas quoi faire. J’peux pas compenser ça. Je peux rien y faire. En parler m’a toujours fait du mal, mais si tu en as besoin, je suis là .. » Ramenant ma tête en face de la tienne, toujours agrippée à toi, je vole tes lèvres et frotte nos nez ensemble « Ne garde rien pour toi, parle-moi. Raconte-moi ce que dit ton coeur autour de mon cou .. »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
La question Camila avait toujours été... délicate entre nous. Encore plus aujourd'hui étant donné que j'avais perdu l'enfant qu'elle portait, mon enfant et qu'elle était encore plus dans le mal qu'avant. Je l'avais empêchée de se suicider une nouvelle fois, ça fait monter le quota à quatre si je compte bien. Et ouais, je me doute que ça doit être épuisant pour ma petite amie qui souhaiterait que je tire un trait totalement sur mon ex qui avait une place tellement importante qu'elle avait encore une partie de mon attention aujourd'hui. Mais Louison l'a dit elle-même, elle continuait de voir Liam, malgré que ça me foute dans des états pas possibles. Alors ouais, pourquoi est-ce que je me priverai de voir Camila de mon côté ? Et sa réaction, elle me détruisait. Putain, elle me fait vraiment pas confiance. On est sur le même schéma que d'habitude, où elle est prête à rompre à tout moment parce que je fais le moindre faux pas. Et même si je n'allais pas en faire, je me préparais à ce qu'elle s'en aille, parce que je sais que ça arrivera. J'ai peur en vrai, peur de me retrouver une nouvelle fois sans elle. Malgré ce qu'elle a dit, malgré qu'elle m'avait dit qu'elle savait à quel point je l'aimais, je crois que non, elle ne s'en rend pas compte. J'ai besoin d'elle, continuellement. Là, si elle n'est pas là, je peux pas avancer. Je fais du sur-place ou pire encore, je recule. C'est même ce que je suis en train de faire quand je la vois éteindre les bougies qu'elle avait pris le temps d'allumer tout à l'heure avant que j'arrive. Donc on y est, elle arrête tout encore une fois ? Les larmes montent quand je la regarde faire, impassible. C'est pas possible...  un vrai cauchemar. Levant les yeux au ciel pour tenter de tout garder en moi, je finissais par sentir son corps contre le mien, s'agripper comme un koala à un arbre et mes bras venaient s'enrouler autour d'elle pour pas qu'elle tombe. Est-ce qu'elle a capté à quel point j'étais mal ? J'en sais rien, je sais pas. Peut-être que c'était juste pour me dire au revoir et s'en aller réellement après. Mais non, elle mentionnait le bébé, elle mentionnait à quel point ça lui faisait du mal. Les yeux humides, je la regardais, haussant les épaules avant de lui répondre « Je veux pas te faire du mal, je veux pas te blesser continuellement... Tu n'as rien d'autre à faire que de me faire confiance et de m'aimer, d'être là et de ne jamais me quitter » que je disais, ravalant cette boule dans ma gorge. « S'il te plait, ne me quitte plus jamais » C'était un cri du cœur.

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Au final, je crois que c’est moi qui suis la plus abonnée aux sacrifices. Pour toi, je pourrais bannir tout mon cercle relationnel, Liam y compris. Pour toi, je m’exilerais au bout du monde, sans me retourner. Pour toi, je donnerais ma vie. Et toi ? Toi, non. Tes sacrifices sont superficiels. Je te jure, si tu me roules encore dans la farine, tu t’en prendras plein la gueule quand je me relèverais. Ouais, t'y verras plus rien du tout, tu ne pigeras pas du tout ce qu’il t’arrive Westerberg. Putain, je veux juste t’aimer pour toujours moi, mais admets qu’il y a des limites ! J’supporterais pas que le mot ‘potiche’ soit encore affiché sur mon front. J’ai trop souffert et les gens continuent encore de me rabâcher que je me plante. Dis-leur qu’ils ont tort, dis-moi qu’ils ont tort, prouve-le-moi ! J’suis fatiguée, ça fait des mois que je te coure après pour une exclusivité dans tous les sens du terme. C’est interminable, toujours la même rengaine. Je me retiens pour que mes larmes ne dévalent pas mes joues brûlantes. Rongée par la colère, je pars faire le tour de la chambre. J'éteins quelques bougies que je rencontre et puis stop. Je m’arrête. Je fais demi-tour et dans une pulsion relevant de l’instinct pur et dur, je décolle du sol et m’enroule à toi, au suédois dont je suis éperdument amoureuse. Respire, je ne m’en irais jamais. Il en faudrait plus pour que je m’évapore. Beaucoup plus. Je veux que tu ne supprimes rien de nous. Aucune photo. Aucun mot échangé. Aucun souvenir. Garde-tout. Et tout contre moi, je sens l’émotion qui te consume. Un crève-coeur pour la femme qui est tienne depuis des mois. « Je te quitterais jamais, pourquoi je quitterais mon âme-soeur ? Jamais je n’oserais me moquer de Cupidon » Comptant sur tes muscles qui me soutiennent, je détache mes bras de ton cou et encadre ton visage de mes mains. La chaleur de tes joues réchauffe mes doigts. Mon pouce caresse tes lèvres entrouvertes et mes paupières se ferment. J’approche ensuite ma bouche de la tienne et l’effleure avant de laisser place à un baiser bien plus passionné. Plus tendrement, nos lèvres se séparent et mes yeux se rouvrent. « Écoute moi. Un jour, tu seras père. Tu le seras et ton fils, ta fille, tes jumeaux ou triplés seront les enfants les plus heureux du monde, j’en mets ma main à couper. T’es un homme extraordinaire qui a beaucoup à transmettre. Si ce n’est pas pour maintenant, ce sera pour une autre fois. » Embrassant délicatement ta joue, mes voûtes plantaires retrouvent finalement le tapis duveteux. À bout de force, je m'accroupis devant toi et tombe sur mes fesses. « Avec moi ou pas.. Assieds-toi bébé .. À toi de te livrer, vide ton sac »

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w/ louison la french  — their apartment (cambridge), décembre 2018
Je n'arrivais pas à voir ce qu'elle avait attendu de moi pour cette réponse mais de toute évidence, ce n'était pas ce que j'avais dit. Elle réagissait mal, elle se refermait, comme une huitre. Elle commençait même à s'éloigner, à aller vers les bougies pour les éteindre une à une. Et j'avais mal, parce qu'encore une fois, je la blessais, lui offrant rien de ce qu'elle souhaitait au plus profond d'elle. Incapable de la rassurer, j'allais la perdre un jour, je le sais. Pourtant, je sais que je veux rester avec elle, que je me vois avoir une famille avec elle un jour, qu'on ait cette maison sur la colline et qu'on ait un chien, une vie ensemble. Je me vois faire tous ces projets avec elle, mais rien de ce que je dis ne semble réellement l'atteindre et c'était sûrement le pire de tout. « Tu crois vraiment que je suis ton âme-sœur ? » que je demandais, pas vraiment confiant sur ces propos. Une part de moi y croyait, une part de moi voulait y croire. Mais je la faisais tellement souffrir que je sais pas, j'en doute aussi un peu. Si elle l'était vraiment, les choses ne seraient pas aussi compliquées. Mais qu'importe tout ça, j'étais avec elle, amoureux comme jamais et je répondais à son baiser qui me faisait plus de bien que je ne pouvais l'admettre. Elle était parfaite pour moi, elle était... celle qui me complétait certainement le mieux. Et ses mots, ils me touchaient, plus que je ne pouvais l'admettre. Ils me touchaient et j'avais de nouveau les larmes aux yeux. « Je veux t'offrir cette famille, celle que tu rêves tant » Parce que je savais que c'était son rêve. Je voulais pouvoir être celui qui la comblerait à ce point. « Pas maintenant mais un jour, je veux pouvoir entendre le premier cri du bébé que tu auras mis au monde, avec la fierté de dire que c'est mon enfant » M'installant face à elle, dos contre le lit, j'essuyais mes larmes avant de poser mon regard sur elle. « T'es sûre que t'as plus rien à dire ? Je veux pas que tu aies la moindre zone de doute »

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w/ pluton le swedish  — their apartment (cambridge), décembre 2018
L’âme-soeur. J’ai débordé. T’es pas convaincu. C’est pas réciproque. C’est pas moi, c’est elle. Pigé. J’continue à m’accrocher à un mec pour qui je passerais toujours la seconde. Aidez-moi, je dois être sérieusement atteinte. La pathologie Westerberg est particulièrement virulente et incurable. Elle circule dans mon organisme, dans mon sang, dans chaque fibre qui me constitue. Ce qui est le plus fou, c’est que j’veux pas m’en débarrasser, même si elle m’fait atrocement souffrir par période. J’veux la garder en moi, la conserver et la faire croître. Je veux tous les symptômes de cette maladie. Les frissons, la fièvre, les palpitations. De toute façon, c’est pas que du mauvais, c’est beaucoup de bon, beaucoup plus. « Je n’y crois pas. Je le sais. Ton âme est faite pour s’unir à la mienne. C’est ce qu’elle veut, mais peut-être pas la tienne. Sûrement pas la tienne ouais .. » Tu m’as achevé là. Tes yeux, ton manque de réponse immédiate. Ça veut tout dire. Je me suis emballée. Un peu trop. Comme toujours. Du mieux que je peux, je tente de rebondir. Je fais ton éloge, alors que je tombe intérieurement de haut, encore. Je prends sur moi. J’avale la petite pilule. Elle racle sur les parois de ma trachée, mais elle tombe au fond de l’estomac. Pas le choix. Si t’aimer équivaut à douiller, j’suis prête. Louison Chamberlain aka la martyre. J’abrège ma chute en l’initiant. Je pose mes fesses au sol et te regarde d’en bas. Cette douleur, elle est affreuse et succulente à la fois. Tes larmes séchées, c’est à moi de pleurer. T’es contagieux, un espèce d'agent pathogène qui m’attire dangereusement. « Mh .. Je ne veux pas qu’un enfant, mais plusieurs. Au moins deux. » Je renifle fort, me recroquevillant sur moi-même en enlaçant mes tibias. « De zone de doute ? Tu sais bien que j’en aurais toujours en ce qui la concerne, vous concerne. Mais .. Si tu me dis que tu me seras toujours fidèle et que tu instaureras des limites pour nous, alors j’serai déjà soulagée » Déposant mon menton dans le creux formé par mes deux genoux, je capte ton regard, je le capture, je l’hypnotise et poursuis plus fébrilement « Tu sais, je crois juste que j’suis amoureuse d’une idée qui ne se produira jamais. Le prince charmant tout parfait n’existe pas et c’est violent de l’apprendre à vingt-trois ans, comme c’est violent d’apprendre que le père noël est ton grand-père. » Je rigole, mais au fond de moi, c’est pas la grande rigolade du tout. Un noeud se resserre dans ma gorge. J’étouffe. « Et toi ? T’as rien à ne me dire ? C’est pas moi qui suis en deuil, enfin si .. J’suis en deuil de mon petit-ami heureux, ce qu’il devrait être 24h/24.. »